Quand on tire la mauvaise carte

  Malone & Paris

  Quand on tire la mauvaise carte

Paris venait de terminer son service à la caserne des pompiers où il était lieutenant. La journée avait été on ne peut plus calme et il avait pu en profiter pour faire toutes ses démarches administratives mais aussi prendre des nouvelles de sa mère. Cette dernière lui faisait la gueule pour une raison qu’il connaissait bien : il avait osé lui cacher qu’il recouchait avec son ex-femme. Un comble n’est-ce pas ? Mais pour Grace Maconahey, la vie de ses enfants ne s’arrêtait pas à leur appartement. Elle voulait tout savoir pour pouvoir les conseiller au mieux. Paris savait que c’était sa façon à elle de rattraper le temps perdu mais également de s’excuser pour toutes les erreurs commises. En parlant de ne pas donner signe de vie, l’un de ses petits frères ne répondait à aucun de ses appels et cela commençait à sérieusement l’inquiéter. Malone pouvait être tête en l’air mais il lui répondait toujours plus ou moins avec du retard. Or, là, aucune nouvelle depuis son premier appel à 9h du mat et il était presque 18h à présent. Le pompier salua ses collègues et grimpa sur sa moto, installant Neptune dans le side car, direction le domicile de son frère. « Malone, t’es là ?! » demandait-il en frappant à la porte. Aucune réponse. Merde, qu’est-ce qu’il foutait ?! Neptune se mit à gratter la porte et à aboyer. Ni une ni deux, Paris se recula pour enfoncer la porte. « Malone ?!! » appelait-il en voyant avec horreur le salon de son frère retourné. Okay son frère était bordélique mais pas au point de foutre un tel boxon et en prime, de planquer sa TV. Neptune fonça droit dans la chambre et il suivit son chien jusqu’à se retrouver face à son frère… attaché, nu comme un ver, à son lit. « Oh bordel de merde » dit-il avant d’éclater de rire.

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]

« Quand on tire la mauvaise carte »

Dimanche 26 août

Après s'être agité pendant plusieurs minutes, plusieurs heures pour essayer de défaire ses liens, Malone avait abandonné. Il s'était fait avoir comme un bleu et là, il avait juste l'air totalement ridicule. Il sentait des douleurs dans ses poignets attachés par des menottes. Il sentait aussi une douleur dans son épaule à faire d'essayer par tous les moyens de se sortir de cette situation. Mais il avait du se rendre à l'évidence et se contenter d'attendre. Il s'était alors mis à se faire des paris sur la personne qui finirait par le découvrir. Danika ne devait venir que le lendemain, il n'y avait aucune raison pour qu'Ellie vienne ici vu qu'elle n'était plus sa kiné, Jagger ne s'étonnerait pas de son absence. Alors peut-être Léo. Quoi que les deux meilleurs amis n'étaient pas du genre à se téléphoner tous les jours et il ne s'étonnerait pas de savoir que Malone ne répondait pas, pensant qu'il était certainement en bonne compagnie. Merde alors, combien de temps allait-il rester ici ? Il avait réussi à dormi un peu et ce n'est pas le bruit de la porte qui le réveilla mais plutôt des léchouilles. « Arrête Jane, laisse moi » Mais les léchouilles continuèrent et il ouvrit les yeux pour se trouver en face d'un chien. Il mit un petit peu de temps à reconnaître le chien de son frère. Paris qui était littéralement mort de rire. « T'arrête de te marrer de suite sinon je t'en colle une »

  Malone & Paris

  Quand on tire la mauvaise carte

Paris ne pouvait pas s’empêcher de rigoler, c’était un soulagement de savoir Malone sain et sauf. Bon, sa dignité en avait pris un coup tout comme son appartement mais au moins, il était vivant et en bonne santé. Depuis qu’il était en âge de comprendre les choses, l’ainé du clan Maconahey avait toujours fait en sorte de veiller sur ses frères et sœurs. Il s’était crée cette obligation et si, plus jeune, cela lui avait pesé de devoir en quelque sorte remplacer à la fois le père et la mère, aujourd’hui, il était fier d’eux. Certes, aucun n’était exempts de reproche surtout concernant leurs relations amoureuses respectives mais personne n’avait mal tourné et surtout, le clan était resté soudé. « Et tu vas faire quoi ? Je te signale que tu es attaché » répliqua un Paris, un brin moqueur. Il s’approcha de lui, dégageant Neptune. Avec une petite moue amusée, il tira sur les draps pour camoufler la virilité de son frère. « Je t’avais prévenu qu’un jour ou l’autre, tu aurais des emmerdes à ne pas te montrer très sélectif dans tes maîtresses. Elle a pas raté ton appartement » dit-il sur le ton de l’humour. Paris n’allait pas lui faire la leçon, cela faisait longtemps qu’il avait cessé de le faire avec Malone. « Tu as des outils chez toi ? Que je puisse te débarrasser de ses menottes ? »

« Quand on tire la mauvaise carte »

Malone n'aimait pas être en position de faiblesse sauf si c'était lui qui l'avait créer pour un but précis. Souvent, c'était pour mettre une fille dans son lit. Et ça marchait relativement bien. Avec son épaule, blessée par balle lors du braquage, il n'hésitait pas à en jouer pour parvenir à ses fins. Mais là, devant son frère, il avait du mal à être celui qui devait demander de l'aide. Ce n'était pas dans son caractère. « T'aime cette position de force hein ! » Malone ne prendrait pas la peine de supplier son frère pour qu'il le détache. Il ne se jetait déjà pas aux pieds d'une fille alors pas question de faire cela avec son aîné. Surtout qu'il savait que Paris serait incapable de le laisser là. Ca faisait déjà presque 12 heures qu'il était dans cette position. Il lui expliqua alors que la meuf ne l'avait pas raté et n'avait pas raté son appart. « Elle a fait quoi ? » En tout cas, durant son temps de captivité, Malone avait eut le temps de réfléchir et il savait à qui il allait demander pour avoir un point d'attache pour emmener sa prochaine conquête sans avoir besoin d'y mettre le prix. L'avantage d'avoir un meilleur ami péter de thune. Mais sachant que Malone n'était pas bricoleur pour un sou et qu'il n'avait pas spécialement d'outils adapté, cela allait peut-être prendre plus de temps pour le délivrer. « Je crois que je dois avoir deux ou trois trucs dans le placard du garage » Paris commençait à partir dans cette direction et Malone lui cria quelque chose. « Et dit à ton chien d'arrêter de me lécher le visage »

  Malone & Paris

  Quand on tire la mauvaise carte

Paris croisa ses bras contre sa poitrine, toisant son petit frère qui pestait. « C’est pas cette position de force que j’apprécie mais simplement de te voir un peu dans les emmerdes. Tu aimes baratiner les nanas pour les mettre dans ton lit, je suis content qu’une d’entres-elles te l’ai mise à l’envers pour une fois » répliqua-t-il en haussant les épaules. Paris n’avait rien dit à Malone concernant sa meilleure amie car il estimait qu’Andrea et lui, étaient majeures et vaccinés, qu’il n’avait pas à intervenir ; mais ce n’était pas parce qu’il n’avait rien dit qu’il n’en était pas moins déçu de son petit frère. Malone valait tellement mieux que de s’abaisser à ce genre de conneries pour mettre une femme dans son lit. De plus, à force d’avoir la queue au garde à vous à chaque bout de jupe qu’il apercevait, il en oubliait un peu tout le reste. « Tu t’es fait cambriolé en beauté. Apparemment, ta conquête et toi, partagez le même goût du luxe, elle n’a rien laissé » lui apprit-il avant de le laisser pour aller chercher de quoi démonter la tête du lit afin de le libérer. Malone râla au sujet de Neptune et Paris revint sur ses pas. « Qu’est-ce que tu veux, tu es irrésistible ! » se marrait-il avant d’ordonner à son chien de se tenir tranquille. Le pompier revint deux minutes plus tard avec quelques outils. « Je savais pas que tu avais des tendances au bondage petit frère » se moquait-il tout en s’attaquant à la tête du lit.

« Quand on tire la mauvaise carte »

« Baratiner les filles tout de suite. » Malone leva les yeux au ciel mais il sentait comme un ton de reproche dans la voix de son frère. Il se souvenait des SMS dernièrement envoyés où les deux frangins parlaient de filles et d'amour. Pourquoi Malone avait-il l'impression qu'il y avait comme un début de morale dans la voix de son frère. C'est vrai que c'était pas forcément bien de baratiner les filles mais cela marchait. Et c'était un domaine dans lequel il avait du succès et il n'était pas près de l'abandonner. « Tu vas me sortir encore ton couplet sur l'amour ? » Franchement, il n'en avait pas du tout envie. Déjà que Danika semblait vouloir qu'il se case maintenant Paris. Mais lui ne le voulait pas. « Paris, tu sais bien que même s'il y avait une fille qui me plaisait plus que de juste coucher, ça marcherait pas donc autant profiter du sexe. » Petite confidence. Sa malchance lui avait toujours porté la poisse et notamment lorsqu'il s'agissait de fille. Il y en avait bien une qui lui avait touché le coeur alors qu'il avait une petit vingtaine d'années mais rien n'avait fonctionné comme il l'aurait voulu. Alors, il avait lâcher l'affaire. Il accusa le coup pour le cambriolage cherchant de suite une moyen de se refaire. Paris revint rapidement avec les outils et Neptune semblait toujours autant adoré le corps de Malone. « Détrompe toi, le clebs tu ne me fait aucun effet. »

  Malone & Paris

  Quand on tire la mauvaise carte

Paris regarda son frère en soupirant. Il savait que cela ne servait à rien de lui parler des femmes et encore moins de l’amour. Malone avait de la chance dans le sens où même si Paris avait connu le plaisir du mariage, il n’était pas du genre à vouloir jouer les cupidons avec tous les autres membres de sa famille. « Non, c’est pas le couplet de l’amour que je vais te sortir. Cela ne servirait à rien et je n’ai pas envie de parler dans le vent. Tu fais ta vie, tu as envie de rester célibataire toute ta vie, cela te regarde Malone » répondit-il en toute franchise. Il est vrai que Paris aurait aimé que son frère découvre autre chose que la simple baise car il passait à côté de quelque chose de bien plus enivrant mais il était majeur et vacciné. « Par contre ta faculté à abandonner face à l’adversité commence à me taper sur le système. Tu pars toujours perdant quoique tu fasses et tu abandonnes sans même chercher à comprendre. Tu te caches derrière ta malchance légendaire pour ne pas prendre le risque de te casser la gueule alors tu continues tes combines car y a pas de risque. Au pire, un petit tour en taule et on en parle plus » reprit-il en levant les yeux au plafond pour mieux se lever et aller chercher les outils afin de démonter la tête du lit. Il revint et poussa Neptune pour qu’il arrête d’emmerder l’attaché. « Quand est-ce que tu vas grandir Malone ? Je m’en tape que tu enchaines les filles comme tu changes de slip même si j’aurais aimé que tu laisses Andrea loin de ta queue mais là aussi, vous êtes deux adultes responsables » lui dit-il tout en commençant à dévisser un côté de la tête du lit. « Comment va ton épaule ? »

« Quand on tire la mauvaise carte »

« Ecoute, pour l'instant, cela me convient très bien en effet ! » Malone n'avait peut-être pas envie de finir sa vie célibataire mais pour l'instant, il n'avait rencontré aucune fille qui lui donne l'envie de se battre. Et puis, il avait vu avec sa mère ce que sa donnait la vie de couple et il n'avait pas envie de s'infliger cela. « J'abandonne rien du tout et si c'était le cas, je me serais laisser sombrer et j'aurais refuser d'ouvrir ce bar avec toi. Ma vie me convient très bien comme cela et si elle ne te convient pas, c'est ton problème. » Il en avait marre de se justifier. Il savait que son grand frère ne faisait pas cela méchamment mais là, c'était pas le lieu ni le moment. Malone était à poil sur son lit depuis presque une journée, il avait qu'une envie c'était de prendre un douche et de bouffer plutôt que d'entendre les sermons de l'aîné. Et surtout, il n'aurait pas penser que Paris lui parle encore d'Andrea. Bordel, il allait le faire pendant encore combien de temps ? Paris avait beau dire qu'ils étaient adultes et qu'ils faisaient ce qu'ils voulaient de leur vie et pourtant, il en reparlait. Malone soupira avant de lever les yeux au ciel. « Tu vas pas remettre Andrea sur le tapis. Est ce que tu lui casses autant les couilles avec cela que moi ? Parce que je te signale que c'est elle qui a commencé à me chauffer. Et oui, j'en ai un peu profiter même si au départ, je pensais pas que ce petit jeu irait aussi loin. » Et c'était vrai, il pensait qu'elle finirait par le reconnaître. Certes, il n'avait plus quinze ans mais il n'avait pas changé tant que cela et surtout, il ressemblait plutôt bien à Paris. Mais il s'était laissé prendre au jeu surtout que la récompense en valait la chandelle. Une nuit avec Andrea, il n'était pas trop à plaindre. Mais cela l'agaçait que Paris remette cela sur le tapis. L'aîné avait du le sentir car il changea alors de sujet pour parler de l'épaule. Depuis le braquage, il avait l'impression que rien n'était fait pour qu'elle aille mieux et il regrettait le temps où Ellie était sa kiné. Avec elle, il faisait des progrès mais il n'avait pas pu rester professionnel, il n'avait pas su résister à son charme. « Elle va pas bien du tout. Ma kiné m'a laissé tomber et sans le vouloir, j'arrête pas de forcer dessus. » Là encore, il aurait pu évoquer sa malchance mais il ne voulait pas que Paris lui dise encore que c'était de sa faute. Il n'y était pour rien s'il se retrouvait attacher au lit ou s'il avait du rester accroché à un lampadaire plusieurs minutes à cause d'un chien, sans oublier le taxi qui était parti alors que le t-shirt de Malon s'était coincé dans la porte. Ce genre de choses ne pouvait lui arriver qu'à lui et il faisait avec. A quoi cela servirait de s'en plaindre ?

  Malone & Paris

  Quand on tire la mauvaise carte

Paris savait qu’il pouvait être lourd avec son entourage surtout avec son petit frère Malone mais il rêvait mieux pour lui. Son frère n’était pas idiot, il était même intelligent et le voir gâcher sa vie à faire ses petites combines l’énervaient. Il valait mieux plus qu’il ne croyait mais là encore, c’était un Maconahey. Combien de fois s’était-il lui-même remis en cause ? Paris donnait l’impression de réussir tout ce qu’il entreprenait mais la réalité était toute autre. Il se cassait la gueule comme tous les autres mais il avait été plutôt doué pour cacher ses erreurs à sa famille. Hors de question que de donner le mauvais exemple et pourtant… Quel grand-frère et père de famille irait de temps en temps, se foutre dans les emmerdes en participant à des combats illégaux ? Puis, il avait été un temps stripteaseur aussi. Bref, Paris trainait des casseroles et donnait peut-être un peu trop souvent de sermons seulement, il voulait que son clan ait toutes les chances de réussir. « Okay okay ! J’arrête de jouer les pères fouettards avec toi » dit-il en s’énervant plutôt sur cette foutue tête de lit. « Pourquoi tu ne changes pas de kiné ? Il y en a d’autres non ? » lui demandait-il à tout hasard. Paris ne savait pas toute l’histoire avec la kiné de son frère du coup, il ignorait pourquoi son frère s’entêtait à ne pas consulter ailleurs. « Putain mais elle va lâcher ta tête de lit ou merde ? » râlait-il en tirant d’un coup sec pour mieux se retrouver les quatre fers en l’air en grognant. Neptune vint lui lécher le visage. « Je vais bien ! Juste mon amour propre qui en a pris un coup… En tout cas t’es libre mais je te dois une nouvelle tête de lit »

« Quand on tire la mauvaise carte »

Malone coprenait très bien pourquoi Paris faisait cela. Il aurait voulu que tout soit parfait dans sa vie, que son petit frère soit un mec bien, rangé, amoureux avec une vie stable mais c'était loin d'être le cas. Malone était même le plus catastrophique de la famille de ce côté là même si Danika n'était pas loin de lui. Heureusement, Paris avait compris que ce n'était pas forcément le sujet à aborder surtout maintenant et il changea pour parler d'Ellie. Pas sûr que ce soit une bonne chose. « Oui là j'en ai un autre mais c'est un incapable. » Est ce que c'était réellement cela ou est ce qu'il y avait autre chose. « Franchement, je progresse pas avec lui. » Et surtout Ellie lui manquait. Il aimait sentir ses doigts sur sa peau, pouvoir mater son cul ou ses seins. C'était toujours mieux que le grand baraque qu'il avait en ce moment comme kiné et qui n'avait aucune douceur. En parlant de douceur, Malone en profita pour mettre une petite pique à son frangin. « Allez force un peu frangin » Il savait que cela allait énervé Paris mais qu'importe. La tête de lit finit par céder. « Ah ben quand même c'est pas trop tôt. » Cela ressemblait à un merci pour Malone. Enfin libre, il s'activa pour enfiler un caleçon parce que, même s'il n'était pas pudique, il commençait à avoir froid. Il mit aussi un t-shirt avant de tendre la main à son frère pour l'aider à se relever. « Si tu pouvais me racheter un matelas en même temps parce que celui-ci commence à être inconfortable. » Faut dire qu'il y avait passer un peu trop d'heures de suite dessus. Malone se massait les poignets. Il avait mal mais pas question de le montrer.