Rendez la moi ( Makan)

“Quand la vie de notre enfant est plus importante que la notre”

Je venais enfin de terminer mon fameux rendez-vous avec cette femme pour que je puisse parler de moi, de mes soucis, de mon passé, enfin ce n'était pas facile mais déjà je n'étais pas renfermé sur moi. On avait commencé à parler de mon arrivée dans la police et ensuite elle arrivait même à me faire parler de mon ex, enfin cet homme qui était un ripoux et que j'avais perdu me retrouvant toute seule. Enfin j'arrivais tout de même à me confier à elle et j'étais fière de moi quand même car normalement il était juste hors de question que je dise quoi ce soit. Au début quand Makan m'avait parlé de voir un psy j'étais totalement réticente, mais j'avais fini par prendre confiance, je savais que Makan faisait ça pour moi, pour contrôler cette colère en moi. Enfin j'allais devoir prendre encore quelques séances avec elle et elle était gentille, au moins dans son regard je ne voyais pas de jugement et heureusement car c'était ça que je ne supportais pas. Enfin depuis ce fameux entretient dans cet ascenseur, on n'entendait plus parler de moi, je respectais les ordres en étant transparente, je n'avais pas envie de me retrouver à la circulation. En fait le meilleur entretient c'était passé dans cet ascenseur, Makan avait cette manière de faire parler les gens, il était au courant de pas mal de chose maintenant sur moi et ça me mettait mal à l'aise. Enfin tout me mettait mal à l'aise en fait, ce qui s'était passé car en soi était juste impossible d'oublier ce moment passer avec lui. Enfin cela faisait maintenant deux semaines qu'on ne faisait que de se croiser sans trop se parler et pourtant à chaque fois que je croisais son regard, il y avait cette chose qui se passait en moi.

Enfin j'allais rejoindre mon bureau, étrange il n'y avait pas beaucoup de monde jusqu'à regarder mon téléphone sonner, une maman d'une amie à ma fille qui venait me dire qu'il y avait une prise d'otages dans l'école de ma fille depuis maintenant 1 heure. Non mais c'était une blague, je n'avais même pas été prévenue alors que tout le monde savait très bien que ma fille était dans cette écolé. Je prenais la voiture pour rejoindre l'écoler de ma fille, non impossible qu'il lui arrive quoi ce soit, hors de question qu'on vienne lui faire le moindre mal. Il y avait une barrière de policier qui empêchait tout le monde de passé. Je sortais de la voiture en montrant ma plaque, il y avait tellement de policier, tellement de monde. Je ne cherchais même pas me mettant à courir pour chercher à passer tous mes collègues, je voulais rejoindre ma fille, quitte à me mettre en danger je m'en fichais. Sans me rendre compte que Makan était là et qu'il m'avait vu surtout. Mais là je n'agissais plus comme une flic, mais comme une maman.

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En tant que flic, j’avais connu des sales affaires tout comme durant ma période au SWAT mais jusqu’à aujourd’hui, rien n’avait été de cet ordre. Un peu plus tôt, j’avais reçu un coup de fil : une prise d’otage dans une école du quartier. Mon premier réflexe avait été égoïste : ma fille n’était pas dans cet établissement. Mon second réflexe avait été plus professionnel. J’avais lu le rapport qui m’était parvenu. De nombreuses classes avaient eu le temps d’évacuer avant que les preneurs d’otage ne bouclent le bâtiment. Il ne restait plus que la directrice, une classe et quelques professeurs. C’est en voyant un nom familier dans la liste que je compris que j’allais au-devant de problème : Crain. La fille de Thalya faisait partie des otages et dès lors, il m’était impossible de la mettre sur l’affaire. L’affect était bien trop important et je ne voulais qu’il ne lui arrive rien. Nous n’avions pas reparlé de ce qui c’était passé, deux semaines auparavant. C’était le deal : ce qui s’était passé dans l’ascenseur se devait de rester dans l’ascenseur. J’avais essayé de me changer les idées en trouvant une femme mais je m’étais rendu compte que je jetais désormais mon dévolu sur des femmes lui ressemblant. La galère ! Quoiqu’il en soit, il n’était pas le moment de penser avec mon entrejambe. Je devais garder la tête froide et ma première action fut de m’assurer qu’elle ne soit pas mise au courant. Je savais qu’elle m’en voudrait mais c’était obligatoire : pour sa sureté mais aussi celle des autres otages.

Cela faisait une bonne heure que nous étions plantés devant l’établissement. Les membres des forces d’intervention attendaient mon signal mais pour l’heure, nous n’avions réussi à établir aucun contact avec les preneurs d’otage. Je n’aimais pas cela seulement, le protocole était le protocole. Je ne pouvais pas envoyer des hommes à l’abattoir d’un claquement de doigts. Je marchais en direction du camion où la cellule de crise était réunie quand j’entendis du grabuge provenir de sur ma droite. Un seul regard me suffit pour en comprendre l’origine : Thalya avait découvert la situation. J’oubliais ma première action pour me diriger vers elle et l’arrêter avant qu’elle ne franchisse la zone de sécurité. « Stop Crain ! Tu ne peux rien faire pour le moment alors calme toi ! » lui dis-je aussitôt tandis que je bandais les muscles de mes bras pour la soulever du sol et l’éloigner. Hors de question qu’elle se fasse tirer comme un lapin. « Tout est sous contrôle alors respire et tente de te calmer. Je sais que ta fille est à l’intérieur mais si tu veux l’aider, j’ai besoin que tu te calmes sinon je te fais arrêter le temps de merdier, je me suis bien fait comprendre ? » ajoutais-je. J’étais prêt à la coller en cellule si c’était pour son propre bien et elle le savait pertinemment.

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Apprendre à se confier et faire confiance voilà ce que cette femme, enfin cette psy m'avait dit de faire. Car tout garder pour soi était pas bon du tout, et à tout moment cela pouvait exploser. Il allait me falloir du temps pour parler de certains sujets, mais j'avais fini par accepter de faire des efforts car Makan avait su m'ouvrir les yeux, enfin au début ça avait été des menaces mais après je ne sais pas, j'avais appris à avoir confiance en lui. Bon j'avoue qu'après il c'était passé autre chose entre nous, on avait été beaucoup trop loin et depuis ce moment dans cet ascenseur on faisait tout pour ne plus se croiser mais il était toujours dans ma tête et dans mes rêves, son corps, ses mains sur le mien ou encore ses baisers, impossible à oublier, comment le faire aussi. Cela faisait tellement que je n'avais pas ressenti ça, il avait su réveiller l'amour en moi, enfin si c'était ça? Non c'était impossible qu'il se passe quoi ce soit entre nous et pourtant j'en avais envie. Enfin j'essayais de ne pas y penser, je faisais mon travail dans mon coin, j'allais à mes rendez-vous et surtout je faisais tout pour ne pas me faire remarquer et pourtant, il était toujours dans ma tête ce qui m'énervait. Surtout quand je l'imaginais dans les bras d'une autre.

Enfin, faire confiance voulait aussi dire de ne pas mentir à l'autre, tout se dire. Je ne voulais pas me faire remarquer mais en apprenant que ma fille était dans cette prise d'otage, dans ma tête ça vrillait totalement. Il avait osez-me mentir à moi alors qu'il savait que ma fille était dans cette écolé. Non là c'était trop pour moi, je n'arrivais pas à me retenir. En quelques minutes je me retrouvais sur le lieu de l'otage et sans réfléchir je courais vers l'entrée de l'école. Je devais retrouver ma fille, la prendre dans mes bras, je serais capable de prendre sa place pour la protéger elle. Je ne pensais qu'à ma fille mais d'un coup je sentais quelqu'un m'attraper et là sa voix venait raisonner dans ma tête. Alors la mauvaise idée que se soit toi qui m'arrêtes, très mauvaise même. " Lâche- moi Makan... Je t'interdis de me toucher. " J'étais dans une telle colère contre lui, cherchant à me débattre, mais faut pas me mentir, il était bien plus fort que moi. Il arrivait même à me porter pour m'éloigner de tout le monde. Je venais me libérer de ses bras pour lui faire face en le bousculant. " Sous contrôle, tu te fous de ma gueule, ça fait une heure putain, une heure où'il retient ma fille et tu oses me dire à moi que c'est sous contrôle. Je ne suis pas les autres parents, arrête de me mentir. Comment tu as pu ne rien me dire à moi? Alors que tu savais que ma fille était dans cette école. " Je venais lui envoyer un regard des plus noir rempli de larmes tentant de me calmer mais c'était impossible, il m'avait menti et ça, je n'appréciais pas du tout. " Dit moi la situation." Hors de question qu'on m'éloigne de cette école.

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Prendre des décisions difficiles faisait partie de mon job mais cela ne m’aidait pas à dormir sereinement certaines nuits. Etre capitaine n’était pas un poste facile car bien souvent, je devais prendre la décision de mettre mes hommes en danger ou alors, les écarter pour leur propre sécurité. Je savais ce que cela faisait d’être sur la touche. Ce n’était pas agréable mais quand l’affect prenait le dessus alors vous n’étiez plus bon à rien.  J’avais pris la décision de tenir Thalya à l’écart tout en sachant qu’elle ne me le pardonnerait certainement pas. Je connaissais son caractère, sa personnalité mais elle restait sous mes ordres et professionnellement, je ne pouvais laisser mes sentiments intervenir ou parasiter mes décisions. Faisant fi de ses protestations, je la soulevais de terre pour l’emmener loin de l’entrée de l’école, la mettant à l’abri à la fois du danger mais des oreilles indiscrètes. Je me doutais qu’elle allait faire preuve d’insubordination. Je reculais légèrement d’elle en levant les mains en l’air. « C’est Capitaine pour commencer mais je vais passer sur le manque de professionnalisme de cette conversation » indiquais-je pour lui faire comprendre que j’acceptais ses reproches et que je n’irais pas à l’encontre. « Tu es justement trop affectée par cette affaire pour garder l’esprit clair et objectif. C’est ta fille et en tant que parent, je suis bien placé pour comprendre ton envie de foncer dans le tas pour sortir ta fille de là. Je le sais et c’est bien parce que je le sais que je t’ai tenu à l’écart à la fois pour ta sécurité mais également pour la sienne. Nous n’avons encore établi aucun contact avec les preneurs d’otages. Je n’ai pas besoin que tu déboules dans l’école dans un tel état. Ils risqueraient d’ouvrir le feu ou encore de te tuer. Et ça, ça n’aidera pas ta fille » lui expliquais-je pourquoi je l’avais mise sur la touche. « Si tu veux rester et être au courant de la situation alors tu vas devoir te calmer car j’aurais aucune hésitation à te coller dans une voiture de fonction ou encore de te foutre en garde à vue. La situation est déjà assez tendue pour que tu en rajoutes une couche »ajoutais-je avant de me passer une main sur mon crâne rasé. « Ecoute Thalya, c’est une décision professionnelle que j’ai prise. Elle n’a rien à voir avec toi ou avec ce qui s’est passé entre nous dans l’ascenseur. Soit tu le comprends, soit tu ne le comprends pas mais je m’excuserai pas d’avoir agis ainsi. Cela fait partie de mon job »

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En cet instant je n'arrivais pas à réfléchir correctement, au contraire je laissais les émotions prendre sur le dessus sur moi et Makan le savait très bien comment je réagissais quand j'étais comme ça. Impossible d'être logique, respectueuse et calme, c'était même tout le contraire. Je sais que si j'avais dépassé le cordon de sécurité j'aurais pu prendre beaucoup de risques autant pour moi que pour ma fille et les autres enfants. Mais encore une fois je n'arrivais plus à penser alors que Makan m'attrapait pour m'emmener dans un coin où déjà on sera en sécurité et surtout là où personne ne pourrait nous entendre. Et là je venais m'en prendre à lui, j'étais tellement en colère contre lui par rapport à ce mensonge, il s'attendait à quoi hein, que je reste dans mon coin à attendre? Et bien non il avait tout loupé, c'était tout le contraire même. Et enfin il venait me lâcher et heureusement car ça me mettait encore plus en colère. Et là je me mettais à rire quand il disait que je devais l'appeler Capitaine. " Capitaine? Dans cet ascenseur ça ne te dérangeait pas que je ne t'appelle pas capitaine. " Oui j'étais vraiment désagréable et en colère surtout. Il avait totalement raison sur ses raisons de me tenir à l'écart et ce n'était pas pour ça que je lui en voulais, non je lui en voulais de ne rien ne m'avoir dit, il m'aurait prévenu en m'expliquant de rester en retrait je l'aurais surement fait. Je serais resté dans mon coin à observer et jamais je ne serais venu dans un tel état d'énervement. J'étais comme ça, si on laissait la colère prendre le dessus sur moi, il m'était juste impossible de redescendre sur terre aussi rapidement et là je lui en voulais à un tel point. " Tu aurais dû me prévenir Makan oups pardon capitaine. Alors que ce sont les mères des enfants qui m'ont appelé pensant que j'aurais des informations pour les rassurer, mais non, je me suis retrouvé comme une idiote. Tu m'as caché une information importante. La dernière fois je me suis confié, j'ai obéi . Entre les rendez-vous, mes crises de colère qui avaient diminué et c'est comme ça que tu me remercies, en me cachant cette information. Tu attendais quoi? Me prévenir quand ça aurait été trop tard hein? " Je venais passer une main sur mon visage en essayant de reprendre mon calme mais impossible alors que mon regard allait vers l'école. " Une heure sans contact avec eux, situation tendue? Ne vient pas me dire que tu maitrises la situation alors car c'est faux. Ils auraient dû prendre contact avec nous depuis longtemps. " Je venais reculer contre la voiture derrière moi en fermant les yeux. Il était hors de question que je perds ma fille, pas ça. Je sentais une larme couler sur mon visage. " Vous savez quoi sur eux? Ils sont combien? Combien d'otages? Je veux tout savoir et maintenant. " Je venais ouvrir les yeux en croisant son regard. " Tu aurais dû me faire confiance Makan. " Car oui là je lui en voulais vraiment de ne pas avoir eu confiance en moi.

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Thalya était sur les nerfs, cela pouvait se comprendre aisément mais je ne pouvais pas la laisser non plus péter un câble de cette manière. « Jusqu’à preuve du contraire, nous ne sommes plus dans cet ascenseur et je reste encore ton supérieur » lui fis-je savoir. Nous ne pouvions pas nous permettre de briser à nouveau la chaine de commandement car j’estimais que c’était bien trop dangereux pour nous. Je me connaissais également suffisamment assez pour deviner que cette femme deviendrait une de mes plus grandes faiblesses si jamais je laissais faire les choses. Il était important que je marque une distance entre nous mais c’était chose compliquée. Nous avions partagé quelque chose de fort dans cet ascenseur au-delà du sexe. J’étais assez expérimenté pour reconnaitre une passion éphémère à une attraction forte. Thalya m’attirait et cela persistait malgré tous mes efforts. « Ce n’était pas une décision facile à prendre. Si je t’avais traité comme n’importe quelle mère, crois-tu que tu aurais réussi à tenir le coup, à rester en dehors de la ligne de sécurité ? Sois honnête Thalya : tu aurais tout fait pour te tenir au courant avec les moyens dont justement les autres parents ne disposent pas. Je comptais te mettre au courant mais j’attendais d’avoir au moins des informations concrètes » lui indiquais-je en rejetant au loin, le sentiment de culpabilité qu’elle avait fait naitre en moi. Je devais rester sur mes positions. Ferme et définitif. « Je ne cherchais pas à te punir. Bon sang Thalya, je ne suis pas là pour te féliciter de tes progrès ou les condamner. Mon job est de veiller à la fois sur la population de la ville mais également sur mes hommes. Je voulais te préserver un maximum en te tenant à l’écart. Ce n’est pas une question de confiance. Tu aurais été mise au courant mais j’attendais le bon moment. En prime, tu crois que je me tourne les pouces depuis l’annonce de la prise d’otage ? Le maire me casse les couilles à me demander des comptes toutes les dix minutes, je dois gérer la coordination des équipes et surtout, éviter que le SWATT ne se mette en tête d’entrer comme des bourrins dans l’école. Alors, crois-moi, je fais tout ce qui est en mon pouvoir pour gérer cette situation merdique » répliquais-je par la suite d’une voix grave et tendue. « J’ignore combien ils sont. J’attends les caméras thermiques pour avoir un semblant de visibilité. Nous savons toutefois qu’ils se trouvent au troisième étage, dans l’aile ouest de l’école. D’après les témoins, ils seraient une dizaine. Nous ne connaissons rien ni de leurs motivations, ni même de leurs revendications. » lui expliquais-je finalement avant d’entendre mon portable professionnel sonner. C’était à nouveau le maire. Je rejetais l’appel. « Si tu veux m’aider, gères les parents. Tu les comprends mieux que personne alors tu seras à même de gérer leurs questions ainsi que leurs angoisses. Est-ce que cela te va ? » lui demandais-je en posant une main sur son épaule dans un signe de réconfort malgré qu’elle me fusillait du regard.

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Pourquoi je ressentais cette colère? Pourquoi est-ce qu'il avait fait venait me toucher autant? Surement parce que je ne pensais pas qu'il puisse me tromper de cette manière, qu'il se joue comme ça avec moi. Je pensais pouvoir lui faire confiance, jamais je n'aurais imaginé qu'il fasse ça. Pourquoi cet homme avait cet impact sur ma vie de cette manière? Et plus il était en train de me dire qu'il était mon supérieur, et plus je sentais la colère montée en moi. " Oh pardon capitaine. " Il comprenait bien dans l'intonation de ma voix que ce n'était pas sincère. Mais il me connaissait maintenant et surtout je lui montrais clairement qu'il avait perdu ma confiance. On ne jouait pas comme ça avec moi surtout quand ça concernait ma fille. Je pouvais devenir tellement une autre personne quand ma fille était en danger. " Une heure Makan, une heure quoi tu allais attendre combien de temps encore? Arrête Makan, arrête deux minutes quoi. Je ne suis pas qu'une mère, je suis aussi flic, j'ai un peu plus de logique. "Bon je venais de prouver le contraire, mais c'est à cause de la colère au fond de moi. J'étais en train de devenir dingue de minutes en minutes, passant mes mains dans mes cheveux en soupirant, je devais vraiment me reprendre ne pas péter un câble car je sais qu'à tout moment il pouvait me faire enfermer dans une voiture de police et ça non, je sais que je ne le supporterais pas, je serais capable du pire. " Je te préviens Makan si le SWATT c'est moi qui les défonce. Je sais très bien comment ils s'y prennent et là il y a des gosses à l'intérieur, il y a ma fille donc hors des questions qu'ils rentrent dans cette école. Je peux comprendre que tu aies beaucoup de choses et là tu perds du temps avec moi alors que tu aurais pu éviter ce qui est en train d'arriver en me parlant. Tu crois que j'étais comment quand cette mère m'a appelé hein? J'étais seule dans mon bureau face à cette annonce. " Je soupirais en écoutant leurs paroles. Une dizaine d'otages, on ne sait combien de preneur d'otages. Je me posais tellement de questions qui se bousculaient dans ma tête. Jusqu'à ce qu'il me propose de m'occuper des parents alors qu'il posait une main sur mon épaule et ce simple geste venait me calmer un peu. Comment il faisait? Mais au fond c'est de ça dont j'avais besoin, qu'on me rassure et qu'on me prenne dans les bras. Mais par qui? Au fond de moi je l'avoue, j'aimerais être dans les bras de Makan comme dans cet ascenseur, je devais m'enlever cette idée de ma tête. " D'accord je m'occupe des parents. " Je me calmais petit à petit. " Par contre tiens- moi au courant de ce qui se passe s'il te plaît. " Ma voix était plus calme alors que je me dirigeais vers les parents qui c'était rassembler en leur expliquant qu'on s'occupait de tout. Je restais avec eux pendant encore trente minutes en me dirigeant vers Makan mais d'un coup des nombreux coups de feu étais tiré sur nous alors, mouvement de foule alors que je cherchais à me mettre à l'abri tout en essayant de protéger un maximum de personnes. À cet instant je cherchais Makan du regard, oui je m'inquiétais pour lui autant que pour ma fille. Et d un coup je voyais qu'une femme avait dépassé le cordon de sécurité, voilà l'origine des coups de feu. Sans attendre je me jetais sur elle la plaquant au sol mais impossible de revenir vers les voitures de polices. Je me retrouvais avec elle derrière un petit muret. Je voyais cette distance entre les agents de police et nous , impossible de les rejoindres sans se faire tirer dessus.

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J’arquais un sourcil de scepticisme face à ses propos. Elle venait clairement de se fourvoyer elle-même mais je savais que si je lui en faisais la remarque, elle le prendrait mal. Je commençais à la connaitre suffisamment pour prévoir ses réactions mais j’avais sous-estimé sa colère visiblement. Je m’en voulais mais en même temps, j’aurais agis de la même façon avec n’importe lequel de mes hommes. Thalya ne devait pas le prendre aussi personnellement. Bien entendu, elle n’était pas n’importe qui. Nous avions couché ensemble dans un moment d’égarement et cela ne quittait pas mon esprit. « Le SWATT n’interviendra pas et s’il le faut, j’irais cherché ta fille moi-même, tu en as ma parole » lui répondis-je avant de reprendre. « Je n’avais pas pensé à ce que les autres mères cherchent à t’appeler. J’étais focalisé sur ce problème pour en oublier le reste. Je te présente mes excuses mais sache que cette décision n’était pas personnelle. J’aurais écarté n’importe lequel de mes hommes si cette situation était arrivée à un autre. ». Une part de moi cherchait visiblement à se faire pardonner mais je ne pouvais pas laisser mes sentiments personnels empiéter sur cette prise d’otage. Thalya était un officier qualifié et ma subordonnée. Je ne pouvais pas nourrir de tels pensées à son égard. L’ascenseur était un intermède très agréable mais il ne pouvait se répéter dans le temps. C’était tout simplement impossible. J’accédais tout de même en partie à sa demande muette, lui confiant une mission tout en posant ma main sur son épaule en signe de soutien et de réconfort. Son regard m’implorait de la prendre dans mes bras et je me demandais si Thalya en avait conscience. Ma main se resserra sur son épaule avant de la relâcher. Je ne pouvais pas même si l’envie était grande, de lui accorder un tel geste. « Je te tiens au courant, je te le promets » rétorquais-je avant de m’éloigner. Nous n’avions fait que quelques pas quand des coups de feu se firent entendre. On était canardé et je criais à mes hommes de se mettre à l’abri et aux civils de reculer. En sentant une légère brûlure à mon bras, je compris qu’une balle venait de m’effleurer et je me refugiais avec un policier derrière une voiture. Je tournais la tête et plongeais dans le regard de Thalya. Je lui lançais un regard interrogateur pour savoir si elle allait bien. Elle était trop éloignée pour pouvoir revenir vers moi en toute sécurité. J’attrapais mon talkie tout en lui faisant signe pour qu’elle se tienne prête avec la femme qui était avec elle. Puis, j’ordonnais un tir de couverture et j’hurlais à Thalya de venir se réfugier en sécurité. « Crain, tout va bien ? » lui demandais-je quand elle fut près de moi, à couvert. Je ne pouvais pas me montrer familier étant donné que nous avions des témoins. « Bordel, qu’est-ce qui vous a pris de passer le cordon de sécurité à vous ? » demandais-je vertement à la femme qui se trouvait à ses côtés, choquée.

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La colère contre Makan et ses hommes qui s'en prenaient à ma fille mélangée à la peur, je n'arrivais pas forcément à bien réfléchir et j'étais incontrôlable. Makan me connaissait bien maintenant, il savait comment je réagissais et donc il ne pouvait pas m'en tenir rigueur, enfin j'allais surement avoir le droit à une remise à ma place, enfin je m'en doutais bien. Mais sans ma fille j'étais perdu, il devait bien me comprendre, il avait une fille aussi. Et il venait s'excuse, c'est ça aussi, je ne pouvais pas lui en vouloir non plus d'avoir agi comme un chef, j'allais devoir faire redescendre la tension en moi avant de lui pardonner vraiment. " Et pourtant c'est vers moi qu'elles sont venu donc j'étais comme une conne au téléphone quoi. Enfin tu as pris ta décision et je sais que c'est une décision de chef, mais voilà tu ne peux pas enlever cette peur en moi. " Car oui c'était ça le pire, la peur de perdre ma fille, qu'il lui arrive quelque chose. J'arriverais à pardonner à Makan, quand j'aurais ma fille dans mes bras, il n'y avait que ça qui arriverait à totalement me rassurer, bon autre chose aussi, mais on ne pouvait pas se le permettre. J'avoue qu'en cet instant cette petite pensée avait traversé mon esprit, cette envie d'aller dans ses bras mais on n'avait pas le droit. De toute façon pourquoi il en aurait envie, c'était mon chef et il m'avait bien fait comprendre qu'on avait fait une erreur, que je n'arrivais pas à oublier malheureusement. Cet homme hantait mon esprit depuis ce jour-là. Il venait s'éloigner de moi alors que je m'occupais de rassurer les parents qui étaient là, heureusement que j'avais une forte influence sur eux, tout se passait bien jusqu'à voir cette femme. Punaise en plus je l'ai connu celle-là, une mère avec qui je m'étais pris la tête plus d'une fois car elle n'écoutait jamais ce qu'on disait. Je ne pouvais pas la laisser se faire tirer comme un lapin comme ça. J'allais la rejoindre pour la bloquer contre un muret en la gardant contre moi cherchant à la calmer. Je croisais le regard de Makan en faisant signe que j'allais bien et pourtant ce n'étais pas vrai, j'avais peur je devais bien l'avouer. Et là je comprenais ce qu'il allait faire, après son signe j'attrapais la main de la femme pour courir et nous mettre à l'abri. Une fois à sa hauteur je reprenais mon souffle. " Oui ça va..." Je fermais les yeux en essayant de faire redescendre toutes ses émotions alors que j'entendais Makan crier contre la mère et elle osait lui répondre. " Mais vous ne faites rien aussi, vous vous en foutez de nos enfants en faites... Vous vous en fichez qu'il meurt. " Là c'était trop pour moi, la colère venait m'envahir. " Ferme là Ilona, tu n'es pas le centre du monde et pour ton information ma fille est aussi là-bas. On fait tout pour aller sauver nos enfants en toutes sécurités. Donc tu te tais et tu obéis quand on te demande de rester derrière les barrières de sécurité. " Oui je pouvais me permettre de lui parler comme ça car je l'ai connu et surtout je n'arrivais plus à prendre sur moi et encore moins me contrôler. Je tournais le visage vers Makan, je voyais qu'il était blessé au bras. " Tu es blessé? " Oui on pouvait entendre de l'inquiétude dans ma voix et pourtant je devais me contenir mais pas facile. Je venais regarder son bras en étant douce. " On fait quoi maintenant car la situation se dégrade. "

“Quand la vie de notre enfant est plus importante que la notre”

« Je sais Thalya » soupirais-je. Je ne pouvais pas lui en vouloir et certainement que ce que nous avions partagé allait m’influencer dans le futur. Je n’arrivais et n’arriverais sans doute plus à la traiter comme le reste de mes hommes et femmes sous mes ordres. Cela m’inquiétait et je me demandais s’il ne valait mieux pas pour nous deux qu’elle soit transférée dans une autre brigade. En même temps, je n’arrivais pas à me faire à l’idée que ma faiblesse puisse entraver sa carrière. J’étais son supérieur, je n’avais pas le droit d’user de ma position pour coucher avec elle ou encore pour la transférer parce que ce serait plus simple. Je devais assumer les conséquences et ne pas dévier de mon poste de chef. A mes yeux, elle ne devait plus être Thalya mais simplement Crain. Une femme parmi tant d’autres. Pourtant, quand je voyais autant de douleur et de peur dans son regard, j’avais qu’une seule envie : la prendre dans mes bras. A la place, je m’étais contenté de poser ma main sur son épaule avant de m’éloigner d’elle. C’est là que les choses prirent une tournure un peu plus dramatique. Une mère de famille avait franchi la zone de sécurité pour se diriger vers l’école. Sans les réflexes de Thalya, celle-ci serait morte. Elles allaient se faire tuer si elles restaient derrière ce murret. Je ne pouvais pas laisser les choses se passer ainsi. Fort heureusement, Thalya me comprenait sans trop qu’on ait besoin de se parler et je lui fis signe de courir à mon signal. J’ordonnais ensuite un tir de couverture jusqu’à ce qu’elles puissent me rejoindre en sécurité, hors de portée des tirs.

J’en revenais pas du toupet de cette femme et mon regard se fit bien plus noir et autoritaire que d’ordinaire. Thalya du le sentir car elle intervint auprès de cette mère de famille. « Je vais vous demander de suivre cet officier de police madame. Pour votre sécurité mais aussi celles de tout le monde » marmonnais-je en faisant un signe pour qu’on éloigne cette folle furieuse de nous. Bon sang, si tous les parents se mettaient à prendre des risques, nous n’étions pas sortis de l’auberge. « Ce n’est rien. Une balle m’a juste effleuré » répondis-je alors qu’elle venait à regarder ma blessure. « Je crois que nous n’avons plus le choix. Il va falloir que l’on intervienne. Si nous passons par la façade ouest pour grimper sur le toit, nous pourrions nous infiltrer dans l’école. Je menerais l’unité du SWATT. J’ai bien peur que les esprits s’échauffent après l’acte stupide de cette mère » lui confiais-je. J’aurais aimé pouvoir établir un contact avec les preneurs d’otage mais vu leurs réactions, je doutais qu’une telle chose soit encore envisageable. « Je te promets de te ramener ta fille »