Dis moi que tu m'aimes

Le silence est un temps de pause avant les retrouvailles des êtres passionnés.

« Vas-y, va la rejoindre » m’avait poussé Katherine. Leonidas attendait en bas du bateau mais je n’arrivais pas à quitter ma petite-amie actuelle. Je me sentais dans la peau d’un salop mais Octavia m’aimait. Je ne savais plus quoi faire. Katherine s’était rapprochée de moi. Je l’étreignais avec force. « Je suis désolé Kath. Si je pouvais, je resterais avec toi, je te rendrais aussi heureuse que tu le mérites mais… » commençais-je avant qu’elle m’interrompt « mais tu l’aimes alors fonce. Tous les deux, c’était bien mais nous savions que l’un comme l’autre, nous n’étions pas faits pour durer. Tu mérites de retrouver la femme que tu aimes et moi, je mérite un homme qui m’aimera vraiment. Au moins, je sais grâce à toi ce que je veux. Alors amis ? » me proposa-t-elle et je l’embrassais une dernière fois. « Amis. » concluais-je. Je retrouvais rapidement Vasilis qui fit mine de s’impatienter. C’était lui qui était venu un peu plus tot me remettre une lettre d’Octavia et me proposer de la rejoindre en Grèce. Il ne s’était pas justifié mais j’avais bien l’impression que c’était sa manière bien personnelle de s’excuser d’avoir foutu la merde dans mon couple.

Je n’avais pris le temps que de rassembler le strict minimum dans un sac. Je pouvais remercier mes années dans l’armée pour savoir empaqueter mes affaires en un temps record et surtout, savoir me contenter de l’essentiel. Dans le jet privé, le grec et moi n’avions échangé que peu de mots  tant j’avais préféré lire et relire cette lettre qui avait tellement de sens pour moi ainsi que pour mon futur amoureux. Je n’avais même pas pris le temps de m’émerveiller sur la beauté de ce pays. Ma seule préoccupation était de retrouver Octavia et de m’expliquer avec elle. Cette fois-ci, elle n’aurait plus la possibilité de partir ni même de me fuir. La voiture de Leonidas s’immobilisa en bas d’un immeuble. « Je sais que nous ne sommes pas amis mais je te remercie de m’avoir donné cette lettre et surtout de m’avoir amené ici. Je ne l’oublierai pas Vasilis » interpellais-je ce dernier en lui tendant la main qu’il finit par serrer après une courte hésitation. Nous avions peut-être commencé à enterrer la hache de guerre entre nous. Je quittais la voiture sur ces quelques mots pour me rendre à l’appartement d’Octavia. J’avais l’impression d’être de retour des mois en arrière quand j’étais venu avec mes papiers pour les impôts. Cette fois-ci, le papier que je tenais en main était bien plus intime, bien plus important. Je frappais à la porte, attendant fébrilement, qu’importe si je me payais un jet lag conséquent.

@Octavia Davis

Spoiler:

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J'étais enfin de retour ici, mon pays que j'aimais plus que tout, mon petit coup de coeur impossible de ne pas revenir ici, au moins j'étais loin de tout le monde, loin de tous les soucis que j'avais eus. Est-ce que j'allais réussir à surmonter cette tristesse et blessure au fond de mon coeur? Je ne sais pas du tout , mais au moins je me sentais bien ici, comme en sécurité, loin de cet homme qui m'avait fait tant de mal, cette torture que je ne pourrais malheureusement jamais oublier. Cet homme m'avait totalement brisé, il avait détruit mon coeur, cet amour entre Aiden et moi était terminé à cause de cette douleur causée dans mon corps, il m'avait enlevé le fruit de notre amour, ce petit être qui n'avait rien demandé. J'avais tout perdu en quelques heures et maintenant je me retrouvais toute seule ici. Et comme à mon habitude je m'étais éloigné de tout le monde me renfermant sur moi. Je me rappelais des paroles de Leonidas qui me disait de ne pas réagir comme ça, mais c'était impossible, j'avais tellement mal et dans ses yeux j'avais lu de la désolation, c'était bien la première fois que je refusais l'aide de qui ce soit. Et j'avais été un peu méchante avec lui en lui disant qu'il avait réussi à me tenir éloigné d'Aiden comme ça, c'était vraiment horrible mais il avait bien vu que c'était la tristesse qui parlait à ma place. Cette douleur qui venait consumer mon corps petit à petit.

Donc oui je me retrouvais maintenant dans cet appartement loin de tout le monde, ce soleil qui tapait sur mon visage, assise sur le siège que j'avais installé au niveau de mon balcon, belle petite terrasse avec une belle vue sur la mer et surtout ce calme. Les yeux fermés je cherchais à oublier et pourtant c'était impossible, mes pensées étaient tout de suite tournée vers lui encore et encor. Qu'est-ce qu'il me manquait, ses paroles qu'il avait eues pour moi dans cette chambre, je l'avais brisé, je lui avais fait du mal. C'est surement pour cela que je lui avais écrit cette lettre lui disant que je l'aimerais toujours mais qu'à cause de mon entêtement j'avais tué notre bébé qui grandissait en moi, ce sentiment de culpabilité me hantait encore et encore car je pensais que c'était de ma faute. Rien qu'en y pensant je tentais de retenir mes larmes. Finissant par aller me chercher une limonade j'entendais quelqu'un frapper à la porte. Je venais sursauter alors que je me diriger vers la porte en hésitant à ouvrir. Et là je tombais sur lui, mon regard rivé sur le sien, ma main qui venait lâcher le verre qui se brisait sur le sol, mon coeur qui semblait s'être arrêté de battre. Est-ce que c'était un rêve? Non s'en était pas un, j'étais bien réveillé, mais qu'est-ce qu'il faisait là? Je ne comprenais rien alors que je restais silencieuse quelques secondes ou minutes je ne sais pas. Jusqu'à enfin réussir à prononcer. " Aiden?...Mais qu'est-ce que tu fais là? " Et surtout comment il avait su où je me trouvais exactement.

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Je me trouvais devant la porte de l’appartement d’Octavia et je me demandais s’il n’était pas trop tard pour nous. Je savais que c’était par crainte de souffrir à nouveau que je réagissais ainsi. Je me trouvais quelque peu aux pieds du mur et j’avais un choix à faire : rester ou partir. Leonidas devait certainement attendre au coin de la rue pour s’assurer que je ne repartirais pas avant d’avoir parlé à son assistante. Malgré cela, je me refusais à partir. Je ne serais pas un lâche, certainement pas. Et puis, je voulais revoir Octavia car elle me manquait. Je ne pouvais pas me voiler la face : j’aimais cette femme. J’avais essayé de l’oublier dans les bras de Katherine mais c’était trop difficile. Cette dernière s’en était rendu compte et m’avait poussé justement à faire ce voyage. Maintenant que je me trouvais devant cette porte, je devais assumer ce choix. Je me remémorais les mots d’Octavia notamment ceux parlant du bébé. Elle avait fait une fausse couche à cause de ce psychopathe et culpabilisait. Je ne pouvais pas la laisser assumer ce fardeau toute seule. Ce bébé, on l’avait fait à deux et c’est à deux qu’on devait en faire le deuil. Je n’arrivais pas à me faire à cette idée. J’avais découvert qu’elle était enceinte pour mieux apprendre que ce bébé n’avait pas résisté. Mon cœur hésitait entre l’amertume et la tristesse. Je n’osais imaginer ce qu’elle devait ressentir depuis tout ce temps. Je frappais finalement à cette porte et quelques instants plus tard, mon regard put enfin replonger dans les yeux d’Octavia. « Il fallait que je te vois » lui dis-je. Peut-être aurais-je du lui amener un bouquet de fleurs ou un petit cadeau. J’étais parti tellement vite que je n’avais pas songé à nos retrouvailles. « Leonidas m’a transmis ta lettre. Il s’est dit que je devais la lire malgré le fait que tu l’avais jeté dans la poubelle. Pour une fois, je ne peux pas lui donner tort. C’est lui qui m’a amené ici » lui expliquais-je en me massant la nuque, nerveux. « Est-ce que je peux entrer ? »

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Mais qu'est-ce qu'il faisait là, j'étais en train de rêver ou quoi? Non c'était impossible mais comment il savait que j'étais ici, dans cet appartement, cette adresse. Non mais là j'étais vraiment choqué et surtout je ne savais pas du tout comment réagir. Enfin si ça se voyait que j'étais sous le choc, la tasse que je tenais dans ma main venait de se fracasser sur le sol et mes yeux river sur lui. J'avais cette impression que mon coeur avait cessé de battre mais de nombreuses questions venaient envahir mon cerveau ne comprenant vraiment pas ce qui se passait là. Mon regard qui n'arrivait pas à quitter le sien, les émotions qui venaient m'envahir, entre la tristesse, la joie, la culpabilité, enfin tellement que je n'arrivais pas à quitter son regard et encore moins parler. Jusqu'à ce que lui le fasse, il voulait me voir, Leonidas avait récupéré cette lettre que j'avais écrite pour ensuite la jeter et c'était Leo qui l'avait emmené ici, non mais je ne comprenais vraiment plus rien. Leo, mon meilleur ami celui qui avait tout fait pour m'éloigner d'Aiden, venait le ramener ici pour qu'on se retrouve. Non j'étais clairement en train de rêver là, jamais Leo n'aurait fait ça. J'allais devoir avoir une conversation avec Leonidas, il aurait au moins du me prévenir, quoi qu'il sait très bien comment j'allais réagir et comme toujours, j'aurais fui car j'étais devenu une spécialiste pour ça alors que là, je me retrouvais devant le fait accompli. je restais toujours aussi silencieuse, pourquoi je n'arrivais pas à parler, surement parce que je me sentais encore coupable de ce qui s'était passé. Je venais me reculer pour le laisser rentrer alors que je me baissais pour ramasser les morceaux de tasse en grimaçant alors que je venais me couper. Je me relevais allant dans ma cuisine en passant mon doigt sous l'eau. " Qu'est? Qu'est-ce que tu veux Aiden? " J'étais tellement mal à l'aise alors que je reconnaissais ma lettre dans ses mains. Je n'arrivais même plus à le regarder dans les yeux, je me souvenais de chaque mot que j'avais écrit. " Aiden je t'ai aimé au moment où j'ai posé mes yeux sur toi. " , "J'aurais voulu connaitre notre bébé, le sentir bouger en moi. Pardonne-moi de t'enlever ça. " Et d'autres paroles me faisant sentir encore plus mal.

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Je n’arrivais pas à me concentrer sur beaucoup de choses depuis que j’avais lu cette lettre. Ce n’est qu’en la voyant grimacer de douleur que je pris conscience du verre brisé au sol mais également de sa coupure. J’étais vraiment à côté de mes pompes seulement, je m’accordais pour une fois quelques circonstances atténuantes. En l’espace de quelques heures, j’avais rompu avec Katherine même si pour la vérité, je m’étais plutôt fait larguer. Après, j’avais appris que j’avais failli devenir père et je m’étais décidé à m’envoler pour la Grèce. Le moins qu’on puisse dire c’est que tout ce bel ensemble vous retournait un homme. J’accompagnais Octavia dans la cuisine pour mieux prendre délicatement son poignet entre mes doigts. Je cherchais du regard de l’essuie tout pour mieux en attraper une feuille que j’enroulais autour de son doigt blessé. « Est-ce que tu as de quoi désinfecter et panser cette blessure ? » lui demandais-je avant de me rendre dans la salle de bain en suivant ses indications. Je revenais très vite à elle pour m’occuper de cette coupure qui termina couverte d’un pansement. Pour autant, je ne relâchais pas son poignet comme si j’avais besoin de la toucher pour m’assurer qu’elle était bien vivante, bien présente près de moi. « Pourquoi tu ne m’as rien dit ? Tu as tout supporté dans ton coin. Si j’avais su que tu étais enceinte et que tu avais perdu le bébé, j’aurais été près de toi. J’aurais pris soin de toi. Bordel Octavia, tu ne comprends pas que j’aurais tout donné pour que tu restes près de moi ? C’est peut-être de ma faute après tout » soupirais-je en détournant légèrement le regard. « Je ne t’ai peut-être pas fait comprendre correctement les sentiments que tu m’inspirais et que tu continues de m’inspirer. Je t’aime petite idiote » lui déclarais-je finalement. « Je t’aime au point que ma vie n’a aucun sens depuis que tu m’as demandé de partir de cette chambre d’hôtel. J’ai essayé de tourner la page mais il a suffi que Leonidas me tende cette lettre pour que je comprenne que je me voilais la face. J’ai besoin de toi dans ma vie et s’il le faut, je suis prêt à rester ici en Grèce jusqu’à ce que tu m’acceptes à nouveau dans ta vie ». Le pire, c’était que j’étais sérieux. Je donnerais tout ce que j’ai pour qu’elle me redonne une chance de lui prouver que je pouvais la protéger.

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Je ne sais même pas pourquoi j'avais écrit cette lettre, surement parce que c'était le seul moyen de poser mon mal-être sur papier, j'étais beaucoup plus expressive de cette manière plutôt que face à face et Leonidas m'avait vu faire et en plus il avait osé donner cette lettre à Aiden. J'allais le tuer, enfin et le remercier car si Aiden était devant chez moi c'est qu'il tenait vraiment à moi. Enfin j'étais vraiment perdu car maintenant j'avais cette impression d'être à nu devant lui, je n'arrivais vraiment à retrouver mon calme. Et avec tout ça j'arrivais même à me couper, pour changer. J'allais dans la cuisine en passant mon doigt sous l'eau en soupirant. Et là je sentais sa main d'Aiden attraper mon poignet, je n'avais pas la force et encore moins l'envie de retirer ma main de la sienne. " Dans la salle de bain dans le placard à pharmacie. " Pourquoi Aiden arrivait à me rendre comme ça, ne pas réussir à parler, penser correctement. Je n'en revenais toujours pas qu'il soit là. Je regardais sa main s'occuper de la mienne, ce contact m'avait tellement manqué. Et là il venait parler de cette lettre, enfin surtout du pourquoi je n'avais rien dit et dans un sens il avait raison , même là je n'arrivais pas à lui répondre. Mais en entendant ses paroles sur le fait que c'était surement de sa faute je venais relever le regard pour croiser le sien. Je sentais mon regard s'embrumer de larmes, et moi qui ne voulais plus laisser une seule larme couler sur mes joues. Et c'était pour cette raison que j'étais partis car là-bas ça me rappelait tout ce que j'avais perdu. " Je n'ai rien dit parce que... Je n'y arrivais. Leonidas a été mis au courant par le médecin qui n'a pas eu le choix de dire ce qui m'était arrivé. Personne ne tient tête à Leo et pourtant j'aurais voulu tout garder pour moi. Car en soi est de ma faute, j'ai tenu tête à cet homme et c'est de ma faute si j'ai souffert autant et donc si je l'ai perdu." Leonidas avait tout fait pour que je ne me sente pas coupable et pourtant j'avais toujours ce sentiment en moi. La preuve même en venant lui répondre j'avais beaucoup de mal à tenir son regard, je regardais le sol. " Mais comment tu peux m'aimer Aiden, je l'ai perdu, je t'ai fait du mal dans cette chambre d'hôtel et je t'ai mentis. " Enfin ce n'était pas forcément un mensonge, j'avais juste caché certaines informations. Je venais relever le regard vers lui. " Tu as tout fait pour montrer ton amour, vouloir me protéger c'est de ma faute Aiden, c'est moi qui me suis renfermé totalement sur moi et je suis vraiment désolé. " Je n'en revenais pas qu'il soit là quand même. " Mais tu ne peux pas rester ici, tu as ton travail là-bas, ton bateau, enfin ta vie." Il était vraiment capable de rester ici? Je n'en revenais pas et il devait bien le voir dans mon regard alors que sans m'en rendre compte ma main était toujours dans celle d'Aiden.

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Octavia s’était blessée en ramassant les bris de verre sur le sol et naturellement, je voulais la soigner et panser cette blessure. A tout bien réfléchir, je voulais faire tout mon possible pour l’aider à aller mieux. J’aimais cette femme et notre séparation m’avait ébranlé plus que de raisons. Dans un sens, je m’en voulais vis-à-vis de Katherine auprès de qui, j’avais souhaité oublié Octavia. Est-ce que j’avais fait suffisamment d’efforts ? Avais-je eu raison de partir à peine la lettre lue ? Octavia avait fait le choix de partir, de quitter les USA alors peut-être qu’elle ne souhaitait pas ma présence à ses côtés. J’étais complètement perdu entre mon désir de rester proche d’elle et celui de ne pas être un poids pour cette femme. « Arrête de dire des bêtises. La faute ne te revient pas mais uniquement à ce type. Il ne vit que pour provoquer le malheur autour de lui. Tout ce merdier, c’est un jeu à ses yeux. Tu crois qu’il t’aurait laissé vivre si tu avais été docile ? Tu as survécu parce que tu t’es battue. Les circonstances sont exceptionnelles Octavia mais en aucun cas, je te tiens responsable de la mort de ce bébé » tentais-je de la faire changer d’avis sur la question. « Tu es une victime ! Mets toi ça dans le crâne une bonne fois pour toute » insistais-je avant de lui révéler à nouveau mes sentiments, osant même employer les mots que j’avais tellement de mal à prononcer d’ordinaire. Malheureusement, Octavia restait persuadée qu’elle ne me méritait pas. Je commençais à la fois à perdre patience mais également à douter. Et si elle ne voulait plus de moi ? Et si elle ne m’aimait plus. « Oui, j’ai souffert de ton rejet. Que veux-tu que je te dise ? J’ai tenté de t’oublier, de refaire ma vie avec une femme mais j’ai échoué car c’est toi que je veux. J’aurais beau tout faire, tout me ramène à toi Octavia. Je sais également pourquoi tu m’as rejeté et crois-moi, cela me donne l’espoir que peut-être un jour, tu puisses me revenir. Tu as vécu quelque chose de traumatisant, tu t’es renfermée sur toi-même pour te protéger. Je peux le comprendre » lui affirmais-je même si c’était douloureux de me dire que mon amour n’avait pas suffit à la retenir. Je détournais le regard avant de lâcher sa main et de faire quelques pas dans la cuisine, essayant de ne pas craquer et tourner les talons. Je me demandais si Leo avait eu une bonne idée de me confier cette lettre. Octavia semblait toujours déterminée à me tenir écarté de sa vie. « Ma vie ? Je pourrais très bien devenir pêcheur dans ce pays. L’avantage d’être son propre patron ! Ecoute Octavia, le problème est simple : tu dis dans ta lettre que tu m’aimais mais est-ce que ton amour est assez fort pour dépasser ton sentiment de culpabilité, ton traumatisme ou est-ce que tu as définitivement tiré un trait sur notre histoire. J’ai besoin de le savoir. Je suis prêt à t’attendre autant de temps qu’il le faudra, à vivre ici mais j’ai besoin de sa voir si cette attente sera vaine ou non »

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Pourquoi à chaque fois qu'il était là je n'arrivais pas à garder la tête froide, non encore une fois je venais perdre tout contrôle et je finissais par me couper le droit, une blessure pas bien grace en soi mais Aiden venait tout de même la soigner, ce contact avec lui me rappelait tellement de souvenir, chaque moment passé avec lui, cela avait été court à cause de moi et pourtant impossible de me les enlever de la tête. Mais maintenant il était bien là et cette fois il me serait impossible de le fuir, je devais lui faire face et surtout lui faire comprendre pourquoi je m'étais autant renfermé sur moi. Je me sentais tellement coupable de la perte de ce bébé, je ne sais même pas s'il en voulait et même pas le temps de lui poser cette question, ce qui nous liait avait disparu aussi vite que c'était arrivé. Une victime? Moi qui ne voulais pas en être, je dois avouer que j'en étais une et cet homme avait bien su jouer avec moi et s'il avait appris la mort de mon bébé, il devait en rire. " J'ai pourtant cette impression que c'est de ma faute, j'aurais dû faire plus attention. Enfin je sais Leo m'a dit la même chose, enfin il s'est même mis en colère quand j'ai tenté de lui tenir tête, ça n'a pas duré longtemps. Mais c'est dur pour moi d'avoir été cette victime. " Et l'entendre se dévoiler de la sorte me surprenait encore plus, je ne pensais pas qu'il puisse un jour me dire ce genre de paroles, avec de tels mots. Mais je m'étais tellement renfermé sur moi que ça n'avait pas forcément l'effet voulu. Et là j'apprenais qu'il avait tenté de refaire sa vie avec une autre femme, mon coeur venait manquer un battement, il avait été dans les bras d'une autre, embrasser et surement coucher avec une autre. Pourquoi est-ce que ça me faisait encore plus mal de l'entendre? Je n'étais vraiment pas facile à vivre et encore moins à comprendre, surtout quand ça concernait l'amour, préférant souvent fuir plutôt que de faire face. Et là je sais que mes choix avaient eu de lourdes conséquences, il en avait souffert encore maintenant. Je n'osais rien dire, n'arrivant pas à trouver les bons mots. " Aiden... J'ai ce défaut de me renfermer sur moi tellement vite quand je souffre, me mettre à l'écart de tout le monde et parfois les conséquences sont durs. Je sais que tu tiens à moi et depuis que tu as quitté cette chambre d'hôtel, pas un jour n'est passé sans que je ne pense à toi, pas un seul. Et c'est pour ça que j'ai quitté la ville, car c'était encore plus dur d'y vivre sans toi à mes côtés. Tu es le premier qui a fait revivre cet amour en moi et pourtant je t'ai fait du mal. Je suis comme ça, je fuis à chaque fois et même là j'ai fui Leonidas. " Je venais arrêter de parler un peu pour reprendre mon souffle car je me confiais à lui. Je me rendais bien compte à quel point il tenait à moi. " J'ai peur car je vois à quel point tu tiens à moi, cet amour que tu me portes, tu as faits des kilomètres pour me rejoindre, tu serais même capable de travailler ici pour moi. Tout ça me fait tellement peur car j'ai peur de te perdre un jour si j'accepte de surpasser ce traumatisme. Car souvent il est plus simple de savoir que l'autre nous hais et le savoir heureux. Mais jamais je n'arriverais à tirer un trait sur notre histoire..." Car au fond oui c'est lui que j'aime, en tout cas s'il ne l'avait pas compris. C'était tellement rare que je me livre de cette manière.

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J’essayais de retenir ma colère mais Octavia ne se rendait pas compte de la portée de ses mots. Elle ne voulait pas me perdre mais en même temps, elle refusait de me laisser vivre à ses côtés. « Alors qu’est-ce que tu veux à la fin Octavia ?! Dis-moi ! Tu dis que tu ne veux pas me perdre mais dans un sens, c’est toi qui me repousse. C’est quoi qui refuse de nous laisser la moindre chance d’être heureux ensemble. Alors je dois faire quoi ?! Attendre que tu finisses par te mettre d’accord sur mon sort ?! Tu dis ne pas pouvoir faire un trait sur notre histoire mais c’est ce que tu fais en nous empêchant d’être heureux ensemble » répliquais-je en m’éloignant d’elle pour essayer de reprendre une certaine contenance. J’étais fatigué à cause du décala horaire mais également de tout ce bordel. J’étais malheureux sans elle. J’avais essayé avec Katherine et si la complicité était bien réelle entre nous, je savais que je n’étais pas amoureux d’elle et elle également. Maintenant, face à Octavia, j’avais l’impression d’être devant un mur infranchissable. « Tu ne fuis pas, tu te punis toute seule. Ce bébé, on l’a fait à deux, on l’a perdu à deux. Si j’avais arrêté les manigances de Vasilis à temps, tu m’aurais fait confiance. S’il n’avait pas été aussi con, nous n’en serions pas là. Si tu n’étais pas tombée enceinte alors nous en serions pas là. Avec des « si » on pourrait refaire le monde mais on ne peut pas tout comme tu aurais pu faire tous les efforts de la terre, tu n’aurais pas pu le garder. Si quelqu’un est responsable de cette mort, c’est ce foutu psychopathe alors bon sang Octavia, arrête de te punir. Arrête de nous punir » la suppliais-je presque en me passant une main dans les cheveux. J’avais l’impression que quoique je dise, cela ne servirait à rien. « Je suis fatigué Octavia. Fatigué d’être malheureux, fatigué de me battre contre toi. J’attendrais s’il le faut mais pas une éternité non plus. Je suis humain, je n’ai pas envie de vivre dans le malheur jusqu’à ce que tu te décides que tu as assez souffert de ton côté. Si tu ne veux pas de mon amour alors dis-le-moi franchement et libère-moi mais cesse de me dire que tu tiens à moi. J’ai pas envie de te haïr car je n’ai pas envie de salir ce que nous avons vécu tous les deux. » terminais-je par dire. J’étais prêt à l’attendre si elle m’assurait qu’elle me reviendrait mais si elle souhaitait continuer à s’auto-flageller alors qu’elle le fasse toute seule dans son coin. « Je sais que je suis égoïste mais tu l’es tout autant que moi. Tu nous fais souffrir inutilement alors que nous pourrions surmonter toutes les épreuves ensemble. Je vais finir par croire que tu préfères être malheureuse que prendre le risque d’être heureuse à mes côtés »

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Je n'arrivais plus à savoir ce que je voulais dans la vie maintenant, pas après ce qui m'était arrivé et pourtant Aiden était le premier avec qui je m'étais si bien senti depuis des années et pourtant je nous punissais en réagissant de la sorte. Il avait souffert dans le passé et moi je venais lui faire à nouveau du mal, je me sentais si mal surtout qu'il avait fait des kilomètres pour me retrouver et moi je venais à nouveau le repousser. Et il n'avait pas tort, j'étais clairement en train de mettre notre histoire en suspens, je prenais le risque de le perdre pour toujours. Il me donnait déjà une deuxième chance et là j'allais surtout le perdre si je ne faisais rien. Mes yeux remplis de larmes je me retournais en essayant de ne pas m'énerver. " Je ne sais pas ce que je veux... Je ne sais plus..." En fait si je savais très bien ce que je voulais, c'était Aiden, mais j'avais cette peur de souffrir à nouveau, me retrouver toute seule car une nouvelle désillusion me ferait encore plus de mal et je ne sais pas si je tiendrais le coup. Je baissais le regard alors qu'il venait me parler de ce bébé que j'avais perdu, oui à deux on était plus fort, il m'aurait soutenu mais moi je n'étais pas comme tout le monde, toujours à me renfermer sur moi. " Je... Je ne veux pas te punir Aiden, je ne veux pas que tu souffres. Tu ne mérites pas tout ça Aiden. " Toujours à faire passer les autres avant moi, mais je me rendais compte qu'il était en train de souffrir à cause de moi, je devais absolument me reprendre. Je finissais par me retourner baissant le regard en l'entendant me dire ce genre de paroles, mon coeur se fissurait de minutes en minutes, il avait mal, Aiden souffrait par ma faute. Je devais me reprendre, arrêter de penser qu'à moi. Les larmes qui coulaient sur mon visage encore et encore après un long silence jusqu'à me retourner pour le regarder, me rapprochant de lui doucement en venant prendre sa main le regard baisser cherchant mes mots. " Je ne veux pas te perdre Aiden, je t'aime, tu m'as montré que l'amour pouvait encore exister, que je pouvais à nouveau faire confiance. Mais je l'ai perdu et j'ai cru tout perdre, totalement perdu. J'ai cette peur qui est revenu en moi, peur de souffrir à nouveau, peur de te perdre pour toujours et me retrouver toute seule alors que j'étais si heureuse d'avoir un... Bébé avec toi. J'ai fui je sais, je t'ai fait du mal... Je suis comme ça aide, à toujours fuir quand je n'arrive plus à contrôler mes émotions, j'ai même fui Leonidas. " Je finissais par relever le visage vers lui pour croiser son regard. " Je ne veux pas que tu parles Aiden... Reste avec moi... Et... Aide moi. "