Un soutien venu du passé

La rupture, c'est comme avoir le pire cauchemar, après avoir eu le plus beau rêve.

Je me demandais bien où Katherine avait envie de dire avec son non. Sur le coup, je restais silencieux, attendant la suite de ses propos qui ne manquèrent pas de m’étonner. Qui était donc ce type qui la poussait à changer, à devenir une femme qu’elle n’était pas ? Je la connaissais : cette femme n’était pas faite pour les relations basées exclusivement sur une entente sexuelle. Katherine avait besoin de sentiments pour s’épanouir. « Tu en es certaine ? Je n’ai rien à t’offrir dans l’état actuel des choses. Je ne peux même pas te garantir une relation saine. Tu mérites mieux que ça Kathy » tentais-je non pas de la dissuader mais qu’elle prenne toutes les données en considération. J’ignorais si je pourrais l’aimer autant que j’aimais Octavia voire même si je pourrais oublier mon ex-petite-amie. Je n’avais aucune certitude et l’idée même de blesser Katherine me révulsait. Pour autant, sa proposition était tellement tentante. J’aspirais comme elle à oublier mon chagrin, à m’accorder une trêve. J’avais besoin de réconfort comme tout homme au cœur blessé. Dit ainsi, cela résonnait fleur bleue mais c’était bel et bien le cas. Katherine ne se démonta pas pour autant et elle en devenait terriblement craquante. Je devais avoir un faible pour les femmes fragiles ou blessées songeais-je sur l’instant. « Je vois très bien ce que tu veux dire » lui dis-je en m’approchant d’elle pour déposer un baiser sur sa joue et lui murmurer « Reçu 5 sur 5 même ». Je déposais quelques billets sur le comptoir du bar pour payer nos consommations puis, j’attrapais sa main dans la mienne pour l’attirer en dehors du bar. Le chemin vers l’accueil du casino se passa en silence tout comme la réservation de la chambre. Je commençais à redouter notre entrée dans la chambre. « Tu es sûre que c’est ce que tu veux ? Tu as le droit de changer d’avis, je ne t’en voudrais pas » tentais-je de lui laisser une porte de sortie, pensant peut-être à tord qu’elle souhaitait fuir après son acte de bravoure.

La rupture, c'est comme avoir le pire cauchemar, après avoir eu le plus beau rêve.

Katherine secouât ses boucles brunes. Elle en avait assez qu’on décide pour elle, assez d’être toujours perçue comme une petite chose fragile par les hommes. Elle voulait vivre, ressentir, expérimenter et Aiden était le seul homme actuellement à lui inspirer du désir. La jeune femme se fichait bien des conséquences puisque son cœur était destiné à être piétiné par la gente masculine. Dans le fond, elle en voulait plus à elle-même qu’à Malone. Il avait toujours été honnête avec elle et ses attentes. Seulement, pouvions-nous contrôler nos émotions aussi facilement ? Elle avait cru naïvement qu’elle inspirerait suffisamment de sentiment à cet homme pour qu’il change ou du moins veuille essayer avec elle. Le résultat était qu’il était parti et qu’elle devait aller de l’avant.

_ « Aiden, j’ai besoin d’un homme et non d’un père protecteur ou d’un grand-frère. Si tu n’as pas les mêmes envies que moi, je peux le comprendre mais par pitié, épargne-moi le refrain habituel du : ce n’est pas toi, c’est moi ou encore tu sais, j’agis pour ton bien. J’ai juste besoin d’oublier »

Elle espérait que cette petite plaidoirie jouerait en sa faveur et visiblement, il eut son effet car Aiden payât leurs consommations et ils prirent le chemin de la réception pour réserver une chambre. Katherine restât silencieuse comme si une part d’elle, redoutait une intimité avec un autre homme. L’amour pouvait la rendre si idiote et il était hors de question qu’elle se refuse à quelqu’un sous prétexte d’en aimer un autre. Malone était parti, elle n’allait tout de même pas devenir une vieille fille avec trente-six chats ?! Sans s’en rendre compte, elle se retrouvât devant cette fameuse porte.

_ « Je sais ce que je veux mais toi ? » demandât-elle soudainement, l’esprit effronté.

Katherine lui prit la carte de la chambre des mains et ouvrit la porte pour mieux entrer. Quelques secondes plus tard, Aiden se retrouvait dans l’entrée, avec sa robe sur la tête. Elle ignorait ce qui lui prenait mais la meilleure des défenses était l’attaque.

La rupture, c'est comme avoir le pire cauchemar, après avoir eu le plus beau rêve.

Katherine avait bien changé : elle s’était affirmée en tant que femme mais je sentais une certaine fragilité. Si je connaissais l’identité de l’homme qui l’avait blessé, sûrement lui casserais-je la gueule même si toute cette histoire ne me concernait en rien. Finalement, nous étions d’accord tous les deux sur la suite des événements et je fis taire la pointe de culpabilité que je ressentais à la fois vis-à-vis de Katherine mais également d’Octavia. Cette dernière était partie, elle ne m’avait pas laissé voix au chapitre alors j’avais bien le droit de combler ma solitude avec Katherine.

Nous nous dirigions en silence vers la réception où je nous réservais une chambre pour le week-end. S’il devait se passer quelque chose entre nous, je refusais de la traiter comme un simple coup d’un soir. Katherine était bien trop précieuse pour que je la traite ainsi. Ce week-end serait à nous, rien qu’à nous. Son silence commençait toutefois à me faire douter de mes actes. Avait-elle réellement envie de moi ? où se forçait-elle à passer à un autre homme juste pour oublier. J’en venais à lui poser la question et j’arquais un sourcil face à sa réponse. Etonné, je la laissais me prendre la clé des mains mais c’est avec un rire que j’accueillais sa robe sur ma tête. « Oh moi je sais également très bien ce que je veux » murmurais-je en pénétrant dans la chambre à sa suite pour mieux l’attirer dans mes bras, la plaquant contre mon torse. « Toi » soufflais-je avant de capturer ses lèvres dans un baiser passionné, mes mains errant sur son dos nu jusqu’à buter contre l’attache de son soutien-gorge. Bout de lingerie inutile qui termina rapidement sa course sur le sol de la chambre. Je me penchais vers elle pour mieux la soulever dans mes bras, ses longues jambes s’enroulant telles des lianes autour de ma taille. Nos lèvres ne semblaient pas vouloir se quitter, nos langues non plus. Je la portais jusqu’au lit où je l’allongeais, mon corps planant au-dessus du sien.