Soirée entre filles

ZOLA & KATHERINE

Soirée entre filles

Katherine était rentrée relativement tôt du travail puisqu’elle avait assuré une garde la veille. Elle avait donc tout le temps pour passer à la supérette afin d’acheter tout et n’importe quoi pour une soirée entre filles. Zola et elle partageaient l’appartement depuis un petit mois et la jolie brune avait proposé à l’avocate de fêter cela par une soirée entre filles. L’occasion pour elles d’apprendre à mieux se connaitre. Katherine était heureuse d’être tombée sur quelqu’un comme Zola car elle était désespérée à l’idée de quitter ce superbe appartement. Le loyer était bien trop cher pour sa paie de vétérinaire et sa dernière colocataire avait fini par s’en aller du jour au lendemain, sans payer plusieurs mois de loyers. Du coup, elle avait dû taper dans ses économies personnelles pour honorer le retard de paiement mais elle était consciente qu’elle ne pourrait pas réitérer une autre opération de ce genre. Son compte bancaire était à la limite d’être dans le rouge. La porte s’ouvrit et Katherine entendit du bruit dans l’entrée.

_ « Zola, c’est toi ? Je suis passée à la supérette et je nous ai dégoté de quoi faire un festin de reines ce soir. Que de la malbouffe et du grignotage mais pour amadouer notre conscience, j’ai pris quelques bâtons de carottes et des tomates cerises ! » s’écriât-elle depuis la cuisine.

Katherine terminât de disposer tout cela sur un plateau avant de retrouver sa colocataire, dans leur salon. Pour l’occasion, Kathy avait revetu un jean et un vieux T-shirt appartenant à son père. Rien de glamour.

_ « ça s’est bien passé le boulot ? Quand tu m’as dit que tu rentrerais tard à cause d’un client imprévu, je me suis dit que j’allais nous prendre une bonne bouteille pour que tu puisses t’en remettre. »

 KATHERINE & ZOLA

 Soirée entre filles

Zola adorait son travail, elle était une avocate passionnée, investie et qui ne comptait pas son temps pour ses clients. C'était une qualité que les personnes qu'elle défendait appréciait énormément. Seulement, on ne pouvait pas dire la même chose de sa famille. Combien de fois avait-elle dû décaler ou annuler un rendez-vous de famille ou entre amis à la dernière minute? Ce jour-là n'avait guère fait exception. Elle et sa colocataire Katherine avaient prévu une petite soirée bien sympathique entre fille. Seulement, au moment de partir, au moment même où Zola avait attrapé son sac à main pour quitter son-magnifique, elle devait l'avouer-bureau, son boss était apparu dans l'encadrement de la porte, un dossier plus qu'épais en main. Il lui avait ordonné, de sa voix autoritaire, de bien vouloir préparer le dossier pour l'audience qui avait lieu le lendemain-même. Ce n'était pas la première fois qu'il lui faisait le coup, elle était même habituée avec le temps. Elle avait développé toute une méthode et une stratégie pour venir à bout de ce genre de dossier sans y passer la nuit. Et même si elle s'en sortait bien à chaque fois, elle en avait plus qu'assez. C'était dans ses moments-là qu'elle songeait sérieusement à s'installer à son compte. Elle avait saisi le dossier avec un sourire crispé et avait envoyé un sms à son amie “Dossier client de dernière minute... je fais au plus vite promis.”

Elle finit par rentrer, plus tard que prévu, mais elle savait que Katherine serait compréhensive. Elle avait longuement hésité avant de prendre faire une demande pour trouver une colocataire, Zola tenait tellement à sa tranquillité. Elle avait été agréablement surprise quand elle a rencontré Kath, elles se sont de suite entendue comme deux soeurs. Les deux filles se partageaient l'appartement à merveille, et ça permettait à Zola d'avoir un budget shopping encore plus conséquent--et ce point-là lui plaisait. Elle tourna la clé dans la serrure de leur logement et laissa tomber ses affaires dans l'entrée, plus que rincée par la longue journée qu'elle venait d'avoir. La voix et la remarque de son amie lui remonta aussitôt le moral, de l'alcool et la malbouffe, tout ce qu'elle pouvait rêver pour une soirée entre fille. Elle se dirigea vers le salon où son amie l'attendait. Même si Zola avait retiré la veste de son tailleur, elle se sentait toujours guindée dans ses vêtements, surtout en comparaison avec son amie, qui portait la tenue la plus confortable au monde. Zola la jalousait secrètement en remontant sa paire de collant.

“Salut Kath ! Si tu savais comme tes mots me mettent du baume au coeur. Tu es vraiment la coloc' parfaite tu sais.”

Zola prit le temps de s'affaler dans le canapé avant de regarder avec envie et gratitude le festin que son amie avait préparé.

“C'est divin… T'es un amour, merci d'avoir tout préparé. La bouteille ne sera pas de trop, le boss a encore fait des siennes. Une audience pour demain, début d'après-midi, il m'a donné le dossier à 18h.” Elle se pinça les lèvres pour ne pas sortir de gros mots. “Mais bon, j'ai l'habitude… et toi ta journée? Ca a été? Tu n'as pas eu trop d'animaux malade ?”

Zola avait toujours le coeur fendu de tristesse quand elle voyait tous ces animaux plus mignon les uns que les autres souffrir le martyr. Elle décida de faire honneur aux tomates cerises avant de se jeter sur le reste des mets.

 ZOLA & KATHERINE

 Soirée entre filles

Katherine était revenue à l’appartement après sa journée de travail et son premier réflexe avait été de filer sous une bonne douche bien chaude pour décompresser et surtout se changer. Elle aimait bien être en tailleur quand elle était sous sa blouse mais elle ne disait jamais non pour être confortable à la maison. Une fois qu’elle fut propre et habillée, elle fila ranger ses courses. Il n’y avait rien de très diététique dans ses différents sacs mise à part des carottes, concombre ou encore des tomates cerises. Elle adorait ces petites billes rouges. Elle pourrait en manger des kilos et des kilos sans se lasser. Tout en chantonnant, elle mit les bouteilles au congélateur histoire de les rafraichir le plus vite possible. Leur repas méritait d’être arrosé comme il se doit songeât-elle avec un sourire amusé. Puis, elle s’attelât à la préparation du plateau, toujours une petite chanson au bord des lèvres. C’était son petit plaisir personnel. La musique tenait une place importante chez la famille Wheeler et Katherine avait appris très tôt à jouer du piano. Dans son adolescence, elle avait même l’habitude de reprendre des chansons connues pour les chanter à sa manière. Cette habitude avait perduré mais la jolie brune reconnaissait d’elle-même qu’elle n’avait pas approché un piano depuis un petit moment.

La porte s’ouvrit et son sourire s’agrandit. Zola était de retour. Katherine était très heureuse d’avoir fait sa connaissance et surtout de l’avoir choisi pour devenir sa colocataire. Elles s’étaient entendues très rapidement et depuis, elle la considérait comme la sœur qu’elle n’avait jamais eu. En prime, elles partageaient un point commun de taille : leur amour pour les animaux.

_ « Je sais, je sais ! Je suis absolument parfaite. D’ailleurs c’est pour cela que tu es devenue ma colocataire, je suis ta fournisseuse officielle en alcool » s’amusât-elle à répondre.

La pauvre, elle n’était vraiment pas aidée avec son boss. Combien de fois lui avait-il fait le coup du travail à la dernière minute ? Un certain nombre de fois.

_ « Il abuse tout de même. Tu as le droit d’avoir une vie en dehors du travail. Imagine, tu aurais eu rendez-vous avec un superbe étalon » compatît-elle avant de reprendre « Ma journée a été plutôt calme. Aucune urgence, juste des rappels de vaccins et une échographie pour une chatte enceinte. Rien de bien méchant mais cela me fait toujours craquer. Avant que tu ne deviennes ma colocataire, j’étais prête à adopter un chien ou un chat »

Katherine leur servit un verre et tendit le sien à Zola. Elle but quelques gorgées de son verre avant de reprendre la parole.

_ « Allez, file te changer. Ce soir, c’est détente et je crois pas que tu sois très confortable dans tes collants »

 KATHERINE & ZOLA

 Soirée entre filles

Zola appréciait rentrer chez elle le soir et avoir une présence. Elle pouvait parler, raconter sa journée, raconter n'importe quoi et rigoler. Tout ça lui avait manqué lorsqu'elle vivait encore seule. Elle n'avait jamais ressenti le besoin d'avoir quelqu'un avec qui partager son logement jusqu'à lors. Elle avait toujours vécu seule, sans ami ou petit ami avec elle. Elle était bien trop froussarde pour s'engager de toute manière. Mais avec Katherine, c'était différent, depuis qu'elle avait emménagé ici, elles étaient comme soeur. Le coeur léger à présent, Zola prit le verre que sa colocataire lui tendait. Elles connaissaient les goûts de l'autre par coeur à présent. L'avocate prit une gorgée avant de répondre à son amie. “Et qu'est-ce que je ferais sans ma fournisseuse officielle!” Elle rigola de bon coeur. La journée avait été des plus difficiles, mais en cinq minutes chez elle, elle se sentait déjà mieux. “Tu sais, je ne pense pas avoir un jour rendez-vous avec un bel étalon, je ne les attire pas comme des mouches, mais soit.” Elle reprit quelques biscuits avant de se diriger vers la chambre. “Tu as raisons, je file me changer, j'arrive tout de suite.”





La vie était tout de même bien plus confortable en jogging qu'en collant. Zola avait enfilé son pyjama/survet' qu'elle réservait pour le soir ainsi qu'un tee shirt classique violet. Elle avait prit un petit gilet au cas où, mais il y avait toujours un de ses plaids sur le canapé de toute manière. Tout en sortant de sa chambre, elle continua leur discussion: “Tu sais, j'adore ton métier. Enfin, la partie du métier que j'ai envie d'adorer. Voir toutes ses petites bouilles toute la journée, ça doit être craquant. Tu es reboosté sentimentalement après avoir passé une journée avec eux. Je devrais peut-être faire ça comme job? Je n'aurais pas à supporter le célibat.” Elle se rassit bien plus confortablement autour de la table basse. “Tu sais, si tu comptes adopter un animal, je suis pour. Tu sais que j'adore ça, ça ne me dérangerais pas du tout, loin de là.”

 ZOLA & KATHERINE

 Soirée entre filles

Katherine était toujours ravie de passer un moment privilégié avec Zola. Les deux jeunes femmes étaient rapidement devenues inséparables au point que la vétérinaire en était venue à la considérer comme sa sœur. Elle avait pourtant, toujours été, une femme assez introvertie et peu sociale. Durant ses années universitaires, Kathy avait souvent été plus à la bibliothèque qu’à une fête si bien que les rares amis qu’elle s’était faits, avaient toujours plaisanté sur cela. D’après eux, pour qu’elle ait une chance de faire la fête, il fallait qu’elle se déroule dans la fameuse bibliothèque du campus. Elle avait toujours balayé cela avec indifférence ou amusement mais depuis la mort de son petit frère, elle se rendait compte qu’elle était passée à côté de quelque chose. La mort de Nicholas avait eu l’effet d’un électrochoc mais Katherine peinait à présent, à se calmer. En l’espace de quelques mois, elle avait accumulé les boulettes comme par exemple prendre un inconnu pour perdre sa virginité, faire de ce même inconnu, une sorte d’amant sexfriend. Elle ignorait encore comment nommer sa relation avec Malone. Pire, elle avait manqué de se faire renvoyer à force de déserter le travail. Sur ce point, elle s’était reprise. Son travail était toute sa vie.

_ « Eh bien je crois que tu serais aussi désespérée que moi si je ne t’avais pas pour partager une bonne bouteille » rigolât-elle avant de faire une petite moue. « Les hommes sont définitivement aveugles ! Tu es une très belle femme »

C’était vrai. Zola était aussi belle qu’intelligente et drôle. Comment les hommes pouvaient-ils passer devant ce beau brin de femme ?! C’était une aberration totale. Son amie la quittât sur ces mots pour aller se changer et Katherine en profitât pour consulter rapidement ses messages, jouer à deux trois parties d’un jeu. Son portable rejoignit la table basse au retour de Zola.

_ « Crois-moi, c’est pas tous les jours faciles » lui avouait-elle avec un petit sourire amusé. « Surtout quand tu dois faire un toucher rectal à un pitbull » pouffât-elle cette fois-ci. « Il doit bien avoir un homme dans ton entourage de célibataire non ? Tiens, y a pas ce type là… Le blond ! Je ne retiens jamais son prénom mais il me semble que tu m’as dit qu’il était psy non ? »

Katherine n’avait pas son pareil pour jouer les cupidons en herbe. Elle aimait voir ses proches heureux et si le célibat de Zola lui pesait alors elle ferait tout pour l’en débarrasser quitte à mener sa petite enquête ou à mettre sa sœur sur les sites de rencontre.

_ « Pour en revenir à cette adoption, j’ignore si je suis une femme à chien ou à chat »

 KATHERINE & ZOLA

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Assise avec son verre à la main, Zola se rendit compte de la chance qu'elle avait de partager un logement avec Katherine. Elles étaient vite devenues inséparables au fil des mois. Elles pouvaient compter l'une sur l'autre et ça, c'était génial pour la jeune femme. Elle savait que son amie traversait une période assez difficile en ce moment, et elle ne voulait pas non plus trop se plaindre de son travail, mais elle soupçonnait que c'était aussi un moyen pour éviter de parler du vrai problème. Elle acceptait cette situation, mais elle veillait à garder un oeil tout de même sur son amie. Zola se mit à plaisanter elle aussi:

“On devrait ouvrir une boutique ‘Une amie? Une bouteille? Une soirée parfaite!' Je suis certaine qu'on ferait fortune!”

Zola n'aimait pas les compliments, encore moins quand il venait d'une personne proche. Elle ne savait jamais comment réagir, elle se sentait gênée. Elle avait toujours eu du mal à gérer ses émotions, c'est en partie pour ça qu'elle souhaitait rester célibataire. La jeune femme faillit recracher ce qu'elle mangeait lorsqu'elle entendit “un toucher rectal à un pitbull”. Elle ne put s'empêcher d'éclater de rire. Il n'y avait que Katherine pour sortir ça tout naturellement.


“J'imagine bien que ça ne doit pas être dans le top 10 de tes journées ça!” Dès que Katherine fit allusion à Jacob, Zola rougit. Non pas parce qu'il y avait quoi que ce soit entre eux, mais parce que c'était dans son habitude. Elle avait toujours rougit quand on lui parlait de garçons, une attitude digne d'une adolescente, elle en était bien consciente. Seulement, elle ne savait pas quoi faire pour l'empêcher.


“Il n'y a rien du tout entre Jacob et moi! C'est un ami, on s'apprécie en tant qu'ami, et c'est tout.” Elle ne voulait pas que Katherine se fasse d'illusions à ce sujet, ils étaient bel et bien amis. “A ça… quand on est vétérinaire, difficile de choisir! Tu te verrais adopter quelle race de chien ou quelle race de chat ? Ca peu peut-être t'aider à faire ton choix?”


Elle gesticula sur sa place. Elle voulait aborder le sujet, mais elle ne savait pas bien comment le faire.


“Et sinon, tout se passe bien entre Malone et toi?”

Elle essaya de poser la question avec l'air le plus neutre et détaché possible, mais elle ne sait pas si ça avait été suffisant.

 ZOLA & KATHERINE

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Katherine ne put s’empêcher de rigoler à la boutade de sa colocataire et amie. Elle appréciait l’humour de Zola certainement parce qu’il faisait écho au sien. Avec elle, le contact était si facile qu’elle avait l’impression de la connaitre depuis des années.

_ « Remarque, nous tenons un concept qui ferait un malheur. Si jamais un jour, on perd notre job, on saura dans quoi nous recycler » rétorquât-elle avec un grand sourire.

Cette soirée, elle l’avait attendu depuis des jours, ayant besoin de se poser et surtout de passer un bon moment sans prise de tête. Il faut dire que son quotidien s’était grandement compliqué ces dernières semaines. Elle avait tellement besoin de pouvoir calmer le jeu, de se retrouver et Zola lui offrait toujours cette possibilité sans même le comprendre ou bien le savoir. Le salon était emplit de leur rire de quoi arracher à la jolie brune, un sourire éclatant. L’un de ceux qu’elle ne réservait qu’à son petit frère quand il était encore en vie. Cela faisait du bien de retrouver un semblant de bonheur dans ce monde de brute.

_ « T’imagine pas à quel point mais ça doit être un peu comme tes journées où tu défends des types ou des femmes que tu as envie de frapper » plaisantât-elle avec une moue amusée.

A bien des égards, les deux amies faisaient un travail parfois difficile pour leurs nerfs. Katherine était admirative de la faculté de Zola à ne pas prendre partie pour ou contre ses clients. A sa place, elle ne saurait pas tenir sa langue et ne manquerait pas de se mettre à dos les clients les plus désagréables ou coupables. Franchement, elle était réellement admirative mais quelque chose la poussait à croire que Zola n’était pas prête à l’entendre. Elle pouvait être si gênée par les compliments. Un peu comme elle. Cela ne l’empêchât pas de la taquiner sur le sujet des amours et notamment en abordant le cas de son ami Jacob.

_ « Et tu n’as jamais songé à avoir plus avec lui ? Désolée, j’ai besoin de vivre une histoire d’amour par procuration » dit-elle avant de reprendre : « Humm j’aimerais un chien de taille moyenne, ni trop petit, ni trop grand. Pour un chat, je serais plus du genre à avoir un chat de gouttière. Je n’ai rien contre les chats de race mais j’ai envie de donner sa chance à un chat qui n’en a pas »

La question méritait réflexion mais Katherine ne s’attendait certainement pas au retour de bâton au sujet de ses propres amours. Qu’en était-il de Malone et elle ? Très bonne question.

_ « Nous couchons ensemble mais j’ai bien l’impression que rien n’est possible de sérieux entre nous. C’est comme une alchimie sexuelle dévastatrice. Puis, malgré tout ce que je ressens pour lui, je sais que ce n’est pas le genre d’homme à envisager un avenir calme et posé comme je sais que je ne peux pas me satisfaire à long terme d’une relation exclusivement sexuelle » soupirât-elle.

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Zola regarda son amie avec des yeux pétillants d'humour. “Tu sais, il faut toujours avoir un plan B, et même C au cas où la vie en déciderait autrement.” Elle avait tellement vu passer sous ses interrogatoires des personnes qui n'avaient malheureusement rien prévu en cas d'échec et avaient enchaînées mauvaises situations après coup durs et s'étaient retrouvées derrière les barreaux. Mais là, elle partait loin dans ses pensées. Aussi, elle secoua la tête et plongea dans les tomates cerises. “Oh punaise! Ne m'en parle pas, des fois, c'est pas l'envie qui en manque. Certains sont tellement… suffisant et imbus d'eux-même que j'ai presque envie de dire à la partie adverse ‘Il est coupable, condamnez-le!' ” répondit-elle à sa colocataire en pouffant de rire à son tour. “Heureusement qu'il y a des jours vraiment cool, sinon, on aurait déjà changé de taff je pense!” Et des moments comme celui-ci leur permettaient de garder la tête hors de l'eau et de trouver l'énergie nécessaire pour continuer dans ce monde impitoyable.


Zola savait que Kath la mettait souvent en boîte par rapport à ses petits amis, enfin, plus précisément à son manque de petits amis, ou même de fréquentation masculine. Elle lui avait même avoué ne pas être homosexuelle pour qu'elle lui lâche la grappe, en vain. Mais la jeune femme ne pouvait pas lui en vouloir, elle aimait elle aussi rêver et vivre des histoires d'amour par procuration. C'était un bon moyen pour s'évader l'esprit sans pour autant avoir les emmerdes de la relation. Depuis quand était-elle devenu aussi cynique et négative face aux relations intime ? Elle soupira et prit une nouvelle gorgée de vin, la fatigue lui détraquait le cerveau. Elle se résigna d'avouer, de toute façon, les mots ne sortiraient pas de cette pièce. “Tu sais, j'imagine beaucoup de choses parfois… alors il m'est peut-être arrivé d'y songer, mais ce n'était pas sérieux.” Elle se servit encore dans les plats avant de reprendre: “Je te comprends. Il y a tellement d'animaux malheureux que se serait presque égoïste d'en adopter un pur race…” Elle ne médita pas plus longtemps sur le sujet car les propos de Katherine lui pincèrent le coeur. Elle n'aimait pas la situation dans laquelle elle se trouvait, et elle ne voulait pas l'avouer à haute voix, mais c'était un peu une dead end pour son amie. “Tu sais, j'espère sincèrement qu'il prendra compte de ses sentiments pour toi. Lui as-tu fait par des tiens?” Miss romantique à la noix était de retour. Comment Zola pouvait lui poser cette question alors qu'elle savait bien quel genre d'homme était Malone. Et c'est bien cela qui l'effrayait, elle savait qu'il était du genre à briser bien des coeurs, mais ne voulait pas que celui de son amie en fasse partie.

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_ « C’est sûr ! » lui sourit-elle.

Katherine ne se voyait pas faire un autre travail que celui qu’elle exerçait actuellement. Les animaux étaient toute sa vie et cela depuis des années. Quand elle avait été victime de harcèlement scolaire, elle avait véritablement tout oublié grâce aux animaux. Ces derniers étaient innocents et vous donnez le quintuple de ce que vous pouviez leur offrir de votre côté. En un sens, ils lui avaient sauvé la vie bien que l’enfant et l’adolescente qu’elle avait été un jour, avaient été entourée d’une famille aimante. Malheureusement, de temps en temps, cela ne suffisait pas. Aujourd’hui, les animaux tenaient toujours une place centrale dans sa vie mais Katherine avait su agrandir son cercle de proches notamment avec Zola.

_ « Tu imagines la tête des autres si tu sortais ça en pleine plaidoirie ? Condamnez-le, je m’en fous et puis de toute manière, il me tape sur le système, ça ne sera pas une perte pour la société » rigolât-elle en se tenant le ventre.

Il faut dire qu’elle s’imaginait toute la scène dans sa tête et c’était plus que tordant. Cette soirée était définitivement placée sous le signe de la bonne humeur pour les deux jeunes femmes. Bonne humeur mais également confidences. Il ne fallait pas en vouloir à Katherine ! Elle adorait les histoires d’amour mais chez les autres. Les siennes avaient tendance à capoter.

_ « Je me suis toujours demandée pourquoi tu étais encore célibataire. Non mais sans déconner, tu es super intelligente, belle, drôle. Si j’étais un homme, j’aurais tenté ma chance ! Des fois je me dis qu’on donne peut-être trop d’importance à notre carrière. Tu crois qu’on devrait s’inscrire sur des sites de rencontre ? » demandât-elle avec une mine sérieuse.

Katherine ne tenterait pas l’aventure toute seule. Elle préférait de loin que Zola se lance également dans l’aventure mais cette dernière était plutôt intéressée par son histoire avec Malone. La jolie brune grimaçât et enfournât quelques petits fours pour faire passer le goût de l’amertume.

_ « Je me suis confiée à lui et résultat des courses, il s’est barré, je ne sais où. J’ai toujours eu le chic de m’enticher des mauvais garçons. Je ne peux pas vraiment lui en vouloir : il a toujours affirmé qu’il était un homme libre. C’est de ma faute si j’en suis tombée amoureuse malgré tout. Malgré tout ça, malgré lui, je crois que je suis enfin prête pour vivre quelque chose avec un homme. Le tout, c’est de le trouver »

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Zola rigola comme une adolescente de 15 ans lorsqu'elle imagina la scène. En effet, crier cette phrase haut et fort dans une salle de tribunal serait… marrant au possible mais destructeur pour sa carrière. Ce n'était pas l'envie qui lui avait manqué… et ce à de nombreuses reprises. Certains prévenus était… exécrable et stupide comme des manches à balais. Zola se mettait rarement en colère ou dans d'autres états, mais certains clients avaient le don de la faire sortir de ses gonds. Ces personnes étaient bien souvent des criminels tordus qui ne méritaient pas d'autre sentence que la prison. Elle était en faveur de la justice pour tous, peu importe le crime, mais des fois, ils lui tapaient sur le cocotier. Toujours hilare, elle répondit à Katherine “Je pense que je ferais la une de la presse, que le tribunal serait choqué, voir indigné et que je perdrais ma licence, mais ce serait tellement libérateur!” Elle ne le ferai probablement jamais, mais elle ça ne veut pas dire qu'elle ne pouvait pas en rêver?

Zola avait une foi inconditionnel en l'avenir. Cette phrase de Jean Jaurès était d'ailleurs sont leitmotiv: “Il ne faut avoir aucun regret pour le passé, aucun remords pour le présent, et une confiance inébranlable pour l'avenir”. Elle croyait dur comme fer que tout était une question de destin. Peu importe ce qu'elle a vécu hier, ou aujourd'hui, elle sait que l'avenir lui réservera de bonnes surprises. Du moins, elle voulait s'en persuader. Elle ne voulait pas finir vieille fille non plus! “Tu sais, je me pose la question tous les jours aussi” pouffa l'avocate. “Plus sérieusement, je ne sais pas pourquoi… soit je les fais fuir, soit je ne les attire pas. Mais tu as raison, je me demande si on ne met pas notre carrière trop en avant, et notre vie personnelle en arrière. J'aimerais trouver un mec qui comme moi accorde beaucoup d'importance à sa carrière, qui le comprenne, et qui soit beau gosse. Tu sais dans quel magasin trouver ça ?” Elle rigola de sa bêtise. “On devrait essayer oui…” Désinhibée par l'alcool, Zola saisit son smartphone, téléchargea les premières applications de rencontre qu'elle trouva sur le store.

Lorsque son ami lui raconta son histoire avec Malone, Zola pinça ses lèvres pour ne rien dire, si fort qu'elles ne formaient plus qu'une ligne. Elle se garda de dire ce qu'elle pensait réellement de ce mec et de son attitude. Elle ne comprendrait jamais l'attitude womanizer de certains mecs. C'est même d'ailleurs l'une des raisons qui la pousse à rester célibataire, elle avait tellement peur de souffrir. “Tu ne peux pas dire que c'est de ta faute si ce mec à un tel comportement. Tu es humaine, tu as des sentiments, alors s'il te plait ne te remet pas en question ma belle.” Elle posa une main sur le genou de son amie, en espérant que celle-ci savait à quel point Zola compatissais. Ce cordon bleu ne supportait ni de souffrir ni la souffrance de ses ami.e.s. “Au moins, cette relation t'aura permis d'ouvrir les yeux, c'est l'essentiel.” Elle voulait atténuer la peine de son amie, aussi, ni une ni deux. Elle sauta sur ses pieds, alla mettre un peu de musique pour détendre l'atmosphère et repris son téléphone. “Puisque tu es prête, et que je suis prête à tenter le coup, on va faire ça dès ce soir ma belle.” Elle lui montra son écran, prête à leur créer un profil digne de ce nom. “Nous aussi on va leur faire tourner la tête, tu vas voir!” Morte de trouille à l'idée de forcer le destin, Zola mit tout l'enthousiasme possible dans sa voix pour convaincre son amie-et elle-même.