Enfants en danger

   Ellie & Makan

   Enfants en danger

C’était ma journée de repos et j’en profitais pour passer du temps avec ma fille. Celle-ci en était plus que ravie d’avoir enfin son père rien que pour elle. J’avais de la chance d’avoir une fille aussi compréhensive car elle pourrait me faire la gueule à force que j’annule nos soirées ou encore que j’honore pas mes promesses. Kei’ savait que je faisais tout ce que je pouvais pour être le plus présent possible mais que je ne pouvais pas toujours me soustraire à mes responsabilités. Voilà une raison supplémentaire de lui accorder de temps en temps, des journées surprises. « P’paaa regarde, j’arrive à faire une roulade avec la barre » s’écria-t-elle. « Fais quand même attention » m’écriais-je en véritable papa poule. Ma fille, c’était tout ce qui me restait de mon mariage heureux. Sa mère était morte en couche et d’homme marié, je m’étais retrouvé à être un veuf, père d’une adorable princesse. Les premiers mois avaient été difficiles car je n’arrivais pas à faire mon deuil. A cette époque, je m’étais raccroché à ma fille jusqu’à ce qu’on trouve notre équilibre. A présent, je n’aspirais plus qu’à une chose : la voir grandir, s’épanouir et être heureuse. Elle avait huit ans, j’avais encore du temps pour en profiter même si le temps passait trop vite. Un bruit derrière moi me fit quitter ma fille des yeux. C’était un accident entre un piéton et un cycliste. J’observais la scène, cherchant à voir s’il y avait besoin d’une intervention mais les deux hommes partirent chacun de leur côté au bout de quelques minutes. Je secouais la tête, m’en voulant un peu de cette incapacité totale à quitter le travail même pour une journée. Mon sourire se fanait tout aussi rapidement quand je m’aperçus que ma fille n’était plus sur l’agréé. « Kei ?! » m’écriais-je en la cherchant des yeux. « Kei, où est-ce que tu es ? » repris-je en marchant vers le dernier endroit où je l’avais aperçu. Je bousculais une mère de famille. « Désolé, je faisais pas attention. Je retrouve pas ma fille »
@Ellie Thompson

   Ellie & Makan

   Enfants en danger

Le parc se situait juste en face de l’immeuble de notre appartement. La journée s’annonçait merveilleusement ensoleillée et la température serait particulièrement clémente. Vers midi, la chaleur attendrait son pic et Maddox appréciait beaucoup les jeux d’eaux qui se trouvaient autour du terrain de jeu. Pour l’instant vêtu de sa plus belle chemise aux motifs estivaux et d’un bermuda, il n’avait pas encore osé se mouiller. Il escaladait le mur de corde et se dirigeait vers la glissade, là, il attendait son tour avant de la descendre et de recommencer la même mascarade.

Depuis l’incident, et sans Jeremiah, je n’osais pas m’éloigner du domicile. D’un, je devais prendre le temps de réapprivoiser les alentours et de deux, je ne possédais pas l’autonomie physique suffisante pour m’éloigner trop longtemps. À son âge, Maddox ne comprenait pas les limitations de mon état, il me faudrait encore plusieurs mois et voir plusieurs années pour retrouver une fonction pulmonaire normale. Encore là, les médecins ne se montraient pas particulièrement optimistes face à mon état et m’avaient clairement fait comprendre qu’il me faudrait considérer l’oxygénothérapie à long terme.

Le laissant jouer tranquillement, je le surveillais distraitement en terminant les dernières pages d’un roman. Plus qu’un chapitre et après nous nous installerions pour piqueniquer. Je m’étonnais que le ventre affamé de mon garçon ne l’aille pas encore rapatrié à mes côtés. Son rire résonnait parmi ceux des autres enfants présents, aucun d’eux ne se connaissaient vraiment, mais ils étaient maintenant tous des amis.

Un bruit fracassant attira l’attention de tous, une collision entre un joggeur et un cycliste qui heureusement ne fit aucun blessé. Alors que mon petit blondinet revenait vers mois en me suppliant de lui donner un peu d’eau et que j’extirpais sa bouteille de notre sac, un homme d’une carrure impressionnante fit son apparition à mes côtés. D’abord surprise, figée de le voir s’approcher à ce rythme, je pris une seconde avant de réaliser sa demande. Il ne trouvait plus sa fille.

« Votre fille? Elle n’a surement pas pu aller bien loin... »

Tentais-je de le rassurer en attrapant la main de mon louveteau. Je devais me résonner et ne pas laisser la panique prendre le dessus. Tous les hommes n’étaient pas une menace et tous les hommes n’étaient pas des complices de Leblanc.

« Vous avez regardé dans les tunnels? »

Oui bien sûr! Il devait avoir regardé, mais il s’agissait du premier endroit où les gamins se cachaient pour foutre une bonne frousse à leurs parents.

« Elle connait les environs? »

@Makan Kalakaua