Retrouver le chemin de ton coeur

   JOAN & LEONIDAS

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« Nous sommes arrivés à destination monsieur. Etes-vous sûr que c’est ici que vous voulez aller ? » lui demanda son chauffeur avec toute l’attention du monde. Combien de fois Leonidas lui avait-il demandé de le conduire ici pour mieux faire demi-tour, une fois la destination atteinte. Trop de fois. « Oui. » répondit-il laconiquement tout en observant l’immeuble où habitait la dernière personne qui souhaitait sa présence actuellement. Joan allait surement le jeter dehors mais il avait besoin d’elle. Sur la banquette se trouvait une longue enveloppe jaune flanquée d’un tampon confidentiel. C’était l’un de ses fouineurs qui avait fait cette trouvaille et qui, pensant bien faire, lui avait remis son rapport. Des fouineurs, Leonidas en avait des tonnes dispersées entre les USA et la Grèce pour se maintenir au courant des agissements de son grand-père ou même pour garder un œil sur la santé de son père. Seulement, à aucun moment, il ne s’était attendu à recevoir de telles nouvelles. Perdu, il avait d’abord pensé à boire jusqu’à ne plus se souvenir de son nom mais même l’alcool lui paraissait n’être pas la bonne solution. Ce soir, il avait surtout besoin d’elle, de ses bras, de ce qu’elle ressentait pour lui. « Dois-je vous attendre ? » lui demanda son chauffeur mais Leonidas fit signe que non en ouvrant la porte. Au pire, il rentrerait à pied ou alors, il dormirait tel un chien sur son paillasson en espérant qu’elle l’accepte chez elle. Cette nuit, il n’avait plus aucune dignité tant il avait besoin de sa chaleur. L’homme d’affaires claqua la portière de la voiture avant de marcher d’un pas presque hésitant vers l’immeuble où résidait sa jolie petite brune. Joan était chez elle, sûrement endormie. En même temps, il était presque deux heures du matin. Deux minutes plus tard, il était devant la porte de son appartement, sonnant pour la réveiller. Il dut attendre cinq bonnes minutes avant que la porte ne s’ouvre sur une Joan ébouriffée. « J’ai besoin de toi… s’il te plait… » lui dit-il d’un ton où perçait sa douleur. « Je… j’ai vraiment besoin de toi » insistait-il alors qu’il sentait ses yeux le piquer. Bon sang, il n’allait quand même pas à se mettre à pleurer et pourtant, ses yeux s’humidifièrent. « Me rejette pas Joan… Tu es la seule dont j’ai besoin s’il te plait… je t’en supplie ». Leonidas Vasilis usant du s’il te plait avec insistance voire même qui vous supplie… c’est qu’il a vraiment besoin de vous ou que c’est pour bientôt, la fin du monde.

@Joan Grieve

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Je suis réveillée par un bourdonnement dans mon oreille, pas vraiment sur de savoir de quoi il s’agit. Quel qu’il soit, je sens qu’il est trop tôt pour se lever ! J’ai même l’impression que je ne suis couché que depuis une heure ou deux à peine, c’est pour dire à quel point je ne suis pas disposée à sortir de ce lit. Juste le temps de me retourner quand la sonnette de ma porte résonne. Cette fois-ci je l’entend bien et je supporte légèrement en ouvrant les yeux « Putain… » marmonnais-je tout en me retournant à nouveau pour vérifier l’heure sur mon portable. « Qu’est-ce que… » il est bien plus de 2h du matin, et je n’attends personne. Mon cœur se met à s’accélérer contre ma volonté alors que je me dégage des draps et cherche de quoi m’habiller. J’attrape un long t-shirt dans ma commode qui me sert habituellement de vêtement pour la nuit quand je ne suis pas disposée à dormir sans rien – ce qui aux vues de ma flemme de ce soir après la fermeture du magasin, n’était pas le cas aujourd’hui – et je grogne de frustration en sentant le parfait frais de ce linge une fois portée sur moi. Cette odeur similaire à mes draps frais qui me rappelle à quel point je n’avais clairement pas envie de sortir du lit jusqu’ici…Il y a intérêt à ce que ce soit important, sinon je pète un scandale !

Cette pensée qui me traverse l’esprit alors que je quitte ma chambre pour me rendre dans le salon puis l’entrée, me fait sauter un battement et je sens une légère douleur me prendre au cœur en me disant que je ne devrais pas pensée une telle chose. Si c’était une urgence, Grave qui plus est, je crois que je serais la première à regretter mes pensées égoïstes…  On n’a pas resonnée depuis, mais je sens qu’une présence est toujours derrière ma porte. Les cheveux en batailles, les yeux encore endormis et la tête embrumée, je reste tout de même consciente que je ne dois pas ouvrir à n’importe qui. Je jette un œil par le judas et je distingue une silhouette familière…une silhouette qui n’a pas à être là pourtant.

Je soupire en me disant qu’encore une fois, mon esprit me joue des tours, que je dois être encore en train de dormir parce qu’en aucun cas, dans ma réalité, Leonidas se trouverait sur le pas de ma porte avec un regard complètement perdu et un comportement nerveux comme celui qu’il a en regardant autour de lui. « T’es pathétique ma pauvre Joan… » J’étais presque là à vouloir faire demi-tour pour aller me coucher, mais une force invisible me stoppa dans mes intentions. Si ce n’est pas Léonidas derrière cette porte, alors qui c’est ? La sonnette s’est bien faite entendre, nan ?

Prise par la curiosité, je déverrouille me porte mais laisse la chaîne enclenchée, préférant entrebâillé ma porte avant toute autre tentative de ma part de vouloir ouvrir au premier venu…Et en ouvrant, malgré le peu de vision et ma vue encore embuée par le sommeil, je le reconnais. Il est bien là ; dans la pénombre du couloir, mais là. Et sa voix grave, encore plus grave en cet instant au vu du ton qu’il prend, ne me laisse plus de doute possible quant à sa présence. Mon cœur saute à nouveau un battement. Un bond qui rend la présence du Grec devant encore plus douloureuse qu’avant. J’ai l’impression d’avoir cessé de respirer depuis que j’ai observé le judas de ma porte…. « J’ai besoin de toi », m’a -t’il dit. Et même si je suis étonnée d’entendre aussi précipitamment de sa bouche ces mots, je me laisse gagner par mes sentiments, une nouvelle fois. Moi qui m’étais promis de ne plus répondre au moindre sifflement du Grec, je me rends compte à quel point je suis faible…faible en sa présence. Faible à cause de lui, à cause de mes sentiments. J’amorce alors un geste pour prendre une décision quant à ouvrir cette porte ou non, et pour tout acte de ma part, Léonidas insiste : le fait de me voir refermer la porte – bien que ce soit une façon pour moi de retirer la chaîne sans encombre – a du lui faire croire que je ne voulais pas de lui car il me demande de ne pas le rejeter, et…quoi ? « S’il te plait ? » depuis quand il emploi ces mots ?! sous le choc, je ferme la porte, retire la chaine, et réouvre la porte en grand, et pour toute réponse de ma part, je me dois de lui poser cette question, pas si accueillante que cela je l’accorde : « T’as bu ?! »

Mon ton étonné va de pair avec le fait que je le sais à la base incapable de se mettre minable via l’alcool, et aussi parce que je ne me remets pas de sa supplique précédente…Je jette un regard sur lui, de haut en bas et comprend alors de quoi me parlait Aiden il n’y a pas si longtemps. Léonidas et sa superbe…plus rien n’est de cette prestance, de ce côté sur de lui qui respire au travers de son apparence. Il a l’air d’avoir tout un poids sur ses épaules, mais pas celui habituelles que j’avais l’occasion de voir lorsqu’il était sur une affaire complexe ou a risque. Nan là, c’était bien plus profond que cela… « Entre… » déclarais-je sans avoir vraiment pris le temps de réfléchir. D’ailleurs si je l’avais fait, je n’aurais sans doute pas été aussi rapide à le laisser entrer, j’aurais tenté de résister à cette détresse qu’il semblait l’accaparer. Je ferme derrière et finalement, je ne sais plus quoi faire. Ne rien dire, ne rien faire et le laisser parler ? Le prendre dans mes bras comme j’ai cruellement envie de le faire, et tenter de l’apaiser quelque soit le souci qui le ronge ?? je suis impuissante tout simplement à cause de ma retenue, celle que je n’avais jamais eu besoin d’avoir avec lui jusqu’ici. Mais les choses ayant changé entre lui et moi, et à cause de mes sentiments toujours présent, je sais qu’aujourd’hui, je ne peux plus faire comme je veux, plus faire comme avant…

Je me frotte les yeux et tente de réajuster mes cheveux en bataille avant de tendre la main pour l’inciter à quitter l’entrer « Viens on va s’asseoir, et tu vas… » il fera ce qu’il veut. Parler, rester muet, attendre…peu importe. Dans le fond, je sais que je serais là, parce que je n’arriverais finalement jamais à tirer un trait sur ce qui nous lie, ou nous a lié…Je serais là, comme il veut que je le sois…  Je ne finissais pas ma phrase préférant amorcer la marche vers le salon et attendre qu’il m’explique

@Leonidas Vasilis

H.J : ca commence bien ! je suis désolée, à chaque fois, je suis pas doué pour faire court en amorçant un rp. Ça viendra plus tard, comme d'hab...ou jamais lol

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Est-ce qu’il avait bu ? En temps normal, Leonidas aurait réagi à cette question par une remarque acerbe mais là non. Il se contentait d’hausser les épaules et de secouer la tête négativement. Il n’avait pas bu une seule goutte d’alcool car il savait que dans son état, il perdrait le peu de contrôle qui lui restait. Il n’aimait pas être faible encore moins devant celle qui avait eu le malheur de le rendre amoureux mais elle était également la seule à pouvoir apaiser ses tourments. Comment en était-il arrivé ici ? Sa mère appartenait au passé, elle n’était même plus sa mère à ses yeux, juste une génitrice. Et pourtant. Il avait mal, terriblement mal comme seul un gamin de huit ans pouvait avoir mal après avoir pris conscience de l’abandon de sa mère. Il avait même la désagréable impression de se retrouver à nouveau dans le couloir de la maison de son père, à l’entendre parler à son coéquipier de l’époque. Il pouvait encore l’entendre pleurer sa colère, sa tristesse, sa déception. Aujourd’hui, c’était à son tour de souffrir. Elle avait refait sa vie, elle l’avait oublié et pire, elle avait refait un enfant. Il la détestait, il la haïssait pour cette souffrance qui malgré les années continuaient de l’atteindre. Oh qu’il était loin l’implacable homme d’affaires. Finalement Joan le laissa entrer et il lui lança un regard un peu hagard. « Merci » lui répondit-il simplement avant qu’elle ne tende sa main vers lui. Sans hésitation, il l’attrapa pour se laisser guider vers le salon où il se laissa tomber sur le canapé. Durant plus de cinq minutes, il se contenta simplement de regarder droit devant lui, sans même lâcher la main de Joan. Elle était comme un pied dans la réalité, comme une façon de ne pas perdre le nord. « J’ai une demi-sœur » lâcha-t-il finalement dans le silence. « Elle s’appelle Thalya Crain. Un de mes fouineurs a découvert son existence il y a peu et j’ai reçu le rapport ce soir sur mon bureau » expliqua-t-il d’une voix morne alors que sa main se mettait à trembler. « J’aurais préféré apprendre sa mort plutôt que ça » reprit-il après un court instant. Cette fois-ci, sa voix tremblait de tristesse mais également de colère. Elle l’avait abandonné pourquoi ? parce qu’il n’était pas sage ? parce qu’il n’était pas un bon garçon ? Il n’avait pas le souvenir d’avoir été méchant avec sa mère. Au contraire, il se souvenait de toutes les fois où elle lui racontait des histoires ou qu’ils cuisinaient ensemble. Les derniers souvenirs qu’il avait de sa mère, c’était des rires innocents. Sa désertion n’en avait été que plus douloureuse. « Peut-être que c’est juste mon karma. A force de faire souffrir les autres, ce n’est qu’un juste retour des choses » dit-il avec un petit rire empli d’amertume. Sa main se resserra autour de celle de Joan. « Est-ce… Est-ce que c’est okay si je te prends dans mes bras ? Juste dans mes bras… »

@Joan Grieve

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Ce Merci me fit frissonner tellement il était rempli d’importance dans sa bouche. Je nous conduisais dans le salon et on s’installa sur le canapé avant qu’un silence de presque cinq minutes ne gagne la pièce… un silence lourd, un peu désagréable mais uniquement parce que je ne savais toujours pas ce qu’il se passait pour Léo. Sa présence, par contre ? Elle ne me pesait pas…c’est à croire que le voir là, à côté de moi dans mon salon, c’était SA place…J’inspirais profondément et patienta encore quand enfin il ouvrit la bouche pour me lancer sa bombe.

Pas besoin d’être devin pour imaginer ce qu’il ressentait en cet instant. Avoir une demi-sœur, c’est avoir la confirmation que jamais sa mère n’a regarder en arrière…du moins en apparence, car j’ai du mal à croire qu’une mère puisse ne pas avoir de peine à quitter son fils. « Je suis désolée... » Je baissais les yeux et regardais sa main dans la mienne me demandant si je devais la lâcher ou pas. Non pas que c’est ce que je souhaite, au contraire. Mais disons que je lutte pour ne pas lever la main et lui caresser le visage, ne serait-ce que pour apaiser ses traits de dure tristesse qu’il arbore. « Je suppose que dans ce rapport il n’y a pas de doute quant à la véracité de son affiliation avec toi ? » C’est là qu’il déclara préférer apprendre la mort de sa mère plutôt que d’apprendre qu’elle avait refais sa vie. Ces mots me firent du mal, mais je ne lui en tenais pas rigueur. Lui il avait appris à faire comme si sa mère n’existait pas, comme si elle n’avait pas d’importance, alors que moi, j’avais dû me faire à la mort de la mienne et à celle de mon père…

Je ne souhaitais pas répondre à ce propos, et le laissait reprendre le fil de ses émotions parce que j’avais senti sa voix faillir. Instinctivement, je posais mon autre main sur nos mains jointes et du pouce caressait le revers de sa main. Le Grec rouvrit la bouche et parlait de karma. A cela je secouais instinctivement la tête pour mieux lui murmurer « Ne dis pas cela…tu n’as rien fait de mal… » déclarais-je surtout par rapport à sa mère, et cette séparation qui malgré ce qu’il accepte de dire aux autres, l’a toujours peiné. Il y eut comme une pause dans le temps, pendant quoi, une fraction de seconde à peine, quand soudain il me demanda s’il pouvait me prendre dans ses bras. Depuis quand demandait-il ce genre de chose ? ** depuis qu’il sait que vous n’avez plus de contact lui et moi, maline ! ** Je restais interdite quelques secondes et peut-être que pour Léonidas, cela donnait l’impression que je réfléchissais à la question ; mais finalement, je me redressais légèrement sur le canapé et n’attendit pas vraiment pour lâcher sa main, me tourner vers lui et tendre mes bras grand ouvert vers lui avant de répondre : « On va plutôt faire l’inverse…a grand maux, les grands remèdes, comme on dit » je décochais un petit sourire sympathique, signifiant que je savais ce qu’il attendait avant tout de moi, et histoire de faire un peu d’humour, j’ajoutais « Enfin…grands remèdes : disons plutôt les petits bras de Joan » J’entrainais alors Leonidas à se plaquer contre moi, et entoura sa tête et ses épaules de mes bras, tandis que je nous recalais contre le canapé. Il avait besoin surtout de venir apaiser le petit garçon qui était en lui, et qui avait encore mal de plus avoir sa mère…

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Leonidas n’était plus que l’ombre de lui-même parce que cette fois-ci, il se sentait brisé complétement. Son grand-père s’arracherait les cheveux à le voir ainsi, lui qui, durant des années avait tout mis en œuvre pour l’anéantir afin de pouvoir le remodeler à sa guise. S’il avait su qu’il suffisait simplement que son ex-belle-fille accouche d’un autre batard, il l’aurait certainement violé lui-même pour que cela arrive. « Non. Il n’y a aucun doute. Et tu sais le pire ? c’est que cette bonne femme habite même à la Nouvelle-Orléans » avouait-il en se retenant à grande peine de chialer comme un gosse. Leonidas avait une sœur qui se trimballait en ville, sans avoir conscience de qui il était, sans savoir qu’elle était le catalyseur de sa haine. Elle avait de la chance qu’il lui reste encore un peu d’humanité car certainement, il en serait venu à une solution plus que drastique pour résoudre son problème. Au moins, elle n’était pas menaçante envers son héritage familial. Cette pensée lui arracha un sourire amer. L’argent, les femmes, les emmerdes, à croire que son univers se résumait à cela et uniquement à cela. Joan tentait de le consoler mais il leva son regard vers elle. « Tu es pourtant bien placée pour savoir quel monstre je peux être » lui dit-il avant de regarder à nouveau le mur. Il n’aimait pas le terme monstre mais pourtant, c’était bien celui qui lui correspondait le mieux. Il avait beau avoir quelques amis proches, il savait que peu de personnes le supportaient. Il s’en foutait la plupart du temps : il n’était pas sur terre pour être aimé mais pour gouverner. Son grand-père le lui avait déjà suffisamment rappelé. Seulement ce soir, il avait besoin d’autre chose que des leçons du vieux. Il avait besoin d’elle, de sa douceur, de sa tendresse mais surtout de ce qu’elle lui avait confié. L’hésitation de Joan ne passa pas inaperçu et Leonidas était prêt à la supplier une nouvelle fois quand elle lui ouvrit les bras.

« J’ai toujours aimé tes petits bras » marmonnait-il en venant se blottir contre elle, la joue plaquée contre sa poitrine, ses grands bras autour de sa frêle taille. Leonidas ferma les yeux pour profiter simplement de l’instant présent tandis qu’il resserrait sa prise autour d’elle. « Merci… de ne pas m’avoir rejeté » lui dit-il en calant sa grande carcasse comme il le pouvait sur le canapé. « Je n’avais pas envie de voir quelqu’un d’autre. Tu vas me croire pathétique mais je n’arrive pas à m’oter de l’esprit que j’ai du faire quelque chose dans une vie antérieure pour galérer. Je sais ce qu’on me dira : je suis riche, je suis un des hommes d’affaires les plus influents du monde et en prime, j’ai un physique de dieu grec. Seulement, peu de personne savent que j’ai vendu mon âme au diable pour y arriver. C’est peut-être ça finalement le problème. La punition divine pour tous mes pêchés » ricanna-t-il avant que son rire ne devienne un faible sanglot. Bon sang, il était en train de pleurer comme un faible dans les bras de Joan.

@Joan Grieve

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Je commençais à mieux comprendre ce qui avait poussé Leonidas à venir me voir en plein milieu de la nuit…il n’y avait pas que l’idée d’apprendre l’existence d’une demi-sœur qui l’anéantissait ; en plus de cela il fallait qu’il fasse front de sa présence à la Nouvelle-Orléans. Comme si cela ne suffisait pas de savoir que sa mère avait dû refaire sa vie sans lui, il allait devoir affronter cela en face. Enfin : pour le moment, j’ai bien l’impression qu’il cherche surtout à fuir cette Thalya…qui l’en blâmerait ? pas moi, en tout cas pas maintenant. Pour l’instant, il avait besoin de digérer la nouvelle, de laisser passer sa colère et d’admettre qu’il n’était pas homme à fuir, même devant son pire ennemi.

C’est bien pour cela que j’acceptais qu’il se réfugie dans mes bras. Ça et le fait que le sentir contre moi m’avait manqué. Je devrais résister à tout ça, mais je me dis que c’est une bataille que je ne pourrais jamais gagner en réalité… j’ouvrais donc grand mes bras et l’accueillait contre moi, profitant de cette proximité pour réapprendre à respirer. Une profonde inspiration durant laquelle mon corps semblait se rappeler à des tonnes de souvenirs, se remémorer la sensation de son corps près du mien, de se réapproprier sa chaleur et d’y trouver du réconfort. Une partie de moi me hurlait à la mort de ne pas continuer, de tout faire pour mettre de la distance entre le grec et moi, mais je n’écoutais plus. Je suis comme ces papillons de nuit qui cherchent la lumière et qui finissent fatalement par s’engouffrer dans les flammes d’un feu de camp, aveugler par la lumière qu’il a créé. Seulement voilà, Leonidas ne se comparait pas à la lumière, mais aux ténèbres. Selon lui, il n’était qu’un monstre, et je ne pouvais le laisser penser ce genre de chose. Resserrant mon étreinte autour de lui, je fermais les yeux et peinait à trouver suffisamment de voix de par mon émotion, pour lui répondre : « Tu n’es pas un monstre…tu ne fais que passer ton temps à te protéger du monde parce que tu te dis que personne ne le fera pour toi. Tu rejette ce qui t’entoure parce que c’est plus facile…et je parle en connaissance de cause » N’est-ce pas ce que j’ai fait moi, à une époque, pendant quelques années ? Si il n’y avait pas eu la détermination de Summer à vouloir être mon ami, la curiosité de Léonidas à chercher à comprendre ce qu’il peut bien ce caché dans ce petit corps qu’est le mien, et la fidélité de Parker et sa façon de croire que la vie est bien plus belle que ce l’on pense et qu’on devrait la célébrer plutôt que de penser qu’à l’injustice quand on est justement privé de cette vie, et bien…j’aurais sans doute continuer à me méfier de tout et de tout le monde ; j’aurais sans doute continuer de croire que je ne mérite rien, ni personne, et que je ne devrais plus être de ce monde…Oh bien sûr : j’ai encore un peu de travail à faire concernant ma culpabilité sur certains moment de ma vie, mais, disons que j’accepte de me fier à autrui certaine fois, et que Summer Léo et tous les autres qui nous entoure, sont une preuve même de ma confiance en eux.

Pour Léonidas, il y a également encore du travail, mais je le remercie de me dire ce soir qu’il n’avait envie de ne voir que moi. Je sais qu’en disant cela, il cherche avant tout à me rappeler à notre amitié, mais ces mots veulent dire tellement, dans sa bouche, que je n’oserais jamais me plaindre de ne pas pouvoir prétendre à plus. Malgré mon sentiment d’impuissance face à cette détresse qu’il l’envahit, je ne peux pas m’empêcher de rire face à ce qu’il me dit. Le gardant avec tendresse dans mes bras, mon corps se secoue sous mes gloussements tandis qu’il me rappelle qu’il a des privilèges et des avantages que d’autres non pas. « Pardon, mais…c’est juste que ça m’avait presque manqué de t’entendre te lancer des fleurs, même quand l’heure est grave ! » Un sourire sur mes lèvres, je profite de l’instant pour embrasser le haut de son crâne et le rassurer : « Toi et moi, on sait par contre que tu ne dépeins ici qu’une seule partie de ta personne. Tu as envie de noircir tes traits parce que tu cherche des raisons à ce qui t’arrive. Et tu as envie de te convaincre que tu en es la cause… » mais est-il vraiment responsable ? Dans mon fort intérieur, j’ai envie de lui rappeler qu’il y a au-dessus de lui, une personne bien plus responsable du « Destin » de Léonidas Vasilis. Et de ce fait je ne parlerais pas de punition divine…Car ce n’est pas un Dieu qui s’accapare Léo, sa vie, et ce qui l’entoure de cette façon. C’est le diable. En la personne de Senior Sebastyen Vasilis… « Tu es en colère, et c’est normal. Mais…une fois celle-ci passer, tu n’auras pas d’autre choix que de faire avec. Et à ce moment-là, il sera temps de réfléchir sur ce que tout ceci signifie. Thalya, sa présence, son histoire, et ce que cela changera pour toi… » Et une chose est sure, je crois bien que Thalya elle-même, va avoir besoin de savoir ce que sa présence ici va changer pour elle. Pas sûre que Senior Vasilis ne se réjouisse de tout cela…

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Joan avait toujours su trouver les mots juste pour le comprendre, pour exprimer cette part de sensibilité qui était sienne. Leonidas était bien trop fier pour oser avouer à voix haute qu’il pouvait ressentir des choses et surtout, être sujet à ces émotions. Durant des années, on n’avait eu de cesse de lui rappeler que les sentiments rendaient les hommes faibles, qu’aucune décision ne devait être prise si ce n’est la tête froide. Il avait grandi avec ce précepte mais là où on pourrait le croire victime, Leonidas avait choisi en toute état de cause sa destinée. Certes, il n’avait pas lu les petites lignes sur le contrat mais son père l’avait suffisamment mis en garde contre son grand-père. Or, l’envie de sortir de la pauvreté, d’offrir quelque chose de plus à son père l’avait poussé à vendre son âme au diable. De ce fait, était-il réellement l’homme le plus égoïste de la terre ? Dans le fond, pas tellement. Ses motivations ne l’étaient pas mais sa conduite avec les autres oui. Leonidas se servait des gens mais ses proches, eux, avaient le droit à sa loyauté. « En connaissance de cause ? Tu parles pour toi ou du fait que je t’ai repoussé ? » l’interrogeait-il même s’il connaissait déjà la réponse. Joan était comme un oignon : bourrée de couches. Il s’était amusé au fil des années à les lui enlever pour découvrir la femme qu’elle était. Avec du recul, il comprenait pourquoi il avait mis autant d’acharnement dans cette quête. Leonidas n’allait pas tomber dans le sentimentalisme à l’extrême en disant qu’il était tombé amoureux d’elle au premier regard. Ce serait mentir mais ce sentiment s’était insinué au fil du temps. Bordel, il était limite à qualifier ses sentiments de migrants tellement l’amour était entré en douce dans sa vie, ni vu ni connu.

Ses larmes n’avaient pas tardé à couler mais le rire de Joan lui arracha un grognement de dépit. Elle se foutait de sa gueule en prime. « Quoi ?! je ne dis que la vérité. Je vais pas dire que je suis pauvre, débile et moche alors que l’on sait que c’est faux » renifla-t-il de dédain avant de se tourner pour reposer la tête sur ses genoux histoire de pouvoir la regarder. Elle était magnifique et cela le faisait chier et en même temps pas du tout. Au moins, il n’était pas tombé amoureux d’une conne sans cervelle : Joan était aussi piquante qu’électrisante (surtout au lit où elle savait également se faire gentiment soumise). « En quoi cela me changera de savoir que ma mère a écarté les cuisses pour un autre homme que mon père ? Elle est restée auprès de cette gonzesse à croire que cela la faisait peut-être chier d’avoir enfanté un homme » grommelait-il dans sa barbe. Il était volontairement vulgaire mais elle le connaissait pour savoir que c’était une façon de se protéger. « Tu me conseilles de la rencontrer ? » lui demandait-il avant de soupirer à nouveau. « Tu me prêtes ton canapé cette nuit ? je n’ai pas envie de rentrer au penthouse. J’ai pas envie d’être seul et savoir que tu ronfles à quelques mètres de mois, ça me permettra très certainement de dormir »


@Joan Grieve

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La question de Leonidas me désarçonna un peu même si dans le fond je comprenais qu’il se la pose. Dans les deux cas, effectivement, j’avais subi des conséquences. « Je parlais plus de mon comportement, en l’état… » Mais pour moi, ce n’était ni le lieu ni le moment de parler de moi. D’autres diront que de toute façon, je pense TOUJOURS que ce n’est pas le moment de parler de moi, mais pour le coup, ce soir, seul Leonidas et ce qu’il éprouve est important à mes yeux.

Ce n’est pas tous les jours qu’un Vasilis montre sa peine, et c’est encore plus rare quand il s’agit de Leonidas. Ce qui me rassure dans cette situation pourtant déchirante à mon cœur, c’est qu’il n’a plus peur de pleurer devant moi. Je crois que c’est la deuxième fois que cela lui arrive…et durant les deux fois, j’ai pensé que c’était la chose la plus douloureuse qu’il m’ait été donné de voir. A chaque fois qu’il pleure il me donne l’impression de se briser en deux, et j’ai mal pour lui…mais je ne dois pas le lui montrer. C’est un sentiment qu’il n’apprécierait pas que je ressente à son égard. Alors je préfère me concentrer sur autre chose, ne serait que pour le mettre à l’aise. Rire de lui ? c’est quelque chose de facile, et surtout, ça le distrait. Je le laisse ensuite se libérer de mon étreinte, et suis rassurée qu’il ne parte pas bien loin. Sa tête sur mes genoux, la vision qui m’est offerte est plus que troublante : il ne cache pas ses larmes et ne craint rien en ma présence…je suis subjugué et à la fois interdite face une telle confiance accordée. Bien sûr, je ne vais pas chercher à savoir pourquoi parce que je ne veux pas qu’il se pare à nouveau d’une carapace et se referme comme une huître au moment où il a le plus besoin de moi.

Il se demande vraiment en quoi le fait d’avoir une demi-sœur changera sa vie ? je fronce le regard, pendant que ma main vient caresser sa joue. De mon pouce, j’efface les traces laissées par ses larmes et n’émet aucun commentaire à ce sujet parce qu’il n’y en a pas besoin. « Bien sûr que je te conseille de la voir et de lui parler…Parce qu’il ne peut pas en être autrement. Je ne sais pas mais…quelque chose me dit que cette Thalya peut t’apporter certaines réponses, éclairer des choses concernant ta mère » J’imaginais déjà Léonidas protester à ce sujet, mais avant qu’il le fasse, je me devais de lui dire le fond de ma pensée : « Car je me dis qu’il est impossible que ta mère ait pu abandonner sans éprouver un quelconque regret…et même si tu penses le contraire, laisse moi te dire une chose, Leonidas : il est difficile de ne pas éprouver de regret ou de remord à te dire adieu » et là aussi, je parle en connaissance de cause.

Je lui adressais un timide sourire, un peu gênée d’avoir à lui redire que notre dispute et notre éloignement est un déchirement, mais contente tout de même de pouvoir être honnête avec moi-même concernant mon sentiment. J’avais peut-être réussi à me faire à l’idée que Leonidas ne serait jamais l’homme avec qui je finirais ma vie, mais j’avais encore toujours beaucoup de mal à faire sans sa présence, sans son amitié… Le problème c’est qu’à le voir ainsi, sa tête sur mes genoux, son cœur ouvert, et son corps aussi près de moi, je me rendais compte que faire la part des choses entre mes sentiments amoureux et mes sentiments amicaux, c’était encore trop tôt. Tout me criait à revenir vers lui, à tomber dans ses bras…alors que tout dans ce bas monde, m’interdisais pourtant de le faire. A commencer par Léonidas lui-même.

Je pris sur moi pour accepter de rester ici pour la nuit. Non pas parce que je ne le désirais pas, mais justement parce que c’était tout le contraire… « Alors premièrement, tu ronfles bien plus fort que moi quand tu t’y mets ! » déclarais-je en tentant de chasser mon trouble en même temps que je tapais gentiment cette joue que j’avais caressé jusqu’ici. « Et deuxièmement…. » je me pinçais les lèvres pour me faire violence, sachant avant l’heure que les mots que j’allais prononcer allait me couter : « Tu devrais dans ce cas, appeler ta chère et tendre… » manquerait plus qu’elle appelle toute la nuit pour le réclamer « J’ai pas beaucoup dormi cette semaine à cause du travail, alors je ne voudrais pas qu’elle vienne pourrir AUSSI mon sommeil parce qu’elle fait sonner ton téléphone toute la soirée »
Et pour toute autre réponse de la part du Grec, je l’aidais à se redresser pour pouvoir m’extirper du canapé, histoire d’aller chercher de quoi lui faire son lit pour la nuit…

   JOAN & LEONIDAS

   Retrouver le chemin de ton coeur

« C’est parce que je suis irrésistible » déclara-t-il d’une voix calme mais dénuée de sarcasme. En réalité, l’homme d’affaires était aussi déchiré qu’elle par cette histoire d’adieu. Il n’en voulait absolument pas. Joan était sienne et rien n’y changerait, pas même un vieux fou de sa connaissance. Le problème était : pouvait-il la protéger et l’aimer en même temps ? Le vieux n’avait jamais trop regardé de près leur relation car Leonidas clamait haut et fort qu’elle n’était qu’une amie qui lui offrait un bénéfice. Il avait même plaisanté sur la question avec son parent. Un moment peu glorieux mais nécessaire : Sebastyen Vasilis devait être convaincu que Joan ne représentait rien à ses yeux, si ce n’est une proche amie qu’il n’hésiterait pas à envoyer péter si la situation l’exigeait. Combien d’amis avait-il sacrifié pour en arriver où il était ? Fort peu puisqu’il n’avait jamais vraiment été un homme à s’attacher. La petite bande était une exception à sa règle. Pour en revenir à Joan, Leonidas n’était pas certain de pouvoir la protéger s’il s’autorisait à l’aimer et cette question le taraudait. D’un côté, il crevait d’envie de la retrouver, de la faire sienne à nouveau mais il était terrorisé à l’idée de l’entrainer dans un monde où elle serait constamment en danger. Pouvait-il lui demander ce sacrifice ? Le méritait-il seulement ? « Mais tu as raison, tant que je n’aurais pas des réponses à mes questions, cela va me prendre la tête. Le problème, c’est que je ne suis pas certain de vouloir savoir. Et si elle m’avait vraiment abandonné sans aucun remord ? En avoir la confirmation m’aiderait en quoi si ce n’est à la haïr davantage » soupirait-il tandis qu’il posait sa large main sur celle de Joan, occupée à lui caresser la joue. Cette tendresse le brûlait. Leonidas n’aimait pas les attouchements physiques en dehors de ceux que l’on pratiquait dans un lit. Néanmoins, il ne la rejeta pas, il se contenta simplement de tenir sa main dans la sienne.

Il était fatigué par ce tumult d’émotions mais aussi de toutes ses nuits sans sommeil. Joan lui manquait, elle lui avait retourné le cerveau à un point qu’elle ne s’imaginait pas. « Piètre défense » la taquinait-il alors qu’elle se levait sous son grognement de frustration et de protestation mêlées. « De qui tu parles ? » fronça-t-il les sourcils avant que la lumière n’atteigne le dernier étage de son cerveau. « Parce que tu penses que j’ai besoin de son autorisation pour aller pisser ? Je fais ma vie, elle fait sa vie. En ce moment, elle doit très certainement être en train de se faire sauter par son amant et accessoirement chauffeur. Nous sommes peut-être fiancés mais elle n’a aucun droit de regard sur ce que je fais. Je doute qu’elle en ait même après notre mariage si par miracle, on en arrive à cette étape » lui dit-il pour qu’elle comprenne que cette donnée n’était pas à prendre en compte. Le grec n’avait même pas envie de parler d’elle. Au contraire, tout ce qui l’intéressait, c’était bien Joan et uniquement Joan. « J’ai pas beaucoup dormi ces derniers temps non plus mais c’est entièrement de ta faute pour ma part » surenchérit-il alors qu’elle revenait avec une couverture et un oreiller. Durant tout le temps de son absence, Leonidas avait élevé la voix pour qu’elle l’entende. Attrapant prestement son poignet, il l’attira sur le canapé. « Il faut qu’on parle. Je sais ce que tu vas me dire : on l’a déjà fait au restaurant… Seulement, il y a des choses que tu dois savoir, des choses qui changent beaucoup de choses. »


@Joan Grieve

   JOAN & LEONIDAS

   Retrouver le chemin de ton coeur

« J’ai toujours raison ! » lui répondais-je pour amener un peu de légèreté dans mes propos, même si Leonidas se posait une question forte importante par rapport à sa mère. Qu’adviendrait-il si jamais il apprenait que sa mère l’avait sciemment abandonné ? J’haussais les épaules avant de lui répondre en tout franchises : « Eh bien au moins tu pourras la haïr sans te sentir coupable…Parce que dans le fond c’est ça le problème : tu passes ton temps à te dire que si elle est partie c’est que tu n’étais pas assez important à ses yeux, que tu n’étais pas le fils qu’elle voulait, ou je ne sais quoi d’autres encore. Pour ma part, je pense que rien de tout cela n’est possible. Mais si, admettons, tu finis par apprendre qu’effectivement, ta mère n’a jamais eu de remord à t’abandonner ? Eh cela voudra dire que c’est elle qui n’était pas assez bien pour toi…qu’elle ne te méritait pas de toute façon. Et tu pourras finalement retirer cette culpabilité qui te pèse depuis des années… » concluais-je, bien que mon instinct refusait à penser qu’une telle chose pouvait être vraie. Selon mon opinion, la fuite de la mère avait avoir avec la peur de cette dernière.

J’acceptais après cela de le laisser passer la nuit ici et m’empressait d’aller chercher couverture et oreiller pour m’éloigner de ce grognement de frustration de Léo qui – c’est pitoyable, je le sais – m’a toujours fait de l’effet dans d’autres circonstances. Je lui sommais cependant d’appeler sa fiancée, mais le Grec s’empressa de me rappeler les termes de son mariage arrangé. J’imaginais difficilement une femme de son rang et avec une telle classe, se donner corps et âme à son chauffeur - surtout quand on voit à quel fiancé elle peut prétendre – mais Leonidas semblait sûr de ce qu’il avançait. Quand je revenais dans la pièce, pour jeter la couette et les oreillers sur le canapé, je tentais de rester le plus détachée possible en argumentant pour moi-même plus que pour Léo : « Je ne comprends vraiment pas pourquoi elle irait se prendre la tête avec les œufs de lump quand elle peut avoir le caviar ? » je ne sais pas ce qu’il me prend à comparer mon meilleur ami a du caviar – défaut professionnel sans doute – mais il fallait à tout prix que je m’interdise tout commentaire de ce genre, je n’en avais plus le droit…

J’allais retourner dans la chambre pour chercher…quoi ? un drap, un autre oreiller, un change, tout ou n’importe quoi pouvant me permettre de me chasser ce mariage arrangé de la tête et m’éviter ce sentiment de jalousie naissant à chaque fois que je me rappelle à l’existence de cette Angèle. Mais Léonidas stoppa ma fuite, m’attrapant par le poignet au point de me faire virevolter sur place jusqu’à ce que je lui fasse face. Et voilà, ce « il faut qu’on parle… », c’est reparti pour un tour. Effectivement, j’ai failli lui dire qu’on avait déjà parlé et que tout avait été claire. Mais la curiosité est un vilain défaut que je ne m’estimais pas capable d’avoir…jusqu’ici. Quelles choses avaient changés ? « Tu veux parler de quoi exactement ? qu’est-ce qui aurait pu changer ? tu es toujours fiancé, tu as toujours des devoirs envers ce mariage ? Et d’après ce que je viens d’entendre, tu as toujours un avis très…malsain sur la relation de couple » il n’y avait qu’à voir comment il pensait qu’Angèle pouvait le tromper, lui, Leonidas Vasilis. « Et je suis toujours, Joan…l’éternelle Joan, à tes yeux. Et je ne pense pas avoir changé en quelques mois. Si ?! Bon Okay, j’ai peut-être pris un ou deux kilos, mais…c’était l’hiver et, je n’ai pas fait beaucoup de sport...alors… » demandais-je avec une pointe d’humour pour mieux cacher le stress lié à d’autres mots que Leonidas déclarerait et aurait du mal à retirer après… Oh et pendant que j'y pense : EN QUOI suis-je responsable du fait qu'il dort mal ??!!! Sa mauvaise foi, je ne pense pas qu'elle me manquait tant que ça