L'ouie est un sens. L'écoute, un art. || Ft. April

L'ouie est un sens. L'écoute, un art. April & Sirius

« Le plus grand problème aujourd'hui, c'est qu'on ne s'écoute pas pour entendre, mais égoïstement pour répondre. »

Après avoir salué Wilson, le médecin ôta un instant ses lunettes pour se frotter les yeux. L'homme qui lui faisait face venait de fermer la porte, avec la même lenteur que les cent dernières fois. Habitué du cabinet, voir carrément VIP, il venait surtout pour vaincre un isolement social aussi certain que blessant au quotidien. Bien qu'il n'avait plus besoin de VanCastle, ce dernier ne se voyait pas lui annoncer la fin de leurs rendez-vous. Trop tôt. Trop risqué au vu de sa tendance aux conduites à risque. Consultant rapidement sa montre, Sirius réalisa sans grande surprise que, comme à l'usuelle, il avait pris du retard. Passant une main dans ses cheveux, il se leva d'un trait pour accueillir la prochaine personne, qu'il recevait d'ailleurs pour la première fois.

C'est via sa secrétaire qu'elle l'avait contacté. Ce qui pouvait vouloir dire qu'elle recherchait un accompagnement régulier moyennant probablement des ordonnances -sinon pourquoi pas un psychologue ?- supposant des expériences difficiles voir des séjours en psychiatrie, ou plus simplement qu'elle connaissait l'un de ses patients qui lui avait donné ses coordonnées. Enfin bref, la secrétaire de l'établissement, qui louait des bureaux et offices à des professionnels de santé libéraux, était peu formée à l'écoute malheureusement, aussi, elle n'avait pas reccueilli masses d'informations. Qui plus est, elle n'avait pas le truc pour valoriser les personnes qui se lançaient dans une telle démarche, ce qui était regrettable...

Ouvrant la porte pour accéder à sa toute petite salle d'attente privée (secret médical, peu de gens voulait être accueillis par le psychiatre devant tout le monde...) il avisa la jeune fille qui devait patienter depuis un bon quart d'heure probablement. Il l'avait, comme toutes les nouvelles personnes qu'il rencontrait, invitée à venir en fin de journée, afin de ne pas être limité par le temps. Affichant un sourire assez neutre mais tout de même engageant, il lui tendit la main avant de se présenter « Melle Karmer, je suis le Dr VanCastle, et... Je m'excuse de l'attente, la ponctualité n'a jamais été mon fort... » quand la jeune femme lui rendit sa poignée de main, il poursuivi « Enchanté de faire votre connaissance. Entrez et installez vous où vous le souhaitez. »

Les présentations faites, il laissa la demoiselle passer en première dans son [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien], avant de refermer doucemment la porte. Saisissant au passage le portable qui traînait sur son mini bureau, il s'installa finalement sur l'autre partie du canapé. Le face à face n'avait jamais fait partie de sa pratique, bien trop formel pour permettre à quelqu'un de se sentir à l'aise. Croisant ses jambes, il avisa de nouveau la jeune femme. Les premiers mots étaient fatalement les plus difficile. Et pour cause. La société, et l'humain en général, était fait pour camoufler le plus possible ses difficultés, ses peurs les plus enfouies, ses démons les plus dévorants. Remettant en place ses lunettes, il inclina la tête avant d'avouer « La secrétaire ne m'a pas donné beaucoup d'informations sur ce qui motivait votre venue ici... J'ai bien peur qu'elle ne soit pas faite pour la sphère du médico-social... Enfin bref. J'ai pour habitude de vouvoyer les personnes que j'accompagne, et d'enregistrer tout ce qui ce dit sur mon portable professionnel. Bien évidemment, tout cela reste entre vous et moi, et je peux vous envoyer le contenu de notre séance si vous le souhaitez. Est-ce que cette organisation vous convient ? »

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L'ouie est un sens. L'écoute, un art. April & Sirius

« Le plus grand problème aujourd'hui, c'est qu'on ne s'écoute pas pour entendre, mais égoïstement pour répondre. »
Voilà c'était le grand jour et je ne sais pas di tout si c'était une bonne idée d'aller voir un psychologue mais je devais faire ça pour Tomas. Je sais très bien qu'il s'inquiétait pour moi de plus en plus et j'avais besoin de dire tout ce qui était arrivé ce jour-là et sur mon passé aussi, car lui aussi avait eu un impact sur moi. J'avais tout gardé en moi pendant toutes ses années donc en parler étais ce qui avait de plus difficile, même à Tomas j'avais eu beaucoup deal à le lui dire, donc le raconter à une inconnue allait être une dure épreuve pour moi. J'avais déjà accepté de sortir de la maison ce soir-là pour me rendre au bal qui ce n'était pas dérouler malheureusement car oui ce jeune homme que j'avais rencontré ce soir-là, qui avait réussi à me rendre le sourire et en plus avec qui j'avais dansé, m'avait abandonné au milieu de la piste en me laissant toute seule. J'étais persuadé que tout était de ma faute, ma vie était tellement compliquée donc pourquoi devenir amie avec moi? Aucun homme ne pourrait s'intéresser à moi avec tous mes problèmes et je dois dire que cela m'avait fait beaucoup de mal de le voir partir comme ça sans rien me dire alors que je commençais seulement à avoir enfin confiance en quelqu'un. Donc oui, en parler à quelqu'un m'aiderait surement, ça me permettrait de me confier et surtout reprendre confiance en moi. Je n'osais pas dire à Tomas que Lev était partis comme ça en me plantant en plein milieu de la piste, je connaissais Tomas, il aurait été demander une explication à ce jeune homme en voulant prendre ma défense et en voulant me protéger surtout.

J'étais donc dans la salle d'attente en attendant encore et encore que le rendez-vous arrive. J'avais demandé à Tomas de me laisser devant le bâtiment en lui disant que tout se passerait bien. Je le connaissais et je savais très bien qu'il allait attendre devenant car à tout moment je pouvais m'enfuir de cet endroit en courant. Et me retrouver dans la rue était loin d'être une bonne idée, surtout que se malade était encore en liberté, je sais que je ne supporterais pas une autre situation que la dernière fois. Je restais assise alors que je jouais avec le rebord de mes manches signe de nervosité. « Mlle Karmer, je suis le Dr Van Castle, et... Je m'excuse de l'attente, la ponctualité n'a jamais été mon fort... » Je me levais pour venir lui serrer la main.« Enchanté de faire votre connaissance. Entrez et installez-vous ou vous le souhaitez. » Je le suivais alors qu'aucun son ne sortait de ma bouche beaucoup trop nerveuse, je devais vraiment me détendre, mais me retrouver toute seule avec un homme, même une autre personne, n'aidait pas forcément.

Je rentrais dans le bureau qui n'était pas du tout comme je l'avais imaginé, il était beau et j'aimais bien les cadres , j'allais m'asseoir sur le canapé alors qu'il venait s'asseoir pas loin de moi. Bon déjà c'était un grand pas d'être rentré dans cette pièce. « La secrétaire ne m'a pas donné beaucoup d'informations sur ce qui motivait votre venue ici... J'ai bien peur qu'elle ne soit pas faite pour la sphère du médico-social... Enfin bref. J'ai pour habitude de vouvoyer les personnes que j'accompagne, et d'enregistrer tout ce qui ce dit sur mon portable professionnel. Bien évidemment, tout cela reste entre vous et moi, et je peux vous envoyer le contenu de notre séance si vous le souhaitez. Est-ce que cette organisation vous convient ? » Je n'avais pas pour habitude de montrer mes faiblesses mais il était tout de même assez impressionnant comme psychologue et intimidant même. " D'accord ça me convient. " Voilà enfin un son qui sortait de ma bouche mais hors de question de recevoir le contenu de nos séances, enfin je n'étais pas prête. " Elle ne vous a pas donné beaucoup d'informations car c'est un peu compliqué en fait. " Comment lui dire que j'avais été abandonné , la personne qui m'avait adopté était mort sous mes yeux, j'avais fini à la rue, enfin toute ma vie n'était que malheurs pour moi-même si j'arrivais à sortir la tête de l'eau depuis que Tomas était arrivé dans ma vie.

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« Le plus grand problème aujourd'hui, c'est qu'on ne s'écoute pas pour entendre, mais égoïstement pour répondre. »

Comme beaucoup de personnes avant elle, la jeune femme était tendue. Manche tirée, fuite du regard, silence maintenu à moins d'avoir une question. Mais VanCastle était loin de s'en formaliser. Il savait très bien qu'une relation de confiance s'installait rarement dès la première séance, et encore moins dès les premières minutes de rencontre. A l'accord de la demoiselle, il avait lancé l'enregistrement de leurs échange sur son portable. " Elle ne vous a pas donné beaucoup d'informations car c'est un peu compliqué en fait. " Ça, il voulait bien le croire. Il hocha la tête une fois pour marquer sa compréhension, avant de se relever pour se diriger vers sa machine à café, amie de vieille date qui, en plus de lui permettre de tenir les longues journées post bourrage de gueule, favorisait l'aspect détente des rendez-vous. Pas forcément familial, mais moins formel, en tout cas. « Souhaitez-vous boire quelque chose ? Thé, ou café. »

Une fois le café coulé, et l'éventuelle demande de la jeune fille servie, le psychiatre vint retrouver sa place sur le sofa. Repositionnant ses lunettes, il brisa la glace du premier vidage de sac. « Pour commencer, j'aimerais en savoir plus sur votre situation actuelle. Et je propose de me parler de vous, comment vous vous percevez, en quelques mots. » En thérapeute d'expérience, il savait que la majorité des jeunes gens présentaient des difficultés plus ou moins marquées du fait d'un passé tumultueux. Seulement, comme ce dernier représentait justement ce qui était le plus difficile à aborder, mieux valait prendre en compte le présent. La question de la stabilité actuelle en disait long sur les capacités de la personne à gérer ses démons, ou souvenirs douloureux. Et bien évidement, la question de la stabilité, précarité, et de la présence ou non d'un entourage soutenant.

L'image que la demoiselle avait d'elle même était tout aussi importante. La confiance en soi. Surtout en l'âge décisif dans lequel elle devait se trouver. La période ou l'on définit le plus sa personnalité, moyennant bien sûr l'influence des personnes que l'on fréquente. Et pour le bien de Melle Karmer, il espérait qu'elle était entourée par des personnes à des années lumières de types instables et toxiques dans son genre. Mais ça, c'était un tout autre sujet... Quoi qu'il en soit, Sirius laissa le temps à la jeune femme de choisir et trouver ses mots, attentifs à ce qu'elle allait lui confier, puisque la suite des évènements en dépendrait entièrement.

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L'ouie est un sens. L'écoute, un art. April & Sirius

« Le plus grand problème aujourd'hui, c'est qu'on ne s'écoute pas pour entendre, mais égoïstement pour répondre. »
Je n'aimais pas beaucoup me retrouver dans un endroit que je ne connaissais pas et encore moins avec un inconnu même si au fond je sais bien qu'il ne voulait pas me faire du mal bien au contraire, il était là pour m'aider et j'en avais besoin. J'avais gardé tous ses sentiments en moi depuis bien trop longtemps, j'avais besoin d'extérioriser ce que je ressentais. « Souhaitez-vous boire quelque chose ? Thé, ou café. » J'essayais de me détendre un peu, mais vraiment pas facile et il devait s'en rendre compte après ce n'était surement pas la première fois qu'il tombait sur une personne timide et réservée. "Je veux bien un thé merci. " En attendant qu'il me fasse ma boisson je regardais autour de moi en observant son bureau, je l'aimais bien. Je rapportais mon attention à Sirius, je devais apprendre à lui parler mais je me demandais surtout par où commencer. « Pour commencer, j'aimerais en savoir plus sur votre situation actuelle. Et je propose de me parler de vous, comment vous vous percevez, en quelques mots. » Alors ça c'était une question qui était déjà beaucoup plus simple vue ma situation actuelle qui était beaucoup plus convenable que mon passé. " Actuellement je vis chez quelqu'un, un homme qui prend soin depuis quelques années maintenant et il vient d'enta mener une procédure d'adoption. C'est le seul en qui j'ai confiance. " C'est vrai que Tomas était le seul en qui j'avais confiance ici et il avait su me montrer ce qu'était l'amour d'un père et surtout ce que ça faisait d'être enfin importante pour quelqu'un, chose dont je n'avais pas du tout l'habitude.

Par contre il voulait que je parle de moi en quelques mots, cela était une analyse un peu plus compliquée, je n'aimais pas forcément prendre du recul sur moi car à chaque fois je me rendais compte que j'étais une fille totalement perdue et renfermée. La preuve je n'avais même pas d'amis, je n'avais pas envie qu'on vienne me juger ou encore me poser beaucoup trop de questions. Je voulais oublier mon passé mais dans ce bureau je sais bien que j'allais devoir revenir sur ça même si ça ne me faisait pas forcément plaisir. Après quelques minutes je venais reprendre la parole pour répondre à sa deuxième question, comment je me percevais. " Je me vois comme quelqu'un de totalement perdu... Malchanceuse est abandonné...Enfin ça c'était avant. " Car maintenant je sais que je n'étais plus toute seule, j'avais Tomas et cette belle Danika qui avait l'air de bien m'aimer.

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