Cartes sur table

   La schyzo & Aiden

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Paris commençait à perdre le sourire. Qu’on le traite de tricheur, ça passait -après tout, c’était exact, il avait tendance à compter les cartes mais le grec était tout de même pire. Là où il commençait à moins rigoler, c’était qu’on s’en prenne à Summer. « Leonidas, je vais mettre ça sur le compte que tu n’es qu’un connard qui n’est même pas foutu de voir plus loin que le bout de son nez mais si tu continues à balancer des conneries pareilles, je te promets que tu vas virer fissa d’ici avec mon pied au cul » rétorquait-il au propos du grec. Le pompier voulait bien se montrer patient et magnanime car il savait que Leonidas avait des problèmes d’ordres sentimentaux avec Joan mais il ne pouvait pas non plus le laisser insulter Summer et encore moins sa petite sœur. « Et laisse Danika en dehors de ça » grogna-t-il en fusillant Tomas du regard. S’il pouvait également laisser tomber sa petite sœur, ça l’arrangerait mais non. Tomas était amoureux et il avait bien l’intention d’un jour, faire de Danika une honnête femme. Paris lui en foutrait bien une rien parce qu’il détestait l’idée que ses petites sœurs aient une vie sexuelle. Enfin, il était tout de même rassuré quant aux attentions de Tomas. Après tout, valait mieux un Tomas qu’un Leonidas. « Et puis c’est quoi cette histoire de toutes les nanas… ouah ! Bona, t’es avec Andrea ??? Vous avez remis ça ?? » s’écria-t-il en interrogeant le métis du regard tout en posant une main apaisante sur l’épaule de son meilleur ami. Aiden n’aimait pas Leonidas mais quelque chose le poussait à croire qu’après les diverses sorties du grec, il allait vouloir lui en mettre une. La soirée poker commençait bien.

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Tomas hocha la tête en direction de Bonaventure. Cela ne le dérangeait pas de perdre une partie de sa mise car de toute façon, il ne tenait jamais grand temps face aux autres participants. Il avait beau être doté d’un certain sens de la stratégie, il n’était pas un grand joueur de poker. Il préférait largement les échecs aux cartes. Néanmoins, cela ne semblait pas faire plaisir à Leonidas qui s’attaqua aussitôt à lui. Tomas fronça les sourcils. Il était toujours d’un calme olympien mais il s’était découvert relativement soupe au lait quand cela concernait Danika. « Ne lui réponds pas Paris, cela ne sert à rien. Notre ami ici présent cherche simplement un moyen de se défouler mais je ne lui ferais pas plaisir en entrant dans son jeu. Désolé Leonidas mais trouve toi une autre cible. Je te demanderai toutefois de laisser Danika en dehors de nos conversations et ceci ne sont pas des mots lancés à la légère. C’est un avertissement ou une menace si tu préfères » déclarait-il de sa voix la plus grave et sérieuse. Il voulait bien être bon enfant mais il n’avait pas du tout apprécié le sous-entendu contenu dans les propos du grec. Aiden lui, avait décidé d’attaquer sans la moindre douceur et Tomas se retint de grimacer. Il y avait d’autres façons de dire à quelqu’un que l’on couchait avec une femme. Le grand blond lança un regard à Bonaventure, espérant que ce dernier parviendrait à calmer le jeu avant qu’il ne soit trop tard -mais il l’était sûrement aux vues du ton employé par le marin pêcheur.

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Bonaventure pouvait sentir le vent tourner et une migraine poindre le bout de son nez. C’était toujours ainsi dès que l’un de ses messieurs avait un problème de cœur –du moins, quand cela concernait soit Paris soit Leonidas. Tomas était bien trop préoccupé par sa carrière pour songer à s’intéresser aux relations autre que d’un soir. Enfin ce n’était plus le cas. Désormais, l’avocat était en couple avec l’une des sœurs Maconahey et Bonaventure se demandait comment il faisait pour supporter le côté trop protecteur de l’ainé de cette famille. Aiden ? Aux dernières nouvelles, le marin-pêcheur ne fréquentait personne mais il le soupçonnait d’être adepte également des relations d’un soir car le métis doutait que sa liaison avec Joan ait un quelconque avenir. Leonidas n’accepterait jamais de rendre les armes sans se battre. Dommage qu’il soit le seul à ne pas avoir compris qu’il était amoureux de la petite brune. « Je te remercie de ton inquiétude Leonidas mais je suis assez grand pour gérer ma vie sentimentale » se contentait-il de répondre mais c’était bien avant que l’ex militaire lâche sa bombe. Tomas et lui échangèrent un regard et le métis grimaça. Il était censé calmer le jeu ? De quelle manière ? « Bon, je vais distribuer et on va oublier cette conversation car personne ne pense un seul mot. Nous allons simplement oublier et mettre ça sur le coup d’une sale journée »tentait-il d’apaiser mais sans grande conviction. Le médecin légiste se retenait de faire rouler son fauteuil loin, très loin de cet appartement. « Et oui Paris, pour ton information, je revois Andrea »

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Leonidas avait un fort caractère, on ne pouvait pas lui enlever mais il n’avait jamais été un sanguin. D’ordinaire, il réfléchissait, il calmait ses émotions avant de céder à ses pulsions. Le contrôle mental était quelque chose de primordial chez le grec. Du moins, il l’était. Ce soir, une douleur atroce lui vrillait le cœur tandis que ses tripes se tordaient rien que d’imaginer Joan avec ce connard de Lanfair. Comment avait-elle pu coucher avec ce type ? Sortaient-ils ensemble ? La question était douloureuse tout comme le sentiment de trahison. Elle se disait amoureuse de lui ? Et pourtant, cela ne l’empêchait pas d’aller voir ailleurs. Il n’attendit pas un seul instant de plus pour virer sa chaise et sauter à la gorge de l’ex militaire, son poing prêt à lui en coller une droite en pleine mâchoire. « Espèce de connard » jurait-il. Il avait envie de le démolir, de passer sa frustration et ses nerfs sur lui. L’image d’une Joan prenant un plaisir incommensurable s’imposa à son esprit, provoquant davantage de colère. Il était jaloux. Jaloux comme fou. Jaloux pour la première fois très certainement de sa vie. Il avait déjà envié des choses, des personnes mais jamais, il n’avait expérimenté ce sentiment sournois. Cela faisait mal, c’était une véritable torture pour le grec. Comment se calmer alors que tout son être hurlait et réclamait vengeance. Il ne prit même pas garde au fait qu’il avait dû bousculer Winchester pour atteindre Aiden. Il se foutait de tout si ce n’est amocher la gueule de ce foutu ex-militaire.

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Paris aurait pu prédire la suite de cette soirée et pour une fois, il n’était pas celui qui perdait le contrôle. Durant des années, le pompier avait du apprendre à gérer et canaliser sa colère. Il avait connu des succès mais également des échecs. Le pire avait été sans nul doute le jour où Summer avait appris pour ses combats clandestins. Il avait eu tellement peur de la décevoir et de perdre son amour. Finalement, comme pour beaucoup de ses travers, Summer s’était montrée patiente et elle l’avait aidé, guidée avec douceur et amour sur la bonne voie. Là où Paris était fier, c’est qu’il n’avait pas beaucoup rechuté durant leur divorce. Bien entendu, il s’était livré à quelques combats mais Aiden l’avait beaucoup aidé à se canaliser. Ce n’était pas pour rien qu’ils leur arrivaient de grimper sur un ring de boxe afin de se défouler. A ce titre, le grand rouquin savait pertinemment que le grec n’avait aucune chance. Son premier réflexe avait été d’attraper la chaise roulante de Bonaventure afin de lui éviter de se recevoir Tomas sur les genoux. Winchester fut donc bousculé et se retrouva bien vite au sol n’ayant pu se rattraper à personne. « Désolé mec mais c’était lui ou toi » grommelait-il à l’intention de son ex-beau-frère. Il savait que ce dernier n’allait pas lui en vouloir, le dos de Bonaventure valait bien une chute. « Bona, tu ferais mieux de commencer à préparer la trousse de secours, je sens qu’il va falloir soigner des gueules cassées » soupira Paris en secouant la tête. Merde, ce n’était franchement pas la soirée poker qu’il souhaitait. « Les gars, on se calme ! » tentait-il en essayant de s’interposer entre les deux hommes. Putain mais quelle idée avait eu Aiden de lui parler de sa coucherie avec Joan ?! Il n’était pas le plus grand ami de Leonidas mais s’il apprenait que Summer couchait avec une de ses connaissances, il serait dans le même état que lui, voire pire.

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Tomas n’avait pas vu la charge arriver, trop concentré sur les propos des uns et des autres. S’il l’avait vu, il aurait tout de suite compris qu’il était dans la trajectoire du grec. Leonidas était aussi grand que lui et aussi large également. Le choc l’envoya valser vers Bonaventure mais Paris eut la bonne idée d’éloigner le métis avant la collision. L’avocat, du haut de ses presque deux mètres ne put donc empêcher la chute au sol où il atterrit de manière fort peu élégante. « Putain » jurait-il alors que sa tête venait de percuter le parquet. Il n’avait vraiment pas eu le temps de bien préparer la réception mais delà, à l’entendre jurer, c’était tout de même assez rare. « Pas de souci, vaut mieux lui que moi » dit-il en levant la main vers Paris. « Il a raison Bona, tu ferais bien de préparer de quoi soigner ces deux gamins…. Et Paris » grimaçait-il en voyant ledit pompier se manger un mauvais coup de poing de la part de son meilleur ami. Tomas se releva sur ses deux jambes pour mieux l’aider à calmer les deux coqs. « ça suffit maintenant ! La violence n’a jamais rien résolu » s’emportait-il pour essayer de faire entendre raison aux deux gaillards mais comme dirait Paris, autant pisser dans un violon, on gagnerait du temps. Tomas inconscient du danger qu’il prenait, posa une main sur l’épaule de Leonidas, dans le but de l’éloigner. « C’est bon Leo, on a compris… calme toi maintenant »

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Bonaventure aurait pu le prévoir, aurait du le prévoir. Quand il s’agissait des femmes, ces hommes n’avaient aucune conscience de leur violence. Cela frôlait le cas clinique. Le métis se rappelait beaucoup des tensions qu’il y avait eu après la séparation du couple Maconahey. Paris était au fond du trou et même s’il lui tenait encore une certaine rancœur vis-à-vis du mal qu’il avait fait à Summer, il ne pouvait nier que cela lui avait fait de la peine de voir ce grand dadais plonger. Avec Tomas, il avait essayé de l’aider, de le faire sortir mais rien n’avait marché. Aiden avait eu plus de chance mais quoi de plus naturel puisqu’il avait usé du point faible du pompier à savoir la violence. Leonidas lui, n’avait rien trouvé de mieux que la provocation jusqu’à frôler le point de non-retour. Ce soir, c’était Aiden qui avait dépassé la limite toléré et tolérable. Bonaventure ne posait aucun jugement quant à ses coucheries avec Joan, chacun était libre et adulte. Seulement, il condamnait cette provocation. Leonidas Vasilis avait beaucoup de défaut mais il n’en restait pas moins un être sensible. L’amour pouvait faire des ravages dans le cœur d’un homme qui avait refoulé ses sentiments depuis trop d’années. Le grec se protégeait derrière son arrogance et sa richesse comme Paris le faisait derrière son humour et sa violence. Pour Tomas, son rempart était son esprit cartésien et son travail. Aiden lui, Bonaventure ne le savait pas trop. Il ne le connaissait pas très bien. Quant à sa propre personne, nul doute que sa gentillesse et son sourire constant était sa façon personnelle de subir les aléas du sort. Paris pour en revenir à lui, eut la bonne idée de le repousser, lui évitant une douloureuse rencontre avec la grande carcasse du pompier. « Merci Paris. Rien de cassé Tomas ? » demanda-t-il à ce dernier. « Je vais essayer de trouver de quoi calmer le jeu… évite d’envenimer les choses Paris » ajoutait-il avant de s’éloigner de la zone de conflit.


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La colère dictait ses gestes ainsi que son comportement mais Leonidas n’en trouvait aucune satisfaction même pas lorsque son poing écrasa la mâchoire de Lanfair. Son cœur saignait et cela lui faisait mal. Joan s’était donné à un autre que lui, elle avait tourné la page. Comment pouvait-on se dire amoureuse alors qu’on avait aucun mal à se donner à un autre mec ? A moins que la conception qu’il avait de l’amour soit erronée. En même temps, cela ne serait pas étonnant puisqu’il n’avait aucune idée de ce qu’était l’amour. La seule personne à l’avoir aimé, c’était son meilleur ami décédé. Parker n’avait aimé que lui, il lui avait été fidèle jusque sur son lit de mort. Alors fatalement, le grec avait idéalisé ce sentiment. Quelle erreur. A nouveau, une femme le décevait mais contrairement à sa mère, cette trahison le dévastait car tout était de sa faute. Il avait laissé Joan entrer dans sa vie, dans son lit et dans son cœur. Il avait baissé ses défenses et résultat : la douleur en était plus cuisante. En parlant de douleur, la droite que venait de lui décocher l’ancien marine lui arracha un grognement. Leonidas n’avait plus conscience de quoique ce soit si ce n’est qu’il devait se défendre et rendre coup pour coup. Une main s’abattit sur son épaule et par réflexe, il se retourna à moitié pour donner un coup de coude en plein plexus solaire. Malheureusement, c’était Tomas qu’il venait de frapper. Devait-il s’excuser ? pas le temps. Il avait une gueule à casser et c’était celle d’Aiden. Leonidas repartit aussitôt à l’assaut de Lanfair, essayant de lui faire une clé de bras.

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