Retrouver le chemin de ton coeur

   JOAN & LEONIDAS

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Leonidas aurait très certainement fini par en arriver aux mêmes conclusions que Joan mais le fait de l’entendre dire par elle, l’apaisa plus qu’autre chose. Joan avait toujours eu cet ascendant sur lui, bien qu’il ait toujours tout fait pour le masquer ou ne pas la laisser le voir. Il détestait quand les autres avaient une quelconque emprise sur sa personne. Sa liberté était quelque chose de fondamentalement vital. Le grec avait appris à ses dépends que posséder le pouvoir sur autrui était quelque chose de dangereux mais de nécessaire. Plus on soumettait l’autre et plus, on était assuré de remporter la partie mais il savait aussi qu’une bête poussée dans ses retranchements pouvaient s’avérer encore plus dangereuse. N’en était-il pas la preuve ? Depuis toutes ses années à subir son grand-père, il complotait dans son coin pour renverser l’issue du combat. Un jour, il s’était promis que cet homme le supplierait à genoux de l’épargner. En attendant, il se devait de faire profil bas. Toutefois, cette histoire avec sa mère le fragilisait plus que nécessaire. Il se sentait perdu, aussi faible qu’un chaton. Au moins, les bras de Joan lui apportaient cette force dont il était dépourvu à l’heure actuelle. La belle pourtant, continuer de lui résister à cause de cette prétendue fiancée. Oui, il était fiancé mais tant que le mariage n’était pas prononcé, il était libre. Pour elle. Joan avait réveillé son cœur, elle n’allait pas se débiner aussi facilement. Qu’elle assume de l’avoir fait tomber amoureux ! Tout était de sa faute !

« Du caviar ? Je te fais penser à du caviar ? C’est intéressant » lui répondit-il même s’il avait conscience qu’elle n’attendait aucune réponse de sa part. Joan était très douée pour se parler à voix haute. Au début, il avait tendance à la traiter de folle mais après, comme tout, il s’était habitué à cette mignonne folie. Oui, il avait dit mignonne. L’homme d’affaires prit conscience qu’il était peut-être temps pour lui de mettre en pratique les nombreux conseils qu’il avait reçu de grès ou de force à savoir parler à Joan, s’ouvrir à sa petite brune. « C’est parce que tu me refuses ton lit que tu grossis ! D’habitude, je suis là pour te faire transpirer » se moquait-il d’elle avant de reprendre son sérieux. « Tout d’abord au sujet de cette femme, tu sais très bien que je ne resterais pas fiancé très longtemps. Ce n’est pas le premier coup d’essai du vieux et certainement pas le dernier mais jusqu’à présent, j’ai toujours réussi à m’en sortir. J’y arriverai à nouveau sans aucun souci » lui signifiait-il avant de prendre sa main dans les siennes, comme pour se donner du courage mais les mots ne sortaient pas. Ce n’était pas évident pour lui de parler de ses sentiments alors qu’on s’était efforcé jusque-là, de les tuer dans l’œuf. Son grand-père n’avait eu de cesse que de lui faire entendre que les sentiments étaient une faiblesse à annihiler et voilà qu’aujourd’hui, il devait les exprimer. « Bordel, c’est pas facile pour moi alors tu pourrais pas lire entre les lignes et comprendre ce que j’ai à te dire ?! D’habitude, tu y arrives très bien alors pourquoi maintenant tu ne sais plus le faire ? Je dors mal ou carrément pas parce que tu me manques et je ne parle pas de l’amie uniquement. Toi, tu me manques dans ton ensemble mais aussi quand tu me supplies de te prendre. Je veux dire par là que tu es toujours toi à mes yeux et c’est bien ça qui me prend la tête. Avec tes sentiments, tu aurais du être différente, tu aurais du m’indifférer mais c’est pas le cas. J’ai besoin de toi » tentait-il maladroitement de se faire comprendre.

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J’avais envie de le frapper pour oser s’amuser ouvertement du fait que lui et moi on ne s’adonne plus au plaisir de la chair ensemble. C’est vrai quoi, il ne peut pas la fermer ?! C’est déjà assez dur comme ça, pas la peine d’en rajouter. Cependant, je remettais mes envies de meurtres à plus tard, en l’entendant m’assurer que cette fiancée n’était qu’un piège de plus dont il était persuadé pouvoir se dépêtrer. Au moins, il continuait de la dé-personnifier, signe qu’il ne lui accordait clairement aucun crédit. Mais une petite voix en moi continuait de me méfier…pas de Léo, pas d’Angèle, mais de cette traîtresse de vie qui aime nous donner tort bien souvent. « Si tu le dis… » osais-je répondre en me disant qu’après tout, même si je me méfiais un peu, je pouvais tenter de faire confiance aux certitudes de Léonidas.

Pour le reste de ces déclarations, je ne savais pas si j’étais prête à entendre ce que Léonidas avait à me dire, persuadée que tout ceci ne plaiderait jamais en ma faveur de toute façon. Seulement son air sérieux, et son hésitation dans le choix de ses mots, cette confusion pour exprimer ce qu’il a à me dire, c’est…surprenant. Suffisamment surprenant pour que je ne bronche pas. Du moins pas tout de suite. Je le laissais se débrouiller dans son explication, observant sa maladresse dont je ne savais pas vraiment si elle devait m’émouvoir ou me faire paniquer. Il m’expliqua alors ne plus dormir convenablement parce que je lui manquais…Je peux comprendre ce sentiment pour le partager moi-même à son égard. Ce qui m’étonnait c’est que lui le reconnaisse. « Tu…je...attends un peu … » j’inspirais profondément et fermais les yeux un instant pour recentrer mes pensées et tenter de comprendre ce que Leonidas essayait de me dire. Je n’allais tout de même pas le pousser à en dire davantage sans faire un minimum d’effort moi-même. Ce ne serait pas premièrement pas fair-play, et deuxièmement la seule chose que j’y gagnerai, c’est de le voir se refermer comme une huître et se borner à ne plus rien me confier. Je rouvrais les yeux et relevais la tête pour tenter de discerner quelque chose dans son regard. J’y voyais toujours cette légère maladresse, cette peur de l’inconnue…il…il avait peur de…de ce que j’avais à lui répondre ?? « Excuse-moi mais, j’ai du mal à comprendre ce que tu veux dire en fait : Tu essayes de me dire que je te manque, ça oui, j’ai compris. Mais c’est le « comment » que je n’ai pas bien capter » Je penchais un peu la tête. « Tu dis que je suis toujours moi à tes yeux…Très bien. Mais alors ma question c’est : Qui suis-je, pour toi ? » son ami ? son incartade sexuelle ? sa petit-a… non, ça, je ne l’ai pas été, c’est un fait. Mais aurais-je pu au moins lui donner l’impression de l’être à un moment ? suffisamment pour qu’il puisse me voir aujourd’hui comme telle ? Quoiqu’il en soit, j’avais besoin qu’il me dise quelle place il voulait que je tienne dans sa vie. D’où ma question

Je voyais bien cette situation était pénible pour lui, et j’aurais pu lui jurer que si j’avais eu la certitude de le comprendre en cet instant, je l’aurai aidé à mettre des mots sur ce qu’il ressentait, pour lui. Mais j’étais totalement ignorante de ce qu’il tentait de me dire. La seule chose que je pouvais faire pour l’aider, c’était de lui faire part de mes sentiments à moi, en répondant à ces propres mots « Tu me manques aussi…et pour ce que ça vaut ou pas, de m’entendre te le dire aujourd’hui : j’ai toujours autant besoin de toi dans ma vie… »

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Leonidas n’aimait pas l’exercice qu’était celui d’exprimer ses sentiments. Il se souvenait encore de la douleur des coups de ceinture sur son dos à chaque fois qu’il avait osé exprimer une telle énormité. Au fil des années, il s’était barricadé derrière sa carapace d’arrogance. Oh il l’était arrogant. Il ne pouvait le nier. Le pouvoir, il adorait cela. Il aimait tout autant d’être riche, craint et respecté tout à la fois. Seulement, il avait pris conscience avec la déclaration de Joan, qu’il ne voulait pas être un Roi solitaire. Il voulait partager son monde avec quelqu’un mais était-il assez fort et puissant pour protéger la personne de son choix ? Une femme prise au hasard ou dicté par son grand-père comme Angèle, c’était aisé. Elle ne représentait aucune menace mais Joan ? Son grand-père allait y voir une insulte, une preuve de sa rébellion. Combien de temps faudrait-il pour qu’il attaque de front ou au contraire plus sournoisement ? Leonidas avait conscience que s’il faisait un pas de plus dans la direction de sa polly pocket, il ne pourrait revenir en ailleurs sans la perdre. Il était à un carrefour de sa vie : prendre le risque ou se contenter de son amitié. Il avait l’impression d’être revenu en enfer, devant le contrat que lui tendait son grand-père. Devenir l’héritier avec tous les sacrifices que cela comprenait ou alors accepter cette vie de misère qui était la sienne. A l’époque, il n’avait pas hésité un seul instant mais cette fois-ci, il n’était pas seul dans la balance. Il détourna le regard, cherchant son courage.

« Tu ne comprends rien » grommelait-il avant de se lever pour faire les cents pas dans son salon. « Tu ne comprends vraiment rien… j’essaie de te dire les choses et toi, tu ne veux pas lire entre les lignes. Bon sang, c’est juste un poil énervant Joan. D’habitude, j’ai pas besoin de dire les choses mais voilà à partir du moment que j’essaie de lui dire que je l’aime, madame comprend rien et fait la sourde oreille. C’est vrai, c’est toujours dans les pires moments que les femmes décident d’être des chieuses à temps complets. Et en plus, elle demande des précisions » continuait-il de marmonner dans sa barbe sans prendre conscience qu’il se dévoilait sans fard auprès de celle qui avait réussi l’impensable : mettre le lion à terre. « Pourquoi tu veux pas comprendre que je veux pas te coller une étiquette. J’ai pas envie de me limiter à un seul rôle avec toi. Je veux tout. Je veux garder ma meilleure amie, je veux mon amante qui ne rechigne jamais devant une partie de jambes en l’air tout comme j’ai envie de cette autre femme. Celle qui prétend m’aimer, celle qui me rend aussi…faible. J’ai envie de tout cela à la fois sans avoir besoin de choisir » reprit-il avant de se poser face à elle, les bras ballants. « Bordel, c’est à ce moment-là que tu es censé dire ou faire quelque chose, je te signale »

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Na mais je rêve ? je suis en train de me faire engueuler tout en recevant une déclaration d’amour ?? Euh okay…et c’est censé être romantique ? J’allais lui rétorquer un truc comme « euh, tu te rends compte que je suis toujours là », levant le doigts comme une élève voulant prendre la parole, mais qui finalement se résigne à ne pas le faire vu que ce cher Leonidas à décider de parler tout seul. Et en même temps, je ne lui en veux pas. Il vient de dire qu’il m’aime, bordel de merde !! C’est juste foutrement incroyable. Je suis complètement sous le choc tandis qu’il continue de grogner et de se plaindre en me qualifiant de chieuse, comme toutes les femmes de ce monde apparemment ! Je reste planté là, à le regarder faire ses allers et venus en face de moi, à se prendre la tête avec ce qu’il essaye de me dire, pour finalement se planter là, les bras ballants, me demandant enfin de parler.

Je choisis cet instant pour me réveiller et lui dire le plus honnêtement du monde « Excuse-moi, j’ai…j’ai complètement décrocher à partir du moment où tu as dit que tu m’aimais ! » j’haussais les épaules et finalement, prête à esquisser un sourire quand je me rétractais pour mieux ajouter : « Enfin si, j’ai aussi entendu que tu m’as qualifié de chieuse, mais tu vas dire que je suis chieuse à l’idée de n’avoir retenu que ça alors… » C’était apparemment à mon tour de jouer les moulins à paroles pour ne rien dire de très…essentiel, dirons-nous ! « Soit dit en passant, je ne te demandais pas de choisir entre l’amie et l’amante, moi j’ai toujours voulu des deux…mais pas en mode « clandos », tu vois ! » En fait, il y a un truc qu’il faut savoir. C’est que : moi et Leonidas on se ressemble sur certains points. Et pour ce qui est de devoir exprimer nos sentiments ? on est des gros losers tous les deux. Zéro pointé ! Enfin disons plutôt que Leonidas aurait un 0 en la matière et moi un vulgaire deux…c’est toujours mieux que rien non ?! ** Oh la ferme Joan, et concentre toi ! ** Ah oui, merde. Pardon…ou j’en étais ? Leonidas m’aime.
Leonidas m’aime ??? sérieusement, sérieusement ?! « Donc euh…si j’ai bien compris, tu veux bien qu’on… » Est-ce qu’il faut vraiment que j’emploi les mots « sortir ensemble ? » Putain, on a 30 ans passé quoi, faut se réveiller, quoi ! On est plus des adolescents ! Je me racle la gorge et fini par tenter de prendre la situation en main « se donne une chance toi et moi ? une relation plus officielle, sans prise de tête ? sans se cacher derrière l’étiquette de sex-friend ou coloc avec bénéfices ?? » Leonidas se mit à grogner, sans doute parce qu’il ne voulait pas se répéter et je comprenais. Là oui, je le comprends bien. Sans hésiter une seule seconde de plus, je m’empressais de dire « Okay !! » en levant les mains au ciel comme pour abdiquée, et ne résistais plus à l’envie de lui sauter dessus. D’un bond, je me jetais à son cou et m’accrochais à lui comme à une bouée tout en entourant sa taille de mes jambes. Mes lèvres se crashait littéralement sur la bouche du Grec et je gémissais instinctivement au contact. Dieu que ça m’avait manqué !!

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Leonidas attendait une réaction, une parole et Joan ne réagissait pas. C’était peut-être qu’il était trop tard. Ce n’est pas faute de l’avoir prévenu. On avait pas arrêté ces dernières semaines de lui dire qu’il avait fait le con, que Joan n’allait pas l’attendre indéfiniment. Il avait grogné, envoyé chier tout ce beau monde. On ne lui dictait pas sa conduite. Il décidait de quand est-ce qu’il ouvrait les yeux ou non. En réalité, Leonidas Vasilis était mort de peur à l’idée de se faire éconduire par Joan. Il avait beau se dire que tout était de sa faute à elle, il n’arrêtait pas de se dire qu’il allait droit vers la fin de non recevoir si jamais il exprimait ce qu’il ressentait réellement. Finalement, elle commença à parler et à parler. Il grogna quand elle parla du passage de la chieuse, comme si c’était le plus important de l’histoire. Au moins, elle avait compris qu’il l’aimait. Minute ! Quand est-ce qu’il avait dit qu’il l’aimait ? Il avait jamais dit une telle connerie. Ah si. C’était bien le cas. Pour le coup, le grand musclé n’en menait plus très large. Finalement, il décida d’oublier sa gêne : il voulait cette femme après tout donc si cela lui faisait plaisir de savoir qu’il était amoureux d’elle, il voulait bien le lui laisser. A nouveau il grogna face à ses questions. Il n’aimait pas se répéter et il n’avait pas l’intention de le faire. « Okay ? C’est tout ce que tu as à dire ? » lâcha-t-il un peu vexé de ne pas avoir le droit à une déclaration en bonne et due forme mais il oublia tout cela dès lors qu’elle se jeta dans ses bras et que ses lèvres se plaquèrent sur les siennes. Si elle gémit à ce contact, lui il grogna de plaisir tout en l’enlaçant. Bordel que ça faisait du bien de sentir à nouveau ce petit corps se pendre au sien ou encore de sentir ses lèvres si douces sur les siennes. Leonidas mordilla sa lèvre inférieure pour en demander l’ouverture afin que sa langue ne fonde dans sa bouche pour rivaliser avec sa consœur. Le baiser était enflammé, passionné mais très vite, il le brisa pour mieux la repousser et reprendre son souffle. « Putain, j’étais pas venu pour ça à la base et je veux pas que tu t’imagines que j’ai monté tout ce truc pour te remettre dans mon lit. Je tiens réellement à toi et si tu as besoin que je fasse ceinture encore quelques jours, je suis prêt à le faire si je peux au moins passer la nuit dans tes bras…. Après si tu veux me sauter dessus et me violer, je dis pas non » lui dit-il en se rapprochant d’elle pour mieux prendre son visage en coupe et faire pleuvoir une pluie de baisers sur ses joues, son front, le bout de son nez puis à nouveau ses lèvres. « Si c’est pas de l’amour je sais pas ce que c’est ! Mais promets moi qu’on jouera pas trop souvent la carte de l’abstinence »

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Je riais légèrement contre les lèvres de Leonidas à cause de sa réaction légèrement offusquée de départ. Bon j’avoue que j’aurais pu faire mieux qu’un « Okay » pour conclure sa déclaration. Mais faut me comprendre : d’une part, je ne suis pas habituée à l’entendre tenir ce genre de propos concernant les sentiments, etc ; et d’autre part parce que j’ai u me séparer de lui bien trop longtemps pour oser perdre une seconde de plus en blabla. J’avais besoin de ses lèvres et de son corps contre moi !
Très vite, ce qui était au départ un baiser précipité se transforma en quelque chose de passionnée, de vitale. Je resserrais mon étreinte de mes bras, du mieux que je le pouvais, et grognais presque lorsque Leonidas s’écarte pour nous laisser respirer. Il tenta de se montrer bon prince ou gentleman, mais je secouais vivement la tête en même temps qu’il parlait. « Non, je…c’est moi qui devrais te dire ça, je … » je grimaçai en me rendant compte que je me montrais un peu égoïste à lui sauter dessus ainsi alors qu’il y a quelques minutes de cela, Leo était venu chercher une écoute et un soutien amical … Le problème c’est que, même en sachant que je devrais lui laisser le choix de me dire s’il voulait aller plus loin ou non, je n’arrivais pas à me défaire de lui. Je n’arrivais pas non plus à me passer de sa bouche ! Je continuais de l’embrasser par a coup tandis qu’il me déclarait à sa manière être tout disposée à passer la nuit avec moi. Il prit alors mon visage en coupe tout en me confiant ces dernières paroles. De quoi me faire sourire, et me rappeler que je lui devais une déclaration, moi aussi. En bonne et due forme. « Je ne suis pas plus douée que toi non plus, pour dire ce que je ressens. Mais je sais une chose : ces derniers mois sans toi ont été atroces ! Je sais que tout n’est pas réglé et qu’il y a des choses sur lesquelles toi et moi on va devoir travailler, mais… » je posais mes mains sur les siennes qui enveloppait mon visage et mon cou, puis je poursuivais : « Mais, il est hors de question que je passe une nuit de plus sans toi ! Sauf si TOI, tu as besoin que je patiente encore un peu… » je sais que je lui dois d’autre mots. Ils sont là, d’ailleurs. Au bout de ma langue ! Il faut juste que j’apprenne à les laisser sortir. Au moins une fois. « J…je sais que tu vas grogner à cause de ce que je vais te dire, mais je dois te le dire : Je t’aime Leo. » Après cela, je me rapprochais de lui, et collait mon corps au sien, souhaitant m’envelopper de la chaleur de son corps et du sentiment de sécurité que sa présence m’apportait. « Je t’aime même quand tu ronfles plus fort que moi, c’est pour dire ! … »

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Leonidas ne mentait pas, il ne venait absolument pas à la base plaider sa cause ou monter un bobard à Joan pour finir dans son lit. Il n’aurait eu aucun regret à le faire avec une autre femme mais elle était sa meilleure amie et il était hors de question qu’il trahisse une fois de plus, leur amitié. Il était ainsi : sans scrupule avec ses ennemis mais loyal envers ses proches. De plus, il l’avait déjà blessé une fois, il n’allait pas se risquer à le faire une seconde fois. Le fait de se découvrir une sœur l’avait particulièrement fragilisé. Il aurait pu tout accepter du côté de son père mais pas du côté de sa mère. Cette chienne l’avait abandonné quand il avait huit ans, sans un au revoir, sans une explication. Leonidas se rappelait encore ce fameux soir où il avait entendu son père hurler dans la cuisine. Une conversation houleuse avec son coéquipier de l’époque, qu’il avait espionné. Son petit cœur d’enfant s’était brisé en comprenant que sa mère était partie et qu’elle ne reviendrait jamais. Des années durant, il s’était interrogé sur ce qu’il avait pu faire de mal à sa mère pour qu’elle parte. Encore aujourd’hui, une partie de lui, rêvait de la revoir. Les baisers de Joan étaient un très bon remède à sa tristesse et il ne se lassait pas le moins du monde du contact de ces lèvres sur les siennes. « Hein ? Moi patienter ? Trésor, si on devait mettre un baromètre à ma libido, elle atteindrait le stade dangereux de : saute lui dessus avant d’imploser sur place » rétorquait-il avec un sourire séducteur. L’idée de retrouver une certaine intimité avec Joan le rendait fébrile et légèrement anxieux. C’était la première fois qu’ils allaient coucher ensemble en tant que couple. Ce n’était pas rien. Et si d’un coup, il assurait plus au lit ? Et s’il ne valait plus rien en petit ami ? Merde, il ne fallait pas déconner avec ça sinon c’était un coup à foirer toute sa vie sexuelle. Joan le ramena sur terre avec sa confession et il grogna justement. Les mots d’amour, ce n’étaient vraiment pas son truc mais quelque part, au fond de lui, il se sentit réchauffer par un sentiment étrange. Quelque chose qu’il n’avait que peu ressenti jusque là : le bonheur d’aimer et d’être aimé. « Moi ? Ronfler plus fort que toi ? Trésor, t’es une turbine à toi toute seule ! Il faudrait insonoriser tout l’appartement pour le bien des voisins » la taquinait-il avant de la soulever telle une jeune mariée pour la ramener dans son lit. « J’ai une question très sérieuse à te poser : quand je vais vouloir coucher avec toi, il va falloir que je t’emmène au resto avant ou je peux continuer de débarquer quand ça me chante ? Je veux bien te sortir de temps en temps si cela te branche. Comme tu l’as dit, va falloir qu’on parle toi et moi mais pour le moment répond juste à cette question : sexuellement, le fait qu’on soit ensemble, change rien… Je suis toujours celui qui te fait grimper au rideau ? Plus besoin de te taper Lanfair ?? »

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Je savais que ma déclaration de sentiments allait le faire grogner, et c’est bien cela qui me faisait sourire alors que j’avais ma joue plaquée contre sa poitrine. Cependant il ne me rejeta pas, et je sentis dans sa manière de respirer qu’il n’avait pas non plus été en proie à une angoisse à l’idée de devoir me répondre ou même entendre ce que je venais de lui révéler. Au contraire, il semblait serein. Rien que pour cela, je me sentais aux anges ! Bon bien sûr, cela ne l’empêchait pas de me taquiner à son tour, mais de sa part, je n’en attendais pas moins !
Il me surprit à me soulever de terre comme une jeune mariée, mais je me laissais faire sans rechigner, m’accrochant directement à son cou : « si on doit insonoriser l’appart, je suis sûre que ce ne sera pas uniquement pour couvrir des ronflements ! » D’une main, je commençais d’ailleurs à compter les différents points : « Pour qu’ils arrêtent de t’entendre gueuler le matin comme un putois parce que tu n’arrives toujours pas à éviter le coin du lit avec son petit doigt de pieds ; pour qu’ils ne m’entendent plus te hurler « VA FUMER DEHORS BORDEL DE MERDE ! » à tout bout de champ ; pour qu’ils puissent enfin ne plus nous entendre se disputer pour savoir qui doit mettre la poubelle dehors cette semaine, et ….pour qu’ils soient moins frustrer lorsqu’ils nous entendent faire ce qu’on s’apprête à faire ! » Pour ma dernière raison, je concluais en embrassant Leonidas alors qu’il pénétrait enfin dans la chambre.

Il me jeta alors tout bonnement sur le lit. Oui, oui, j’ai bien dit « jeter ». Parce qu’il est primal, et que je suis un poids plume. Et aussi parce qu’il sait très bien que je ne suis pas du genre à m’offenser…du moins tant qu’il ne me pète pas le lit ! Là oui, je pourrais gueuler. Il resta planter là au pied du lit devant moi, et je me rendis compte que son visage changeait d’humeur. Il semblait sérieux, et il le confirma d’ailleurs, dès lors où il ouvrit la bouche. Je le laissais me poser ces questions, non sans arquer un sourcil, étonnée à l’idée que ce genre de choses puissent lui traverser l’esprit, quand, ENFIN, je l’entendis prononcer SON nom. Je me mis à pouffer légèrement de dire, bien qu’un peu mal à l’aise que le sujet Aiden s’ouvre maintenant : « Tiens c’est marrant, je me demandais justement à quel moment j’entendrais parler d’Aiden… » Bon bien sûr, il n’était pas l’objet principal, fort heureusement. C’est pourquoi je ne lui en tenais pas rigueur et préférais répondre d’abord aux inquiétudes de Léo : « Pour répondre à ta question, j’ai juste envie de te dire : Sexuellement, ne change rien ! D’ailleurs, soit dit en passant, tu t’inquiète de savoir si tu peux débarquer pour me sauter dessus quand ça te chante, dis-toi que la seule chose qui va changer sur ce point c’est qu’à partir de maintenant, MOI AUSSI je pourrais débarquer quand ça me chante pour te sauter dessus ! » C’est donnant donnant ! jusqu’ici, il était le seul à pouvoir disposer de moi lorsque l’envie lui en prenait. D’ailleurs, niveau planning et organisation, on ne s’y trompait pas : IL venait tard, IL débarquait chez moi, ON couchait ensemble, et IL repartait dès qu’il le devait. Jamais il n’avait été question que je le rejoigne à son bureau en catimini pour lui sauter dessus entre deux rendez-vous d’affaire ; jamais on ne s’était organisé une soirée au cinéma ou au restaurant pour conclure par une nuit rien qu’à nous…non…ça n’avait jamais existé. Et c’est peut-être ça, justement, qui allait changer « Oui, il y a des choses qui changeront, forcément…mais c’est dans la façon de faire que ça changera. Ce n’est pas TOI qui changeras, nuance. Quant à Lanfair ? on va éviter ce sujet ce soir, si tu veux bien…y’a des choses à dire, mais PAS maintenant ! Tout de suite, là ? tu viens sur ce lit, et tu n’en sors plus jusqu’à nouvel ordre ! » Sur ces derniers mots, je lui fis signe du doigts de me rejoindre tandis que je m’aidais de mes jambes pour me glisser en peu plus au niveau de la tête de lit, afin de me caler entre les oreillers « Viens me montrer que tu n’as pas perdu la main ! » le taquinais-je pour le mettre au défi.

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Leonidas éprouvait une sorte de satisfaction à entendre la voix de Joan après avoir passé ces longs mois sans sa présence. Ils s’étaient vus de temps en temps, poussés par le hasard mais cette fois-ci, elle lui parlait. Elle lui souriait, elle le laissait l’approcher. Et cela, clairement, ça lui faisait un bien fou. Leonidas allait peut-être se montrer moins mordant avec ses employés mais il faut se mettre à sa place : on l’avait privé de son dessert préféré. Pire, il avait dû dormir de très longues nuits dans son penthouse aussi vide que son cœur. Il détestait cet appartement car il était grand, aseptisé et loin de Joan. « D’une, pour cette histoire de poubelle, si tu me laissais embaucher une femme de ménage pour toi, on aurait jamais cette conversation toutes les semaines ! Comme si j’allais m’abaisser à sortir des poubelles » grommelait-il avant de lui voler un baiser. « De deux, c’est pas ma faute si la commode bouge la nuit pour se mettre exactement dans la trajectoire de mon petit doigt de pied !! Et de trois… j’adore frustrer tes voisins avec ce que l’on s’apprête à faire » termine-t-il par dire avec un petit sourire en coin. Leonidas aimait se vanter et surtout, il aimait entendre Joan perdre son contrôle au lit. C’était même ce qu’il préférait au-delà de plonger en elle : la voir s’oublier.

L’homme d’affaires souleva sa belle dans ses bras, telle une jeune mariée pour mieux aller la jeter sur son lit comme un homme de Cro-Magnon. Toutefois, il lui manquait encore quelque chose pour être pleinement dans l’ambiance du moment. Leonidas avait été blessé d’apprendre que Joan avait couché avec Aiden Lanfair. Les deux hommes ne pouvaient pas se voir en peinture et savoir qu’elle avait pu être intime avec lui, l’ébranlait et provoquait en même temps sa jalousie. « Crois-moi, ça fait un moment que le sujet que j’avais envie de l’aborder ce fameux sujet »grognait-il avec une bonne dose de possessivité dans le ton de sa voix. Joan était sa meilleure amie, sa maitresse et SA petite-amie. Lanfair n’avait qu’à aller voir ailleurs au lieu de tourner toujours autour de lui. Sa petite brune détourna la conversation, réussissant avec brio à mettre des idées lubriques à Leonidas en deux trois mouvements. « Oh mais tu peux venir quand tu veux. En prime, tu es assez petite pour te glisser sous mon bureau si jamais quelqu’un venait nous déranger » plaisantait-il à moitié car l’idée qu’elle puisse lui faire une gâterie en secret de tout le monde avait quelque chose de jouissif justement. « Il faudra quand même en parler, j’en ai besoin mais tu as raison, nous avons beaucoup mieux à faire là maintenant » lui répondit-il finalement avant d’ôter très lentement ses chaussures puis ses chaussettes avant d’attaquer les boutons de sa chemise. Torse nu, Leonidas se glissa enfin dans le lit pour mieux se faufiler entre ses cuisses afin d’accéder à cette bouche si désirée. « Embrasse-moi femme ! » lui ordonnait-il avec un sourire séducteur.

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Lanfair m’avait prévenu : Léonidas avait été jaloux et blessée d’apprendre que le marin pêcheur et moi avions couché ensemble. Au début j’avais juste estimé que Léo s’était montré agressif envers Aiden simplement parce que ce dernier l’avait défier et lui avait « piquer son jouet », mais mon ami m’avait assurer qu’il avait vu bien plus que de l’égoïsme chez le grec. Et ce soir, je comprenais pourquoi : Leonidas semblait prendre sur lui pour ne pas cracher son venin à propos de Lanfair, et mieux encore, il tentait de cacher son état de nerf, alors que clairement, chez Leonidas, il était bien difficile de déceler un comportement nerveux. Il était maitre dans l’arme de dissimuler ses émotions à tout le monde… à tout le monde, sauf à moi. Essayant de cadrer nos priorités pour ce soir, je lui proposais qu’on évite le sujet, et là encore, je remarquais l’effort que faisait le grec pour accéder à cette requête. Il semblait vraiment avoir envie de changer avec moi. Il ya quelques mois encore, il aurait été le premier à me siffler que s’il avait envie de parler de Lanfair, il le ferait et qu’il me lacherait pas tant qu’il n’aurait pas eu satisfaction…pour mieux me dire ensuite que je peux aller faire foutre par qui je veux, que c’est pas son problème ! Ca, c’était Leonidas. Avant…

J’observais le grec se déshabiller, prenant plaisir à revoir cette carrure imposante, cette silhouette qui inspirait fascination et respect. Je souriais tendrement et avec envie en apercevant ces tatouages qu’il laissait découvrir à chaque bouton défait de sa chemise. Cet homme est une force de la nature, un être qui montre physiquement toute sa puissance, et fait comprendre d’un simple coup d’œil qu’il est maître de ce qu’il est, qu’il ne doit rien à personne. Comment donc un homme tel que lui pourrait alors se sentir menacé par Aiden ? Bon okay, Lanfair n’a rien à envier niveau muscle, face au grec, et son style bien que plus discret, peu aussi forcé l’intimidation et le respect. Mais ce n’est pas là la question. Léonidas, quelque soit l’homme en face, ne devrait pas se sentir menacé….surtout me concernant. Je ne devais pas lui laisser croire qu’il a de bonne raison d’avoir peur de quelque chose.

Jusqu’ici restée muette, lorsque Léo se glissa dans le lit et m’ordonna de l’embrasser, je pris son visage entre mes mains, posais mes lèvres sur les siennes et m’écartant pour le fixer droit dans les yeux, je décidais de lui accorder un apaisement quant à l’affaire Aiden. On n’en parlerais pas ce soir, c’est un fait, mais je pouvais au moins lui accorder un peu de satisfaction en lui assurant ceci : « Quoiqu’il ce soit passé avec Lanfair….il n’y a toujours eu que toi, dans ma tête, et dans mon cœur » Je n’irais pas plus loin dans cette révélation parce que je ne suis pas vraiment douée pour cela. C’est Summer la spécialiste ! Mais au moins, les choses sont dites : ainsi, Leo comprendrait que cet écart avec Aiden n’avait été là que pour apaiser une âme perdue et désespérément amoureuse d’un homme qui n’était à ce moment là, pas prêt à ce que je l’aime… Je l’embrassais à nouveau, cette fois plus longuement, l’emmenant avec moi tandis que je nous allongeais sur le lit, son corps reposant sur le mien. Une de mes jambes s’enroulais alors à sa hanche, se calant au haut de sa cuisse, tandis que mon bras entourais sa nuque et que mon autre main, elle, caressait son dos en descendant jusqu’au creux de ses reins