[PV] Amicales retrouvailles

Amicales retrouvailles

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]En pénétrant dans le country club de la ville, je n’avais aucune idée de l’effet que cela me ferait car je me présentais officiellement comme Jeremiah Thompson pour la première fois depuis quatre ans. C’était étrange de donner ma véritable identité, d’être habillé comme je l’avais toujours été par le passé. Depuis que je menais mon enquête concernant le meurtre de mon frère, j’avais presque oublié ce que cela faisait d’être moi-même dans cette ville que j’avais appris à aimer. Bien sûr, Dallas garderait toujours ma préférence car elle était la ville de mon enfance, de mon adolescence et d’une partie de ma vie d’adulte mais la Nouvelle-Orléans m’avait fait grandir, mûrir. Elle m’avait apporté bien des choses comme elle m’en avait enlevé. Je regardais ma montre, j’étais en avance à mon rendez-vous. Aujourd’hui, rien ne concernait LeBlanc et c’était reposant. J’avais rendez-vous avec un ami d’enfance, Luka. Je le connaissais parce que lui et moi avions échangé de nombreuses lettres puis mail et cela depuis notre enfance. Il était devenu un ami malgré la distance et j’avais eu la surprise d’apprendre qu’il habitait dans le coin. L’occasion était trop grande pour que je ne la saisisse pas. Voilà pourquoi j’attendais au bar du country club qu’il fasse son apparition.

Amicales retrouvailles

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]En m’habillant comme avant, comme avant la perte d’Emmett, je pris conscience de combien mon ancienne vie me manquait. J’étais Jagger depuis trop longtemps et cette vie de criminel me fatiguait. J’avais repris pied dans la réalité, conscient que cette quête de vengeance ne me mènerait à rien. Bien sûr, j’avais toujours dans l’idée de faire tomber l’homme responsable de l’assassinat de mon frère ainé car je ne pourrais jamais me regarder dans une glace si j’abandonnais maintenant, si près du but. Cependant, je savais qu’il était temps de quitter ce déguisement, de recoller les morceaux de ma vie réelle. J’étais Jeremiah et non Jagger. Cette couverture avait assez duré et toutes les occasions pour quitter la peau de ce voyou étaient bonnes comme aujourd’hui. L’idée de retrouver mon vieil ami d’enfance me comblait de joie. J’allais pouvoir évoquer des souvenirs et simplement être moi. Sans faux semblants, sans mensonge. Luka s’approcha de moi mais je l’avais déjà repéré dès son entrée. A force de vivre sur le qui-vive, je m’étais habitué à garder tous mes sens en éveil et d’être sur mes gardes à chaque instant. « Bon sang, ça faisait longtemps mon ami » le saluais-je avec enthousiasme en lui serrant la main, l’attirant rapidement contre moi pour une accolade viril. Luka n’avait pas changé malgré les années et c’était toujours avec joie qu’il accueillait sa compagnie. C’était assez marrant de voir que nous avions beau être deux adultes avec des carrières professionnelles différentes, je me sentais toujours dans la peau de ce gamin dès que je croisais son regard. « Comment vas-tu ? »

Amicales retrouvailles

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Il était bon de retrouver un visage amical et Luka en était un à mes yeux. Il était sûrement le plus vieil ami que j’avais dans les environs voire le seul et unique. Je n’étais pas vraiment un être social car j’étais plutôt du genre à m’enfermer dans le boulot, à accumuler les missions d’infiltration pour essayer d’échapper à quelque ou à quelqu’un. A vrai dire, je ne m’étais jamais posé la question, je venais d’une famille aisée où tout me tombait tout cuit dans la bouche. J’avais eu ce besoin de me prouver ma valeur, de me dire que je pouvais faire autre chose qu’être un bon et gentil petit héritier. En réalité, j’avais recherché ma liberté et j’avais fini par la trouver en me glissant dans la peau de Jagger MacKade. Le problème, c’est que je m’étais coupé de tout y compris de ma famille. Ellie était de retour dans ma vie et j’espérais bien que ce serait définitif. Ma petite sœur ne m’accorderait pas deux fois, une seconde chance et puis, j’étais épuisé d’être Jagger. Ma vie me manquait. Une vie sans mensonge, à pouvoir dormir sereinement sur mes deux oreilles. « Tu attaques fort ! Direct les potins sur ma vie sentimentale » rigolais-je avant de poursuivre. « Rien, nada ! C’est le calme plat. J’ai fréquenté une femme durant quelques semaines mais ça s’est terminé plutôt brutalement. Tu me connais, j’ai beau essayé, je n’arrive jamais à garder une relation très longtemps. Je dois être maudit ou une connerie du genre »lui appris-je en pensant à Delyah. Cela aurait pu être la bonne mais la belle s’était envolée. « Et toi ? Toujours pas marié ? » lui demandais-je avant que l’on continue notre conversation, Luka m’interrogeant sur ma vie actuelle. « J’ai démissionné de la police, il y a quatre ans. Enfin, techniquement, j’ai envoyé ma lettre de démission pour la seconde fois il y a quelques jours. Je compte m’établir comme privé. J’ai visité plusieurs locaux il y a deux jours et j’ai déposé une demande de licence. J’attends des nouvelles et toi ? Qu’est-ce que devient le grand Luka Cooper ? »

Amicales retrouvailles

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Je rigolais à l’offre de recrutement de Luka. « Non merci, je crois que je suis incapable de bosser à nouveau avec un protocole au-dessus de la tête ou en rendant des comptes à un supérieur. J’ai envie d’être libre de mes actes » répliquais-je avec un sourire qui se voulait amusé. En réalité, j’étais assez effrayé concernant mon futur. Cela faisait quatre ans que je vivais dans la peau d’un autre que je me demandais si je serais capable d’être à nouveau Jeremiah Thompson. Pourtant, malgré cette frayeur, j’étais décidé à reprendre ma vie en main, à être à nouveau le maitre de mon destin. « Il a quel âge ton fils déjà ? » lui demandais-je car j’étais un peu déconnecté de la réalité et cela depuis trop longtemps. Pour ma part, je n’avais jamais eu d’enfant surement parce que je n’avais pas trouvé la bonne. J’avais espéré fut un temps, que Delyah le serait mais je savais depuis le début que je me fourvoyais car j’aurais beau aimer d’autres femmes, mon cœur savait à qui, il appartenait. Le problème c’est qu’il allait devoir se contenter des miettes qu’il trouverait car jamais ô grand jamais, il ne toucherait ce bonheur du doigt. Je m’étais fait une raison le jour même où mon premier amour était devenue la petite-amie de mon frère. « Alors qu’est-ce qui t’amène à la Nouvelle-Orléans ? »

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Amicales retrouvailles

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Luka et moi étions en pleine discussion quand monsieur s’interrompit pour aller aux toilettes. Je ne perdais guère de temps à me moquer de sa petite vessie, une vieille private joke que nous avions depuis que nous étions gosse. Il faut dire que Luka avait toujours eu le don de partir d’un coup sans se préoccuper de la conversation en cours. Je souriais en reportant mon regard sur mon verre. Je n’étais pas pressé et je dois dire que cela me faisait du bien de me changer les idées. Je levais mon verre à mes lèvres quand je m’aperçus qu’un des types postés à quelques mètres, avait un comportement des plus louches. Je n’étais peut-être plus flic depuis quatre ans, j’avais gardé mes réflexes et surtout mon intuition. Or, cette dernière ne me disait qu’une seule chose : il se tramait un truc pas net. Je déposais quelques billets sur le comptoir pour payer nos consommations et me mit à suivre l’homme en question. Il pénétra dans une pièce dont seuls, les employés étaient censés entrer. C’était vraiment louche songeais-je quand brusquement, des coups de feu résonnèrent. Merde, je détestais avoir raison surtout dans ces moments-à. « Putain, dire que j’étais censé me changer les idées » grommelais-je en profitant que ma cible ressortait de la pièce pour l’attraper dans une prise sur sa nuque afin de le faire sombrer dans l’inconscience. « Je savais bien qu’un jour, elles allaient me servir » continuais-je de grommeler tandis que je sortais les menottes qui me quittait jamais depuis mon départ de Dallas. J’avais rêvé qu’un jour, elles se glissent aux poignets de LeBlanc, tant pis. Il fallait que je trouve Luka à présent. Je savais qu’il devait se trouver du côté des toilettes et j’espérais qu’il se soit pas fait prendre quand j’entendis des bruits de pas non loin de moi. Je fermais rapidement le placard à balai où j’avais planqué ma cible et me dissimulais dans un recoin, prêt à bondir sur ce nouvel intrus. « Putain mec, j’ai cru que tu étais un des ces tarés »soupirais-je de soulagement en apercevant Luka au coin du couloir.