Un réveil à jeun

« Un réveil à jeun »

Samedi 22 décembre

Cela faisait presque deux mois que Malone n'avait pas passer une nuit paisible. Cela faisait deux mois qu'il mettait plusieurs heures à s'endormir après avoir tourné et retourné dans son lit. Cela faisait deux mois qu'il n'arrivait pas à dormir plus de deux heures d'affilée. Et pourtant cette nuit tout avait été diffrent. A peine avait-il posé la tête sur l'épaule de Katherine qu'il avait sombré. Il n'avait pas fait de cauchemars et surtout, il s'était réveillé après six heures de repos. Autant dire qu'il mit un peu de temps à ouvrir les yeux, un peu de temps pour comprendre qu'il était dans sa chambre et un peu de temps pour se rendre compte qu'il y avait quelqu'un avec lui dans son lit. Il n'avait aucun souvenirs de la soirée de la veille. Il ne se souvenait pas de sa cuite, il ne se souvenait pas d'avoir appeler Katherine, il ne se souvenait pas de tout ce qu'il avait pu lui dire. Est ce qu'ils avaient couché ensemble ? Il était incapable de le dire mais il n'était pas nu. Il portait un t-shirt et son caleçon. Il souleva la couverture. La demoiselle non plus n'était pas nue. Certes, cela ne voulait rien dire mais il penchait plutôt pour le fait qu'ils n'avaient rien fait. Pourtant, pas question pour Malone de se lever. Il était bien là, à côté d'elle et il profitait de son sommeil pour profiter de sa présence. Elle finit par ouvrir un oeil. Malone commença alors à se lever. Il ne savait pas comment ils avaient finit ici mais il n'avait juste pas envie qu'elle se fasse des idées. Il marchait en direction de la porte faisant comme s'il n'avait pas vu qu'elle se réveillait et il se dirigea vers la cuisine. Il se fit couler un café. Quelques minutes plus tard, elle apparu dans la cuisine. « C'est la première fois que je me réveille avec une femme dans mon lit, alors tu m'excuse mais je sais pas trop comment cela se passe »

   MALONE & KATHERINE

   Un réveil à jeun

Katherine n’avait pas vraiment eu l’intention de s’endormir. Elle avait veillé une bonne vingtaine de minutes sur le sommeil de Malone, ses doigts caressant ses cheveux comme pour l’apaiser ; puis elle avait été emportée par son propre manque de sommeil. Cela faisait des semaines qu’elle ne dormait que quelques heures par nuit quand les insomnies ne la tenaient pas éveillée. Elle était fatiguée, sur les nerfs mais pas cette nuit. Cette nuit, elle avait dormi de tout son saoul comme autrefois, comme avant la mort de Nicholas, avant tous ces drames. Elle se sentait bien, en sécurité et cela avant même d’ouvrir les yeux et de tomber sur le dos musclé de son lionceau. Qu’est-ce qu’il fichait dans son lit ? Elle mit quelques secondes à se rappeler des circonstances qui l’avaient mené à cet endroit, dans la chambre de cet homme. Malone se levât sans un mot, sans un regard, comme si elle n’existait pas et elle se mordillât la lèvre inférieure d’indécisions. Elle avait envie de fuir très loin de lui. Elle n’était pas certaine de pouvoir sereinement accepter un nouvel affront venant de sa part si bien que lorsqu’il quittât la pièce, elle se réfugiât sous les couvertures en jurant en klingon. Il fallait bien qu’elle sorte à un moment de la chambre songeât-elle et cinq minutes après qu’il l’eut quitté, elle le rejoignit dans la cuisine, les mains dans les poches arrière de son jean.

_ « Eh bien pour commencer, tu pourrais me dire bonjour, me demander si j’ai bien dormi et me proposer une bonne tasse de café. En échange, je te promets de ne pas me trainer à tes pieds en te jurant un amour éternel comme n’importe laquelle de tes maîtresses » répondit-elle avec ironie tout en affichant une moue mutine.

Katherine avait décidé qu’elle ne se laisserait pas marcher sur les pieds et encore moins jetée comme une malpropre. Il l’avait sorti du lit à cinq heures du matin, il avait été adorable avec elle et surtout il lui avait montré une fragilité qui faisait écho à la sienne. Aussi s’approchât-elle de lui pour déposer un baiser sur sa joue.

_ « Détends toi Malone, tu n’as pas besoin de me sortir le couplet du crétin. Nous sommes deux adultes qui ont traversé une dure épreuve et qui nous soutenons alors nous allons simplement partager un petit déjeuner et promis, après, je m’en irais mais là si j’ai pas un café dans le sang, je risque de commettre un meurtre sur la route » commentât-elle en s’étirant.

« Un réveil à jeun »

Clairement Malone était totalement perdu ce matin. Il était resté plusieurs minutes à observer Katherine alors qu'elle dormait encore. En général, après avoir passer un moment dans un lit avec une femme, il n'a qu'une envie, c'est de prendre ses affaires et de s'en aller très loin. S'il avait couché avec une fille et qu'elle avait dormi dans son propre lit, il lui aurait laissé un mot avant de partir au pub en lui demandant de claquer la porte derrière elle. Mais c'était Katherine. Certes, il ne se souvenait pas que c'était lui qui l'avait appelé, il ne se souvenait pas qu'il lui avait affirmé avoir besoin d'elle, il ne se souvenait pas comment elle avait prit soin de lui mais il n'avait pas pu s'empêcher d'être content qu'elle soit là. Mais il y avait une sacré différence entre penser ce genre de choses et lui dire ou le lui montrer. Là dessus, le jeune Maconahey avait vraiment beaucoup de progrès à faire et c'est pourquoi il avait préféré s'éloigner alors qu'elle semblait se réveiller. Il avait préféré lui sortir une phrase bateau alors qu'elle arrivait dans la cuisine. S'il avait pensé faire de l'humour, elle lui avait répondu un peu sèchement. Merde, est ce qu'il s'était mal comporté la veille ? Il n'en avait aucune idée. « Oh elle ne font jamais ça ou en tout cas, je ne les entend pas, je suis en général parti avant. » Depuis leur rencontre, il avait toujours fait des remarques assez douteuses sur le sexe, sur ses conquêtes et elle avait toujours répondit en plaisantant elle aussi. Pourtant, il la sentait un peu sur la défensive sur ce coup là. Il s'approcha alors de la cafetière et servit une tasse de café. « Un ou deux sucres ? » Il sortit aussi une petite cuillère avant de lui tendre la tasse. Elle s'approcha alors de lui pour déposer un baiser sur sa joue et rien que ce geste lui donna le sourire. Il n'aurait pas supporter qu'elle lui en veuille. Il avait toujours tellement besoin d'elle. « Je connais un super moyen pour me détendre encore plus » Il lui adressa un clin d'oeil tandis qu'elle parla de partir. Il avait envie de la retenir mais il ignorait comment utiliser les bons mots. « Tu dois aller bosser ? »

   MALONE & KATHERINE

   Un réveil à jeun

La jolie vétérinaire se retint de pousser un soupire résigné. Malone ne changerait certainement jamais tout comme son rapport aux femmes. Elle se demandât brièvement pourquoi il agissait ainsi. Coucher sans sentiment et partir au petit matin comme un voleur ou presque. Elle ne pouvait pas comprendre car elle n’était pas ainsi. Katherine ne rêvait pas du prince charmant, elle était bien trop cartésienne pour s’imaginer que l’homme ou la femme idéale existait mais elle avait quelques désirs ou exigences. Pourquoi son corps désirait alors cet homme ? C’était à n’y rien comprendre. Malone était aux antipodes de tout ce qu’elle aimait chez un homme mais elle le désirait, elle éprouvait un attachement pour lui qu’elle n’assumait pas complétement.

_ « Sans sucre s’il te plait. Je l’aime bien noir » répondit-elle.

Katherine ne put s’empêcher de s’approcher et de se montrer un peu plus agréable. Elle était partagée entre sa rancune face à son comportement d’il y a quelques semaines et celui qu’il avait eu la nuit dernière. Cet homme qu’elle avait entre-aperçu lui avait plu. Beaucoup. Elle devait tout de même avouer que son comportement d’adolescent obsédé était amusant.

_ « Ah oui ? Parce que tu crois que tu es en état ? Tu ressembles à une momie avec tous tes pansements » se moquât-elle gentiment.

Elle l’observât quelques secondes avant de venir s’asseoir sur la table, ses pieds battant dans le vide tandis que ses doigts s’accrochaient au rebord de la table.

_ « Non. J’ai pris quelques vacances pour les fêtes. Je n’avais pas vraiment la tête à travailler et je rendais les animaux nerveux. Au fait, cela n’a rien avoir mais mon père te remercie de m’avoir sauvé. Il souhaitait même te rencontrer mais il n’y a aucune obligation »

« Un réveil à jeun »

Malone appréciait tellement Katherine, il appréciait les moments qu'ils passaient tous les deux, il appréciait lorsqu'elle lui offrait des marques d'affection. Mais lui, il était incapable de répondre correctement. . La seule chose qu'il arrivait à faire, c'était d'agir comme un sombre crétin et de faire des remarques sur le seul sujet qu'il maîtrisait, c'est à dire le sexe. « Tu veux relever le défi ? » Il avait dit cela sur le ton de la plaisanterie et aucun doute qu'elle lui répondrait sur le même ton mais il avait envie d'elle. Il voulait l'embrasser, la serrer dans ses bras, caresser chaque parcelle de sa peau, coucher avec elle. « Les blessures n'altèrent pas mes performances sexuelles. » Mais il n'était pas capable de faire une pas vers elle, de lui dire ces choses là. Il espérait juste que ses remarques la ferait retomber dans son lit sans penser une seule seconde que ce n'était pas du tout la bonne attitude à avoir. Elle affirma alors avoir prit des vacances pour Noël. « Alors t'es pas pressée » C'était sa façon de lui dire qu'il voulait qu'elle reste un peu. La communication n'avait jamais été le fort de Malone et cela n'était pas prêt de changer. « Oulala, tu veux déjà me faire rencontrer ton père ? On va un peu vite en besogne ! » Le jeune homme n'avait jamais eut de relation sérieuse, il n'avait jamais rencontré des beaux parents et même si il ne formait pas un couple avec Katherine, il voyait cela comme ça et c'est pourquoi il utilisa la plaisanterie pour lui répondre. « Mais arrête de dire que je t'ai sauvé, c'est pas vrai » Il n'avait pas envie qu'on le prenne pour un héros. Il ne l'était pas et cela le mettait plus mal à l'aise qu'autre chose.

   MALONE & KATHERINE

   Un réveil à jeun

Souhaitait-elle relever le défi ? Une partie d’elle était tentée, vraiment tentée. Elle avait beau retourner le problème dans tous les sens, elle était attirée par cet homme. Le simple fait d’être dans ses bras lui procurait une sécurité qu’elle n’avait jamais connu autre part. Malone l’attirait, la tourmentait et elle avait clairement envie de lui surtout depuis l’épisode de l’hôtel. Il faut croire qu’être passée près de la mort vous remettez la tête sur les épaules. La dernière fois qu’il lui avait fait une pareille proposition, elle était effrayée par le sexe. Cette crainte l’avait un peu déserté, remplacée par une folle envie de vivre et entre les bras de cet homme, elle le serait : vivante. Malone était un homme qui collectionnait les femmes, qui prenait le sexe comme une philosophie de vie. Ils étaient si différents et pourtant, il exerçait sur elle un pouvoir contre lequel, elle peinait à lutter. L’image de l’homme fragile revint à sa mémoire et elle se sentit défaillir.

_ « Vraiment ? Tu as du mal à tenir debout, tu penses être capable de faire des pompes ou tu vas me dire que je vais devoir faire tout le travail à ta place ? » préférât-elle plaisanter.

Elle secouât ses boucles brunes après coup, pour répondre à son affirmation. Non, elle n’était pas pressée et elle n’avait pas vraiment envie de rentrer chez elle. Elle ne voulait pas être seule, elle avait besoin de lui qu’elle le veuille ou non.

_ « Un peu vite en besogne ? » répétât-elle en clignant des yeux.

Qu’est-ce qu’il voulait dire ? Peu à peu elle comprit le sens de son propos et elle se mit à rougir brusquement.

_ « Mais non ! Je ne disais pas cela dans ce sens-là crétin ! Je ne suis pas suicidaire au point de rêver de faire de toi mon petit-ami. Oublie ce que j’ai dit, je lui dirais simplement que tu as acquiescé à ses remerciements » protestât-elle avant de descendre de son perchoir pour mieux se rapprocher de lui. « Tu peux nier les faits mais cette blessure ainsi que celle-là, tu les as eu en me protégeant mais rassure-toi, tu es toujours un crétin de lionceau à mes yeux »

« Un réveil à jeun »

« Cela ne me dérange pas si tu prend un peu le contrôle mais je suis capable de faire ma part du boulot » Elle n'avait pas dut non, elle ne l'avait pas envoyer chier. C'était déjà une petite victoire pour Malone. Il ne pu s'empêcher de fixer Katherine alors qu'elle parlait de son père. Elle semblait vraiment gênée. « Je plaisantais, j'espère bien que tu veux pas faire de moi ton petit ami, je ne pourrais rien t'apporter de bon » Il n'avait pas pu s'empêcher de rire en voyant la tête de la demoiselle. Il se tenait plier en deux dans son fauteuil. « Mais t'aurais vu ta tête, c'était à mourir de rire. » Et d'ailleurs, il avait un peu du mal à arrêter de se moquer d'elle. Franchement qui voudrait Malone comme petit ami ? Il était incapable d'être à une seule femme, il était incapable de communiquer, il était incapable d'aimer tout simplement. Elle était descendu de son perchoir et lui se leva de son fauteuil. Ils étaient proches l'une de l'autre. Il pouvait sentir son odeur. Elle lui avait presque lancer une invitation lorsqu'il avait parler de relever le défi et il voulait juste faire un pas en avant pour savoir si elle était sérieuse. Elle l'avait planté la dernière fois à l'hôtel et pourtant, il était prêt à reprendre le risque. Il s'approcha d'elle, prenant appui sur la table qui se trouvait derrière la demoiselle. Il glissa sa deuxième main autour de la hanche de Katherine. Il s'approcha un peu plus d'elle pour l'embrasser.

   MALONE & KATHERINE

   Un réveil à jeun

L’idée de chevaucher cet étalon avait quelque chose de sensuel, de très attrayant mais en serait-elle capable ? Elle n’avait aucune expérience au contraire de Malone. Il allait très rapidement remarquer et se fiche de sa tête. Katherine n’était pas innocente non plus, elle avait déjà lu des livres érotiques, vu des films du même acabit. Seulement, pourrait-elle pour autant être aussi assurée et sensuelle que les héroïnes ? Elle en doutait. La jolie brune prit conscience qu’elle ne rejetait plus l’idée de coucher avec Malone. Elle hésitait. La nuance était forte.

_ « C’est ça ! Moque toi de moi espèce de crétin » râlât-elle en lui tirant puérilement la langue comme seule défense.

Ses joues la brulaient encore quand elle s’approchât de lui pour lui tenir tête au sujet du fait qu’elle lui devait la vie. Malone pouvait bien protester autant qu’il le voulait, il n’empêche que les faits étaient là. Katherine était en vie grâce à lui. Doucement, elle se sentit repoussée contre la table, prisonnière des bras de cet homme qu’elle désirait. Elle aurait dû protester, le repousser mais quand il se penchât pour l’embrasser, elle se laissât faire. Pire, ses bras entourèrent sa nuque pour le rapprocher davantage tandis que ses lèvres s’entrouvraient pour approfondir le baiser. Ses yeux se fermèrent et un léger soupire s’échappât d’elle, attestant du plaisir qu’elle avait d’être à nouveau entre ses bras.

   MALONE & KATHERINE

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