i loved you once i loved you twice i love you more than beans and rice

Je ne suis pas souvent sur la défensive. Je suis plutôt le genre de nanas à tout accorder à tout le monde, à dire oui à tout va parce que je veux contenter tout le monde. Seulement là, ce sont mes instincts de maman qui sont en route et je me ferais presque peur. Cependant, je ne regrette rien. Maxime ne me fera pas me sentir plus coupable que ce que j'ai pu ressentir lorsque j'ai quitté la France il y a presque un an. C'est triste, c'est terrible mais c'est ainsi. Il n'a pas le droit de tout me mettre sur le dos. Il est plus que fautif dans cette décision - certes folle et hâtive - et c'est d'ailleurs pour cela que je lui répète une nouvelle fois. Me faire choisir entre lui et le travail ? C'est si mal me connaître ! Je nous ai évité un mariage malheureux et des disputes à répétition. Peut-être qu'un jour il s'en rendra compte et me remerciera. Un jour peut-être… J'écoute Bonaventure et un sourire se dessine sur mon visage. Nous ne nous sommes pas consulter mais nous avons pourtant la même vision des choses, nous menons le même front, en quelque sorte. Maxime est hors de lui et si je ne me contrôlais pas, je lui sauterais à la gorge. Surtout quand il recommence avec ses menaces mais surtout, ce putain d'ultimatum. " Tu ne comprends rien ! " Que je cris presque quand il me parle de souffrir. Il croit que cette décision ne m'a pas fait mal au coeur, il y a un an ? Il avait tout ce temps pour se manifester, on lui a envoyé des tas de papiers, il a tout signé et fait renvoyer ! Il était au courant. C'est avant qu'il aurait du se manifester, pas à la dernière minute. Et quand il parle mal à Bonaventure, je me lève d'un bon et hurle " Casse toi ! Dégage ! " Et ces mots s'écrasent contre la porte qu'il claque. Je sais que Louis va se mettre à pleurer dans quelques secondes et tout ça, cette situation, ce stress me fait craquer. Je retombe sur le fauteuil à côté de Bonaventure et les larmes commencent à couler le long de mes joues. Je pose mon front sur la cuisse de Bonaventure et des sanglots parcourent mon corps alors que je l'entends prononcer le nom de Tomas. Putain. Moi qui pensait qu'on était enfin bien, tous adaptés l'un à l'autre, aux nouvelles routines… " Il a pas le droit de venir ici et de tout foutre en l'air comme ça " Que je souffle entre deux sanglots alors que Louis pleure dans sa chambre. " Je sais que c'est du kidnapping… C'est ce dont j'avais peur. C'est pour ça que j'ai été voir Tomas au début et… Putain, jusqu'au bout il va me faire chier ! " Que je lance en relevant le visage plein de larmes. " J'arrive mon coeur, maman arrive ! " Que je souffle avant de regarder Bonaventure droit dans les yeux. " Je t'avais prévenu que j'amènerais des emmerdes avec moi… Je suis désolée " Du fond du coeur, je suis désolée. Et j'espère qu'il le sait. Vraiment. Il semblerait que je ne sois bonne qu'à apporter des soucis. Putain ! " Il a signé tous les papiers, ça ne le gênait pas il y a quelques mois de cela... " Il faut toujours se méfier de l'eau qui dort et maintenant je comprends pourquoi. J'ai l'impression qu'un tsunami a frappé la maison de Bonaventure et que je suis entrain de me noyer. C'est horrible. Je déteste cette sensation. Je déteste Maxime aussi, par la même occasion.

Les cris et insultes ne sont pas courants chez moi. Ma mère m'a toujours appris à exprimer mes sentiments de manière rationnelles, de mettre des mots sur tout ce que je peux ressentir. Seulement, quand Maxime menace ma famille, je ne suis plus rationnelle du tout. Je perds pieds et si je n'avais pas peur qu'ils se servent de tout ça contre moi, je crois que je le pousserais dehors, littéralement. Je n'avais aucune envie que mes gestes me portent préjudice. Je le refusais. J'allais devoir retourner voir Thomas. J'allais devoir penser au pire, passer des nuits à penser à tout, à tout préparer pour que Louis ne soit pas touché par tout ça. Je l'entends pleurer et je ne suis même pas capable de me lever et d'aller le chercher tout de suite. Il va sentir toutes cette énergie négative et mon fils est déjà bien assez une éponge émotionnelle au quotidien pour lui en infliger encore plus. Je n'arrive pas à y croire, je ne veux pas y croire. La main de Bonaventure dans mes cheveux me rappelle que je ne suis pas seule ici et dans ce merdier sans nom. Putain. Je l'embarque vraiment dans mes soucis et ça ne me plait pas. J'aimerais tellement l'épargner. Mais je sais que c'est bien plus difficile que ça. J'ai fais mes choix mais il les a fait aussi. " Je crois que ça retombera jamais… J'ai vraiment peur " Mes bras autour de son cou, je pose mon front contre le sien et ferme les yeux. Il faut que je me calme, que je ravale mes larmes et que j'aille m'occuper de mon bambin qui m'appelle. Je suis contente d'entendre ces mots de la bouche de Bonaventure, ça me fait un grand bien. Mais si les mots peuvent apaiser la douleur, je sais aussi que le feu qui est en moi n'est pas prêt de s'éteindre. " Je t'aime aussi, tu le sais hein ? " Que je demande en embrassant ses lèvres avant de me lever. " Je vais essayer de le rendormir… " Que je souffle en me dirigeant vers la chambre de Louis. Le petit est en larmes et me tend les bras comme jamais lorsque j'entendre dans la chambre. Entre deux sanglots, il lance des " Maman " Qui font autant de bien que de mal. Je le sors de son lit, sèche ses larmes et embrasse ses joues rouges. " Ça va aller mon coeur, maman est là " Je caresse ses cheveux et lorsqu'il est calmé et que j'essaye de le replacer dans son lit, il se remet à pleurer. " Bona ? Tu peux lancer Aladdin s'il te plait ? " Que je demande depuis la chambre. On ne met pas longtemps à arriver dans le salon, Louis toujours accroché à mon cou, son doudou coincé entre lui et moi. " On se pose au calme mon chéri, d'accord ? Tout va bien " Que je souffle en tirant les rideaux et me plaçant sur le canapé, indiquant à Bona de nous rejoindre. Louis est toujours sur moi et tend sa main à Bonaventure. " Maman et Bona t'aiment fort mon coeur " Que je souffle, la gorge nouée. Un dernier baiser sur son front et je regarde Bonaventure, main dans la main avec Louis. Je pose ma main sous celle de mon petit ami et pose ma tête sur son épaule. Le calme de la maison est dérangé par quelques chansons Disney mais ça fait du bien. Oublier, se concentrer sur le Prince Ali d'Ababoua. On va s'en sortir. C'est sur.