« Le changement, c'est maintenant »

« Le changement, c'est maintenant »

Vendredi 3 août

Malone ne comprenait toujours pas pourquoi Ellie refusait de continuer de s'occuper de lui ou même pourquoi elle refusait de prendre du plaisir avec lui. Il avait bien tenté de lui envoyé quelques SMS mais rien, elle ne répondait pas. Au départ, il s'était dit qu'il n'avait plus besoin de kiné, que son épaule était parfaitement remise et puis il y avait eu cette partie de console avec Léo. Et puis son meilleur ami, le voyant rager parce qu'il perdait lui avait mit une tape amicale sur l'épaule. La douleur avait été si intense que Malone avait lâcher la manette « Fait gaffe, on pourra plus jouer à la PS4 après. » Evidemment, il n'avait pas dit à son Best Friends qu'il avait encore mal, en même temps, Malone était un mec et il n'était pas du genre à se plaindre surtout pour cela. Mais dès que Léo était parti, Malone avait récupérer les clés de chez lui et son portefeuille pour se rendre à la clinique. Sa voiture étant au garage, il avait prit un taxi. Il était perdu dans ses pensées quand son conducteur lui adressa la parole pour lui parler du festival qui avait lieu en ce moment à la Nouvelle Orléans. C'était l'attraction de cet été, comme toutes les années. « J'suis pas très fan de Jazz, je préférerais largement aller au festival Lovebox à Londres » Et voilà s'e suivit alors une discussion autour de la musique. Ce n'était pour déplaire à Malone qui adorait la musique. Il ne se rendit même pas compte qu'ils étaient arrivé. Il sortit du taxi. Alors qu'il venait tout juste de fermer la porte tout en lisant un message sur son portable, le taxi démarra en trombe sans se rendre compte que le bermuda de Malone était coincé dedans. Et merde, il venait de déchirer son bas. Malone l'avait trouvé sympathique mais là, de suite, ce n'était plus le cas. C'était donc avec un bermuda complètement arraché qu'il se présenta à la clinique et demanda à voir un kiné. « Je peux m’asseoir sur la chaise en attendant ? » Le mouvement brusque de la voiture avait raviver sa douleur à l'épaule. Il s'installa alors dans la salle d'attente. Il regarda les autres patients. « Bordel l'autre, on dirait un cyborg » Il avait parlé pour lui mais un peu plus fort qu'il ne l'aurait voulu ne pensant pas que quelqu'un l'entendrait.

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Vendredi 3 août
J'allais quitter le travail. Après m'être changé, troquant mes vêtements aux allures professionnelles pour une robe estivale plus appropriée pour la température, je passais mon sac à main sur mon épaule et verrouillait la porte de mon bureau. Après avoir fait savoir à Malone qu'il ne serait plus mon client, je m'étais retrouvée avec trois jours où je pouvais quitter le travail une heure plus tôt. Mis à part le salaire, je ne me plaindrais pas. Ça me permettait de profiter un peu plus de l'été. Je passais à l'avant dire au revoir à mes collègues.

R : "Wow, ta robe! Tu as un rencart toi?"

Me demanda tout de suite la réceptionniste qui ne manquait pas de remarquer ce genre de détail. D'ailleurs, elle avait été la première à être trop curieuse à l'égard de Malone. Rieuse, je répondais avec légèreté.

"On peut rien te cacher... je m'en vais manger un gelato avec le plus beau blond de tout la Nouvelle-Orléans!"

Tout de suite, l'expression de mon ami changeait, elle savait que je la menais en bateau quoique rien de ce que je venais de dire n'était un mensonge.

R : "Maddox c'est ça?"

Mon sourire s'étirait et je hochais la tête une fois.

"Il m'attend! Je lui ai promis ce matin que si je terminais tôt, on irait!"

R : "Allez, ne faites pas trop de bêtises!"

La saluant je me retournais pour me retrouver nez à nez avec Malone. Faignant un petit sourire, je chassais mon malaise. Sans trop savoir quoi lui dire, si je devais continuer mon chemin comme s'il n'existait pas ou bien user d'un peu de politesse, j'optais pour une formule plus pratique.

"On t'a répondu?"

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Malone était perdu dans ses pensées. Alors qu'au départ, il s'était juste pointé à la clinique pour qu'on lui affecte un autre kiné, le voilà maintenant assis sur une chaise dans la salle d'attente avec d'autres patients. La femme de l'accueil ne l'avait même pas laissé parlé. Elle lui avait dit de prendre un ticket, le coupant dès qu'il essayait de lui parler de la situation. Et merde, voilà que ça allait prendre des heures surtout vu le monde qu'il y avait. En plus, il avait le t'shirt et le short à moitié arraché à cause de ce chauffeur de taxi très pressé. Il ne savait pas ce qu'on allait penser de lui mais en fait, il s'en foutait clairement. Il avait prévu d'aller chercher Ash pour l'emmener se balader au parc. Il sortit alors son portable pour envoyer un SMS à Summer et ainsi la prévenir de son retard ou même de son absence en fonction de la suite des événements. Il venait d'ouvrir l'application tinder pour passer le temps lorsqu'il entendit une voix qui s'adressait à lui. Sans le moins du monde cacher ce qu'il était en train de faire sur son portable, il leva les yeux vers Ellie. Elle était habillé de façon très sexy bien plus que lorsqu'elle venait lui donner ses séances de kiné. « Non, la grosse de l'accueil n'a pas voulu me laisser parler et faut que je fasse la queue alors que je veux juste une séance de kiné dans la semaine. » Tout cela c'était à cause d'Ellie. Si elle avait pas voulu arrêter, il n'aurait pas besoin de cela. « T'as pas un créneau de dispo toi ?  » Comme on dit, qui tente rien n'a rien.

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Vendredi 3 août

Son short et son chandail étaient déchirés, rarement avais-je vu Malone se présenter dans un si mauvais état à la clinique. Habituellement toujours plus que présentable, il accordait toute l'importance au détail. Lors de nos séances privées, je l'avais même plusieurs fois surpris à se mettre d’un peu de Cologne. Je ne cachais pas être amusée de le voir ainsi, surtout que je voyais très bien l'écran de son téléphone alors qu'elle était ouverte sur l'application de rencontre la plus populaire du moment.

"Tu as les couilles bleues? C'est pour ça que tu es aussi désagréable?"

Ne me gênais-je pas de lui demander alors qu'il venait tout juste de parler comme un gros connard de la réceptionniste. La pauvre n'y pouvait rien et ce n'était pas le genre de comportement et de commentaire que j'étais prête à accepter de la part d'un client et surtout pas de Malone. S'il avait un problème, c'était avec moi et pas avec qui que ce soit d'autre. Sans hésiter, il me demanda si je ne pouvais pas l'aider.

"Tu veux dire un kiné ou une pute à baiser?"

Parce que c'est un peu comment il m'avait fait sentir après notre dernière rencontre. Comme un objet, comme une autre de ces filles stupides qu'il ramenait inlassablement dans sa couche à tous les soirs.

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Malone n'était pas patient pour deux sous. Le fait de devoir venir ici pour changer de kiné, le fait de s'être fait arracher ses fringues par le taxi, le fait de s'être fait refoulé à l'accueil et le fait de devoir attendre son tour avec son ticket à la main ne l'enchantait guère. Et encore plus lorsqu'il avait rendez vous avec sa filleule. Franchement, il avait autre chose à foutre et même les quelques profils vu sur tinder ne l'avait pas aider à se détendre. Et apparemment, la conversation avec Ellie n'allait pas aider. Elle semblait plus remonter contre lui qu'une pendule. Dans ce cas là, elle aurait mieux fait de passer son chemin plutôt que de lui cracher son venin à la gueule devant tout le monde. Mais si elle voulait jouer à cela, elle risquait de perdre. Elle était connue ici et pas Malone. Il en avait rien à faire si le ton montait entre eux. « Tout de suite les extrêmes hein ! Je t'ai forcé à rien à ce que je sache. C'est toi qui a pris la mouche. » Des refus, Malone en avait déjà eut et jamais il ne forçait une fille qui ne voulait pas. Il aurait suffit qu'elle le lui dise et ils auraient ainsi pu continuer. Franchement, c'était faire des histoires pour pas grand chose.

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Vendredi 3 août
Je n'arrangeais rien en l'agaçant de la sorte, mais ça m'était égal. S'il avait seulement écouté ce que j'avais voulu lui dire à notre dernière rencontre, il n'en serait pas là. Malheureusement pour lui, sa réputation de tombeur jouait en sa défaveur. Loin de moi l'idée de me prendre la tête avec lui dans la salle d'attente.

"J'ai pas dis que tu avais forcé quoi que ce soit!»

Lui donnais-je raison. Nous n’étions simplement pas sur la même longueur d'onde et quoiqu'on en dise, j'appréciais Malone. D'une certaine manière, nos séances me manquaient. Il avait toujours le mot pour me faire sourire et pendant un temps, notre petit jeu de séduction m'avait amusée. J'avais préféré mettre mes limites avant de faire une erreur que j'aurais risqué de regretter. Il ne voulait pas d'attachement et contrairement à lui, c'est de la stabilité que je recherchais.

"Je vais voir ce que je peux faire..."

Je regardais mon téléphone afin de voir combien de temps j'avais devant moi puis passait derrière le bureau pour vérifier l'horaire de mes collègues. Caleb serait disponible dans une heure au plus tard, mais il s'agissait de sa seule disponibilité. L'épaule de Malone lui faisait un mal de chien et je me sentais en partie coupable de son état. Demandant à la réceptionniste d'appeler la garderie, je lui demandais d'aviser que j'aurais un peu de retard avant de revenir trouver Malone dans la salle d'attente.

"Allez, vient, j'ai 30 minutes pour toi!"

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Malone était un coureur de jupons et cela, il ne s'en était jamais caché. Il aimait séduire, il aimait draguer, il aimait rencontrer de nouvelles femmes, il aimait le sexe. Et il n'en avait pas honte. Les femmes avec qui il avait des relations sexuelles étaient toutes consentantes. Jamais il n'aurait forcé une fille qui ne voulait. Certes, il pouvait des fois se montrer un peu insistant, un petit peu lourd surtout avec ses blagues vaseuses sur le sexe mais jamais il ne serait aller plus loin. Il avait beaucoup de respect pour les femmes même si tout le monde ne comprenait pas sa façon de faire, de vivre. Il était heureux ainsi. Mais il ne comprenait pas vraiment pour Ellie le prenait autant à coeur. Elle ne voulait pas coucher avec lui, basta. Il n'allait pas en faire tout un fromage pu épiloguer la dessus. Il n'aurait pas beaucoup de mal à trouver une autre fille qui accepte ses avances. Par contre, il y a quelque chose qu'il ne pouvait pas nier, c'est que c'était une bonne kiné et que son épaule avait arrêter de lui faire mal durant le temps où elle s'occupait de lui et il appréciait les moments avec elle. « C'est ce que t'as sous entendu quand même » Il ne disait pas cela méchamment. Il quitta alors l'application tinder avant de ranger son portable dans sa poche. « Merci » Il se réinstalla avant qu'elle ne revienne quelques minutes plus tard. « Sérieusement ? » Il se leva alors pour la suivre, il n'allait pas risquer de perdre cette occasion.

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Vendredi 3 août
Dans la dernière année, nous avions fait beaucoup de progrès avec l'épaule de Malone. Je craignais que s'il ne recevait pas ses séances régulièrement il perdrait une partie de la mobilité qu'il avait travaillé si fort à retrouver. Pour cette fois, j'étais prête à lui offrir un peu de temps, mais à l'avenir, je m'assurerais qu'il puisse rencontrer un de mes collègues dans un délai raisonnable. Mon rendez-vous avec Maddox attendrait une heure, il ne m'en voudrait pas d'être un peu en retard.

"Oui, allez avant que je change d'idée!"

Le pressais-je en prenant son dossier sur le comptoir et m'en allant en direction de mon bureau où j'ouvrais la lumière. Vite fait, je retirais mes chaussures à talons comme elles ne seraient pas l'idéale pour travailler.

"Des changements dans ton état de santé?"

Lui demandais-je trouvant un stylo quelque part dans le fouillis d'un de mes tiroirs. On ne s'était pas vu depuis déjà deux semaines et je voyais à son dossier qu'il n'avait eu aucun suivi depuis. Pourtant, j'avais demandé à ce que quelqu'un le prenne en charge. Peut-être que Malone lui-même avait refusé?

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Malone ne se fit pas prier deux fois. Déjà parce qu'une petite séance de son épaule après une semaine sans rien lui ferait le plus grand bien. Il avait un peu fait ses exercices mais sans plus car il trouvait que la douleur avait disparu. Sauf qu'il avait du poter quelques caisses au bar et cela l'avait fait forcé sur son épaule, sans compter ce connard de chauffeur de taxi. Du coup, c'était plus qu'une évidence qu'il devait continuer. Et de deux parce qu'il était content de pouvoir passer ces quelques minutes avec Ellie même s'il se doutait bien qu'elle ne manquerait pas, par la suite de refiler son patient à un autre kiné. « Ok je te suis. » Il ne pu s'empêcher de mater son cul tandis qu'il marchait derrière elle. C'était plus fort que lui, c'était le genre de comportement qu'il ne pouvait s'empêcher d'avoir. Elle ouvrit une salle et le fit entrer avant lui. Il s'installa sur une chaise. « J'ai essayé d'appeler pour avoir un rendez vous avec un kiné mais on m'a jamais rappelé et j'ai pas eu le temps de venir avant aujourd'hui » Ou alors, il n'avait pas pris le temps trouvant que c'était pas forcément urgentissime. « J'ai fait un peu quelques exercices mais vite fait. »

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Vendredi 3 août
Je complétais son dossier rapidement, ne m'y éternisant pas surtout que Malone me confirmait qu'il n'y avait rien de nouveau. Nous allions pouvoir commencer la scéance alors je lui faisais signe de venir s'asseoir sur sur ma table de traitement. Ici, pas besoin de se mettre au sol pour les exercices basiques et du coup, pas de position inconfortablement suggestive.

"Tu peux enlever ton chandail..."

Habituellement, j'arrivais et c'était la première chose qu'il faisait. Je ne me souvenais même pas la dernière fois où j'avais dût lui demander. Notre altercation de la dernière fois devait avoir refroidit ses ardeurs. Malgré tout, j'étais nerveuse et mon coeur débattait comme la dernière fois où il m'avait tenu dans ses bras. Pourquoi avais-je accepté? Je devais me changer les idées.

"Qu'est-ce qui t'es arrivé? Ton short je veux dire?"

Me permis-je en me retournant pour en mettre le T-Shirt sur la chaise. Heureusement, il ne s'agissait que de toile déchiré et de ce que je pouvais constater, il n'était pas blessé. Posant mes mains dans son dos, je remarquais de suite l'enflure et la chaleur se dégageant de son épaule. Par ces simples signes, je savais qu'il avait exagéré et utilisé son épaule de façon excessive.