[FB] Mettons les choses à plat

   Octavia & Joan

   FLASHBACK - Mettons les choses à plat

FLASHBACK | Cela faisait un bail que je n’avais pas croisé Léonidas. En réalité, depuis quelques temps tout avait été prétexte à l’éviter. Ne serait-ce que pour ma santé mentale…J’avais beau crié à qui voulait bien l’entendre que j’avais compris le message avec Léo, et que j’avais tourné la page, acceptant de le laisser vivre sa vie, en réalité je tâchais surtout d’oublier à quel point j’ai mal de ne plus l’avoir à mes côtés. Jusqu’ici, je m’en sortais bien ! Enfin je crois. J’arrivais à donner le change, passant bien plus de temps au travail que chez moi, et m’occupant jusqu’à l’épuisement pour empêcher mon cerveau de penser à autre chose qu’à lui.

Le problème c’est que j’avais des obligations à son égard. Des obligations financières…A l’époque ou j’avais souhaité monter mon propre restaurant, mon manque de ressources m’avait poussé à chercher un investisseur, et méfiante comme je suis, j’avais refusé tout un tas de candidat : sachant que sur le lot, certains me reprochait même de vouloir tout faire toute seule…parce qu’une femme gérante seule un restaurant, ce n’est selon eux pas un gage de fiabilité. Autant dire que je les ai envoyés chier. Et finalement, c’est Leonidas qui s’est proposé de me verser l’argent dont j’avais besoin. J’avais accepté à la seule condition que je devais tout lui rembourser aux centimes près ; par mensualités, comme je l’aurais fait avec un loyer finalement…

Ce versement, je lui faisais donc sans exception, tous les mois, à la même date, juste après avoir fait les comptes au restaurant. Ma comptabilité faite, il ne me restait plus qu’à donner un chèque à Léo, et à l’époque, je lui donnais en main propre, et il se chargeait du reste. Seulement voilà, cela faisait deux mois que je trainais des pieds, tentant de retarder mon passage à son bureau pour lui fournir ses deux chèques. Mais ce matin, après avoir pris mon courage à deux mains, j’avais fini par prendre mon après-midi et venir jusqu’à son bureau pour déposer son due. Il y a moins de deux semaines, j’avais appris que Léonidas et Aiden s’était battus à cause de moi, et après la conversation que j’avais eu avec le marin-pêcheur, j’avais ressenti le besoin de profiter d’aller voir Leonidas pour rectifier les faits entre Aiden et moi ; C’est donc convaincue de mes intentions que j’arrivais à l’étage de l’immeuble, et traversait le hall qui menait à l’accueil de l’un de ses bureaux, bien loin de me douter que finalement, mon courage pour la journée ne servirait à rien.

Devant moi, la porte ouverte du bureau de son assistante. Octavia Davis. Je connaissais la demoiselle pour l’avoir entrevue deux trois fois, et pour avoir échanger que quelques mots lors de représentation ou Léonidas avait pu me convier ; l’ayant même eu de temps en temps au téléphone lorsque c’était elle à qui me confirmait les passages de Léonidas sur la Nouvelle-Orléans à l’époque ou ce dernier n’avait pas encore posé un définitif pied à terre dans le coin. Je savais de par les discours du Grec qu’Octavia était quelqu’un de fiable, de proche de Léo et surtout de super efficace dans son métier. Sa beauté était un bonus non négligeable surtout lorsqu'il s’agit de vanter le mérite des affaires de Léo devant des grands bonnets, ou des gens du milieu. Même si à l’époque, j’avais eu des méfiances quant à la relation qui liait le Grec à cette femme, j’avais finalement éprouvé un profond respect pour celle qui avait été l’une des seules à savoir se faire entendre et respecter par Léo ! Un énorme point pour elle. Autre point à prendre en compte : son lien avec Aiden, un autre homme de mon entourage, qui n'a que du bien à dire à propos de la miss...

C’est donc logiquement - bien que pas très à l'aise non plus à l'idée d'affronter la demoiselle -  que je me rendais au bureau d’Octavia, frappant discrètement sur la porte entre-ouverte pour m’annoncer « Bonjour…je ne vous dérange pas ?! » osais-je demander tout en m’avançant d’un pas pour ne pas me cacher derrière le chambranle de la porte. « Je cherche juste à savoir si Leonidas est dans le coin ? J’ai quelque chose à lui remettre... » m’expliquais-je sans imaginer que ce dernier serait finalement indisponible

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En ce moment ce n'était pas la grande joie. À mon retour en ville j'avais rencontré Aiden, cet homme qui avait connu Roan mon défunt mari et donc j'avais pu me confier à lui, put lui dire ce que j'avais sur le coeur et en tant que militaire, Aiden avait su m'apporter l'aide dont j'avais besoin. Et je ne sais pas pourquoi, mais en sa présence mon coeur s'accélérait encore et pourtant toute bonne chose a une fin, même pas un baiser échangé et pourtant je venais apprendre qu'il avait coucher avec une autre femme et pourtant je pensais que lui aussi il avait craqué pour moi. Mais non je m'étais bien trompé et cela faisait encore plus de mal. J'avais eu une discussion avec Leonidas qui m'avait fait revenir sur terre, ce n'était qu'une simple illusion, je ne pouvais pas être amoureuse d'Aiden, c'était juste du grand n'importe quoi alors je venais m'enfermer dans mon travail comme je fais à chaque fois. Le travail c'est tout ce qui m'aidait pour aller de l'avant. Mais j'avais un autre objectif en tête, faire revenir Joan et Leonidas ensemble, et cela n'allait vraiment pas être facile car vu le caractère de ses deux là et surtout me retrouver face à cette femme, je n'avais pas très envie. Elle avait quand couché avec Aiden, l'homme qui malheureusement pour moi hantait mes pensées.

J'étais dans mon bureau et j'étais en train de me dire qu'heureusement que j'étais de retour. En quelques jours il avait quand même réussi à foutre un grand bordel dans les dossiers, Leonidas n'était vraiment pas doué en ce qui concerne la paperasse. En tout cas j'étais contente d'être son assistante enfin même si entre nous ce n'était pas pareil, j'étais bien plus que son assistante, il était comme mon grand frère, mon confident, celui à qui je pouvais tout dire et c'était réciproque sinon il ne m'aurait pas dit tout ça à propos de Joan et de ses sentiments à son encontre. C'était bien la première fois que je l'avais entendu se confier, se livrer et je dois avouer que cela m'avait toucher. En tout cas je ne m'attendais pas du tout à voir cette femme arrivée dans le bureau et je me sentais encore plus mal à l'aise, surtout que c'était bien elle qui avait couché avec Aiden. Je venais relever le visage alors qu'elle frappait à mon bureau. Je venais croiser les bras en la regardant. " Bonjour, non vous ne me dérangez pas. " Je me demandais comment je devais faire pour lui répondre, être aimable serte, mais j'étais tellement énervé contre cette femme qui avait couché avec Aiden et rendu malheureux Leonidas, bon il avait fait une belle connerie. " Non il est à un rendez-vous important, pourquoi? Je peux lui laisser un message ou autres? " Professionnel jusqu'au bout mais on entendait bien dans ma voix toute cette tension et rancoeur surtout.

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Je ne sais pas si j’avais bien fait de venir ici. A voir Octavia aujourd’hui, à sentir son regard, cette suspicion mêlée à un professionnalisme légitime, je me rendais compte que je n’avais pas ma place ici. « Je vois », déclarais-je en baissant la tête alors que l’assistante de Leonidas venait de me répondre qu’il avait un rendez-vous. Avais-je dans ce cas un message ? je relevais la tête pour réfléchir à cette éventualité, triturant l’enveloppe que j’avais entre les mains, la faisant pivoter entre mes doigts. Peut-être que le fait de tomber sur Octavia n’était pas plus mal, finalement. Au moins, elle m’évitait de croiser le regard du Grec, et m’épargnait la douleur de le revoir. « Nan… Vous savez quoi. Le mieux c’est que, je… » j’hésitais encore une fraction de seconde avant d’amorcer le pas dans son bureau pour m’approcher d’elle et lui tendre l’enveloppe. « …que je vous remette ça. C’est un chèque pour le restaurant » Pas besoin de rentrer dans les détails, Miss Davis devait être au courant depuis bien longtemps de l’accord passé être Léo et moi au sujet du restaurant ; mon meilleur ami m’ayant aidé à investir dans les locaux, et moi, lui promettant de lui rembourser son investissement, mois après moi, jusqu’à acquittement, comme je l’aurais fait pour un loyer. « Je n’ai pas eu la possibilité de passer avant et euh…j’ai…enfin là il y a les deux loyers en retard. Il aura le reste en temps et en heure dorénavant » J’esquissais un sourire timide, et tournait les talons pour refaire le chemin inverse jusqu’à la sortie quand je me rendis compte qu’en fait si, j’avais bien un message à donner à Leonidas : « Oh ! si en réalité, vous pourrez lui dire qu'à partir de maintenant, je lui ferais parvenir ces chèques par courrier…ce serait plus simple pour tout le monde je crois. » J’imaginais ma présence ici aussi gênante pour lui que douloureuse pour moi à l’idée de le revoir. « Je vous remercie… »

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Leonidas était en rendez-vous donc autant en profiter pour se changer les idées et surtout travailler, je voulais que tout soit fait avant qu'il n'arrive, le bureau était calme et ça faisait beaucoup de bien. Mais ça ne durait pas longtemps, je voyais cette femme arrivée dans le bureau et tout de suite son visage me disait quelque chose, oui je savais très bien qui elle était même. Je ne pouvais pas l'ignorer, ce n'était pas du tout professionnel. Je voyais bien que Joan était mal à l'aise et je dois bien avouer que moi aussi, la voir n'était pas du tout prévu avec ce qui s'était passé dernièrement. Je devais tout de même resté correct surtout que j'avais promis à Leonidas de l'aider même si au fond j'en voulais à cette femme d'avoir couché avec Aiden. Elle était hésitante dans ses paroles, je me demandais pourquoi entre Leonidas et Joan c'était si compliqué, comme quoi l'amour était vraiment compliqué quand même. Et pourtant ils étaient faits pour être ensemble, mais avec leur caractère c'était loin d'être simple. Je venais lui prendre l'enveloppe en soupirant. " Vous devriez lui remettre en mains propres. " C'était surtout un moyen de lui dire qu'elle devrait surement faire face à Leonidas à un moment donner, elle n'allait pas pouvoir le fuir trop longtemps. Je voyais bien à quel point elle était mal à l'aise, je faisais un soupire en faisant tourner l'enveloppe entre mes doigts, ce n'était pas facile de trouver les bons mots, surtout maintenant que je pouvais l'imaginer coucher avec Aiden. " Il a confiance en vous, il sait très bien que vous le rembourserez en temps et en heure. " Je venais me lever en allant poser son enveloppe dans un coffre alors que je tournais le visage vers elle. " Joan..." Oui elle allait se rendre compte que la discussion serait beaucoup moins professionnelle, l'intonation dans ma voix avait changé. " Arrêtez de le fuir..." Comment lui dire sans que Leonidas me tue ensuite, c'était une situation assez compliquée. Je restais silencieuse un petit moment en me rapprochant d'elle pour fermer la porte pour que personne ne puisse nous entendre. " Pourquoi continuez de vous éviter, au contraire? Il a besoin de vous voir. Je connais Leonidas depuis des années et ce qui s'est passé entre nous lui a fait beaucoup de mal. Je ne cherche pas à le défendre, mais sachez qu'il a besoin de vous. " Bon est ce qu'elle allait me croire ou m'envoyer balader? Je ne sais pas du tout, mais autant elle que lui avait fait une grosse qui derrière avait des conséquences et j'étais dans ses conséquences malheureusement.

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Les choses auraient pu s’arrêter là : je dépose le chèque, j’assure à Octavia que je paierai dans les délai la prochaine fois, et je pars. Fin de l’histoire…Malheureusement pour moi, je sais que rien n’est aussi simple.

Je n’en veux pas à Mlle Davis de tenter de me parler au sujet de Léo. Je sais aujourd’hui que ces deux là ont une relation qui dépasse le cadre profesionnel. Et même s’il fut un temps ou j’avais pris peur que les liens qui unissaient le Grec à Octavia ne dérive sur quelque chose de plus sentimental ou amoureux, j’avais fini par comprendre que la jolie brune n’était pas ma rivale. Je respectais cette demoiselle pour avoir su se faire une place dans la vie de Leonidas sans que ce dernier ne la traite comme une moins que rien, ou qu’il lui rappelle qu’ils ne sont pas fait du même moule et que par conséquent il n’a rien à lui devoir…combien de fois l’avait-il fait ? à quasiment toutes les personnes qui avait approché Vasilis de près, en tout cas chez la gent féminine…jusqu’ici seule Summer avait réussi à s’accrocher telle une moule à la roche Vasilis, en assurant à ce dernier que JAMAIS il n’arriverait à se débarrasser d’elle. Certes, il pouvait la larguer, déclarer n’avoir jamais été amoureux d’elle à l’époque, et n’avoir fait que profiter du fait qu’elle était malléable à souhait pour en faire son joujou, Summer avait su voir au travers de tous ces mensonges, et aujourd’hui ces deux-là étaient encore amis et confident. Quant à moi ? eh bien j’avais cru pendant longtemps être la deuxième sur la liste. Mais apparemment, contrairement à ce qu’il s’était passé avec Summer, me concernant, Leonidas était capable de se passer de moi…

Alors pourquoi Octavia venait me demander d’arrêter de le fuir ? Parce que c’était moi qui avait mis un terme à cet arrangement débile que l’on avait pris il y a 5 ans, le Grec et moi ?? « Fuir ? parce que c’est moi qui fuis ? » un léger rire nerveux m’échappa au moment même ou je secouais la tête par la négative « Je n’ai fait que mettre un terme à un jeu qui a trop longtemps durer. Tout simplement parce que j’estimais que je devais justement arrêter de fuir MES sentiments…Donc non, je ne fuis pas. » déclarais-je le plus calmement du monde, pratiquement à la limite d’une certaine fatalité. Octavia m’assura alors que Leonidas avait envie de me voir, qu’il avait besoin de moi et qu’il souffrait…que devrais-je dire moi ? « Il souffre ??! n’est-il pas en train de préparer son futur mariage avec Angèle je-ne-sais-plus-qui ?? Cette même Angèle qui me demande d’être le traiteur pour le buffet de LEUR mariage ! Alors, parlons-en de souffrance… » Je ne voulais pas me montrer désagréable avec Octavia, parce que je savais bien qu’elle tentait de sauver les meubles entre Leonidas et moi. Seulement là, c’était trop me demander : « Qu’attendez-vous de moi en fait ? que je fasse comme si je ne ressentais rien pour lui ? que je redevienne sa meilleure amie docile qui accepte de temps en temps de se faire sauter parce qu’il en a envie, et qui ne doit SURTOUT pas éprouver de sentiment pour lui par la suite ? Désolée, mais ça ne va pas le faire. J’ai déjà essayé et ça n’a pas marché : 15 années à attendre….à attendre après lui, qu’il me voit, qu’il ait des sentiments…et vous appelez ça « FUIR » ?? »