Une soeur ou une ennemie?

   THALYA & LEONIDAS

   Une soeur ou une ennemie?

« Pitié, ne jouez pas la carte des bons sentiments avec moi ! Si elle vous avez abandonné vous aussi, vous ne tiendrez pas le même discours. Elle a peut-être été une mère exemplaire à vos yeux mais aux miens, elle restera la pire des garces que cela vous plaise ou non. Je ne vais pas la traiter autrement parce qu’elle a exceptionnellement joué son rôle de mère avec un mouflet. Il est vrai qu’il est plus facile de quitter un homme qui vous aime, qui se tue au travail pour vous offrir une belle vie plutôt qu’un homme qui vous tape sur la gueule. Il faut croire que côté intelligence et bon sens, je ne tiens heureusement pas d’elle » répliquait-il. Il était douloureux pour Leonidas de s’entendre dire que sa mère avait donné tout son amour à un autre enfant que lui. Qu’avait-il fait pour mériter son abandon ? Si elle souhaitait le protéger, pourquoi n’avait-elle pas parlé à son mari ? Elle préférait risquer la mort pour un autre enfant plutôt que de rester sa mère ? « J’en ai rien à faire, vous pouvez aisément lui rapporter tout ce que vous voulez de mes propos. Je les assume. Une chose que nous n’avons pas en commun ma génitrice et moi : assumer nos actes » lâchait-il avec ironie avant d’éclater de rire face aux menaces de cette femme. Avait-elle conscience qu’il était plutôt en position de force ? L’argent et le pouvoir achetait tout. Il pourrait graisser la pate d’un supérieur et elle se ferait virer à la moindre occasion. Il pourrait même racheter l’immeuble où elle habite pour simplement la mettre dehors. Elle prit la fuite car pour lui, c’était bien une fuite en avant qu’elle opérait. Devait-il la poursuivre pour finir cette conversation ? Il en était tenté. Leonidas se mit à la suivre et la rattrapa avant qu’elle n’atteigne la cage d’escalier. « On ne vous a jamais appris à éviter de menacer quelqu’un dont vous ne savez rien ? Au moins, mon père savait se tenir en tant que policier. On ne devrait jamais confier des métiers d’hommes à des femmes. Vous les femmes, vous êtes tellement émotives, incapable de réfléchir sereinement car vous vous laissez dicter par des sentiments idiots. »lui dit-il froidement avant de lui tendre une carte de visite. « Voici mes coordonnées. Dites lui que je ne lui laisse pas le choix : soit elle me parle, soit je la trouverais. Elle m’a abandonné comme un chien quand j’avais huit ans. Je me fiche de vos sentiments à son égard. Cette histoire ne vous concerne en rien. Contrairement à ce que vous pensez de moi, j’exècre la violence et je ne m’abaisserais pas à ce genre de chose mais j’ai besoin de connaitre ses motivations. Je ne vous demande pas de me comprendre mais sachez que si j’avais voulu la détruire, je l’aurais fait depuis des années. Alors vos menaces, gardez-les pour vous. A ma place, vous aussi vous seriez en colère de découvrir que la mère que vous avez idolâtré étant jeune, était partie, sans donner de signe de vie et que des années plus tard, vous apprenez qu’elle a eu d’autres enfants. Des enfants qu’elle a aimé alors qu’elle vous a abandonné sans même un seul au revoir ou explication. Vous pensez pouvoir me détruire ? Vous arrivez trop tard, elle l’a déjà fait. Si je veux la retrouver, c’est pour mon père. S’il doit mourir de son cancer, qu’il sache au moins pourquoi la femme qu’il aime l’a abandonné, l’a brisé et a refait sa vie sans l’ombre d’une hésitation alors que lui, il n’a jamais pu faire son deuil » poursuivit-il avec la même froideur. « J’attends votre appel »