Une attente en enfer

   MALONE & KATHERINE

   Une attente en enfer

Katherine était assise depuis vingt bonnes minutes dans cette salle d’attente aseptisée. Elle détestait les salles d’attente où les magazines étaient aussi vieux que ses plus vieilles chaussettes. Les informations scientifiques ne valaient plus un clou et les pages people étaient vraiment plus à la page de l’actualité. D’après le magazine qu’elle compulsait depuis cinq minutes, Vanessa Paradis et Johnny Depp attendaient leur premier enfant. Ils étaient séparés depuis au moins un an. La jolie brune n’avait pas réellement conscience du temps qui passait. Un an pouvait laisser place à deux voire trois ans. De temps en temps, elle était étonnée quand les JT faisaient l’anniversaire de tel et tel événements. A tout bien réfléchir, elle ne faisait pas attention à grand-chose si ce n’est à son travail. Elle avait décidé de s’y accrocher comme à une bouée de secours mais aujourd’hui, elle avait été forcée de prendre un jour de congés. Son patron était suffisamment compréhensif pour lui accorder tous ses congés et elle se promit de le remercier d’une façon ou d’une autre. Elle remuât un peu sur cette chaise inconfortable. Elle était en avance sur l’heure de son rendez-vous mais elle ne supportait pas d’être enfermée chez elle. Une minute s’écoulât puis une deuxième. La porte de la salle d’attente s’ouvrit mais elle n’y prêtât pas attention, trop occupée à lire un article débile sur l’avenir de la relation entre deux acteurs qui depuis, avaient divorcé, s’étaient remariés et avaient encore divorcé. Ce fut l’odeur d’un parfum masculin qui lui fit relever la tête. Elle connaissait cette odeur, elle y était débilement accro.

_ « Oh non pas toi » boudât-elle en voyant Malone.

Si ses propos pouvaient montrer qu’elle n’était pas contente de le voir, son sourire démontrait le contraire. Elle était contente de le voir même si, sa belle gueule lui donnait envie de lui sauter dessus. A qui la faute ? La sienne. Il l’avait transformé en véritable nymphomane depuis leur seconde fois.

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« Une attente en enfer »

Jeudi 10 janvier

Ca y'est, Malone avait un nouveau rendez vous avec son chirurgien. Bizarrement, il était stressé. Il ne savait pas trop ce qu'il espérait. D'un côté, il en avait marre d'être en fauteuil roulant et espérait pouvoir se déplacer en béquille. Cela serait nettement plus simple et il aurait un peu plus d'autonomie. Mais en même temps, s'il n'avait plus de fauteuil, il n'avait plus aucune raison de rester ici. Depuis son hospitalisation, il avait mit au point son plan. Dès qu'il serait en état, il quitterait la Nouvelle Orléans sans le dire à personne. Mais voilà, il ne savait plus s'il voulait partir. Il y avait quelqu'un qui le retenait ici. Il avait besoin d'elle. A un point qu'il n'aurait jamais cru possible. Il ne parlait pas là de sentiments. Il était à milles lieues de penser un seul instants à avoir des sentiments pour cette demoiselle. C'était pire que cela. Il n'y a qu'avec elle qu'il se sentait bien, qu'il ne se sentait pas obligé de faire semblant, qu'il pouvait juste vivre, être heureux malgré les derniers événements. Aussi, il était tiraillé. Il venait juste d'entrer dans la salle d'attente. Il baragoigna un bonjour presque inaudible avant de mettre son fauteuil dans un coin. Il ne releva la tête de son portable qu'en reconnaissant une voix. Un sourire se dessina sur ses lèvres. « Katy » Il s'approcha d'elle. Il regarda autour de lui, il n'y avait personne dans la salle d'attente. Il s'approcha comme pour lui faire la bise mais il l'embrassa. Bordel, il adorait ses lèvres.

   MALONE & KATHERINE

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Katherine aurait reconnu ce parfum entre mille alors qu’elle n’avait jamais été sensible à ce genre de chose avant lui. Malone avait cet attrait, ce pouvoir d’entrer dans une pièce et de la pousser à ne voir que lui. C’était aussi dérangeant que parfaitement excitant. A chaque fois qu’elle le voyait, Katherine était partagée entre plusieurs émotions. La joie de le revoir, de se sentir à nouveau en paix avec le reste du monde. La présence de son lionceau la rassurait au-delà des mots. Il n’avait qu’à simplement poser son regard sur elle pour qu’elle se sente à nouveau en parfait équilibre. Le désir venait après. Comment nier le simple fait qu’elle désirait dévorer ses lèvres de baiser et se donner à lui à nouveau ? Puis venait la peur. Elle le craignait lui plus que tout le reste de l’humanité car elle sentait qu’il prenait peu à peu de place dans sa vie, dans son cœur. Elle n’était pas naïve au point de croire qu’il n’y avait que du désir et ça l’effrayait. Elle ne voulait pas du reste, il n’avait rien à lui offrir tout comme elle n’avait rien à lui donner. Cette peur ne la quittait jamais. Et enfin venait la colère. Elle lui en voulait de la rendre si dépendante, elle la femme forte et fière qui s’était construite toute seule. Elle ne voulait pas être sous son charme car elle savait qu’elle n’était qu’une passade dans sa vie. Ils avaient beau avoir traversé le même enfer ensemble, il y avait quelque chose dans le regard de Malone qui lui disait qu’il allait fuir un jour ou l’autre.

_ « Malone » murmurât-elle son prénom.

Elle le vit s’approcher et regarder autour de lui avant de l’embrasser. La colère et la peur se firent envoyer au loin tandis que la petite fée désir, elle, dansait autour d’un feu de joie. Elle aimait ses lèvres si bien que ses doigts s’agrippèrent à son haut pour approfondir leur baiser quelques instants supplémentaires.

_ « J’aime bien ta nouvelle façon de me dire bonjour »


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« Une attente en enfer »

Malone sentit le désir monter en lui dès qu'il eut posé ses lèvres sur les siennes. Dès qu'il sentit les mains de la demoiselle agripper son haut pour prolonger ce moment. Et il ne fit rien pour s'éloigner d'elle. Malone avait toujours eut une libido assez active. Il ne pouvait pas rester plus de deux jours sans avoir de rapports que ce soit avec une femme ou juste seul chez lui. Il avait ce besoin depuis qu'il avait découvert le plaisir de la masturbation et les pouvoirs des magazines porno. Il aurait juste voulu là, tout de suite, être ailleurs que dans une salle d'attente, il aurait voulu la prendre, la faire s'asseoir sur lui et lui donner du plaisir comme la dernière fois. Mais ce n'était ni le lieu ni le moment. Bizarrement, il se sentait de suite beaucoup moins stressé par son rendez vous chez son chirurgien comme si la seule présence de la demoiselle pouvait tout changer en lui. Elle avait une pouvoir sur lui qu'il ne réalisait encore pas et qui pourrait vite lui faire peur. « Ravi que cela te plaise » La dernière fois qu'ils s'étaient vu chez Summer, il s'était contenté de lui faire la bise. Normal, sa belle-soeur était présente et il n'avait pas envie que cela remonte aux oreilles de Paris ou de Danika. Il en avait assez marre que son frère et sa soeur veulent absolument le caser, il n'avait pas non plus envie qu'ils posent des questions sur Katherine. « T'as rendez vous toi aussi ? »

   MALONE & KATHERINE

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Katherine s’était découvert un appétit sexuel qu’elle ne soupçonnait pas avoir de toute sa vie. Elle était loin, la demoiselle qui craignait d’avoir un rapport sexuel avec un homme. Malone avait réparé son erreur de la première fois et depuis, elle devait reconnaitre qu’elle vivait une adolescence avec du retard. La jolie brune ne se reconnaissait pas, elle se fichait bien d’être en public. Si elle se retenait, c’était uniquement par décence et ne pas se faire enfermer pour exhibitionnisme.

_ « Je crois que je serais difficile dans le cas contraire ? Tu as le chic pour savoir embrasser » minaudât-elle en déposant un baiser au coin de ses lèvres.

Elle devait se rappeler qu’ils étaient en public et non dans une chambre sans quoi, elle allait le supplier de la faire sienne à nouveau. Ses joues se rosirent légèrement à la pensée qu’elle rêvait de le sentir à nouveau en elle. Qu’est-ce qui n’allait pas chez elle ? Katherine se demandait si ce n’était pas mieux quand elle était à la limite d’être frigide.

_ « Oui, je viens contrôler ma blessure à l’épaule. Elle est un peu raide alors le chirurgien voulait me revoir pour un examen. Et toi ? Tu viens pour une visite de contrôle ? »



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« Une attente en enfer »

Le désir sexuel était palpable et quiconque entrerait à ce moment là, n'aurait aucun doute sur ce qui était en train de se passer dans la tête des deux adultes. Malone était en train de l'imaginer nue, lui glissant ses mains le long de son corps. Bordel, il devait vite arrêter parce qu'il sentait son entre-jambe monter en température. Il recula alors le fauteuil comme pour essayer de s'éloigner de ses pensées en même temps. « C'est ce qu'elles me disent toutes » Il lui adressa ce sourire charmeur, ce sourire un peu hautain qu'il accordait à toutes les filles. Merde, il faisait le con. Il tenait juste de se prouver qu'elle était juste comme les autres à ses yeux, qu'elle n'était rien de plus. Et c'est aussi pour cela qu'il changea de sujet, qu'il parla alors de leur présence ici. « J'espère surtout que je pourrais enfin me débarrasser de mon fauteuil » Ou pas. Si cela arriverait alors il devrait prendre une décision sur la suite à donner à sa vie. Il se retourna alors vers elle. « Même si ça aide pour mettre les filles dans mon lit, c'est un peu gênant à la longue. » Il agissait juste comme un gros con mais en même temps, est ce qu'il était autre chose qu'un con ? Pas sûr !

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Katherine leva les yeux en l’air, retenant à grande peine sa jalousie. Il fallait s’y attendre, Malone était un adepte de la douche écossaise. Un coup, il pouvait vous embrasser pour vous saluer, un baiser qu’elle avait adoré soit-dit en passant et l’instant d’après, vous rappelez que vous n’étiez pas la seule dans son lit. Elle le détestait pour cela et se détestait d’y être à ce point sensible. Elle allait passer outre ses propos pour lui dire qu’elle espérait également qu’il pourrait sortir de son fauteuil roulant mais à nouveau le crétin de lionceau fit son apparition.

_ « C’est vrai que mon pauvre, c’est assez gênant. Tu veux peut-être que je te plaigne ? je suis étonnée de ne pas avoir chopé une quelconque maladie vu toutes les femmes que tu te mets dans ton lit » marmonnât la jeune femme, les dents serrées.

Elle se retenait à grande peine de le frapper car elle avait appris à différencier les taquineries de Malone et la stricte vérité. Or, son instinct lui soufflait qu’il lui parlait sans filtre.

_ « Au pire, tu n’auras qu’à louer un fauteuil roulant pour jouer les handicapés quand tu seras en baisse de régime niveau conquête » reprit-elle avec un sourire narquois tandis qu’elle croisait les bras contre sa poitrine.

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Malone avait toujours été un connard avec les filles mais un connard respectueux. Il ne leur faisait pas croire qu'il était un mec bien, qu'il cherchait une histoire sérieuse et qu'il était en train de tomber raide dingue amoureux. En général, il les prévenait de suite après leur rencontre qu'il ne cherchait que du sexe. Comme le dit si bien Léo, l'amour, c'est surfait. Alors pourquoi est ce qu'il agirait différemment avec Katherine ? Il essayait toujours de reléguer ce qu'ils avaient vécu que ce soit pendant le kidnapping ou après chez lui au second plan. C'était le contre-coup de l'enlèvement. Il avait eut besoin d'elle, il avait aussi trop bu ne sachant plus trop ce qu'il était en train de faire. Mais là, il était à jeun et il se montrait fort, déterminé. Mais pourtant, il restait irrémédiablement attiré par la demoiselle. « Non t'inquiète pas pour cela, je me protège. » Il était quand même pas fou et puis avec sa malchance, il tomberait sur la fille qu'il ne fallait pas et qui lui aurait refilé une merde. Elle lui fournit alors une façon de retrouver des conquêtes mais il savait qu'il n'avait pas besoin de cela. « J'ai d'autres atouts dans ma manche avant de penser à cela ! » Quoi que ces derniers temps, il n'avait pris aucun plaisir avec aucune de ses conquêtes sauf elle. Mais il était bien trop fier pour le lui dire.

   MALONE & KATHERINE

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_ « Si tu te protèges autant qu’avec moi, excuse moi de craindre le pire » soulignât Katherine avec une certaine ironie.

Elle s’en voulait énormément d’avoir cru qu’à un moment donné, Malone puisse être différent de l’image de l’adolescent torturé par ses hormones. Elle n’était qu’une idiote de s’être fait des films alors que ce n’était pas faute d’avoir été prévenue à mainte reprise que ce soit par lui ou par son meilleur ami.

_ « Mais je te rassure, je prends la pilule donc tu ne risques pas d’avoir un enfant sur le dos » ajoutât-elle en regardant ses ongles.

Katherine avait toujours été très à cheval sur la prise de sa pilule alors même qu’elle n’avait aucune vie sexuelle mais c’était par principe. Le « sait-on jamais » était très important chez la vétérinaire qui n’aimait pas être prise de court. L’ambiance légère et sensuelle qu’avait provoquée leur baiser venait de s’envoler face aux propos du lionceau.

_ « Dis moi, tu agis toujours ainsi avec les femmes qui ont le malheur de partager ton lit ? »


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« Une attente en enfer »

« Tout va bien alors ! » C'est vrai que Malone était des fois un peu laxiste sur le fait de se protéger avec les femmes avec qui il couchait. Ce n'était pas de la négligence mais disons qu'il était persuadé qu'avec la chance qu'il avait, s'il faisait vraiment attention à cela, il aurait une capote trouée ou quelque chose dans ce genre. Aussi, cela ne l'invitait pas à faire plus gaffe que ça. Evidemment, la majorité des femmes lui parlaient du préservatif alors il en dégainait un de se poche mais Katherine ne l'avait pas fait et cela ne lui était alors pas venu à l'esprit. Pourtant, il s'éloigna un peu d'elle. Elle ne semblait pas très réceptive aujourd'hui. Elle devait avoir ses règles. C'était tout de suite moins drôle. Et lorsqu'elle le critiqua ouvertement, il comprit alors que ce ne serait pas aussi drôle que la dernière fois chez lui. « Le malheur ? T'as pas toujours dit cela ! » Elle avait semblé prendre son pied, elle ne l'avait pas repoussé. Alors pourquoi parlé de malheur ?