Mon ange gardien

Katherine n’était plus la même depuis la mort de son petit frère. Elle essayait de croquer la vie à pleine dent, de ne plus reculer devant une aventure mais en réalité, elle avait l’impression de se perdre en route. Déjà, cette histoire de coucher avec un parfait inconnu, cela avait été la pire expérience de sa vie. Elle ne connaissait même pas le prénom de cet homme qui lui avait pris sa virginité, elle ne se reconnaissait pas. Jamais, en temps normal, elle n’aurait cédé aussi facilement. Pire, elle se serait épargnée cette douloureuse expérience qui l’avait traumatisé à vie. Elle vivante, plus jamais un homme la touchera. Brusquement, elle sentit qu’on lui arrachait violement son sac, la faisant tomber à genoux sur le petit chemin de terre qu’elle avait choisi d’emprunter en ce début de soirée.

_ « MON SAC !! AU VOLEUR » s’écriât-elle en se relevant péniblement.

La jeune femme se mit à courir aussitôt après le voleur mais il était déjà loin. Mon dieu, ses papiers, son argent, toute sa vie était dans ce sac sans compter qu’il contenait une clé USB avec les dernières photos de son frère. Des larmes lui firent briller les yeux mais elle refusât de pleurer. Elle devait être forte en toute occasion.

J’ai vu tes peurs se cacher près de notre passé. Et laisse-moi seul, laisse-moi loin de tes côtés. Mais oublie-moi, parcours ces flots, efface mes pas... 

Pando

Katherine commençait à se dire que toute sa vie partait en désastre. Elle n’était pas du genre à s’apitoyer sur son sort ou même à trépigner sur place comme une gamine capricieuse mais là, elle en avait tout simplement marre. Elle aurait aimé simplement pouvoir se promener tranquillement et non devoir songer à toutes les démarches administratives pour bloquer ses moyens de paiement ou pour refaire ses papiers. Elle était déjà en train de s’imaginer les pires scénarios de la terre allant à un inconnu qui s’infiltrerait en pleine nuit, chez Krytal et elle pour les molester à une femme qui usurperait son identité. Elle partait loin dans ses délires mais aujourd’hui, elle n’arrivait pas à être calme et raisonnable. Depuis quelques temps, elle était à fleur de peau. Une main se posa sur son épaule et elle sursauta pour se retourner vers un inconnu. Il lui avait ramené son sac ?!

_ « Oh mon dieu, merci !! Merci beaucoup !! » lui dit-elle en lui sautant dans les bras pour mieux déposer un baiser sur chacune de ses joues, un grand sourire aux lèvres.

Elle se sentait si heureuse tout d’un coup qu’elle en oubliât un peu la douleur de ses genoux. Elle avait déjà chuté plus d’une fois, elle s’en remettrait mais au moins, les derniers souvenirs de son frère ne lui avaient pas été enlevés.

_ « Je vais bien, grâce à vous ! C’est vraiment adorable de votre part, il y a toute ma vie dans ce sac » lui expliqua-t-elle en frottant rapidement ses yeux pour y chasser toute trace de larmes.  

J’ai vu tes peurs se cacher près de notre passé. Et laisse-moi seul, laisse-moi loin de tes côtés. Mais oublie-moi, parcours ces flots, efface mes pas... 

Pando

Katherine était si soulagée d’avoir pu récupérer son sac qu’elle en oublia toute prudence et surtout toute retenue. N’en avait-elle pas assez de sauter dans les bras des premiers venus ? Elle était intelligente, elle devrait savoir que ce n’était pas correct mais le soulagement avait été tellement grand qu’elle n’avait écouté que son cœur.

_ « Vous êtes mon sauveur ! Non mieux, mon ange gardien car vous êtes véritablement tombé du ciel » lui dit-elle avec un grand sourire.

Puis, peu à peu, elle prit conscience qu’elle était toujours dans les bras de cet homme, qu’il avait sa main posée dans son dos. Katherine se mit à rougir puis à toussoter pour se donner contenance. Elle prit son sac à main pour le soulager mais aussi pour s’assurer qu’il était à nouveau bien à elle.

_ « Qu’est-ce que je peux faire pour vous remercier ? Et ne me dites pas quelque chose comme rien sinon… sinon je ne sais pas ce que je ferais mais ça sera sûrement puni par la loi. Plus sérieusement, laissez moi vous inviter à diner ? boire un verre ? Vous payer un bon massage ? Même une glace ou une peluche non mieux, une insigne de shérif » dit-elle avec une lueur malicieuse dans le regard.

J’ai vu tes peurs se cacher près de notre passé. Et laisse-moi seul, laisse-moi loin de tes côtés. Mais oublie-moi, parcours ces flots, efface mes pas... 

Pando

Katherine n’était pas croyante pour un sou mais elle avait une certaine foi dans le Destin. En fait, elle croyait dur comme fer que l’on naissait pour accomplir quelque chose dans notre vie. Elle n’avait pas encore trouvé de sens à sa propre quête mais elle continuait de se dire qu’elle n’était pas sur Terre sans raison.

_ « Vous êtes l’homme qui tombait à pic comme dans cette série des années 80 en beaucoup plus jeune et sexy ! Enfin je dis pas ça pour vous mettre mal à l’aise mais vous êtes beau et je vais me taire parce que je m’enfonce et vous allez me faire interner » dit-elle en se mordillant la lèvre inférieure, vieux tic.

Elle ne pouvait pas s’en empêcher, il fallait toujours qu’elle sorte des conneries. La brunette n’était vraiment pas douée pour converser avec ses congénères, elle était toujours maladroite, irréfléchie ou carrément distante. Pour le coup, elle était plus souriante qu’autre chose, toute à son bonheur d’avoir récupéré son sac.

_ « Taratata j’ai dit que vous n’aviez pas à me dire ce genre de chose ! Puis, pour ce qui de l’insigne, tant qu’elle est en plastique vous rentrez dans mes bonnes grâces » plaisantât-elle avec une petite moue comique. « Venez, je connais un bar pas très loin d’ici. Au fait, moi c’est Katherine, ravie de faire votre connaissance »

J’ai vu tes peurs se cacher près de notre passé. Et laisse-moi seul, laisse-moi loin de tes côtés. Mais oublie-moi, parcours ces flots, efface mes pas... 

Pando

Cet homme ne la prenait pas pour une folle et Katherine devait admettre qu’en plus de le trouver beau, il avait un sourire adorable. Ryan, voilà comment il s’appelait. Cela lui allait bien même si, c’était une pensée idiote. Comment un prénom ne pouvait-il pas aller à une personne ? En même temps, elle ne le voyait pas s’appeler Igor ou Gaston. Le petit duo se mit à marcher côte à côte vers le bar dont elle venait de vanter les mérites.

_ « Oh ce n’est pas que je sois fan ou non des forces de l’ordre mais comment vous expliquer. Ma mère est flic et ma famille verse dans la sécurité. J’ai l’impression d’avoir passé toute ma vie dans ce monde particuliers et la dernière chose que je souhaiterai, ce serait de tomber sur un flic, au hasard. Je préfère me tenir loin de ce monde » dit-elle avec un petit sourire timide.

Si seulement elle savait qu’elle conversait justement avec un flic, elle serait morte de honte et de gêne. Elle n’avait vraiment rien contre la police, elle était même très respectueuse de leur travail.

_ « Puis, je m’inquiète toujours pour ma mère quand elle est sur une enquête, je n’ai pas envie de m’en faire pour l’homme qui partagera ma vie ! Et vous, vous faites quoi dans la vie ? Pitié, me dites pas flic sinon je vais être morte de honte » rigolât-elle.

J’ai vu tes peurs se cacher près de notre passé. Et laisse-moi seul, laisse-moi loin de tes côtés. Mais oublie-moi, parcours ces flots, efface mes pas... 

Pando