Quand on tire la mauvaise carte

  Malone & Paris

  Quand on tire la mauvaise carte

Cela faisait longtemps que les deux Maconahey n’avaient pas parlé ensemble. D’ordinaires, Paris laissait cela aux filles de la famille car les confidences, ce n’était pas son genre. C’est juste qu’il manquait de tact et de ce fait, il avait plutôt tendance à déclencher des disputes qu’autres choses même si, dans le fond, il ne voulait qu’une seule chose : s’assurer que les membres de sa famille aillent bien. Depuis qu’il était en âge de comprendre les choses, Paris avait joué les pères de famille pour ses frères et sœurs. Il était l’ainé de la famille et rapidement, il avait endossé la responsabilité de chef de famille. Ce rôle lui collait à la peau entrainant cet excès de protection. Malone n’était plus un adolescent, il avait beau se le répéter, il continuait pourtant à le traiter de la sorte. « Si ta kiné t’en veut et que tu veux qu’elle s’occupe à nouveau de toi, pourquoi tu lui présentes pas tout simplement tes excuses ? Un bouquet de fleur ou une boite de chocolat que tu accompagnes d’un mot simple et poli. Les femmes n’attendent pas plus » dit-il en lui donnant des conseils qu’il prenait dans un magazine féminin. Oui, Paris était abonné à Marie-Claire depuis sa rencontre avec Summer. Il n’avait personne à l’époque pour l’aider à gérer une vie sentimentale sérieuse. Finalement, la tête de lit céda sous la force de Paris qui se retrouva propulsé en arrière. « C’est ça fous toi de ma gueule » avait-il dit à son frère juste avant qu’elle ne cède. « Pourquoi pas le lit en entier pendant que tu y es ?! Remarque, vu tout ce que tu vas devoir te racheter, je pense que je peux m’acquitter du lit » le taquinait-il. « Besoin d’un massage pour ton épaule ? »

« Quand on tire la mauvaise carte »

Malone ne pu s'empêcher d'hocher la tête et de lever les yeux au ciel en écoutant les paroles de Paris. Sincèrement, il avait quoi en ce moment ? C'était le fait de recoucher avec Summer qui le mettait dans cet état d'euphorie et pe^t à tout pour défendre l'amour ou pour caser son petit frère. Sans déconner, des fleurs, des chocolats, il le prenait pour qui ? « Non mais je veux pas non plus l'épouser hein ! » Il voulait juste baiser ou à défaut qu'elle caresse doucement son corps. Mis il semblerait que cela soit une mission impossible aujourd'hui. « J'ai juste envie que mon épaule aille mieux mais qu'importe, il y a bien d'autres kinés compétents » En tout cas, son collègue n'était pas aussi doux et agréable. Il allait devoir faire en sorte d'en trouver un autre mais il avait l'impression que même s'il était compétent, il lui trouverait toujours des défauts contrairement à Ellie. En tout cas, maintenant, il était libre et il avait même la chance de pouvoir se foutre de Paris. « C'est pas mon genre grand frère. » En tout cas, c'était bien de pouvoir se rhabiller et de pouvoir bouffer. Il avait peut-être perdu pas mal à cause de cette soirée mais au moins, il aurait un lit tout neuf. « C'est trop généreux de ta part » Malone se dirigea vers la cuisine puis le salon suivit par Paris et Neptune. L'aîné en profita à son tour pour taquiner Malone. « Même avec un mini-jupe et un décolleté, je voudrais pas de ton massage. »

  Malone & Paris

  Quand on tire la mauvaise carte

« Bordel Malone, des fleurs pour s’excuser ne signifient pas que tu vas la demander en mariage. Un acte de gentillesse, tu connais ? Je pensais pas que tu aurais besoin un jour, d’avoir un cours sur les femmes mais je vais t’apprendre quelque chose : une femme peut-être séduite avec autre chose que ta belle gueule ou tes magouilles à la con. Tu peux très bien tirer ton coup en te montrant agréable et prévenant » rétorqua un Paris qui se demandait si son frère était devenu aussi con parce qu’il fréquentait un certain grec. « Ta kiné n’a pas l’air d’être une nana facile alors si vraiment tu veux la foutre dans ton lit, change d’approche et essaie d’être un gentleman et non un gamin des rues » lui conseilla-t-il avant qu’il ne se retrouve les quatre fers en l’air après avoir réussi à faire céder la tête de lit de son frère. « Ouais ouais, c’est ça, je vais te croire » marmonna-t-il dans sa barbe en se relevant pour mieux suivre son frère jusqu’au salon. « Ma bonté me perdra. Tu veux que je commande des pizzas ? » lui proposa-t-il en flattant son chien qui le suivait comme son ombre. « Tu apprendras frangin que je suis très sexy avec une mini-jupe et un décolleté » plaisantait-il avant de redevenir sérieux. « Tu devrais consulter un kiné en urgence… enfin si tu as encore un téléphone portable »

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« J'ai pas non plus envie qu'elle tombe amoureuse de moi, hein ! » La dessus, les deux frères étaient vraiment différents. Jamais Malone n'avait offert des fleurs ou des chocolats à une femme autre que sa mère ou ses soeurs et encore, c'était vraiment très rare. En même temps, il ne voulait pas d'une relation stable alors il n'en voyait pas trop l'intérêt. Mais en tout cas, Paris avait retrouvé le sourire et semblait d'humeur romantique. Etait-ce le fait de s'être remis avec Summer ? En tout cas, il pourrait avancer tous les arguments possible, Malone n'allait certainement pas se mettre à genoux devant Ellie et la supplier. Elle ne voulait pas ? Tant pis pour elle. « Et t'inquiète pas, ma technique de drague est au point et j'en ai pas besoin d'une autre » Bon, c'et vrai que là, aujourd'hui, c'était pas des plus flagrant mais il avait toujours fonctionné comme cela avec un certain succès auprès de la gente féminine. « Non mais t'sais, je préfère en chercher une autre pour mettre dans mon lit. Tant pis, elle sait pas ce qu'elle rate » En tout cas, c'était la décision qu'il avait prise après sa dernière entrevue avec Ellie. Il n'allait pas la rappeler, ni chercher à la voir, tant pis pour elle. En tout cas, le sujet était clos et les deux hommes avaient rejoint le salon. « Ah ouais, des pizzas, j'crève la dalle » Surtout que son hôte avait aussi piquer le peu de choses qu'il avait dans son frigos. La misère totale. C qui le fit sourire c'est d'imaginer son frère en mini-jupe. « Non mais je veux pas voir cela ! » Avec sa musculature et avec ses poils, ça serait tout sauf sexy. Bordel, le salon était vide. Malon aurait bien voulu s'asseoir mais il n'avait plus de chaises, plus de canapé. Il allait devoir faire le SDF et s'asseoir par terre. Il soupira tandis que Paris parlait de son épaule. A croire que c'était le sujet principal de tout le monde ces derniers temps. « Il dois venir demain je crois ou après demain, je sais plus. » Il avait moins d'enthousiasme pour les séances avec Caleb qu'avec Ellie. « Bon et sinon, t'étais venu me voir pour un truc précis ? »

  Malone & Paris

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Il était inutile de parler de femmes avec son frère, Paris et Malone n’ayant pas la même vision des choses. Il y a quelques années, pourtant, cela avait été le cas. Après tout, le pompier avait connu son heure de gloire en tant que quetard mais il n’avait jamais trouvé le moindre plaisir là-dedans. Il couchait avec une femme différente mais c’était bien plus pour combler un besoin primaire que par réelle envie d’amonceler des conquêtes. Puis, il avait rencontré Summer et il s’était calmé, devenant un petit-ami puis un mari et enfin un père de famille. Suite à son divorce, on aurait pu croire qu’il serait retombé dans ses vieux travers mais non. Paris était incapable de ressentir le moindre désir pour une autre femme. Son corps ne désirait qu’une seule et manque de bol, c’était celle qu’il avait quitté -du moins jusqu’à ces derniers mois. A présent, Paris était un homme comblé et cela se ressentait sur son humeur : il était beaucoup plus détendu, taquin et enclin à se montrer « romantique » du moins à son échelle. « Tu sais ce que maman nous dit toujours : une baise est intéressante que si la proie est difficile à attraper mais quand la biche te tourne le cul, passe à une lapine le temps de recharger tes cartouches » lui dit-il. Leur mère était assez spéciale et surtout, très prompte à parler de sexualité. Grace n’avait aucun tabou et par moment, Paris devait reconnaître que c’était assez gênant. La discussion se poursuivait et l’américain décida de commander des pizzas. Son frère n’avait plus rien, même pour s’asseoir. « Putain, elle a été chienne, elle t’a même pas laissé une chaise » ricana-t-il après avoir raccroché. « Pas vraiment, tu répondais à aucun de mes appels alors je suis venu voir ce qui se tramait. Au fait, tu es au courant que Danika pieute avec son avocat ? «

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Ces derniers temps, Malone ne se sentait pas vraiment en accord avec son frère sur les femmes. En vrai, depuis que Paris a rencontré Summer, ils ne sont plus sur la même longueur d'onde mais c'était la première fois que son aîné évoquait de façon aussi insistante l'amour. Mais Malone était bien loin de ces considérations et pour l'instant, passer d'une femme à l'autre lui allait parfaitement bien. « Epargne moi les phrases poétiques de M'man » En même temps leur mère n'a jamais su garder un homme aussi. Ce n'était pas vraiment un modèle de stabilité pour ses enfants. En tout cas, il valait mieux clore ce sujet pour aujourd'hui. Tout comme le sujet du cambriolage. « Va y remue le couteau dans la plaie. » Bordel, il allait devoir tout racheter et il n'avait pas du tout les moyens pour l'instant. Mais l'homme se permit quand même de remercier son frère. « N'empêche heureusement que t'étais là, ça m'aurait fait chier de crever de cette façon ! » C'est vrai qu'il y avait une plus belle mort. Paris parla alors de Danika. Sur leur jeune soeur non plus, ils n'avaient pas la même façon de fonctionner. « Ouais, elle me l'a dit et alors ? »

  Malone & Paris

  Quand on tire la mauvaise carte

« Tu m’étonnes, y a plus glamour comme façon de crever ! » se moqua Paris avant de changer de sujet pour parler de Danika mais à la réponse de son frère, il déchanta. « J’abandonne ! Vous êtes désespérant l’un et l’autre. Je me demande si un jour, les Maconahey feront les choses correctement » soupira Paris. Malone enchainait les conquêtes, Danika était devenue la maitresse d’un homme marié, c’était à se demander ce que les deux autres frères et sœurs, allaient décider de faire. Heureusement, il connaissait Tomas car c’était un de ses amis mais tout de même. « Elle vaut mieux que ça ! Je veux dire, Danika ne mérite pas d’être la maitresse d’un homme marié mais dès que je lui en parle, elle se braque. Je pense que je vais simplement abandonner l’histoire » dit-il en secouant la tête. Le mieux, c’était peut-être de les laisser vivre et arrêter de s’en faire pour eux. Le problème c’est que Paris en était incapable. Ses frères et sœurs resteraient toujours une source d’inquiétude même s’ils étaient sagement mariés et à la tête d’une famille nombreuse. C’était plus fort que lui. On sonna à la porte, c’était les pizzas. Paris alla les chercher et paya la note avant de revenir vers son frère et de lui tendre son carton de pizza. « Bon je mange puis je me tire car j’ai promis à Kaleigh de passer la voir »

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« T'es pas vraiment un modèle de ce côté là ! » C'était pas un reproche, juste une constatation. « Parce qu'elle couche peut être avec un homme marié mais toi, tu fais pratiquement la même chose. » Certes, Summer n'était pas marié à Paul mais elle était en couple. Et à la différence de la femme de Tomas, Paul était bel et bien vivant. Alors il pouvait parler de Danika ou de lui même mais il fallait croire que c'était dans les gênes des Maconahey. « Elle doit déjà avoir Aaron qui lui fait la morale là dessus. T'es bien placé pour savoir que les sentiments ça ne se contrôle pas alors lâche l'affaire, laisse là vivre sa vie. » Il savait que cela ne serait pas simple pour l'aîné de la fratrie mais il devait se faire une raison. « Et puis, on sera là pour elle si cela se passe pas bien avec Tomas. » Malone fonctionnait comme cela et c'était peut-être la raison qui faisait qu'il n'était pas aussi proches de ses frères et soeurs que pouvait l'être Paris mais il serait prêt à donner sa vie pour eux. Paris se leva pour aller chercher les pizzas tandis que Malone remplissait des verres d'eau. C'est tout ce qu'il lui restait. « Pas de souci, moi j'pense aller au casino pour tenter de me refaire et pour me racheter des meubles. »

  Malone & Paris

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Malone n’avait pas tort et c’était assez agaçant de s’entendre répéter sa propre situation mais Paris n’avait absolument rien à y redire. Il devait assumer ses propres erreurs. « Je sais bien. Crois-moi, je suis bien au courant de ma propre situation et c’est bien pour cela que j’aurais aimé qu’elle trouve quelqu’un d’autre » souffla-t-il avant d’hausser les épaules. Son frère n’avait pas tort, il devait apprendre à laisser Danika faire ses propres choix et se montrer simplement présent dans les moments difficiles. « Des fois, je t’envie Malone. Je veux dire, tu as une façon de voir les choses que j’aimerai bien avoir et ça me faciliterait bien la vie de temps en temps » plaisante le pompier tout en se levant pour aller payer les pizzas. Il ne pouvait pas trop trainer non plus car il devait encore rejoindre une de leurs sœurs, la plus jeune. Malone l’informa qu’il allait tenter sa chance au casino et Paris hocha la tête. Il aurait du normalement lui dire qu’avec un bon boulot, il pourrait également se renflouer mais il tentait pour une fois, de le laisser tranquille. « Le casino qui vient d’arriver en ville ? Je pensais également y faire un tour, juste par curiosité. J’ai jamais été très doué aux jeux de hasards et je suis incapable de jouer au poker sans tricher ! En même temps, quand tu joues face à Vasilis, tu as intérêt à apprendre à tricher rapidement » lâche-t-il en sachant que le grec et son frère, étaient les meilleurs amis. Pour une fois, il ne voyait pas le mal, peut-être parce qu’il savait Leo loyal en amitié. « Si tu as besoin d’une avance, on peut débloquer un peu d’argent sur le compte du pub »

« Quand on tire la mauvaise carte »

« Tu peux rien y faire. Et puis plus tu lui dira que c'est pas un homme pour elle et plus elle voudra te prouver le contraire. » C'était dans la nature contradictoire des Maconahey. Ils avaient beau tous être soudés, ils voulaient constamment se prouver les uns aux autres qu'ils étaient capable de se débrouiller seul et de réussir à faire leurs propres choix. Ca, Malone l'avait parfaitement compris et c'était pour cela qu'il ne perdait pas d'énergie à faire des leçons de morales aux autres membres de sa famille. Par contre, une chose était sûre c'est que si l'un d'eux faisait le mauvais choix, il serait là pour tenter de les tirer d'affaire. Et comme Paris était un peu comme la figure paternel de chacun d'eux, ils voulaient toujours faire l'inverse de ce qu'il demandait à ses frères et soeurs. Malone sourit lorsque Paris évoqua le fait de penser comme Malone. « C'est impossible. Si tu étais comme moi, tu n'aurais pas pu prendre soin de nous comme tu l'a toujours fait. » S'ils étaient tous ainsi, c'était grâce à Paris sans aucun doute. C'était lui qui s'était toujours occuper d'eux lorsque leur mère était là mais aussi et surtout lorsqu'elle avait quitté le navire. Et malgré ce qu'il pouvait penser, l'aîné de la famille serait toujours incapable d'agir différemment et heureusement pour eux tous. Ils évoquèrent alors le casino, le poker et Léonidas. « C'est bien pour cela que je joue jamais avec vous deux » Malone n'était pas doué pour tricher et pourtant, il adorait le poker. Mais jamais il ne jouait avec Léo, Paris ou encore Tomas. « Le black jack, c'est pas tant du hasard que cela. » Malone avait appris à compter les cartes et il avait appris comment gagner au black jack. Il comptait bien se refaire au casino de la ville et cela sous peu. Paris lui proposa alors de débloquer de l'argent du pub. « Non, je veux pas. Le pub marche bien et je veux pas encore faire tout foiré, je me débrouillerais » Et au pire, il y avait Léo qui lui prêterait de l'argent certainement sans problème. Ce n'était pas pour rien que c'était son meilleur ami.