[PV] Partenaires à vie

Partenaires à vie

Assis dans un large fauteuil de cuir, j’étais en train de lire le journal. Dans mon travail, le moindre fait divers pouvait être une source d’informations salutaire. Ces derniers temps, je bossais sur une enquête assez banale : un homme adultère souhaitait retrouver sa maitresse ou plutôt son enfant illégitime. Ses raisons m’importaient peu car je ne comptais pas lui livrer l’information sans m’assurer que le gamin souhaitait être retrouvé. Je me méfiais toujours des histoires de famille. Ma montre vibra, un message. Sofia était arrivée sur le parking, elle n’allait pas tarder. Je me levais de mon fauteuil pour rejoindre le bar du country club où nous nous étions donnés rendez-vous. Nous aurions pu choisir un bar quelconque mais je voulais en profiter pour filer mon propre client. Il y avait quelque chose de louche chez lui. Une main se posa sur mon épaule et une très belle femme s’installa à mes côtés au bar. C’était elle : ma coéquipière de toujours, celle que j’avais du quitter à regret, il y a quatre ans mais qui n’avait pas hésité à me suivre et à protéger mes arrières. « So’ ! J’ai cru que tu n’allais jamais venir ! Tu ne sais plus te faufiler dans la circulation de la Nouvelle-Orléans ? Tu deviens vieille » la taquinais-je d’emblée. Nous étions comme frère et sœur tous les deux et les vannes fusaient généralement très rapidement entre nous. Toutefois, malgré ce côté-là de nos conversations, j’avais toujours pu compter sur elle et elle, sur moi. « Mine de rien, ça faisait longtemps qu’on s’était pas retrouvé autour d’un verre. Je paie la première tournée. Tu veux boire quoi ? » lui demandais-je tout en jetant un rapide coup d’œil. Si mes renseignements étaient bons, mon client ne devrait pas tarder.

@Sofia Garrison

   JEREMIAH & SOFIA

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Ce rendez-vous ? C’est genre LE rendez-vous que je ne louperais pour rien au monde ! Il y a des gens pour qui je suis prête à soulever des montagnes, à faire des sacrifices…ils sont très peu, je le reconnais. Mais parmi eux, il y a Jeremiah, mon ex coéquipier ! Je le connais depuis plusieurs années maintenant et à l’époque lorsqu’il avait voulu suivre son instinct par rapport à son frère décédé, je n’avais pas hésité une seule seconde à le suivre et le défendre contre ceux qui se mettrait sur sa route. Ma carrière de flic avait été mis à mal, mais sincèrement, je n’en avais eu que faire…si les rôles avaient été inversé, je n’ai pas le moindre doute quant au fait qu’il en aurait fait de même pour moi.

Ces derniers temps, Jeremiah et moi avions eu du mal à se croiser ou se donner rendez-vous autour d’un verre. La faute à nos travails respectifs et au temps qui passe. Si bien que lorsqu’il m’avait envoyé un message pour me dire que cette fois, il était disponible et qu’il voulait qu’on se voit, c’était limite si je n’avais pas marque le jour d’une croix rouge sur mon agenda pour signaler à tout le monde que PERSONNE NE DEVRAIT ME DETOURNER DE CE RENDEZ-VOUS ! Personne ? dans mes proches oui…mais du côté des voyous du quartier ? des piétions, ou des conducteurs en plein embouteillage dans le centre-ville ? c’est une autre histoire.

Je pénétrais dans le bar et décelait très vite la silhouette de mon ami. Je marquais ma présence en posant une main sur son épaule et prenait place à côté de lui, regardant son reflet via le mur en miroir qui nous faisait face et ornait les verres et autre bouteille luxueuse du bar. « Désolée, mais depuis que j’ai foutu en l’air ma dernière bécane, je suis obligée de rouler avec ma voiture, et…c’est une plaie !! » J’ôtais ma veste pour la place sur le tabouret à côté de moi, histoire de faire comprendre à quiconque que je ne voulais personne à côté. « Je n’allais quand même pas foutre le gyrophare juste pour toi ?! T’es beau-gosse, Je t’aime bien, mais pas à ce point-là ! » le taquinais-je avant de m’enthousiasmer pour sa proposition « T’es un vrai prince !! Je vais prendre un Whisky sans glace, s’il te plait »

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J’attendais cette soirée depuis un petit moment. Sofia et moi, c’était à la limite de l’histoire d’amour passionnelle sans le sexe. J’aimais bien plaisanter à ce sujet. Il faut dire qu’elle avait été la femme avec qui, j’étais resté en partenariat le plus longtemps à ce jour. J’avais toujours apprécié cette femme et le fait que nous chassions sur le même terrain avait facilité grandement notre vie. Au moins, aucune connerie du genre à mélanger le privé et le professionnel même si, notre amitié, elle, l’avait dépassé depuis longtemps. « Dire qu’avant, tu l’aurais fait sans hésiter un seul instant. Je ne te vois pas depuis un moment et déjà, ton cœur me jartes en douceur. Je ne vais pas me laisser faire sans me battre Garrison » répliquais-je avec un sourire amusé, offrant, en bon seigneur, la première tournée. Je fis signe au barmaid de nous servir deux whisky sans glace. Là aussi, nous étions faits pour nous entendre. « Alors comment ça va en dehors de tes problèmes de voitures ? Comment va ta douce moitié ? Ses cornes rayent toujours le parquet ou tu t’es calmé ? » l’interrogeais-je car la vie sentimentale de Sofia avait toujours été un grand moment de franche rigolade. Elle était tout de même la seule à rester dans une histoire sérieuse tout en faisant de sa compagne, la plus grande cocufiée de l’histoire. A l’époque où nous bossions ensemble, il n’était pas rare que je prenne des paris sur combien de maitresses, elle allait avoir dans le mois. Aucun jugement envers mon amie et ex-partenaire. Je connaissais son histoire et puis, sincèrement, je n’étais pas mieux de mon côté. Je ne trompais jamais mes partenaires, je n’en avais pas le temps puisque je me faisais toujours jeter avant même que les choses deviennent sérieuses. Du moins, c’était avant de rencontrer une certaine rouquine répondant au doux prénom de Charlotte. « Allez, je prends les paris. Je dis 5 dans le mois dernier. J’ai tort ou raison ? Si je perds, j’offre la seconde tournée » annonçais-je avec un sourire narquois.

@Sofia Garrison

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Jeremiah, c’est comme qui dirait l’histoire d’amour passionnelle avec un mec, mais sans le sexe ! On se comprend, on s’adore, on forme un très bon duo ensemble. Il me fait rire, a de la répartie, a de la suite dans les idées, et ce n’est clairement pas la moitié d’un con ! En somme, si mon être était capable d’éprouver la moindre petite étincelle pour un homme, ce serait à coup sûr pour Jeremiah ! Heureusement pour nous, ça n’arrivera jamais ! Le fait que je sois gay nous a permis de dépasser les possibles inconfort que l’on peut trouver lorsque deux coéquipiers du sexe opposés s’entendre aussi bien. Et en prime, ça m’a permis d’avoir un ami mec avec qui parlé cœur et cul, sans que cela ne soit gênant ! La preuve !

Après quelques taquineries sur sa belle gueule et mes pseudo infidélités à son égard, voilà qu’il me parle de mes VRAIS infidélités ! « Rhooo ça va… » grognais-je dès lors qu’il s’est mis à évoquer les cornes invisibles de Karen. Jeremiah me connaissait de longue date, et il avait été normal au vu de ce qu’il avait traversé et de la confiance qu’il m’avait accordée lorsqu’il avait enquête après la mort de son frère, que je lui fasse confiance à mon tour au point de lui confier mon passé, et mon présent. Ainsi, il était des seuls à savoir pour la mort de mes parents, pour mes ballotements de famille d’accueil en foyer d’adoption, pour mes années de rebellions…Bien plus encore : il savait pour ma sœur. Et il savait aussi pour mes multiples infidélités envers Karen. Et c’est toujours sans chercher à me dire quoi faire ou ne pas faire, qu’il me lançait sur le sujet. Sans doute parce qu’il savait que ma relation avec Karen était basée sur un sentiment de sécurité et de reconnaissance. J’ai même jusqu’à révéler à Jeremiah que je restais avec Karen parce que je ne savais pas comment faire autrement, et que c’était aussi et surtout parce que Karen m’était d’une grande aide pour Emma : Grâce à Karen, j’avais eu la garantie et la certitude que ma sœur soit placée dans un des meilleurs centres pour handicapés mentaux. A moindre coût qui plus est, et avec suffisamment de personnel qualifié pour être sûre que ma sœur soit suivie par des personnes compétente, parlant le langage des signes… donc ouais, je dois beaucoup à Karen. Cette femme douce, aimante, un peu trop maniaque et certes tout le temps en contrôle…mais…une femme bien. Que je ne cesse de tromper bêtement.

Bref, Jeremiah était sans doute le seul à tout savoir, et avec lequel je ne prendrais bizarrement jamais la mouche quant à ses railleries au sujet de mes maîtresses. Il avait l’habitude de tenir les paris, et dans un sens, ces délires m’amenaient un peu de légèreté ! « Eh bien, mon garçon, prépare-toi à sortir son portefeuille parce que tu te trompes. » Le barman revenait avec nos verres et je le brandie directement devant mon ami de toujours, pour trinquer avec lui, et finir par rajouter « 7 ! J’en ai eu 7 le mois dernier. Sur 6 rencarts ! Un soir, elles étaient deux… » je cachais enfin mon p'tit sourire de satisfaction dans mon verre pour en boire une gorgée. Bon sang, ce que ça faisait du bien ! être là, ici, avec un pote, et profiter simplement de ces petits moments de vie. Je posais mon verre sur le comptoir devant moi et de ma main libre tapait dans le dos de Jeremiah « Et toi ? comment vont les amours ? Tu t’es fais larguer combien de fois ce mois-ci ?? » plaisantais-je, parce que je savais pertinemment que lorsque ça lui arrivait, il en était parfois le premier soulagé

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S’il y a une chose que j’avais toujours apprécié chez Sofia, c’était qu’elle ne se prenait jamais la tête et que l’on pouvait parler de tout et de rien. Je me souvenais encore de toutes les conneries que nous nous étions dit au fil des années. Par moment, nous abordions des choses privées et sérieuses mais la finalité de toutes nos conversations restait la même : évacuer la soupape. Nous étions flics à l’époque et les horreurs sont monnaies courantes dans notre job alors savoir que l’on pouvait compter l’un sur l’autre pour évacuer, c’était déjà mine de rien, une assurance de ne pas peter un câble comme bon nombre de collègues. Aujourd’hui, nous avions beau ne plus être coéquipier, nous avions réussi à garder notre complicité. « T’abuses ! » grommelais-je non pas que je la jugeais mais j’étais un peu mauvais perdant sur les bords. « Deux d’un coup ? Même sous Jagger, je l’ai jamais fait » rigolais-je en secouant la tête. Je connaissais les raisons qui la poussait à aller voir ailleurs et c’était pour cela que je n’avais jamais émis le moindre commentaire négatif à son sujet. Au contraire, je crois même que certaines fois, je l’avais précipité dans certains bras. Sofia méritait d’être heureuse et nous savions tous les deux que ce n’était pas dans les bras de Karen qu’elle trouverait son bonheur. Je reprenais mon verre pour boire quelques gorgées avant de sourire. « Eh bien tu te gourres complétement. Sache que tu as devant toi, un homme présentement en couple avec une femme extraordinaire. Je sais ce que tu vas me dire : je m’enflamme comme à chaque fois mais là, c’est différent. J’ai attendu quelques mois avant de conclure avec Charlotte. C’est. Hum. Oui différent » répliquais-je les yeux un peu dans le vague. J’aimais vraiment Charlotte et j’espérais que contrairement à mes autres relations, nous puissions avoir le temps de bâtir quelque chose elle et moi. Le coma de ma petite sœur nous avait considérablement rapproché, je dois bien le reconnaitre. « Je n’ai plus qu’à faire en sorte qu’elle reste vivante. Ce n’est pas une mince affaire avec Leblanc au-dessus de ma tête comme une épée de Damoclès » soupirais-je. Je n’avais pas terminé l’enquête sur le meurtre de mon frère. Je connaissais le coupable mais l’agression d’Ellie avait refroidi mes ardeurs. Certes, Emmett méritait justice mais avais-je les épaules assez grandes pour mener bataille tout seul au risque de perdre les êtres qui me sont chers ? « Quoi de neuf sinon ? Au fait, comment trouves-tu mon indic ? Winifred ? J’ai entendu dire qu’elle « formait » une apprentie »

@Sofia Garrison

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Je riais de l’étonnement de Jeremiah, et allait même jusqu’à me vanter « Qu’est-ce que je t’ai déjà dit à ce sujet. Dans ce domaine, tu es l’élève, et je suis le maitre ! » je riais de plus bel et après avoir été servi par le barman, je trinquais avec mon ami. Une gorgée du liquide et déjà, je me sentais détendue comme jamais. C’était les bienfaits de nos rencontres avec Jeremiah. Pas de prise de tête, juste un très bon moment à passer ! Je m’enquillais alors de ses amours à lui et ce qu’il vint à me répondre me surprit. A ça près et j’allais presque recracher ma deuxième gorgée de whisky « T’es sérieux ? tu t’es maqué ?! » alors ça pour une nouvelle ! Bon ce n’était pas la première fois qu’il me sortait d’être entichée d’une femme et de penser qu’avec elle ça pouvait aller quelque part, mais ces derniers temps, il m’avait plutôt habitué à une vie de moine, débordée par le travail et la détermination de résoudre son enquête. « Charlotte ? Charlotte comment ? elle a quel age ? tu la connu où ? » Et voilà que je commençais à lui poser ses habituelles questions…et il savait à quoi elle me servait ! Comme à chaque fois, parce que j’ai besoin d’être sûr pour lui que celles qu’il côtoie n’a rien à se reprocher, je lui pose ses questions pour mieux aller chercher ensuite dans les petits papier du commissariat, à la recherche de la petite bête. Faut pas m’en vouloir, mais j’ai toujours un besoin constant de protéger Jeremiah, d’assurer ses arrières …même si ça ne l’enchante pas. Je sais qu’il va grommeler que je dois arrêter de faire ça, et je sais aussi qu’il va me dire que Charlotte est clean…mais deux précautions valent mieux qu’une non ? « Je suis d’autant plus étonné justement…je veux dire. Ces derniers temps tu m’as plutôt habituée à rester à l’écart de toute relation sérieuse » lui faisais-je remarquer dès lors qu’il s’était mis à parler de Leblanc « Elle est au courant pour toi ? pour ce que tu fais ? pour ton passé ? ta couverture de l’époque ? » Si Jeremiah me prouvait qu’il n’avait encore rien dit à cette Charlotte, cela sous entendait deux choses : soit, une part de lui ne lui faisait pas encore totalement confiance…soit il voulait clairement la protéger en ne lui racontant pas toute la vérité. Dans ce cas précis, cela me donnerait une idée de l’importance de ses sentiments pour la jeune femme. Et s’il lui avait tout dit ?! Eh bien là plus de doute sur la force de ses sentiments.

En parlant de Leblanc, forcément, le sujet « boulot » prenait sa place. Jeremiah evoqua alors Winifred, une femme qu’il m’avait conseillé en tant qu’indic, qui me serait très utile au vu se sont statut de stripteaseuse et prostituée…au départ j’avais été réticente par méfiance, mais je dois dire que la jeune femme avait en soit quelque chose de très spéciale. Quand à son apprentie ?! Hmmm….sujet délicat. « Fred est tout ce qu’il y a de plus barge, je te l’apprend pas ! Mais elle m’est très utile ! Et elle est rafraichissante à sa manière. Elle cache pas ses intentions, pas de faux-semblant. J’aime son tempérament. Ca la rend fiable à mes yeux » exprimais-je, informant ainsi mon ami de la reconnaissance que j’avais à son égard pour m’avoir fait connaitre Winifred. « Quant à son apprentie ?! Comme tu dis, c’est une apprentie. JEUNE ! TROP jeune à mon goût » je secouais la tête avant de boire une nouvelle gorgée de mon verre et de reposer ce dernier fermement sur le comptoir « Ca me dépite un peu d’ailleurs. Je veux dire, elle est juste stripteaseuse, mais…elle est encore à l’université. Elle a un avenir, tu vois ?! Qu’est-ce qu’elle fout dans ce club ?!!! Elle est trop jeune pour ça… » pourquoi cela m’agaçait-il autant ?! Après tout, mon métier me montrait tant de choses anormal, tous les jours, et je ne parle même pas du nombre de prostituées non encadrés que l’on peut ramasser au coin des rues du Bayou…Elles sont mineurs pour certaines. De quoi me révulser certes, mais…je ne suis pas là à chercher à plaider leur cause devant mon ami. Alors pourquoi m’inquiéter pour Kaleigh, qui elle, n’est que stripteaseuse ou serveuse de temps à autre, au club ? Sans doute parce qu’elle cherche à m’aider dans une enquête et que cela ne me dit rien qui vaille. « elle veut me servir d’appat auprès d’un habitué du club. Le mec les aime jeunes et exotique…tout ce qu’elle est, elle. J’ai pas envie de la jeter dans la gueule du loup, mais cette gamine est tenace et ….agacante ! » mon ton devait trahir l’effet que cette Kaleigh avait sur moi. Sans doute que Jeremiah le voyait bien plus aisément que moi !

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« Et je ne suis pas prêt de le dépasser le maitre s’il commence à les prendre par deux » la taquinais-je en retour avant que Sofia ne m’interroge sur mes propres amours. Contrairement à ce qu’elle s’attendait comme réponse, je venais à lui avouer que j’étais en couple avec Charlotte. Je savais que je pouvais en parler en toute liberté avec elle. Sofia connaissait tout de moi : mon passé, mes emmerdes, ma passe sous Jagger et ma reconversion en tant que détective privé. Je n’avais jamais rien eu à lui cacher et sûrement que cette transparence entre nous deux, avait justement contribué au succès de notre partenariat puis de notre amitié. « Je suis on ne peut plus sérieux ! Tu sais bien que c’est un sujet sur lequel, je ne plaisante que rarement » repris-je avec un sourire en coin. Par le passé, nous avions souvent évoqué mon incapacité totale à garder une femme à cause du boulot. J’avais beau tout faire, rien n’y faisait mais cette fois-ci, j’espérais que Charlotte serait la bonne. J’avais envie de me poser et qui sait, un jour, fonder une famille. Je n’étais plus tout jeune et je ne voulais absolument pas faire un gosse de vieux. « Elle s’appelle Charlotte Renaud, a 32 ans et bosse comme pédiatre. C’est Ellie qui nous a arrangé un rendez-vous, peu avant son agression. Je t’assure, c’est une femme extraordinaire et je pense sincèrement avoir trouvé la bonne cette fois-ci. Du moins, je l’espère » lui répondis-je, en insistant bien sur le mot « extraordinaire ». Cela ne l’empêcherait surement pas de s’inquiéter pour lui voire même de se renseigner elle-même sur Charlotte. « Je sais. On peut dire que ça m’est tombé dessus. Elle est plus ou moins au courant. Quand Ellie a été agressée et qu’elle a été plongée dans le coma, je lui ai plus ou moins parlé d’Emmett et de ce qui m’avait conduit à venir à la Nouvelle-Orléans mais je me suis pas étendu sur le sujet. Je préfère qu’elle reste en dehors de cela. Je suis pas certain de supporter s’il lui arrivait quelque chose par ma faute » soupirais-je.

J’en venais à parler de LeBlanc car c’était avant tout lui que je redoutais le plus quant à la sécurité de Charlotte. J’étais partagé entre mon envie de rendre justice et celle de protéger ceux que j’aimais. En gros, j’avais le cul entre deux chaises. Naturellement, j’évoquais le sujet « Winifred » ainsi que celui de son apprentie. Je ne m’attendais pas à l’agacement de Sofia ni même par sa douce virulence concernant cette demoiselle. Kaleigh si mes souvenirs étaient bons. Je terminais par me poser des questions et j’affichais un air amusé. « Agaçante et visiblement, a ton gout n’est-ce pas ? Quelque chose me dit qu’elle t’a tapé dans l’œil cette gamine »


@Sofia Garrison

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Mon partenaire, mon co-équipier…cet homme le plus solitaire que je connaisse, a fini par se maquer SERIEUSEMENT ?! Wow. En fait, ce n’est pas le fait qu’il trouve chaussure à son pied qui m’étonne ; de ce côté-là – même si je suis mal placé pour donner mon opinion sur la gente masculine – Jeremiah est un homme qui a tout pour plaire, physiquement et mentalement, à une femme. Ce qui me surprend c’est que Thompson accepte de lâcher prise et de laisser une femme entrer dans sa vie. De deux choses l’une : soit elle est effectivement exceptionnelle, soit elle n’est au courant que du quart de la vie de Jeremiah. De quoi m’inquiéter, pour sûr ! Mais mon ami me rassura, listant en quelque point les faits importants de la jeune femme. Nom, prénom, âge, métier…et le lien initial qui lui a permis de faire sa connaissance. « « Plus ou moins » …je vois » c’est l’expression qu’il avait employé deux fois dans sa phrase, de quoi me laisser penser que finalement, Charlotte ne savait pas vraiment dans quoi elle s’était embarquée. Mais ce que je notais cependant, c’est le comportement de Jeremiah, du sérieux qu’il arborait en parlant de la jeune femme et son air inquiet en m’expliquant qu’il avait peur de ne pas réussir à supporter qu’il arrive quelque chose à la jeune femme « Tu te doutes bien que si ca devient extrêmement sérieux entre elle et toi, il arrivera un moment où elle ne se contentera plus d’un « plus ou moins » dans tes explications ??....quoiqu’il en soit, tu sais que tu peux sur moi. Si jamais t’as besoin de la cacher quelque part, de la mettre a couvert, d’etre présent s’il faut expliquer certaine chose…je suis là pour toi ! Elle a l’air d’etre suffisamment importante à tes yeux pour que je m’implique, alors … » je levais mon verre et fit mine de trinquer dans le vent avant de boire une gorge, puis sourire en coin pour ajouter « Mais compte sur moi aussi pour aller checker son casier judiciaire ! Que tu le veuilles ou non » m’amusais-je à dire à Jeremiah, lui rappelant mon entêtement habituel et mon envie avant tout de le protéger.

Et Finalement, le sujet dévia sur une tout autre personne : Winifred et sa petite protégée. J’expliquais alors à Thompson comment la métisse qui m’avait été présentée par la blonde, se montrait insistante, agaçante et gamine. Mes propos avait eu l’air de faire tiquer Jeremiah qui pointa un fait que je tentais au départ d’ignorer « Ca n’a rien à voir ! » m’offusquais-je avant de boire une gorgée de mon verre et de soupirer. Était-elle à mon gout ? bon sang, il faudrait être aveugle pour ne pas se sentir attiré par la jeune femme « et puis je crois que tu as loupé le passage où je t’ai dit que c’était une GAMINE ! » mais cela ne retirait rien à l’effet qu’elle me faisait, ce qui était d’autant plus frustrant. C’est sans doute cela qu’avait remarqué Jeremiah : ma frustration. Finalement, j’abdiquais « elle… elle est marrante, dans un sens » baissant les armes, mon ton ressemblait plus à des révélations bien plus posé et calmes concernant la jeune femme. « Et euh…elle est déterminée, ce qui la rend assez admirable en soit » Jeremiah me connaissait depuis suffisamment longtemps pour savoir que lorsque je montrais autant de vulnérabilité dans la sincérité de mes propos, c’est que j’avais été atteinte au cœur, et qu’il s’agissait soit de sentiments, soit de profond respect…pour le cas Kaleigh, je ne savais pas trop où me placer. Mais je me laissais volontiers aller à la confidence devant mon co-équipier. « Si elle est à mon goût ? Ce serait dur de dire le contraire ! Mais je crois que malheureusement, cette petite métisse est très au courant de ces atouts ! C’est justement pour cette raison qu’elle s’est mise en tête de draguer ce mec. Parce qu’elle sait qu’il va la reluquer, la toucher, la placer comme un jouet dont il peut jouir à sa façon….Est-ce que je peux laisser faire ça ?! » demandais-je à mon ami, bien que je n’attendais pas vraiment sa réponse, préférant repartir de plus belle : « Je suis pas convaincue que c’est la meilleur façon de faire…mais Winifred doit se mettre au vert si elle ne veut pas se faire griller, et elle m’assure que sa protégée est la personne qu’il me faut »…j’inspirais profondément, regardant dans le vague en face de moi, réfléchissant intérieurement à la situation tout en finissant mon verre, puis, au bout d’un moment – à force de laisser mon esprit divaguer sur Kaleigh – osait dire « Elle est belle…vraiment très belle….et elle semble bien plus sensible qu’elle n’ose le reconnaitre…je sais pas si j’ai envie de la laissé s’engouffre dans la gueule de ce connard… »

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Ma relation avec Charlotte était sérieuse et plus le temps passait et plus, j’avais envie de construire quelque chose avec elle. Le problème, c’est que je trainais derrière moi, quelque chose de sérieux, de dangereux. Quelque chose que je ne voulais absolument pas voir trainer autour d’elle. Mon passé de Jagger ne devait en aucun cas venir interférer avec ma vie actuelle. Le problème dans cette histoire, c’était que je ne contrôlais pas cet aspect de mon quotidien. Je n’avais simplement qu’à espérer. Sofia m’apporta un certain réconfort. Je retrouvais bien là ma partenaire d’antan. Toujours présente pour assurer mes arrières. « Merci, c’est bon de savoir que tu es toujours là pour assurer mes arrières partenaire ! J’espère que je n’aurais jamais besoin de te demander ce genre de choses mais ça me rassure de savoir que j’aurais l’occasion de la mettre en sûreté » répliquais-je sur un ton sérieux avant de rigoler. « J’en doute pas un seul instant mais je t’assure, elle est clean ».

Mes amours semblaient être d’un calme olympien face à la situation dans laquelle se trouvait Sofia. Je ne pouvais m’empêcher de sourire en l’écoutant baragouiner au sujet de cette gamine. Elle avait beau nier les choses, je savais reconnaitre quand une femme lui plaisait et visiblement c’était bel et bien le cas. « Et tu comptes faire l’autruche encore longtemps ? Si ce n’était qu’une question d’attirance sexuelle, tu ne te poserais pas autant de question sur sa sécurité ou même tu ne serais pas aussi réticente qu’elle serve d’appât. Tu n’as pas envisagé que malgré votre différence d’âge, tu sois tombée sous son charme ? C’est bien la première fois que je t’entends parler de quelqu’un de cette manière. D’ordinaire, tu es plus dans la description physique mais là, y a quelque chose de différent. Merde Sofia, fais attention à toi, tu risques d’y laisser ton cœur » me moquais-je de mon amie et partenaire. C’était bon de la voir dans cette situation car pour une fois, j’étais celui qui avait le bon rôle. « Mine de rien, je suis curieux de la voir cette fameuse gamine »


@Sofia Garrison