« Contre-coup intense »

« Contre-coup intense »

Lundi 22 Octobre

Malone ne savait pas trop comment ils avaient fait pour arriver à l'hôpital. En fait, il ne se souvenait plus trop de la journée d'hier. De la fin en tout cas. Il se souvenait de la course poursuite avec le temps, du fou furieux qui les avait poursuivis, de la lame s'enfonçant dans sa peau. Lentement, il ouvrit un oeil. Tout était flou autour de lui. Il ferma l'oeil à nouveau. Il y avait beaucoup de lumière dans la pièce et cela lui donnait mal à la tête. Il sentait une présence à ses côtés. Il ouvrit à nouveau les yeux, essayant progressivement de s'habituer à la luminosité. « Katherine ? »

   Malone & Katherine

   Contre-coup intense

Katherine observait le paysage malgré la pénombre qui régnait en maître au dehors. Elle n’avait pas voulu quitter l’hôpital, pas sans savoir si Malone allait bien. De toute manière, elle n’avait pas envie de rentrer chez elle ni même d’inquiéter ses parents. Tôt ou tard, elle allait devoir leur en parler mais pour le moment, elle avait ce besoin de se retrouver dans la même pièce que cet homme. Elle ne savait pas pourquoi mais elle s’y sentait en sécurité sûrement parce qu’il n’était pas très loin d’elle et qu’ils avaient réussi à se sortir de cet enfer tous les deux. La police lui avait posé des questions et elle avait essayé de leur donner tout ce dont elle se souvenait mais à présent, elle était fatiguée. Son bras en écharpe lui faisait également un mal de chien songeât-elle. Elle se passât une main fatiguée sur le visage. Une main qui n’arrêtait pas de trembler. La voix de Malone lui parvint et elle tournât la tête vers lui avec un pauvre sourire.

_ « Salut toi. On est enfin de retour dans le monde des vivants » lui dit-elle en s’approchant de lui pour glisser sa main libre dans la sienne. « Comment te sens-tu ? »

« Contre-coup intense »

Malone avait juste aperçu une silhouette à ses côtés mais il ne discernait pas encore qui cela tait. Evidemment, le premier prénom qui lui venait à l'esprit fut celui de Katherine. En même temps, ils avaient passé les dernières heures en plein cauchemar ensemble. Il tenta de lui adresser un faible sourire alors qu'elle se rapprocha de lui. « Je t'avais dit qu'on s'en sortirait vivant » Bon, il n'avait jamais été certain de tenir cette promesse mais c'était ce qui l'avait fait tenir dans cet enfer. Il sentit sa main dans la sienne et il la serra un peu plus fort. Elle lui demanda comment il allait. Difficile de répondre à cette question. Il devait encore être sous l'effet de la morphine et il se sentait tout courbaturé comme après une séance de sport intense. « Je suis au top de ma forme »

   Malone & Katherine

   Contre-coup intense

Katherine était soulagée et même heureuse d’entendre à nouveau la voix de Malone. Durant tout ce temps qui avait été leur enfer commun, cette voix l’avait aidé, fait rire voire même agacée mais elle avait été présente.

_ « Oui, tu avais raison » dit-elle avec un petit rire tandis qu’une petite larme coulait sur sa joue.

Elle ne l’essuya pas, la laissant simplement glisser le long de sa joue. Elle savait qu’elle en verserait surement beaucoup d’autre une fois dans sa chambre, seule, chez elle. La jolie brune fixa son regard sur celui de Malone. Ils étaient en vie, ils avaient réussi à sortir de cet enfer et pourtant, elle avait encore l’impression d’y être.

_ « Je vois ça. Je devrais peut-être dire aux infirmières de se méfier de ta libido incontrôlable » se moquât-elle gentiment.

Katherine s’assit sur le rebord du lit, prenant soin à ne pas le toucher pour ne pas lui faire mal. Elle n’avait vraiment pas envie de s’éloigner de lui. Malone n’avait beau ne pas avoir la tête du prince charmant ou même du preux chevalier, il n’empêche qu’il l’avait aidé à sortir de cet enfer.

_ « Tu m’as sauvé la vie dans le labyrinthe. Merci mon petit lionceau » lui dit-elle après un court silence.

« Contre-coup intense »

Il fit la larme coulée sur la joue de la demoiselle et il ne fit rien. Il se doutait bien que le contre coup de cette aventure allait avoir des impacts sur eux. Pour l'instant, il était encore trop dans le gaz pour y penser et surtout, il était en présence de la demoiselle donc il jouait le mec fort et brave mais il ne l'était pas du tout. Elle parla alors des infirmières et de sa libido. Il ne pu s'empêcher de sourire. « J'ai bien le droit à un petit remontant quand même après ce qu'on a vécu ! » Evidemment, pour l'instant, il n'en avait pas envie et n'y pensait même pas mais c'était l'occasion de détendre l'atmosphère. « Sauf si tu veux t'en charger toi même ! » Evidemment, c'était juste une petite plaisanterie et non pas un reproche sur ce qui s'était passé la dernière fois dans cette chambre d'hôtel. Elle le remercia par la suite et elle affirma qu'il lui avait sauvé la vie. « Mais non, on s'est sauvé tout les deux » Il ne voulait pas qu'elle le prenne pour un héros parce qu'il était tout sauf cela et surtout il était persuadé que tout cela était de sa faute, que c'était à cause de lui que ce cauchemar était arrivé.

   Malone & Katherine

   Contre-coup intense

Katherine s’autorisât un petit rire alors que Malone, lui rétorquait qu’il avait bien le droit à un petit remontant. Elle se rappelait encore ce qu’elle lui avait fait subir la dernière fois qu’ils avaient été dans une situation intime : elle s’était enfuie, ni plus ni moins.

_ « Dans mon état, je ne risque pas d’être très performante et je ne voudrais pas t’abîmer plus que tu ne l’es déjà » pouffât-elle.

Cela faisait du bien de rire un peu même si elle n’oubliait pas les récents événements. C’était la première fois où elle était confrontée à une telle horreur, une telle violence. Elle avait assisté à un meurtre il y a quelques semaines mais jamais, on avait réellement intenté à sa vie. Pour cela, elle devait s’estimer heureuse car elle était certaine qu’elle deviendrait folle à lier si jamais une telle situation se réitérait. Dans son malheur, elle avait eu la chance de vivre cette épreuve auprès de cet homme qui n’avait pas hésité à la protéger.

_ « Cela aurait été dommage de priver la gente féminine d’un spécimen comme toi » murmurât-elle.

Katherine l’observât quelques secondes, sérieuse, avant de se pencher vers lui pour déposer un baiser sur ses lèvres. Elle savait pertinemment qu’il n’accepterait jamais sa gratitude pour une raison qui lui échappait. Malone pouvait être si contradictoire par moment. La jeune femme avait vu son côté gamin, dragueur mais elle avait également découvert sa personnalité protectrice et courageuse. Sans lui, elle serait morte qu’il le veuille ou non. Il était son idiot d’héros.

_ « Ma façon de te dire merci et surtout que je suis soulagée que tu sois en vie » lui expliqua-t-elle la raison de ce baiser soudain.

« Contre-coup intense »

Malone adorait taquiner en règle générale mais il adorait encore plus taquiner Katherine. Ces deux là avaient tisser un lien particulier impossible à définir précisément. Pourtant, il y avait quelque chose d'indéniable, elle lui plaisait beaucoup. « Tant que tu ne met pas les dents, y'a pas de raison » C'était agréable de pouvoir rire malgré tout, malgré ce qu'il s'était passé. Malone avait le temps d'y penser, pour l'instant, il voulait juste profiter. Elle le taquina à son tour et il répondit du tac o tac. « C'est vrai, cela aurait été trop dommage de les priver de ce plaisir de me rencontrer. Leur vie aurait alors été triste. » Il lui adressa un sourire alors qu'elle s'approcha de lui. Il ne comprit pas de suite mais lorsqu'elle se pencha pour l'embrasser, il ferma les yeux pour mieux savourer ce moment. Il rouvrit les yeux alors que cela faisait déjà deux secondes que leurs bouches s'étaient séparées. Il adorait ses baisers, il adorait le goût de ses lèvres. Il aurait voulu avoir l'énergie de se redresser, de passer son bras derrière son cou et de l'attirer à lui pour un baiser passionné. Il avait tellement envie qu'elle l'embrasse à nouveau. Et sa seule façon de le faire était de recourir à l'humour. « J'ai pas tellement compris, tu crois que tu pourrais recommencer ? »

   Malone & Katherine

   Contre-coup intense

La jolie vétérinaire aurait du le frapper ou du moins le traiter de crétin mais elle se montrait clémente. Malone aurait à nouveau le droit d’être maltraité par elle, une fois qu’il irait un peu mieux. Elle avait vraiment eu peur de le perdre, c’était étrange comme elle avait développé un attachement pour cet homme alors qu’il l’horripilait par moment.

_ « Arrête de fanfaronner, tu n’es pas en état pour cela. Il va falloir te faire une raison et surmonter ta plus grande épreuve mon petit Simba. Cela s’appelle l’abstinence. Je compatis vraiment avec toi, je t’assure » préférât-elle se moquer avec un sourire amusé.

Son rire terminât tout de même par résonner dans cette froide chambre d’hôpital. Elle n’avait pas pu rester de marbre à sa plaisanterie. Il n’en manquait pas une pensât-elle avec amusement. C’est ce qu’elle appréciait chez lui : Malone regardait la vie en lui souriant bien en face. Une chose dont elle n’était pas capable, trop habituée à se réfugier dans le travail pour oublier ses problèmes. Néanmoins, en sa présence, elle se sentait plus sereine, comme s’il continuait de la protéger. C’était un rien troublant et ce baiser qu’elle lui offrit achevât de la troubler.

_ « C’est vrai, j’oubliais qu’avec toi, il fallait tout répéter au moins deux fois pour que ça atteigne ton cerveau » murmurât-elle.

Katherine lui sourit avant de se pencher à nouveau vers lui pour l’embrasser une seconde fois, prenant le temps cette fois-ci de savourer le goût de ses lèvres. L’espace de quelques instants, elle oubliait l’horreur de ce qu’ils avaient vécu pour simplement savourer l’ivresse que lui procurait le contact de cette bouche masculine contre la sienne.

« Contre-coup intense »

Il ne connaissait pas Katherine depuis très longtemps et pourtant, il était vraiment très à l'aise avec elle, il avait l'impression de la comprendre depuis des années. Elle était toujours là, elle ne se vexait pas malgré toutes les allusions cul qu'il pouvait faire, elle riait à chacune de ses blagues même si elles étaient totalement pourris, elle ne cherchait pas à lui faire la morale sur sa façon de ce conduire et elle répondait favorablement à son petit jeu de séduction. Ce serait presque la femme parfaite. Elle lui parla alors de l'abstinence et Mlone fit le mec choqué d'entre ces paroles. « Ah non, ça, ça va être totalement impossible, il va falloir trouver une solution. » Clairement, Malone était incapable de ne pas avoir de relations sexuelles pendant une semaine. Deja deux jours sans une nouvelle conquête, c'était trop. Mais là, il savourait le contact avec Katherine et lorsqu'elle posa sa bouche à nouveau sur la sienne, il ne pu s'empêcher de sourire. Celui-ci dura encore plus longtemps et il regrette presque qu'elle se retire. Il osa en demander encore. « Au moins et sur ce coup là, j'ai peur que deux fois ne suffise pas. »

   Malone & Katherine

   Contre-coup intense

_ « Il parait que certaines femmes se sont spécialisées dans le réconfort sexuel pour les personnes handicapées. Avec toutes tes blessures, je pense que tu pourrais correspondre à leur champ d’action. Tu veux que je me renseigne pour toi mon petit lionceau ? » demandât-elle sur un ton ironique.

Après le désastre de la chambre d’hôtel, Katherine n’avait guère envie de se porter candidate. Elle appréciait Malone et à dire vrai, cette malheureuse expérience l’avait poussé à le voir différemment mais le sexe et elle : cela ne faisait pas bon ménage. Elle avait beau ne plus être vierge, elle persistait à se comporter comme si c’était toujours le cas. Malone devait être bien plus habitué à des femmes pleinement conscientes de leur sex-appeal ou expérimentée au lit. Ce constat l’affligeât et la désolât. Une pointe de jalousie la piquât également mais elle l’oubliât très vite pour se concentrer uniquement sur leurs échanges et leurs baisers.

_ « Dis donc, tu as reçu des coups de couteau et non des coups sur la tête » le taquinât-elle en levant les yeux au plafond. « Fais moi plutôt une petite place »

Katherine n’avait aucune envie de se rasseoir dans ce fauteuil inconfortable et qui plus est, elle avait réellement besoin de sa présence pour se rassurer. Aussi, la demoiselle s’installât sur le lit, allongée contre lui tout en veillant à ne pas appuyer sur ses blessures.