Rattraper son erreur

   Leonidas & Katherine

   Rattraper son erreur

Katherine n’avait pas fermé l’œil de la nuit à cause de ses cauchemars mais aussi de ce sentiment de culpabilité qu’elle ressentait à l’égard d’une femme qui était devenue rapidement une amie. La vétérinaire avait fait la connaissance de Joan Grieve, quelques jours à peine avant son enlèvement grâce à Summer. Tout de suite le courant était très bien passé entre elles au point qu’elles avaient rapidement parlé de leur faculté à se mettre dans les ennuis côté amour. Il faut avouer que Katherine de ce côté-là, était très douée car elle pensait de plus en plus à Malone ces derniers jours et étrangement, il lui manquait. Ils n’avaient passé que quelques heures attachées l’un à l’autre mais c’était comme si, une certaine connexion s’était créée entre eux. Pour en revenir à Joan, la vétérinaire n’avait rien trouvé de mieux que de conseiller à sa nouvelle amie de foncer dans le tas, d’avouer ses sentiments pour ce Leonidas qu’elle aimait depuis une quinzaine d’années. Le résultat avait été désastreux si bien qu’elle s’était jurée de dire ses quatre vérités à cet homme. Pour cela, elle était allée voir Summer pour prendre des renseignements sur ce fameux Leonidas. Elle avait appris entre autres que ce dernier était le PDG du Hilton Hotel.

Voilà pourquoi, elle se retrouvait à attendre un rendez-vous avec monsieur Vasilis. Un rendez-vous qu’elle avait monté de toute pièce uniquement pour approcher cet homme.

_ « Monsieur Vasilis va vous recevoir mademoiselle Gadot » lui annonçât la secrétaire.
_ « Merci bien » répondit-elle avec un sourire avenant.

Gal Gadot. Elle avait osé jouer de sa ressemblance avec l’actrice israélienne pour rencontrer le bourreau du cœur de Joan. L’assistante ne devait pas la connaître car Katherine n’était pas non plus, la copie conforme. Un grand homme ou plutôt une montagne de muscle l’accueillit avec un sourire séducteur mais à peine étaient-ils seuls dans son bureau qu’elle lui assénait une énorme claque.

_ « Espèce de crétin d’eau douce !! » l’insultât-elle.

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]

   Leonidas & Katherine

   Rattraper son erreur

Leonidas était de forte méchante humeur depuis quelques jours, depuis qu’une certaine brune lui avait fait une déclaration. Son stylo ripa sur une feuille qu’il devait signer. Il avait tellement appuyé sur la pointe qu’il avait partiellement déchiré le bas de la page. Bon sang, il n’arrivait décidément pas à garder Joan hors de son esprit même pour quelques heures. Il en voulait particulièrement à sa meilleure amie d’avoir tout gâché entre eux. Le grec était suffisamment de mauvaise foi pour déclarer que oui, tout était de la faute de Joan. Il n’avait rien fait de son côté, il avait toujours respecté leur deal mais non, elle était comme toutes les autres femmes. Il fallait qu’elle lui joue la comédie de l’amour ! Il était en colère, déçu et également troublé. Sa meilleure amie ne l’avait jamais trahi jusqu’à récemment alors pourquoi inventait-elle cette histoire d’amour ? Comment diable pouvait-elle l’aimer ? Elle le connaissait pourtant, elle savait très bien qu’il ne serait jamais du genre à lui conter fleurette ou d’autres idioties du même acabit. Elle avait tout gâché et cela l’emmerdait royalement d’où sa très mauvaise humeur. Son assistante l’informa que Gal Gadot l’attendait. Il avait été étonné qu’une actrice veuille lui parler mais en même temps, il avait souvent discuté avec George Clooney au sujet de certaines œuvres caritatives. Pourquoi pas elle ?! Dommage qu’elle soit mariée.

Le grec se leva pour accueillir la jeune femme mais il n’eut pas le temps de dire quoique ce soit, qu’il se prenait une gifle. Or, la femme en question ne ressemblait pas vraiment à l’actrice, elle avait un faux airs et Leonidas sentit l’arnaque. « Je peux savoir ce qu’il vous prend ? » demanda-t-il le plus calmement du monde mais son ton était froid et son regard encore plus glacial. Son assistante l’interpella en lui demandant si elle devait appeler la sécurité mais il lui fit signe de quitter son bureau. « Vous avez trente secondes pour me donner une explication »

   Leonidas & Katherine

   Rattraper son erreur

Après son petit coup d’éclat, Katherine n’en menait pas large sous le regard froid de cet homme. Sa carrure était impressionnante et il avait le don de vous glacer le sang de sa seule tonalité de voix. Elle déglutit difficilement mais considérât tout de même qu’elle était en droit de lui secouer les puces. Leonidas Vasilis avait beau être puissant, riche, beau à se damner (là Joan n’avait pas menti sur sa description) il n’en restait qu’il n’avait aucun droit de blesser son amie de la sorte.

_ « D’une, sachez monsieur que je fais ce que je veux et de deux, vous voulez une explication ? Eh bien la voilà : vous n’êtes qu’un sombre idiot ! Un rustre, un crétin obnubilé par son petit spaghetti et incapable de voir que vous avez blessé une femme formidable comme Joan » lui assenât-elle en tapotant le bout de son index sur son torse.

Elle avait peut-être un peu peur de lui mais ces derniers temps, la jeune femme faisait pour le moins, n’importe quoi. Ses humeurs étaient aussi changeantes que dérangeantes. Katherine n’allait pas bien, pas bien du tout mais elle se raccrochait à tout pour ne pas sombrer. Elle n’avait pas le droit de flancher alors que sa mère avait besoin de tout son soutien actuellement.

_ « Vous allez peut-être nier la chose ? Me dire que Joan n’est qu’une femme parmi tant d’autres ? Ah c’est sûr pour coucher monsieur est présent mais quand il faut assumer, il est comme tout le monde, il prend sa queue entre les jambes et il s’en va ! Vous savez quoi monsieur le séducteur, vous n’êtes qu’un crétin de séducteur, une punaise de lit, un acarien, un parasite. Vous ne méritez pas que Joan soit amoureuse de vous, elle vaut cent fois plus qu’un type comme vous »

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]

   Leonidas & Katherine

   Rattraper son erreur

Qu’est-ce que c’était que cette hystérique ? Leonidas se retenait à grande peine de l’envoyer chier mais quelque chose lui soufflait que cette bonne femme continuerait à tempêter à la porte de son bureau voire même à le harceler. Finalement, elle livra la raison de sa présence : Joan. De quoi elle se mêlait ?? Il faisait encore ce qu’il voulait avec Joan et la traitait comme bon lui semblait. Ce n’était pas lui le fautif dans cette histoire mais belle et bien sa meilleure amie. Si Joan s’amusait à lui dire qu’elle était amoureuse de lui, il était quand même en le droit de l’envoyer chier. « De ce que je constate, Joan n’est pas là pour se plaindre ? Elle m’avait habitué à mieux que cette vieille technique de l’amie venue défendre son honneur. Vous croyez quoi ? Qu’il vous suffit de débarquer dans mon bureau, de me taper un scandale en jouant les mégères apprivoisées pour que j’aille lui acheter une bague de fiançailles ? Redescendez sur terre blanche neige, et oubliez le conte de fées directement » lui annonçait-il froidement tout en se reculant pour aller s’appuyer contre le bois massif de son bureau. Leonidas croisa les bras sur son imposant torse, la toisant avec tout le mépris dont il était capable. « J’ai une sainte horreur quand des petites fouilles merde dans votre genre viennent mettre leur nez dans mes affaires personnelles. Ma vie privée ne vous regarde en rien alors gardez vos jugements pour vous car je n’en ai vraiment rien à faire. Par ailleurs, il est aisé de porter un jugement, d’insulter quelqu’un sans avoir l’autre son de cloche. L’amitié c’est beau mais si vous en perdez votre cerveau et votre faculté de pensée, c’est que vous êtes plus idiote que je ne le pense » poursuivit-il avec un petit reniflement de dédain. Elle l’avait énervé alors pourquoi ne pas passer ces nerfs sur cette inconnue si prompte à défendre la veuve et l’orphelin.

   Leonidas & Katherine

   Rattraper son erreur

_ « Blanche neige ?! Non mais vous me prenez pour qui au juste ? Vous ne savez pas ce qu’est l’amitié ? Ou est-ce que monsieur se croit au-dessus de tout et des autres pour s’octroyer le droit de piétiner les sentiments d’une femme qui plus est ceux de sa meilleure amie ? Cela ne vous défriserait pas de respecter mon amie ? Que vous m’insultiez, je m’en fiche complétement. Des crétins dans votre genre, j’en ai vu passer plus d’une centaine mais c’est injuste ce que vous avez fait à Joan »

Katherine se moquait bien de son opinion quant à sa propre personne. Elle avait tellement eu l’habitude qu’on la critique dans son dos, qu’on l’insulte quand elle était plus jeune. Lors de la séparation de ses parents, sa mère avait vécu avec une femme et il n’y a pas plus cruel qu’un enfant envers un autre. Elle avait longtemps souffert de harcèlement qu’elle avait oublié l’idée même de souffrir d’un propos insultant. A la place, elle toisait cet homme en redressant le menton.

_ « Je préfère être idiote mais fidèle à mon amie au point de la défendre plutôt que d’être un monstre comme vous, prompte à piétiner le cœur d’une personne chère sous prétexte qu’elle est tombée amoureuse de lui. »

La jolie brune ne se reconnaissait pourtant pas dans cette ferveur. Elle avait toujours été plutôt adepte du pacifique justement à cause de son passé. Elle détestait attaquer les gens ainsi mais ces derniers temps, elle ne contrôlait plus rien. Sa vie était un véritable chaos et Katherine se raccrochait à tout ce qu’elle pouvait pour ne pas sombrer.

   Leonidas & Katherine

   Rattraper son erreur

Leonidas ne voulait pas songer à Joan, ni même ressentir la moindre culpabilité dans cette histoire. Il n’était pas en tort, il avait respecté le contrat. Pas elle. Pourquoi tout compliquer à cause de l’amour ? Un sentiment si subjectif et qui ne mettait à l’abri, personne. L’argent, le pouvoir, tout cela s’était concret et le grec ne jurait que par cela. L’amour, quant à lui, rendait faible, dépendant, débile. Il s’était attendu à beaucoup mieux de la part de celle qu’il considérait comme sa meilleure amie. A présent, tout était gâché. Il ne pouvait pas continuer à la fréquenter alors qu’elle l’avait trahi. Il était persuadé qu’elle n’était pas amoureuse mais pourquoi diable jouer cette carte dans ce cas ? Pour de l’argent ? Joan savait qu’elle n’avait qu’à lui demander et il l’aiderait comme il l’avait fait avec son restaurant. Il n’arrivait pas à comprendre ses motivations et cela l’agaçait tout comme cette bonne femme qui continuait à lui casser les oreilles avec sa morale à deux balles. Savait-elle combien elle était pathétique à le défier de la sorte ? Comme s’il allait s’abaisser à donner raison à une femme ou même à obéir. Néanmoins, son sang se glaça quand elle employa le mot « monstre » pour le qualifier. Que savait-elle des monstres ?

L’homme d’affaires la repoussa brusquement pour mieux la plaquer sans douceur contre le mur de son bureau. « Un monstre ? Sais-tu au moins ce que c’est ? Tu ne me connais pas et crois-moi, je suis pire que ce que tu penses. J’ai une sainte horreur qu’on se mêle de ma vie privée et encore plus pour me dire comment je dois la mener » lui répondit-il froidement avant de laisser son regard froid s’attarder sur ses courbes féminines. « Remarque, je pourrais très bien te montrer quel homme je suis. Ainsi, tu prendras conscience de combien j’ai traité Joan différemment. Alors blanche neige, je t’écoute. Tu as encore des insultes à me balancer au visage ou l’on passe à des choses bien plus agréable pour moi ? » lui demanda-t-il en plongeant son visage au creux de son cou pour mieux respirer son parfum. « Alors toujours aussi déterminée à croiser le fer avec le monstre que je suis ? »

   Leonidas & Katherine

   Rattraper son erreur

Katherine se moquait bien de l’opinion de cet homme, elle avait vu sa nouvelle amie Joan souffrir par sa faute et elle détestait rester impuissante face au malheur de ses proches. La vie était déjà bien difficile sans que l’on ne doive en prime, se prémunir contre ses propres amis. La jeune femme ne comprenait pas comment cet homme avait pu briser une amitié juste parce qu’elle était tombée amoureuse de lui. Elle n’avait pas mérité ça. Soudainement, elle se retrouvât plaquée contre le mur tandis que sa tête cognait douloureusement contre le mur. Elle étouffât un gémissement de douleur alors que son sang se glaçait d’effroi. Cette violence volontaire la ramena à ce cauchemar auquel elle tentait d’échapper depuis que Malone et elle, s’en était sortie. Tout se mélangeât dans son esprit : la perte de son frère, la dépression de sa mère, le meurtre dont elle avait été témoin puis les épreuves subites après son enlèvement.

_ « Je… Je… » bafouillât-elle piteusement.

A sa plus grande consternation, elle sentit les larmes lui piquer les yeux. Elle ne devait pas pleurer pas maintenant ni jamais. Elle se devait d’être forte pour sa famille, pour ses amis. Elle n’avait pas le droit de flancher mais elle avait la désagréable impression de se noyer dans ses problèmes. Un sanglot la saisit et sans même en avoir conscience, elle attrapât entre ses doigts, la chemise de ce Leonidas pour se mettre à pleurer, son front, contre son torse. Elle était idiote mais elle n’arrivait pas à s’arrêter de pleurer.

   Leonidas & Katherine

   Rattraper son erreur

Avait-elle conscience qu’en le traitant de monstre, elle déclencherait une telle réaction chez l’homme d’affaires ? Katherine ignorait tout de sa vie et surtout combien, lui-même, se traitait de monstre en se regardant dans la glace mais elle l’avait appelé ainsi. Sa réaction était certainement disproportionnée mais il avait envie de lui faire ravaler ses leçons de moral, ce regard bien trop scrutateur. Pour qui se prenait-elle pour venir ainsi le déranger dans sa tour, et lui dire quoi faire, comment penser ? Il avait déjà suffisamment à faire avec son grand-père pour laisser une miss-je-sais-tout lui casser les couilles. « Cessez de bafouiller comme une idiote ! ça a le don de m’agacer » continuait-il froidement, sans prendre en compte la frayeur qu’il pouvait lire dans son regard. Il se fichait bien de lui faire peur si seulement, ça la faisait déguerpir mais non. Cette folle eut en prime, l’audace de le transformer en doudou à la noix. Avec autant de dégout que de mépris, il attrapa les poignets de la jeune femme pour l’éloigner de lui. « Trouvez-vous un autre mouchoir ! Dans la vie, il faut assumer ses actes et ses propos. Il ne suffit pas de se pointer avec la fleur au fusil pour s’imaginer révolutionner le monde » lâcha-t-il en la poussant à s’asseoir sur son canapé. Elle ne semblait pas vouloir s’arrêter de pleurer si bien que dans un geste d’énervement, il s’approcha de son bureau pour récupérer une boite de mouchoir. Il en avait toujours une à proximité car si vous saviez le nombre de conquêtes qui s’imaginaient que des larmes pouvaient changer quoi que ce soit à une rupture. « Tenez ! Pitié arrêtez de pleurer ! Cela ne changera rien si ce n’est passer pour une personne faible. C’est pas très glorieux » soupira-t-il. Il était hors de question qu’il n’aille lui faire un câlin ou une connerie du genre.

   Leonidas & Katherine

   Rattraper son erreur

Ce n’était pas la tendresse qui étouffait cet homme mais Katherine n’osait pas lui en faire la remarque de peur d’être à nouveau violentée de la sorte. Il y avait quelque chose de dangereux chez cet homme mais en même temps, elle ne pouvait s’empêcher de faire le parallèle avec le comportement d’un animal blessé. Bien souvent, elle notait que chez certains animaux, l’attaque était leur meilleure défense. La vétérinaire plongea son regard dans celui de l’homme d’affaire, n’y voyant qu’un océan de glace qui la fit frissonner. Cet homme était définitivement un animal sauvage. Comment Joan avait-elle pu en tomber amoureuse ? Est-ce que le sexe pouvait lier deux personnes sans même qu’elles s’en aperçoivent ? Elle n’avait couché qu’une seule fois et demi avec Malone et elle devait reconnaître que l’homme occupait un peu trop souvent son esprit même si elle combattait cette présence de toutes ses forces. Malone n’était définitivement pas un homme sur lequel, il fallait miser. Katherine aimait à se dire qu’elle régissait sa vie en toute intelligence et non en suivant les délires de son cœur. Sa conscience lui soufflât que justement, c’était bien à cause de cette façon de vivre qu’elle s’était retrouvée seule, vierge et complétement ignorante des relations humaines.

_ « J’assume complétement mes actes ainsi que mes paroles » protestât-elle en reniflant.

Katherine le remerciât pour le mouchoir qu’il lui tendit et secouât ses boucles brunes. Elle ne comprenait pas pourquoi il rejetait autant ses sentiments. Ce n’était pas humain de vivre ainsi. Sans sentiment, que nous restait-il ? Elle avait beau être cérébrale, elle aimait ses proches.

_ « En quoi cela fait de vous un homme fort ? En quoi ne pas pleurer vous rend plus fort que d’autres ? Au contraire, je pense qu’accepter nos sentiments, les assumer, c’est ça le vrai courage, la vraie force. Vous, vous vous cachez derrière vos stupides règles, vos contrats mais jusqu’à preuve du contraire, Joan a eu plus de force que vous en osant vous avouer qu’elle était amoureuse de vous. Il est beaucoup plus aisé de repousser les autres que de les laisser entrer. Vous savez quoi Monsieur Vasilis, pour moi, c’est vous le faible dans cette histoire et ça, vous ne l’acceptez pas. Bien sûr, vous pouvez toujours me menacer, me jeter dehors mais Joan peut relever la tête. Elle. »

   Leonidas & Katherine

   Rattraper son erreur

Leonidas se détourna de la brunette en se pinçant l’arrête du nez. Il était énervé et qui plus est, foutrement emmerdé par les paroles de cette bonne femme. Qui était-elle pour le juger ? Remettre en question sa façon de voir la vie ? Leonidas ne vivait pas au pays des bisounours, il avait autre chose à faire que de courir après des chimères. « Votre misérable vie est si ennuyeuse que vous avez pour but de donner des leçons de vie aux autres ? Vous êtes en couple ? Vous êtes mariée ? Non, pas d’alliance à ce que je vois » commençait-il par dire en l’observant. « Je dirais même que vous êtes plutôt du genre à crier au viol dès qu’un homme vous approche. Vierge ? Hum peut-être pas. Frigide ? Certainement. Je sais qui vous êtes ou plutôt quel genre de femmes vous êtes : la petite fille à son papa qui passe sa vie, le nez dans ses bouquins, qui s’imagine que la vie est quelque chose de rationnel, comme une équation. Vous passez votre temps à fantasmer mais passer à l’action, ce n’est pas votre genre. A la place, vous préférez jouer les Don Quichotte pour vos amis sans assumer vos propres défauts, vos propres faiblesses. Je me trompe ou je touche dans le mille ? Quand je vous vois, vous savez ce que je vois ? Une biche prise dans les phares d’une voiture. Vous êtes terrorisée mais vous êtes assez fière pour relever le menton mais on peut sentir votre peur à des kilomètres à la ronde. Vous êtes une proie facile et vous êtes folle à lier si vous vous imaginez que la vie n’est pas régie par la loi de la jungle » lui dit-il en la toisant avec tout le mépris qui l’habitait. « Joan s’imaginait peut-être que je serais assez crétin pour tomber dans le piège des violons ? J’en ai connu des femmes. Elles ont tout le même objectif : devenir madame Vasilis pour s’octroyer une place dans la haute société et me pomper mon fric. L’amour, c’est une chimère, de la poudre aux yeux pour rendre les choses plus tolérable mais dans le fond : le mariage, ce n’est simplement qu’une femme qui se prostitue pour un seul et unique client »