Une amitié toute en douceur

   Sky & Bonaventure

   Une amitié toute en douceur

Bonaventure était assis derrière son bureau en train de remplir un énième rapport après une autopsie. Pour une fois, il ne s’agissait pas d’un horrible crime mais simplement d’une mort accidentelle. Cela ne rendait pas la mort moins douloureuse pour les proches mais au moins, ils n’avaient pas à s’encombrer des questions comme « pourquoi ? », « comment ? » etc. Combien de fois avait-il du faire face à ce genre de souffrance ? Trop souvent mais pour autant, il venait travailler avec le même entrain, la même ferveur. Son travail était plus qu’une passion, c’était une vocation. Bonaventure avait toujours su qu’il n’avait pas envie d’aider les vivants. Il y avait suffisamment de médecins pour se préoccuper des patients mais qui allait écouter les morts ? qui allait le rendre justice ? Son entourage n’avait pas forcément compris pourquoi cet homme qui pouvait rêver à une brillante carrière de chirurgien, avait opéré ce virage à 180°. Dans le fond, peu lui importait : Bonaventure était exactement à sa place. Il avait même réussi à imposer sa vision du métier en devenant un des plus jeunes chefs du département médico-légal de la Nouvelle-Orléans. Il n’était pas peu fier de cette promotion. Au moins, il avait réussi professionnellement à défaut de sa vie sentimentale. Le métis soupira en arrêtant de taper sur le clavier de son ordinateur. Sa nuque était raide. Il bossait depuis la veille car il était de garde. Un coup d’œil à son horloge murale lui indiqua qu’il n’avait plus que quelques minutes à tirer avant de pouvoir rentrer chez lui et prendre une bonne douche chaude. Il se replongea dans les dernières lignes de son rapport quand il entendit frapper à la porte de son bureau. Aussitôt un sourire étira ses lèvres quand il prit connaissance de la personne qui se trouvait là . « Sky ! Quelle bonne surprise. Entre, reste pas à la porte » lui dit-il en reculant son fauteuil roulant pour mieux s’approcher d’elle afin de lui faire la bise. Sky et lui se connaissaient depuis quelques années à présent. « Comment vas-tu ? » lui demandait-il déjà tout en corrigeant sa position dans son fauteuil roulant pour permettre aux muscles de son dos, de se détendre quelque peu.

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