"Un Maconahey, et ça repart !"

   Katherine & Aaron

   "Un Maconahey, et ça repart !"

Revenir ici, c’est à la fois quelque chose qui me rassure et me stress. Je sais, c’est contradictoire, mais pourtant, c’est bel et bien ces deux sentiments qui gouvernent mon état d’esprit alors que je passe les portes automatiques du sas. Après deux mois passé du côté de Métairie, je ne suis pas surpris d’apprendre que cette clinique vétérinaire ait encore besoin de personnel pour la saison. La cheffe de service n’a pas hésité à m’appeler pour me proposer un poste pour remplacement maladie, parce que j’avais déjà fait mon passage dans le coin, et avait été quelqu’un de sûr et efficace selon ses propres dires. L’organisation de la clinique n’avait pas vraiment de secret pour moi, l’ambiance me plait, les gens sont cool, et le personnel très sérieux et attentive envers les animaux pris en charge. Un milieu de travail qui me met bien plus à l’aise qu’ailleurs, même si je donne souvent l’impression d’être un peu en retrait parfois…Je crois que les gens d’ici ont fini par s’y habituer, de la même manière que j’ai essayé de m’ouvrir aux autres, avec le temps. J’ai pu ainsi discuter, sans trop m’épancher sur ma vie…quelque chose que je maîtrise bien de ce côté-là !
Donc pourquoi dire que mon retour à de quoi me stresser, finalement ? Peut-être parce que refaire un passage indéterminé, revoir le personnel et avoir un quotidien avec eux, implique UNE autre chose : La côtoyer ELLE, à nouveau.

Deux mois loin d’ici, c’était l’excuse idéale pour sauver ma tête et mon cœur des mains innocentes de Katherine Wheeler ! La seule fuite logique pour tenter de me faire oublier, et de l’oublier dans le même temps. Pourtant il y a de cela 4 5 mois, jamais je n’aurais pensé devoir un jour me dire « mon coco, cette femme, ne t’intéresse surtout pas à elle, ça te causera des ennuis ! ». Non…au contraire : j’appréciais les jours où il m’était permis de converser avec elle à la pause, de la croiser dans les couloirs de la clinique et d’échanger des conclusions à propos d’un animal dont elle ou moi avions la charge. Je l’estimais comme une amie, bien conscient que sa beauté sans pareille, son allure et sa délicatesse ne devait être admiré par moi que de loin ! Après tout, comment une femme telle qu’elle pouvait s’intéresser un jour à quelque comme moi, autrement que comme un gentil collègue ou un ami ?! il ne fallait pas se leurrer. Et c’est justement à cause d’un jugement de ce genre que jamais, et je ne dis bien JAMAIS, je ne me serais imaginé un jour, la voir au bras de l’un de mes frères. Malone. Le séducteur de ses dames. Mr anti-engagement, don juan au possible…Et pourtant ! il faut croire que la belle gueule de mon frère n’épargne personne, c’est du moins ce que j’avais pensé ce jour-là, en me disant avec tristesse qu’il la traiterait de la même manière que les autres : sans sérieux. Je m’étais trompé…et j’en avais été bouleversé, au point de me faire à l’idée que la femme qui avait réussi à me faire sourire sans forcer, à me faire rêver éveillé et à gagner espoir d’être un jour un homme qu’elle pourrait regarder, appartenait finalement à Malone, et à lui seul…. C’est avec cet acquis de conscience que j’avais choisi de prendre une place dans l’état voisin, et partir pour mieux oublier cette brune aux yeux rieur et dont le sourire ferait fondre n’importe quel glacier.

Ce n’est qu’après un mois passé dans cette clinique éloignée que j’ai appris, après un rapide coup de téléphone avec ma sœur Danika – nouvelle ensuite confirmée par Kaleigh aussi – que Malone s’était tiré sans rien dire, laissant Katherine sur place…sans plus d’explication. La fratrie Maconahey avait l’habitude des actes spontanées de Malone, et ce genre de départ n’avait rien d’étonnant à la base…ce qui l’avait été cependant, c’était que celle que chacun avait considéré bien vite comme la promise du frangin, soit laissée de côté.
Aujourd’hui, je ne sais pas trop quoi penser de tout ceci. Tout ce que je sais, c’est que je ne peux pas rester loin de ma vie trop longtemps, que ma famille me manquait et que le besoin de revenir à la Nouvelle Orléans avait été le plus important…revoir Katherine ? Bien sûr que j’en avais envie : c’est d’ailleurs en soit pathétique de se dire que si je suis parti, c’était pour l’oublier et qu’à peine revenu, j’ai eu envie de la revoir !! Mais je ne peux décemment pas faire comme si Malone n’avait pas existé. Et puis, je continue de penser que je n’ai rien à offrir de très extraordinaire à Katherine…

En attendant, la côtoyer comme collègue de travail et ami, c’est sans doute la seule chose que je serais autorisé à faire. Enfin si bien sûr l’idée de fréquenter un Maconahey de près ou de loin, ne l’agresse pas plus que ça dorénavant. Je le verrais bien assez tôt justement.
Je passe à l’accueil, dis bonjour à la secrétaire et l’assistante et me dirige dans le bureau de la cheffe du personnel pour finaliser mon contrat et discuter des dossiers en cours du vétérinaire que je remplace… Presque une heure plus tard, je sors du bureau et me rend en salle de repos pour accompagner la cheffe du personnel pour un café. Mais cette dernière me laisse bien vite seul, avec ma tasse, appelé par un collègue pour un service d’urgence. C’est calme tout d’un coup…bien calme, je n’entends que la cuillère en plastique de ma tasse frotter le fond de cette dernière pour mélanger le sucre au café…Et c’est là, qu’elle est apparue…aussi belle que jamais !

Bon sang, mon pauvre Aaron…ces deux mois n’ont vraiment servi à rien. Mais alors, à rien du tout ! T’es complètement foutu.

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Katherine venait de terminer une banale consultation à savoir la vaccination d’un chat pour son rappel annuel. En somme, un acte médical routinier mais qui, dans le chaos qu’était sa vie, lui apparaissait rassurant. Ces derniers temps, la jolie brune s’était réfugiée dans le travail pour oublier que sa vie sentimentale et personnelle, était un véritable désastre. Comment pouvait-il en être autrement ? Elle avait fréquenté un homme qui lui avait pris sa virginité pour mieux lui voler son cœur. Elle s’était épanchée et le mâle avait fui tel un guépard poursuivit paru ne gazelle un peu trop entreprenante. Malone avait-il pensé qu’il était le chassé et non plus le chasseur ? Dans tous les cas, Katherine avait souffert à la fois de son départ mais également de son rejet. L’histoire aurait pu s’arrêter là, devant un pot de glace et une série Netflix mais non. Elle avait trouvé le moyen de tomber sur un ex-petit-ami et de renouer quelques temps avec lui. L’histoire avait tourné court puisqu’Aiden était amoureux d’une autre femme. Fatalement, elle en était venue à se dire qu’elle méritait à la fois mieux mais en même temps, qu’elle était attirée par les hommes indisponibles. Après tout, Malone aimait sa liberté et Aiden, Octavia. Est-ce qu’un jour, elle tomberait sur un homme qui l’aimerait pour elle ? Et rien qu’elle ? Son regard se voilât de tristesse mais elle secouât bien vite ses boucles brunes pour se changer les idées. Prochainement, elle s’en irait en croisière et hors de question que de broyer du noir. La jolie brune savait à présent que les plaisirs de la chair ne dépendaient pas forcément de ses sentiments et elle comptait bien en profiter. Elle se voilait la face mais cela lui faisait du bien de s’imaginer dans la peau d’une séductrice qui n’avait aucune attache donc aucune peine de cœur.

Elle ôtât ses gants en plastique pour mieux se diriger vers la salle de repos où l’attendait une surprise. Agréable même. Aaron Maconahey, un collègue qu’elle n’avait plus vu depuis un moment.

_ « Aaron ? Tu es revenu ??? Oh mais c’est de toi dont parlait la cheffe à la réunion ? J’étais tellement dans la lune que je n’ai pas vraiment retenu tout ce qui se disait mais je suis heureuse de te voir » lui dit-elle avec un sourire ravi qui n’était aucunement feint.

Katherine se dirigeât naturellement vers lui pour l’étreindre et déposer un baiser sur sa joue. Elle avait toujours apprécié sa compagnie, leurs conversations ou simplement leurs silences. Aaron était un homme bon comme il ne s’en faisait plus vraiment à cette époque. C’est fou comme il semblait avoir changé en l’espace de deux mois.

_ « Comment vas-tu ? Cette fois-ci, tu as intérêt à rester sinon je t’attache à moi avec hum je trouverais bien avec quoi, compte sur moi » plaisantait-elle, oubliant un instant son chagrin.

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La distance n’aura eu finalement aucun effet sur moi. Est-ce que je suis à ce point si faible ? Est-ce que c’est de cela dont Paris me parlait ? Cette sensation d’être foudroyé par la foudre dès l’instant ou « elle » pointe le bout de son nez ?? Je me rappelle des fois où il tentait de m’expliquer comment la présence de Summer lui suffisait à raviver son esprit, son énergie…A la vue de Katherine dans cette pièce, je réalise que mon frère aîné n’exagérait ! Bon le souci c’est que contrairement à lui, j’ai moins d’assurance ; et là où Paris aurait été suffisamment culotté pour interpeller Summer avec une pointe de séduction et un sourire goguenard, moi je suis plutôt stressé et ai toujours besoin d’un petit temps d’adaptation pour donner l’impression d’être super à l’aise.

Qu’a cela ne tienne. De toute façon je n’ai pas le choix ! Ce n’est pas comme si Kat’ s’était contenter d’un signe de main et d’un « salut » ordinaire. Non ! Elle avait choisi l’accolade et un baiser ! Alors qu’elle m’étreint, je passe timidement un bras autour de sa taille pour partager son enthousiasme, mais je ne peux m’empêcher de me concentrer sur la chaleur de son corps et de son parfum. C’est fou comme elle sent bon ! je chasse l’envie d’inspirer profondément pour imprégner mes narines de cet effluve, et tache de dissimuler mon rougissement suite à son baiser sur ma joue. Je suis ridicule ! Je dois me reprendre, après tout, j’suis pas un gamin ! Je suis un homme, et son collègue avant tout autre chose. Donc un peu de tenue !!
Mais malgré toute la volonté du monde de rester neutre, je ne résisterais jamais à ce magnifique sourire qu’elle m’adresse. Personne ne devrait pouvoir y résister de toute façon. Je comprends ainsi pourquoi c’est CETTE femme qui a su faire l’exception aux diverses règles de Malone…

Katherine semble heureuse de me revoir, et je ne peux que partager ce sentiment. Je reste surpris par sa manière si spontanée de me dire que j’ai intérêt à rester dans le coin, au risque de la voir m’attacher à elle par tous les moyens. Mon dieu, si seulement elle savait…Je ris doucement à son intervention et reprend mon attention sur le gobelet de café, un instant : « Ça fait deux semaines que je suis de retour à la Nouvelle Orléans et j’ai eu très vite vent d’un poste de remplacement pour maladie, ici. J’ai sauté sur l’occasion ! Je n’allais quand même pas passer à côté de l’opportunité de te revoir ! » osais-je lui dire, m’étonnant moi-même de l’aplomb que je venais d’avoir. La fraction de secondes qui suivait, je me raclais la gorge et optait pour une question pour faire diversion : « Comment tu vas ? Quelles sont les dernières nouvelles dans le fabuleux monde de Katherine Wheeler ? » je buvais ensuite une gorgée de café avant de lui proposer : « Tu veux un café ? » sortant presque aussitôt une pièce de ma poche arrière de jean par-dessous ma blouse, n’attendant pas que Kat me dise non. Je tenais à lui offrir même les choses les plus insignifiantes qui soit, si seulement cela me permettait de rallonger le temps avec elle et ainsi profiter encore un peu de ses sourires.

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Katherine aimait les surprises quand elles étaient aussi agréables que celle-ci. Elle s’en voulait presque de ne pas avoir prêtée une oreille attentive au briefing car elle aurait pu tenter de cuisiner des cookies pour Aaron. Cet homme lui avait manqué car c’est fou ce qu’il était agréable à vivre : jamais un mot plus haut que l’autre, toujours aussi gentil et serviable. Un véritable chevalier sur son cheval blanc. Elle se rappelait encore son étonnement en apprenant son lien de parenté avec Malone. Les deux frères étaient si différents qu’elle doutait encore qu’ils puissent être de la même famille. Et pourtant, ils étaient frères, de quoi perturber la jolie vétérinaire.

_ « J’espère bien ! Tu es le seul à rire à mon humour débile et crois-moi, ça me manquait de ne plus faire de bide en salle de repos » fit-elle mine de bouder quelques secondes.

Son sourire revint aussitôt sur ses lèvres comme à chaque fois qu’elle conversait avec Aaron. Il avait ce don de la mettre à l’aise et de la faire se sentir comme une personne importante. Katherine hochât la tête pour le café, allant s’asseoir directement les fesses sur une des tables. En ce moment, elle aimait bien se percher où elle le pouvait.

_ « Hum laisse-moi réfléchir : ton frère a quitté cette ville presque sans un mot après que je lui ai déclaré mes sentiments. Puis je suis sortie avec un de mes ex mais ça a tourné court car il était amoureux d’une autre femme si bien que j’ai décidé de limite devenir bonne sœur. Je suis las de tomber sur les mauvais partis. Enfin pour Aiden, je ne lui en veux pas, nous savions dès le départ que cela ne fonctionnerait pas entre nous mais nous avions besoin de réconfort. Je suis contente pour lui. Il est avec celle qu’il aime et je lui souhaite tout le bonheur du monde » dit-elle.

Son sourire était sincère bien qu’un peu teinté de tristesse. Katherine aurait aimé pouvoir trouver les bras de l’homme qu’elle aimait mais définitivement, ce n’était pas possible. Elle s’était faite à ça.

_ « Enfin je dis bonne sœur mais j’en serais incapable. Disons que la prochaine fois que je laisserai approcher un homme, ça sera parce qu’il me veut moi et non une autre ou alors qu’il est certain d’assumer ses sentiments. Désolée, je te balance toute ma vie sentimentale comme ça alors que c’était surement juste un : tout va bien que tu attendais » rit-elle doucement en secouant ses boucles brunes.

Katherine attrapât le café qu’Aaron lui tendit et but une gorgée avant de gémir de plaisir. Cela faisait du bien de boire une tasse de ce nectar amer.

_ « Et toi alors ? Quoi de neuf ? Je veux tout savoir ! En tout cas, ça m’avait beaucoup manqué de discuter avec toi. Je rigole pas, disparais plus sans donner de nouvelles car contrairement avec ton frère, je suis capable de te harceler jusqu’à débusquer ta cachette »

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J’avais tenté de cacher ma remarque directe sur le fait que prendre ce job à nouveau, me donnait une bonne occasion de la revoir, pensant que mon aplomb aurait sans doute un peu dérangé Katherine, mais ce ne fut pas le cas. A la place, elle arrivait à me faire sourire en déclarant que j’étais le seul à rire de son humour débile. « Il n’est pas débile ton humour ! …. Il est pile à mon niveau d’intellect sous développer, donc c’est tout bon ! » plaisantais-je en retour pour la charrier, tout en actionnant la machine à café pour en offrir un à la jolie brune. Et finalement je lui demandait de ses nouvelles, regrettant presque aussitôt d’avoir posé une question aussi ouverte, parce que je savais qu’elle mènerait tout droit au nœud du problème : Malone.

Je lui tournais le dos, inspectant le liquide coulant peu à peu dans le gobelet en plastique maintenant par la machine, grimaçant devant cette dernière pendant que Katherine m’exposait ces déboires, une pointe de jalousie s’emparant de moi à l’instant même ou elle évoqua un de ces ex qu’elle avait apparemment revu. A quoi pensais-je, sérieusement ? Une femme comme Katherine ne doit surement pas rester célibataire longtemps, je suis idiot… c’est le prénom du mec en question qui me fit légèrement tiquer. Je m’emparais du gobelet plein, et me retournais enfin pour le tendre à ma collègue, tout en lui demandant « Aiden…Aiden…je sais qu’il n’y a pas qu’un seul âne qui s’appelle Martin, mais je connais un Aiden : c’est le meilleur ami de mon frère » ** MAIS BON SANG qu’est ce qu’on s’en fout Aaron !! Elle vient de te dire qu’elle s’est en gros fait plaquée deux fois de suite, et toi tu cherche à savoir si le Aiden que tu connais est celui avec qui elle a remis le couvert ? ** « C’est quoi son nom de famille déjà ?...hhmmmm… » Kat’ attrapa son café à cet instant, et dans l’action, effleura mes doigts, de quoi me donner un léger coup de sang et me faire trembler. A peine eut-elle pris son café que je reculais d’un pas, comme pour me distancer du feu qu’elle pouvait représenter pour moi, et m’exclamait bêtement « LANFAIR ! » ** t’étais pas obligé le crier… ** « Lanfair… » reprenais-je plus calmement « il s'appelle Aiden Lanfair. C’est lui ton ex ? »

Je crois que si je cherche à savoir cela, c’est pour mieux me jeter d’un pont par la suite ! Nan mais plus sérieusement, s’il est l’ex en question, c’est MOI qui est bon à entrer dans les Ordres ! Pas Katherine. Je ne ferais jamais le poids face à des mecs de cette carrure, et ce même si Paris pense que mes entraînements récents mon donné de l’envergure et me fait rentrer dans la cour des GRANDS ! Y’a qu’à me voir pour comprendre que je suis bien loin de tout ça : rien que ce petit gémissement qu’elle provoque après avoir bu son café, me met dans un état d’adolescent débile perturbé par ses hormones, alors bon…tu parles d’un « Grand » que je suis.
Katherine me sortit finalement de mes pensées en déclarant ouvertement être capable de me chercher partout si j’osais partir à nouveau. Le fait qu’elle précise « contrairement à mon frère », me rendit curieux sur un point « Pourquoi ? ». Pourquoi, avais-je simplement demander, comme si Katherine était capable de lire dans le fond de ma pensée. Impossible… « Pourquoi tu ne vas pas le chercher ? » voilà ma question. Après tout, elle lui avait déclaré ses sentiments, signe qu’elle éprouvait beaucoup de chose pour Malone. Alors pourquoi ne pas le débusquer de sa cachette ?

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_ « C’est ce qui est bien avec toi, c’est que tu ne me laisses jamais toute seule à terre. Tu creuses avec moi » plaisantait-elle avec un sourire amusé.

Katherine se sentait bien auprès d’Aaron. Son amitié avait toujours été précieuse à ses yeux et il lui avait véritablement manqué se rendit-elle compte. Avant leurs retrouvailles, elle ne s’était pas posé la question. Les gens allaient et venaient dans cette clinique vétérinaire car le manque de personnel était flagrant. La jolie brune avait donc tendance à ne pas se fixer sur les gens mais revoir Aaron lui faisait comprendre qu’elle appréciait vraiment cet homme. Il était étrange pour elle de se dire que Malone et lui étaient frères. Elle faisait peut-être en sorte d’oublier ce lien de parenté afin de ne pas laisser sa rancœur et sa tristesse se déverser sur lui. Elle préférait largement rigoler que pleurer en sa présence. A la place, Katherine lui déballait sa vie privée comme s’ils étaient deux vieux amis, attablés au comptoir d’un boire. Elle ne s’attendait absolument pas qu’il connaisse Aiden.

_ « Ma parole, soit le monde est petit, soit ma vie privée n’a aucun secret pour le clan Maconahey » préférait-elle en rire qu’en pleurer.

La jolie brune avait tout de même honte que tout le monde connaisse qui avait partagé sa vie. Heureusement pour elle, celle-ci n’était pas composée de nombreux amants. Aussi préférât-elle changer de sujet en abordant la présence d’Aaron et surtout son envie de ne pas le voir repartir. Elle ne s’attendait pas à ce qu’il l’interroge sur ses propos précédents. Une légère rougeur teintât ses joues.

_ « A quoi bon ? Pour qu’il me dise qu’il n’est pas l’homme qu’il me faut ? Qu’il ne veut aucune relation sérieuse avec moi et que changer ne fait pas partie de ses priorités ? Je ne suis pas masochiste. Puis, autant être honnête avec moi : je veux quelque chose que ton frère ne pourra jamais me donner ! »

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Okay donc c’est officiel : tu es définitivement aux ras des pâquerettes, mon cher Aaron… Déjà que l’idée – assez présomptueuse, je l’admets – de tenter ma chance après que mon frère soit passé par là, soit quasiment irréalisable en soi ; mais savoir maintenant que Aiden Lanfair, le meilleur ami de mon frère aîné Paris, soit l’un des ex de Katherine ? C’est comme de me dire que je peux aller me terrer a six pied sous terre de suite !! Instinctivement, je baissais la tête pour dissimuler ma déception, avant de la cacher derrière un sourire de circonstance tout en donnant l’impression de ne pas être plus impressionné ou gêné que cela à l’idée de connaitre l’ex amant de la jolie brune « On ne t’a jamais signalé que quand tu finis par fréquenter la famille Maconahey, c’est pour la vie ? » plaisantais-je, non sans une légère amertume à ce que cette vérité pouvait représenter pour moi. Après tout, au-delà d’avoir été la compagne de Malone, elle est aussi l’amie de Summer, et on sait tous que Summer est du genre à garder ses amis très très proches d’elle ! Y’a qu’à voir comment Joan, Léonidas, ou encore bonaventure, ont suivi le pas pour vivre à la Nouvelle Orléans après que mon frère et Summer ont décidé de s’installer ici ! Ils forment tous une sorte d’extension à la famille, ma mère traitant même Bonaventure ou Léonidas comme deux autres fils par procuration ! « Alors bon c’est vrai que ta vie privée ne sera plus un secret pour nous. Mais sache que chez les Maconahey, tu trouveras toujours quelqu’un pour te soutenir… » et ce même si, techniquement, Katherine n’a pas eu la possibilité d’aller là où elle voulait aller avec Malone

Je suis peiné pour elle…Même si j’ai souffert de la relation qu’elle entretenait avec mon frère, jamais je n’aurais souhaité qu’elle puisse être malheureuse en retour. Katherine ne mérite pas cela ! Elle est tellement unique, drôle, chaleureuse, sensible…J’ai vraiment du mal à comprendre Malone. Il avait une perle devant lui, et il est incapable de voir à quel point elle est rare et précieuse. « Je suis désolé Kat’. Vraiment… » chacun de nous connaissait Malone pour savoir qu’il ne s’engageait pas dans de longue relation sérieuse avec les femmes et pourtant ? « Je suis pourtant persuadé que tu comptes pour lui. Énormément…et plus que personne n’a bien osé le croire. » Je pensais ce que je disais. Oui. J’avais été convaincu que Malone avait compris, avait réalisé, qu’il avait enfin décidé de se poser ; et qu’il avait eu la chance de le faire avec une femme merveilleuse…c’est justement parce que j’avais été persuadé qu’il était amoureux et prêt, que j’avais à ce point vu mon monde s’écrouler.

Mais une question me brûlait les lèvres dès l’instant ou Katherine me révéla vouloir quelque chose que Malone ne pourrait jamais lui donner. Sur le coup, j’avais toujours été persuadé que si elle avait jeté son dévolu sur lui, c’était parce qu’il correspondait à ses attentes. Alors quoi ? que voulait Katherine Wheeler ? « Qu’est-ce qu’il ne pourra jamais te donner ? une relation stable ? »

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_ « Je crois que Summer m’avait dit quelque chose dans ce goût-là » rétorquât-elle avec une moue à moitié contrariée.

Katherine aurait aimé fréquenter le clan Maconahey de manière bien plus officielle qu’en étant simplement une amie de Summer. Elle appréciait l’ambiance qui régnait dans cette famille. Depuis la mort de son frère, elle recherchait désespérément à retrouver cette quiétude qu’apportait l’amour fraternel. Hélas, ces derniers temps, elle avait bien plus pleuré dans les bras de Summer qu’autre chose. Or, c’était définitivement terminé des yeux larmoyants. Plus aucun homme ne la ferait souffrir. Elle s’était jurée que le prochain, elle le sélectionnerait avec le plus grand soin.

_ « Je sais bien mais c’est un peu étrange pour moi, pour le moment. Je ne sais même pas si je peux me qualifier réellement d’ex-petite-amie de ton frère. Après tout, c’est pas comme si nous avions une relation très suivie » grimaçât-elle.

Elle faillit ajouter « mise à part en position horizontale » mais quelque chose la bloquât. Elle savait qu’elle pouvait tout dire à Aaron mais pas cela. Après tout, il s’agissait de son frère, ce serait malvenu. La jolie brune n’était quand même pas persuadée que c’était l’unique raison qui la poussait à se taire. Seulement, il était trop tôt pour qu’elle analyse tout cela. Elle fut tout de même touchée par la sollicitude de son ami.

_ « Arrête, tu n’as pas à être désolé pour moi. Je comptais peut-être pour lui mais cela ne l’a pas empêché de partir pour autant. Je crois qu’il aime beaucoup trop sa liberté pour accepter d’aimer réellement et concrètement une femme. Tu n’as pas à t’excuser pour cela » lui dit-elle en lui souriant simplement.

La suite de la conversation continuât de tourner autour du fameux frère et Aaron voulut en savoir plus. Elle ignorait pourquoi elle répondait si facilement à ses questions. Il y avait quelque chose chez lui qui poussait à la confidence. Une douceur, un calme si apaisant.

_ « Une relation stable oui mais au-delà de ça : je crois que j’ai surtout envie d’un homme qui aura envie de se battre pour moi, pour me prouver que je suis celle qu’il a choisi. C’est idiot, je ne cherche pas du tout un macho ou quelque chose dans ce goût mais juste avoir la certitude rien qu’en plongeant mon regard dans le sien, que je suis celle qu’il veut et qu’il veut réellement construire quelque chose avec moi. Je ne cherche pas un dépendant affectif. Mon dieu non ! » rit-elle avant de reprendre. « Juste me sentir aimée et protégée. Savoir que l’autre sera toujours là dans les bons comme les mauvais moments. Je crois que je veux le même genre de relation qu’ont mes parents »

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J’avais du mal à ne pas me sentir désolé pour les actes de mon frère. S’il avait s’agit d’une autre femme, peut-être que je n’aurais fait que dire « dommage, elle avait l’air sympa celle-là ». Mais pour Katherine, c’était différent. Premièrement parce que je connaissais les qualités de Katherine, et n’imaginait meilleure femme qu’elle, et deuxièmement parce que je ne voulais pas que cette dernière puisse garder une mauvaise image ; a la fois de mon frère ET des Maconahey de manière plus générale. « Je ne sais vraiment pas ce qui l’a poussé à partir et à te laisser là…A sa place, jamais je ne… » je fronçais le regard, fixant la jeune femme en me rendant compte que j’étais presque en train de lui faire une révélation, de quoi me faire hésiter à continuer sur ma lancée. Mais…je ne sais pas, il y a quelque chose en elle qui me pousse à être honnête, à vouloir lui dire qu’elle ne méritait pas d’être mis de côté. Et c’est finalement ainsi que je le lui déclarais, changeant un peu ma phrase au passage : « Tu es une femme merveilleuse qui ne mérite aucunement d’être laissé en plan. Et là où je suis désolé, c’est qu’il n’ait pas su le voir autant que je le vois ! » j’esquissais un sourire timide, presque un peu gêné d’avoir osé lui dire tout cela, mais je savais que c’était pour une bonne cause : jamais Katherine ne devrait se dire qu’elle n’est pas méritante de mieux, auprès des hommes.

C’est d’ailleurs pour cette raison que j’ai souhaité savoir ce à quoi elle aspirait dans sa relation amoureuse. Je voulais comprendre ce qu’une femme comme elle pouvait attendre de l’amour, du vrai, et si à force de déception, elle n’avait pas fini par voir quelques prétentions à la baisse. Et alors qu’elle m’expliquait ce qu’elle recherchait auprès de l’être aimé, je réalisais qu’elle ses attentes n’était pas si différente d’une autre femme que nous connaissions bien tous les deux. « Je vois ce que tu veux dire » murmurais-je, encore un peu dans mes pensées à mettre en corrélation les propos de Katherine avec ceux qu’avait pu me dire Summer au travers des années alors qu’elle parlait de mon frère. « Enfin, pour ma part, je n’ai pas vraiment eu le bon exemple avec ma mère et ses différents maris… » je buvais une gorgée de mon café, et me disant que je pouvais avoir suffisamment confiance en Katherine pour lui avouer sans honte qui étaient mes modèles à moi « Personnellement, j’aimerais avoir la même relation que Paris et Summer » je grimaçais un peu avant d’ajouter « enfin…avant qu’ils ne divorcent bêtement ! » Un ptit rire s’échappa de mes lèvres tandis que je croisais le regard de la jolie brune qui savait bien évidemment de quoi il retournait « Quoique, à bien y regarder, divorcer ou pas, je crois qu’ils sont égaux à eux-mêmes, et j’ai un profond respect pour ce qu’ils arrivent à faire. C’est assez bizarre, je le reconnais, d’avoir à dire que même leur divorce reste un exemple » je n’allais pas rentrer dans les détails de ce passage, préférant recentrer mes propos : « Quand je les regarde, je vois plus qu’un couple marié ou divorcé. Je vois une équipe. Ils se sont soutenu l’un l’autre dans les moments les plus noires de leur existence et..enfin, je sais pas, mais : quand j’entends mon frère parler de sa femme, je ne peux m’empêcher d’être quelques part jaloux ! jaloux dans le bon sens du terme, si tant est qu’il y en ait un ! » je riais bien gentiment, fouillant dans ma mémoires pour me rappeler des nombreuses fois où mon frère aîné à tenté de m’expliquer ce qui le faisait se sentir unique et chanceux auprès de sa femme, me demandant quand même si – pour reprendre les termes de Katherine – Paris, tout comme Summer, n’avait pas été dépendant affectif « Quand je les vois tous les deux, j’ai l’espoir qu’un jour, je serais capable de faire pareil ! » d’accomplir le bonheur d’une femme, de fonder une relation basé sur la confiance, tout en ayant une passion dévorante pour celle qui pourrait devenir un jour MA femme et la mère de mes enfants ! « Mais pour en revenir à toi… » à force de parler de la relation, de bon sentiment et d’amour face à l’adversité, il était indéniable que je me sente l’envie de lui faire passer un message. A défaut de pouvoir lui dire la vérité sur un quelconque sentiment pour elle, je souhaitais lui donner l’espoir, et l’assurance qu’elle trouverait ce qu’elle cherchait « Je sais une chose : celui qui partagera ta vie sera l’homme le plus chanceux de la terre. Il aura de quoi rendre jaloux n’importe qui ! » un grand sourire aux lèvres, je brandissais mon gobelet presque vide vers elle, comme pour trinquer à son futur bonheur !