TG ✜ Bal du Nouvel An.

« Je devais avoir trop bu ce soir-là, je me souviens plus de toute la soirée, seulement les grandes lignes » la taquinait-il en réponse. Il est vrai qu’il avait toujours considéré Danika, du moins, avant cette fameuse soirée, comme une gamine. Ils avaient tout de même huit ans d’écart tous les deux. Néanmoins, elle avait su lui montrer qu’elle n’avait rien d’une enfant. Au contraire, il la trouvait très mature et posée, sûrement une conséquence de tous les drames qu’elle avait subie. Tomas la respectait beaucoup. Comment pouvait-on rester aussi adorable quand la vie et les êtres humains s’acharnent sur vous ? Oui, Danika avait su gagner à la fois son respect, son admiration mais également son amour. Il ne s’imaginait plus la vie sans elle. C’était devenu impossible et ces derniers jours n’avaient fait que confirmer cette impression. Danika était la femme de sa vie. Summer serait heureuse d’apprendre que sa prédiction s’avérait exacte : quand on tombe sur un Maconahey, on en prend pour la vie. Cela ne me dérangeait pas le moins du monde.

Un petit rire secoua les épaules de l’avocat quand Danika s’offusqua concernant ses petits couinements. « Tu m’en vois ravi mais je maintiens, tu pousses d’adorables petits couinements à moins que tu ronronnes comme un chat. J’ignore encore. Il nous faudrait une autre nuit à dormir l’un avec l’autre pour que je puisse te dire tout ça » lui dit-il. Et des nuits, il en voulait par millions si c’était possible. Le couple ne tardait donc pas à préparer un week-end en famille avec April, à croire qu’ils étaient tous les deux pressés de pouvoir se retrouver à nouveau ensemble. « Je sais et crois-moi, je suis très patient avec lui mais j’aimerais vraiment qu’il approuve. Je présume qu’il le fera une fois que j’aurais divorcé d’Ivy » dit-il alors que la conversation prenait une allure plus intime. Du moins c’est ce qu’il se serait passé si ses beaux-parents n’étaient pas intervenus. « Ivy est à la maison et je vous prierai de vous montrer beaucoup plus respectueux envers Danika. Ecoutez Grant, je sais que cela peut vous paraitre déplacé mais j’aime cette femme. J’ai essayé de vous le dire, de vous expliquer mais votre fille était dans le coma et vous étiez inconsolables » commençait-il par dire. « J’ai bien conscience que de te retrouver seul durant tout ce temps a été difficile pour toi mon garçon mais j’exige que tu rompes toute relation avec cette femme. C’est comme cette histoire d’adopter cette adolescente, cette presque jeune femme ! Ivy est saine et sauve, vous allez pouvoir fonder une famille. Tu n’as donc plus besoin de faire dans le social avec cette demoiselle. Fiston, il est grand temps que tu te reprennes en main » exigea son beau-père, lui coupant la parole. Tomas était sous le choc et il jeta un regard un peu perdu à Danika. Ses beaux-parents étaient complétement fous.

« Les femmes, vous adorez toute rendre la vie des hommes, impossible » me moquais-je gentiment avant de secouer la tête négativement à sa question suivante. « Non, elles ne vivent pas en ville mais je vois l’une de mes sœurs au moins une fois par moi » éludais-je en quelque sorte l’interrogation. Je ne voulais pas parler de la maladie de Maddy ce soir et encore moins à Octavia. J’étais sûrement trop protecteur envers ma petite sœur mais je trouvais le sujet trop intime pour le moment. Et puis, je n’avais pas envie de gâcher notre soirée ainsi que notre danse avec des propos bien trop sérieux et douloureux. « Et toi ? Tu as des frères et sœurs ? » lui demandais-je en retour avant de faire preuve de compréhension vis-à-vis de sa propre situation. Ce n’était pas évident de perdre quelqu’un et il était normal que l’homme qui partagerait sa vie, comprenne que Roan aura toujours une place dans son cœur. « Je suis certain que tu trouveras cette personne pour commencer ce nouveau chapitre. Je suis tout de même curieux. Quel est donc le profil type pour vous plaire Miss Davis ? » la taquinais-je avant de méditer sur ses paroles. Retrouver l’amour ? Par moment j’y pensais puis après, je me rendais compte que je n’étais plus vraiment capable de vivre sur la terre ferme, dans une maison ou un appartement. J’étais devenu un loup de mer. « Encore faut-il trouver une femme qui apprécie la vie sur un bateau » lui répondis-je avec un sourire désabusé. La danse était tout de même agréable même si j’étais aussi raide qu’un piquet. Je lui marchais d’ailleurs sur le pied. « Désolé. Je vais vraiment finir par te devoir un massage » rigolais-je doucement.

Si Paris avait été un sujet d’inquiétude pour Tomas, ce n’était rien en comparaison de ce qui se passait désormais. Le couple avait été interrompu en plein milieu de leur danse par les beaux-parents de l’avocat et la conversation n’avait rien d’agréable. Le grand blond voulait bien comprendre leur surprise mais il ne tolérerait pas leurs propos concernant Danika ou encore April. On peut dire qu’il tombait de haut. « Mademoiselle, je crois que vous n’avez aucun mot à dire concernant toute cette histoire. Nous connaissons bien le genre de femmes que vous êtes et je ne tolérerai pas que vous menaciez le bonheur de ma fille. Tomas a simplement trouvé du réconfort dans votre lit, rien de plus. A présent, il va agir intelligemment et cesser cette relation inappropriée. Concernant cette adolescente, je suis certain que nous lui trouverons une place dans un foyer assez rapidement » répondit le beau-père tandis que Tomas palissait. Il n’avait jamais pris le temps de réellement connaitre ses beaux-parents car Ivy ne les invitait que très peu au manoir mais là, il ne pouvait nier qu’il détestait ce qu’il entendait. « Il suffit ! Si quelqu’un est à blâmer ce soir, c’est bien vous et vos propos inacceptables. April est ma fille que vous l’acceptiez ou non, peu m’importe tout comme j’aime Danika et que je suis heureux auprès d’elle. Il est temps de faire ce que j’aurais du faire depuis quelques mois : je vous annonce officiellement mon intention de divorcer d’Ivy. Je lui annoncerai à mon retour au manoir. Cette situation n’a que trop duré » dit-il d’une voix grave et forte avant de prendre Danika par la main. « Partons. Nous allons finir la soirée ailleurs » reprit-il en tirant sa compagne vers April, sans laisser la moindre occasion à ses beaux-parents de répondre. Arrivé à hauteur de l’adolescente, il posa sa main sur son épaule. « April, nous partons. Dis au revoir à ce jeune homme s’il te plait. Nous ne pouvons pas rester plus longtemps »

« Il faut lui dire que tu seras entre de bonnes mains » rétorquais-je en bombant le torse à la manière d’un garde du corps qualifié. Je n’étais pas certain d’être à la hauteur de la tâche mais je ne laisserai personne faire du mal à cette demoiselle, c’était sûr. Ma mère m’avait appris à prendre soin des femmes et à les protéger. Je ne savais peut-être pas me battre mais je connaissais suffisamment de techniques pour distraire un assaillant afin de lui fausser compagnie. Après tout, j’avais déjà connu des opposants au cirque et tous, ne militaient pas avec simplement des pancartes. « Tu en as de la chance, moi ils me font peur » grommelais-je. J’avais même peur d’un simple chat. Cela en était ridicule mais je n’étais pas vraiment fan des animaux. Ils m’intimidaient alors je ne parlais même pas des tigres du cirque. Mon oncle le savait et me faire laver leurs cages étaient la punition parfaite à ses yeux. Aux miens aussi soit-dit en passant. Avec April nous parlions donc de notre escapade mais également du dessin qu’elle ferait de moi. « Oh ce n’est pas grave, ça me gène pas. Cela risque même d’être marrant. Tu as déjà eu des modèles nus ? » m’intéressais-je à sa passion pour le dessin. April était vraiment adorable et j’aimais beaucoup passer du temps en sa compagnie. C’est là qu’un homme très grand arriva. Aussi blond qu’elle était brune. Etait-ce lui son père ? « M’sieur, je prendrais soin de votre fille, vous pouvez compter sur moi. » osais-je même lui dire avec un grand sourire. « C’est ma nouvelle amie et je protège toujours mes amis » insistais-je en passant mon bras autour des épaules d’April.