i missed you (paris&andrea)

Louis dans les bras, je souri légèrement. " Alors mon amour, c'était bien la nursery ? Tu t'es bien amusé avec tes copains ? " Il est treize heures trente et je viens de récupérer mon petit bout de chou à la crèche de l'hôpital. Je ne prends mes fonctions que dans une petite semaine mais j'ai absolument voulu qu'il puisse s'habituer au climat pendant que j'avais encore du temps pour venir m'occuper de lui si l'adaptation n'allait pas. J'embrasse sa joue et il rit, sourire et répond quelques mots en français. Ce n'est pas facile pour lui de parler anglais, même s'il connait les deux langues. Ça finit par venir, par devenir plus facile, je n'ai aucun doute là dessus. " On va aller voir tonton Paris à la caserne des pompiers " Et instantanément, il se met à répéter 'pimpon pimpon' parce que c'est le bruit que font les camions de pompiers pardi. J'éclate de rire, le place dans son siège auto et je file me mettre à la place du passager. Le chemin est rapide et il n'y a pas trop de circulation à cette heure-ci. Garée devant la caserne, je sors Louis de la voiture, le met dans sa poussette et me dirige vers la pâtisserie au bout de la rue. On ne débarque pas dans une caserne sans nourriture pour ces hommes qui risquent leur vie pour la notre tous les jours. Ça ne fonctionne pas comme ça. Un nombre conséquent de croissant, beignets et donuts achetés, je file vers le lieu de travail de mon meilleur ami, que je n'ai pas prévenu de notre arrivée, bien entendu. Je ne fais rien comme les autres après tout. Je demande où est Paris et on m'ouvre les portes pour que je puisse pousser mon petit bout qui mange un morceau de croissant au chocolat, en mettant partout sur son t-shirt. Et au loin, je le reconnais de dos. Grand, musclé... Je mets Louis dans un coin - hors du passage central en cas d'appel - et me dirige doucement vers Paris, concentré sur des affiches épinglées au mur. Mes bras s'enroulent autour de son torse et je lui fais un câlin. " Tu sens pas très bon " Que je souffle en riant légèrement. Taquine et un peu chiante. Il va forcément me reconnaître.

Quand je jette un coup d'oeil à Louis, je soupire légèrement. Avec un léger sourire mais aussi avec un léger goût amer dans la bouche. Il va devoir vivre sans son père parce que Monsieur ne voulait pas quitter son petit béret et sa baguette. C'est la colère qui parle et pas moi. La colère qu'il préfère laisser son fils partir à l'autre bout du globe - et sa fiancée - plutôt que de sortir de ses habitudes de papy. Mais bon, c'est comme ça. Je trouve Paris de dos et lui fais un câlin. " Putain de bordel de merde j’y crois pas " Je souris largement et desserre légèrement mon étreinte. Il se retourne et me prend dans ses bras. Je l'aime ce petit con. Enfin, grand con. Parce qu'il est tout sauf petit. " ANDY !! " Je ris légèrement, ses lèvres se collant sur ma joue. " C'est comme ça qu'on m'appelle oui " Je souris et le regarde une fois les deux pieds sur le sol. Parce que je profite toujours d'un câlin en relevant mes jambes comme si c'était l'étreinte la plus romantique au monde et tout ce qui va avec. Je suis une adulte mais pas trop non plus. " Tin’ qu’est-ce que je suis content de te voir ! " Je souris largement et un petit couinement me ramène un peu plus sur terre. Je me tourne et sors Louis de sa poussette. Plein de chocolat mais beaucoup trop mignon. " Nous aussi on est content de te voir tonton Paris !! " Que je souffle avec mon petit Guizmo dans les bras. Il sautille sur place quand il ne regarde pas partout autour de lui, passionné par ce qu'il voit. Il tend même les bras vers Paris. Ils ne se sont pas vus souvent mais j'ai élevé Louis comme ça, ouvert à tout le monde. " Et on a même une nouvelle à t'annoncer Tonton... On est pas là temporairement cette fois ! On retournera pas à Paris, on vit ici maintenant " Que je lui lance avec un large sourire alors que Louis répète " Paris, Paris, non non. Tonton Paris, oui oui " Parce que bien entendu, j'ai fait le choix et le Paris le plus important, c'est lui. " Cet enfant est beaucoup trop intelligent. Comme sa mère " Que je lance en riant légèrement. Pourtant c'est vrai, il tient ça de moi.

" Bordel, il a encore grandit depuis la dernière fois, tu sais qu’il est beau gosse ton fils ?! Salut bonhomme " Je regarde mon meilleur ami et souris largement. " Bien entendu que je suis au courant du charme de mon fils... " Je pourrais presque dire qu'il me ressemble mais bon, autant garder cet excès de confiance en soi pour plus tard. Louis réagit très bien à Paris, il sourit, rit et lui tend même les bras quelques secondes avant de se rétracter pour recommencer plus tard, je n'ai aucun doute là dessus. " Non sérieusement ?? Tu restes pour de bon ? " Je lui souris et hoche légèrement la tête de haut en bas. Eh oui, on est ici pour de bon. Enfin, avec moi on ne sait jamais mais je ne pense pas bouger de si-tôt. Louis va aller à la crèche, se faire des copains et des copines, retrouver ses cousins et cousines Ashlynn et Caleb... Et je ne veux pas l'arracher à ça. Là, son monde consistait à papa, maman, la nourrice et c'est tout. " Tu as raison bonhomme, tonton Paris ! " Ça me fait tellement de bien d'entendre la voix de mon meilleur ami et d'entendre mon fils rire et parler aussi. Il n'y a pas plus beau son à mes oreilles pour moi. " Fais gaffe aux chevilles quoique ici, tu trouveras très certainement des volontaires pour te porter " J'hausse les épaules et pose Louis par terre. Il reste à côté de moi avant de filer vers la poussette où il va chercher son doudou et sa petite gourde d'eau fraîche. " Je compte sur toi pour me porter ouai ! " Je souris largement, jetant un coup d'oeil sur mon petit bonhomme. " Ou alors tu me guides vers le plus musclé, plus sexy et plus célibataire de tes collègues " Surtout célibataire, genre très célibataire. Je ne cherche rien avec un homme à l'heure actuelle mais surtout rien de sérieux. S'amuser c'est bien aussi. Je n'ai jamais été comme ça mais je crois que maintenant est le moment pour débuter une nouvelle vie. " Andy " Je fronce les sourcils en le regardant. " Il faut que je te prévienne d'un truc... Bonaventure habite en ville également " Je le regarde et ne bouge pas. Je suis comme figée, un peu comme Anna d'Arendelle. Le coeur gelé et tout le corps aussi par la même occasion. Je n'entends même pas ce qu'il me dit d'autre. C'est Louis qui tire sur ma jupe et répète " Maman " qui me fait revenir sur terre. " Oh et bien, tant mieux ? J'espère qu'il est heureux " Soufflais-je comme si je n'en avais rien à faire alors que mon coeur bat à mille à l'heure. Shit. Je ne pensais pas le voir ici. Mais alors vraiment pas. Il semblerait que quoi que je fasse, mon passé me revient en plein visage. " Summer doit être contente " Parce que s'il avait le droit d'ébranler mon château de sable, j'allais faire pareil avec le sien. Mais moi j'ai ramené des donuts et des croissants pour faire passer la chose. " Y a un endroit où on peut s'installer ? " Que je demande en lui collant les pâtisseries et sucreries dans les bras, prenant Louis dans mes bras et l'embrassant sur le front. " Il habite ici depuis longtemps ? Marié, deux enfants ? Du grand Bonaventure ? " C'est ça Andrea, parle, parle, parle. Ça ne changera rien à la situation ni à ce que tu ressens.

" Merde, je risque d’avoir du mal car je suis le plus musclé, le plus sexy et le plus célibataire de mes collègues " Je regarde Paris et lève les yeux au ciel, un léger sourire sur le visage. Ah c'est qu'il m'avait manqué ce con ! Un peu trop surement. Et c'était d'ailleurs pour cela que j'avais regardé les annonces d'embauches à la Nouvelle Orléans, pour me rapprocher de lui mais aussi pour de nouveaux challenges. Ma vie à Paris me plaisait énormément mais elle n'était pas pour moi. Ce n'est pas le pays qui m'a accueilli quand j'ai quitté l'Afghanistan avec ma mère. C'est surtout le pays dans lequel elle ne voulait pas poser un pied pour tout ce qu'elle y a vécu étant plus jeune. Et puis... Les français... Quelle plaie quand ils s'y mettent ! Le changement n'est pas dans leur mentalité d'esprit et je l'avais bien vu avec Maxime qui avait préféré me poser un ultimatum que de me suivre ici. Il perdait au change. Moi, je gagnais tout. Et puis, rapidement, Paris m'annonce une nouvelle, la nouvelle. " Oui, elle était très heureuse de le revoir. Il a aménagé peu de temps après nous " Je fronce les sourcils et file cherche les pâtisseries achetées pour ne pas montrer que je tremble légèrement. Louis me suit partout et on finit par suivre Paris jusqu'en salle de repos. C'est bien la nouvelle à laquelle je ne m'attendais pas. Bonaventure, ici. Pourquoi ne m'en a-t-il pas parlé plus tôt ? Est-ce que je serais là, aujourd'hui, si j'avais eu cette information avant ? Je n'en avais aucune idée... " On parle de Bonaventure, le mec le plus poissard en amour sans vouloir te vexer. Non, il est toujours célibataire et il officie en tant que médecin légiste judiciaire… Tu sais, sans trop vouloir m’avancer ni jouer à la gossip moyenne mais je crois qu’il a jamais réellement tourné la page de votre histoire. Et puis maintenant, je crois qu’il a fait le deuil d’une vie de couple " Je m'assois face à Paris et prends Louis sur mes cuisses. Je lui donne un bout de croissant et regarde Paris. " Pourquoi tu ne m'as jamais dit qu'il habitait ici ? " Que je lui demande rapidement, ouvrant la boite en carton pleine de donuts. J'en prends un et mords un grand coup dedans. La bouche pleine, je continue mon interrogatoire. " Médecin légiste judiciaire ? Il bosse à l'hôpital en plus d'avoir un bureau à côté je suppose ? " Que je demande en déglutissant difficilement. Putain de merde. Je vais donc devoir le voir plus vite que prévu. Et je ne sais pas si ça me fait peur ou si ça me donne envie de commencer le boulot plus tôt. " Oh bah il va vite la tourner la page quand il apprendra que j'ai un enfant... " Comme la trois quart des hommes en fait. Et puis, s'il ne la tourne pas, c'est son problème. Moi je l'ai tourné et depuis un bon bout de temps. Enfin, c'est ce que j'essaye de me faire croire. " T'as demandé à Summer de rien me dire à l'époque ? On a fait des barbecues ensemble et il était pas là... " Et tout ça, c'est étrange. Enfin, peut-être pas. " Merci " Que je lance doucement, finissant mon donuts, prête à sauter sur un deuxième parce que manger ses sentiments, c'est quelque chose que je sais très bien faire.

J'étais un peu choquée qu'il ne m'ait pas prévenu pour Bonaventure et, en même temps, j'étais sacrément reconnaissante. Je ne peux expliquer pourquoi ces deux émotions contradictoires mais c'est peut-être parce que c'est ça ma vie : un équilibre entre la reconnaissance et le questionnement. Pourquoi ci, pourquoi ça ? Ah, mais sans ci ou ça, je ne serai pas la même. Ça doit être ça. " Parce que je me suis dit que c’était le mieux pour vous deux. Il faut que tu saches qu’il a tenté une opération et qu’elle a échoué… il est en fauteuil roulant depuis quelques années et il supporte que moyennement cette idée. Je craignais que tu cherches à le revoir et qu’il te rejette et te blesse. Puis, tu avais ta vie en France, tu étais en couple. Dans le fond je me suis dit que tu avais pas besoin que je te dise que ton ex était là. Mais d’après ce que je constate, tu as tourné la page… Je me suis inquiété pour rien, ce n’est pas comme si tu avais encore des sentiments pour lui hein ? " Les mots glissent sur ma peau et j'essaye de retenir toutes les informations importantes. Il est en fauteuil. Et mon coeur se brise parce que je sais à quel point ces roues sont un handicap pour lui... Et ce n'est rien de le dire. Paris est protecteur avec moi et quand je l'entends dire que Bonaventure aurait pu me rejetter et me blesser, j'ai mal au coeur. On a tous les deux tournés la page non ? Je regarde Paris et fronce les sourcils. " Non non du tout, oui j'ai tourné la page " Bien sûr que j'ai tourné la page ! Mais je n'ai pas fermé le livre et ça, c'est plutôt dangereux... " Mais il va bien ? Je veux dire... La dernière fois qu'il a été en chaise roulante, ça ne s'est pas très bien passé pour lui " Je m'inquiète énormément pour Bonaventure à ce moment même. Je ne devrais pas. Il a Summer et il semble toujours voir Paris de temps en temps pour que ce dernier en sache autant. J'espère qu'il est bien entouré parce que je sais qu'il a déjà traversé ça et les anti-douleurs... C'est un sujet épineux avec le jeune Weasley. J'enchaîne les donuts et je continue avec mes questions. Peut-être que si je suis préparée, je réagirais mieux lorsque l'on se croisera, si on finit par se croiser un jour ou l'autre. Après tout, je suis venue plusieurs fois et je ne l'ai jamais vu. Il faut dire que je ne cherchais pas à le voir non plus. Toujours le cas, bien entendu. " Sinon pour te répondre, non, il bosse directement avec le département de police. Cela lui arrive de temps en temps qu’il aille à la morgue de l’hôpital mais la ville a doté le district de ses propres locaux scientifiques pour plus de rapidité dans les relations avec les enquêteurs. Enfin de ce que j’ai compris ! Tu sais, si tu veux pas le revoir, je peux m’assurer qu’il se tienne à distance " Je laisse descendre Louis de mes genoux et souris à mon meilleur ami. " Non t'inquiète pas, je suis une grande fille... " Je lui adresse un petit sourire en coin. " On s'est pas adressé la parole en quatre ans alors bon... Pourquoi ça changerait maintenant ? " Demandais-je doucement, plus pour moi que pour lui. " Et d'ailleurs, avec Summer, vous vous cantonnez toujours à un échange cordial d'e-mails ? " Que je demande rapidement. Peut-être que les choses ont évolué ou peut-être pas. Je me demande si elle a tourné la page elle. Parce que lui, il l'a tourné aussi bien que moi avec Bonaventure, autant être claire et nette la dessus.