i loved you once i loved you twice i love you more than beans and rice

Il est quatorze heures lorsque je passe la porte de la maison de Bonaventure, Louis sur l'épaule, ronchon comme pas possible. Je le porte littéralement comme un sac à patates parce que Monsieur a décidé qu'il était trop fatigué pour marcher et je dois avouer que je suis toute aussi fatiguée - si ce n'est plus - et n'ai donc aucune énergie pour me battre. Ce n'est pas toujours facile de travailler à l'hôpital, de n'avoir que de courts moments avec Louis mais c'est ma vie et, surtout, c'est la vie que j'ai choisi de mener. Bonaventure est là pour nous aider, pour m'épauler mais je ne veux pas trop lui en demander non plus. Lui aussi, il a bien le droit de se reposer et j'espère qu'il a profité de sa matinée sans les Cermolacce parce que maintenant que je suis là, je vais demander toute l'attention du monde. " Toi, tu files au lit " Que je lance en regardant Louis qui me lance un regard de feu. Ah, s'il avait des revolvers à la place des yeux, je serai prête à être enterrée. " Et tu ne me regardes pas comme ça ! T'es fatigué et maman aussi " Que je finis par dire en le posant par terre, le regardant se rouler au sol en gémissant. Qu'il est malheureux cet enfant… J'ôte ma veste et me dirige vers la chambre, laissant le petit faire son cinéma au milieu du salon. La solution dans ces cas ? L'ignorance. " Bona t'es là ? " Que je demande en rangeant ma veste dans le placard et ôtant ma robe pour enfiler mon bas de pyjama ainsi qu'un t-shirt un peu trop large. J'attache mes cheveux en une queue de cheval haute et retourne vers le salon où plus personne ne gémit ou ne se plaint. Bien entendu, Louis est avec Bonaventure et ça m'arrache un sourire. Ces deux là se sont entendus à la perfection très rapidement et je ne pouvais pas rêver mieux. La sonnette retentit et je souris à Bonaventure " Je vais ouvrir, si t'arrives à le faire aller au lit, ça serait génial " Que je souffle en filant vers la porte d'entrée. Ce n'est pas chez moi mais c'est tout comme. On a posé nos valises il y a quelques temps et je ne retourne dans le quartier français que pour récupérer mon courrier et avoir la paix quand Louis est à la crèche ou que Bonaventure est de sortie. J'aime mon appartement, j'aime l'ambiance, la localisation et il a un certain charme. Je suis dans mes rêves quand j'ouvre la porte et vois Maxime. Je me fige face à lui, les yeux grands ouverts, complètement perdue. " Qu'est-ce que tu fais là ? " Que je demande rapidement en refermant quelque peu la porte. Mon ton a changé, mon visage a changé et je parle désormais en français. Des tas d'émotions me parcourent. Mais la plus importante est la colère. Suivie de près par l'incompréhension. Il a accepté nos termes, enfin mes termes. Et il est sensé prévenir avant de débarquer. Je ne sais pas pourquoi mais je sens que sa venue n'annonce pas que de bonnes choses…

ANDREA & BONAVENTURE

I loved you once [...]

Bonaventure était rentré de très bonne heure ce matin, chez lui. La maison était plongée dans une semi-obscurité et surtout dans le silence. D’après les horaires accrochés près de la porte, Andrea et lui n’arriveraient qu’en début d’après-midi. Un fin sourire se dessina les lèvres du métis. Il adorait la présence de ce petit emploi du temps car il avait réellement l’impression de vivre comme une famille après de ces deux êtres. Andrea et Louis égayaient sa vie. Oh ce n’était pas simple tous les jours car ils leur arrivaient de se prendre de temps en temps la tête notamment quand Bonaventure, bonne pâte cédait à un caprice du petit. Combien de fois Andrea lui avait dit qu’ils étaient une équipe et que s’il déviait, c’était toute son autorité qui était remise en question. Cela avait beau faire quelques mois qu’ils vivaient ensemble mais Bonaventure continuait d’apprendre son rôle de beau-père. Un rôle qu’il adorait particulièrement. Louis était un bonhomme adorable, à qui, il adorait raconter des histoires de super héros. Le médecin légiste avait même commencé à dessiner une petite bande dessinée où Louis était le héros. Le garçonnet adorait quand il lui demandait de participer à l’histoire. Bonaventure avait même intégré Andrea à l’histoire pour qu’elle ne soit jamais loin de son fils. Lui, il s’était donné un rôle de mentor, un peu comme Batman et Robin. Il n’osait pas réellement s’affirmer. Les deux adultes préféraient jouer la carte de la prudence surtout qu’ils n’avaient aucune nouvelle du père de Louis.

Le métis fit rouler son fauteuil roulant vers la salle de bain et après une rapide douche, il se dirigea vers le lit où il s’écroula pour un repos bien mérité. Vers une heure et demi, il se réveilla et s’habilla. Il avait une faim de loup. Bonaventure se trouvait dans la cuisine en train de manger quelque chose sur le pouce quand il entendit la porte. Ses amours étaient de retour et visiblement, le petit n’était pas de bonne humeur. Ce fait lui arracha un sourire. Il rangea rapidement la cuisine et se présenta dans le salon où Louis s’y trouvait. Le gamin vint aussitôt lui faire un câlin. « Dis donc jeune homme, tu as encore contrarié maman ? Après c’est à moi qu’elle va tirer les oreilles, c’est pas sympa » plaisantait-il en chatouillant son « beau-fils ». La sonnette retentit et Bonaventure n’eut pas le temps donc d’embrasser Andrea. « Un jour, va vraiment falloir rajouter ton nom à ma boite aux lettres » la charriait-il car c’était elle qui ouvrait souvent sa porte, à croire qu’elle voulait repousser toutes ses concurrentes. Bonaventure se chargea de conduire le petit dans sa chambre qui avait perdu tout son caractère « féminin ». A présent, la chambre ressemblait plus à celle d’un petit garçon qu’autre chose. Bonaventure était complétement inconscient de ce qui se jouait sur le pas de sa porte car Maxime toisait son ex fiancée avec un léger sourire. « Je suis venu voir mon fils et sa mère. Je suis passé à ton appartement mais ta voisine m’a dit que tu ne vivais plus vraiment là-bas et elle m’a donné gentiment l’adresse que tu lui avais donné en cas de problème. Très jolie maison. Tu me laisses entrer ? »

@Andrea Cermolacce

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Je n'ai jamais aimé avoir une routine mais depuis que Louis est là, c'est autre chose. Je n'ai pas d'autres choix que de suivre un planning simple mais efficace. Et aujourd'hui, mon opération a duré plus longtemps que prévu - en traumatologie, c'est pas facile de calculer son timing - et voilà que ma petite tête blonde est juste infernale. Je ne supporte pas quand Louis fait des crises pour tout, mais surtout pour rien. Il m'arrive de me garer sur le bas côté et de lui poser des questions du type, est-ce que tu as mal, est-ce que tu es triste, est-ce que tu as peur, pour lui montrer qu'il n'a rien à craindre et qu'il doit agir comme le grand garçon qu'il est. On rentre, il ronchonne mais quand je n'entends plus rien, je sais qu'il a juste retrouver Bonaventure et ça me réchauffe autant le coeur que ça me le brise. J'adore leur relation, j'aime les voir ensemble mais ça me brise le coeur de voir que mon fils ne m'écoute pas, qu'il me fait ses crises et quand il voit quelqu'un qui n'est pas moi, tout va beaucoup mieux. Je ne dois pas le prendre personnellement mais c'est pourtant difficile de faire comme si tout est normal. Alors forcément, quand j'entends la sonnette retentir, je saute sur la porte, riant à la réflexion de Bonaventure. " C'est pas une mauvaise idée ça " Que je lance avant d'ouvrir la porte. Je ne m'y attendais pas. Non. Pourquoi. Pourquoi est-ce que Maxime est là ? Et je n'embête pas à refermer la porte sur moi, sur lui et moi - pas de nous, nous ne sommes plus un nous. Je le regarde droit dans les yeux et croise les bras au niveau de ma poitrine. " Non " Que je réponds simplement. Il est hors de question que je le laisse entrer ici. " Ma voisine t'a dit n'importe quoi, j'habite toujours dans le quartier français " Enfin, d'un point de vue administratif mais ça, il ne le sait pas vraiment. Sauf si Kathleen s'est épanchée sur la question. Et là, j'ai vraiment envie de l'assassiner. " Si tu veux voir Louis, tu m'envoies un message d'abord " Que je finis par lancer en tendant la main pour qu'il me donne son téléphone, histoire d'y entrer mon numéro. J'entends du bruit provenant de la maison mais je ne fais attention à rien, pensant que Bonaventure a mis Louis au lit. Sauf que rapidement, la porte s'ouvre en grand et ma tête blonde se glisse entre mes jambes, regardant son père d'un oeil un peu perdu et perplexe. Et quand je me penche pour attraper Louis, Maxime s'agenouille et souris à Louis. Je n'ai jamais autant voulu que mon fils se mette à faire une crise de toute ma vie. Mais rien ne se passe comme je le souhaiterais. Non. Le petit garçon va dans les bras de son père et je l'entends dire " Papa ! Tu m'as manqué " Je déglutis difficilement, les larmes me montent aux yeux et quand je tourne le visage quelques secondes, je vois Bonaventure pas très loin dans le hall d'entrée. Tout un tas d'émotions me traversent et c'est difficile. Je ne sais pas quoi faire, crier, hurler, laisser les larmes couler, attraper mon fils et pousser son père loin de nous, de cette entrée, de cette maison ? Bonne question. Et je me décide rapidement. " Bonaventure, c'est… Maxime " Que je déglutis difficilement en ouvrant la porte pour qu'il puisse venir joindre le petit comité sur le perron. " C'est mon papa ! " Que lance Louis, tout fier de lui, un large sourire lui barrant le visage. Je tente de sourire mais c'est difficile et quand il remarque mes yeux pleins de larmes, le petit garçon me tend les bras. Je suis au milieu des hommes de ma vie, des hommes ayant eu / ayant une énorme importance pour moi et c'est difficile. Je ne sais pas comment Bonaventure va réagir à l'arrivée de Maxime. Je ne sais même pas si Maxime va rester ou non. " Bonaventure… L'ex qui t'a largué parce qu'incapable de prendre le temps de te comprendre " J'ai bien envie de lui crier que sans ça, on ne se serait jamais rencontré, qu'on aurait jamais eu Louis mais j'essaye déjà de ne pas vaciller alors parler… Ça sera sans moi.

ANDREA & BONAVENTURE

I loved you once [...]

Bonaventure affichait un sourire amusé mais au fond de lui, l’idée avait fait son petit bonhomme de chemin. Le médecin légiste serait le plus heureux de partager officiellement son adresse avec Andrea mais il préférait ne pas y aller trop vite. Il y avait encore tellement de choses à régler et puis, ils apprenaient à nouveau à s’aimer sur de bonnes bases. Leur relation était si différente de la première, certainement parce qu’ils avaient muri chacun de leur côté. Bonaventure n’était plus le même homme malgré ses problèmes. Son poste l’épanouissait, il avait fait également des rencontres pour agrandir son cercle d’amis. Mieux, il s’était découvert une sœur biologique dont il n’avait pas eu le temps d’en parler à Andrea. Ces derniers temps, ils avaient plutôt tendance à se croiser qu’autre chose. D’ailleurs, la dernière fois qu’ils avaient partagé une véritable nuit de sommeil dans le même lit, remontait déjà à quelques jours. Un peu distrait par ses pensées, le métis ne prit pas garde à l’envie pressante du petit Louis, d’aller voir qui était à la porte. Ce gamin était d’une curiosité maladive. « Louis, reviens ici petit bonhomme » l’appelait-il mais autant demander la lune au garçon. Avec un soupire mi-exaspéré, mi-amusé, il se lança à sa poursuite et arriva au moment même où le fils d’Andrea se glissait entre les jambes de sa mère pour apercevoir son père. Dans son fauteuil, Bonaventure se figea. Il avait beau savoir qu’il n’était pas le père de Louis et qu’il ne ferait jamais rien pour enlever ce rôle à Maxime, cela le perturba quelques instants d’avoir la preuve par A+B que le petit avait un père et Andrea, un ex-fiancé. Une certaine peur s’insinua en lui : la peur de perdre ce bonheur trouvé. Andrea était revenue dans sa vie, il ne supporterait pas de la perdre à nouveau. Puis, il y avait Louis. Il s’était tellement attaché à ce petit bonhomme au point, parfois, de rêver de fonder une famille tous les trois. Il croisa le regard de sa petite-amie et il tenta de lui apporter tout le soutien du monde. Elle semblait si fragile à ce moment-là qu’il aurait aimé pouvoir sortir de son fauteuil et la prendre dans ses bras. « J’avais cru comprendre » répondit-il simplement en esquissant un sourire légèrement crispé au petit garçon qui n’avait pas manqué d’ajouter que c’était son papa. « Je vois ça bonhomme » lui dit-il avec gentillesse. Son regard se porta sur Maxime. Ainsi c’était lui, cet homme qui avait su gagner le cœur d’Andrea et lui donner un fils. Etait-il jaloux ? Bien sûr mais sa jalousie était aujourd’hui, nuancée par la crainte de le voir reprendre son rôle et sa place auprès d’Andrea et Louis. Le métis tiqua un peu à la description qu’il fit de lui et il s’approcha pour caresser brièvement la main d’Andrea qui semblait au bord de la crise de nerf. « Je dirais plutôt que je suis simplement un homme ayant commis une énorme erreur par le passé mais qui a su le reconnaitre. Je pense que c’est le commun de l’homme que de savoir reconnaitre ses torts et en tirer les leçons » dit-il calmement, fidèle à lui-même. Il n’était pas du genre à se mettre en colère pour si peu. Si cet homme pensait le vexer ou le blesser, il avait encore du travail à faire. « Andrea, entrons et mettons-nous dans le salon. Nous y serons mieux pour discuter » reprit-il car il n’avait aucune envie de se donner en spectacle aux voisins et puis, il sentait qu’Andrea avait besoin de s’asseoir.

@Andrea Cermolacce

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Si on m'avait prévenu que la journée se déroulerait de la sorte, je serais restée au travail bien plus longtemps. Je n'arrive pas à y croire. Maxime est là. Il est là, devant chez Bonaventure, droit comme un I, son sourire de sortie et c'est comme s'il avait toujours été là. Enfin, pour Louis parce que pour moi, c'est bien différent. Nous avons eu de très bons moments mais son ultimatum est toujours présent dans ma tête. Je le regard et tout ce que je veux, c'est un homme qui aurait été plus que bien avec le fait que j'abandonne mes rêves et ce qui fait de moi celle que je suis aujourd'hui. Tant d'émotions me traversent et c'est difficile à gérer. Et, comme à son habitude, Louis le remarque rapidement. Cet enfant est une vraie éponge à sentiments et quand il me tend les bras, je l'attrape et embrasse son front. C'est notre petit moment de réconfort à nous, c'est notre relation depuis que l'on a posé nos valises ici, à la Nouvelle Orléans. Maxime lance les hostilités et je ne suis même pas capable de répondre, de dire quoi que ce soit. Je m'en veux. Mais je sais aussi que mon petit ami sait se défendre tout seul et qu'il n'a pas besoin de moi pour le faire. Je sens la main de Bonaventure contre la mienne et je frissonne doucement. C'est si étrange. Les quelques mots de Bonaventure sont tellement… digne de lui. Plein de bienveillance. Il sait qu'il a fait une erreur et il a appris de cette dernière. Moi aussi, j'ai fait une erreur à l'époque. Je n'aurais jamais du me plonger dans les anti-douleurs. Jamais. Mais c'était la solution de facilité et j'en avais besoin à cette époque. Je me suis assez battue toute ma vie pour souffler un peu. Mais c'était la mauvaise solution, le mauvais relâchement. Ce n'est que lorsque mon petit ami prononce mon prénom que je reviens ici, sur terre. Je le regarde et mets quelques secondes à répondre. " T'es sur ? Je peux retourner enfiler quelque chose de plus potable et on peut aller discuter dans le dinner à deux rues d'ici " J'impose déjà assez de choses à Bonaventure pour ne pas lui imposer mon ex fiancé dans sa maison. Mais on doit discuter ensemble, entre adultes, et Louis a besoin de dormir. Je regarde Bonaventure et je sens que Louis fait des sourires à Maxime et joue un peu avec lui parce qu'il bouge contre ma poitrine et mon épaule. " C'est peut-être mieux ici, il faut que Louis aille dormir " Et s'il s'agissait d'une amie de longue date, j'aurais proposé à Bonaventure de surveiller Louis le temps de discuter avec mon amie, mais là, j'étais incapable d'affronter Maxime toute seule. J'ai beaucoup trop peur de ce qu'il peut se passer. Je m'imagine les pires scénarios. Et je tente aussitôt de me rassurer. Il est là tout seul, il n'a pas de pochettes avec lui. Ça devrait le faire. On entre et j'avance rapidement vers le coin nuit de la maison. " Je vais le coucher et j'arrive " Que je souffle à mon petit ami, ignorant complètement mon ex. " Je veux papa me mette au lit " Et si vous entendez un bruit, c'est mon coeur qui éclate en mille morceaux au sol. Je sens que Louis se débat et essaye presque de me grimper dessus pour filer dans les bras de son père qui se fait un malin plaisir de récupérer son fils. Je lui indique la chambre et reviens vers Bonaventure dans le salon. " Je suis désolée. Je sais pas ce qu'il fait là. Je veux qu'il parte " C'est tout ce que j'arrive à dire en m'écroulant sur le canapé. Je regarde Bona dans les yeux, ces derniers étaient pleins de larmes et souffle " Je ne le sens pas… S'il a attendu si longtemps pour venir, c'est qu'il a trouvé quelque chose pour récupérer Louis… " Et il va falloir que j'appelle le beau frère de Paris dès que cette "discussion" sera finie. Heureusement que je ne suis pas seule. Bonaventure est mon roc, ma boussole et je ne serais pas capable d'affronter Maxime sans lui, je le sais.

ANDREA & BONAVENTURE

I loved you once [...]

Bonaventure n’était pas dans une situation agréable. Il était en présence de l’ex-fiancé d’Andrea, celui qui avait pu lui donner un enfant. Etait-il jaloux ? Bien entendu mais cette jalousie était d’autant plus angoissante qu’autre chose selon lui. Il craignait à tout moment que celle qu’il aime lui annonce que pour le bien de son enfant, il serait mieux qu’elle reparte avec le père. Cette crainte était la sienne depuis le début de leur relation. Il connaissait Andrea mieux que personne et jamais, elle n’accepterait d’être séparée de son fils. Elle préférait sacrifier son bonheur plutôt que de perdre ce petit bout. Bonaventure n’irait jamais à l’encontre de cela mais sûrement ferait-il tout son possible pour rester dans sa vie au maximum. Il l’avait déjà perdu une fois, il ne voulait pas recommencer. Le problème qui se posait était le suivant : jusqu’où était-il prêt à s’oublier par amour ? Bonne question. « Ne t’inquiète pas » lui répondit-il en lui accordant un sourire un peu crispé. Il préférait qu’elle reste près de lui. En fauteuil roulant, il ne pourrait pas vraiment la protéger mais au moins il saurait être un soutien sans faille surtout que Louis n’avait pas conscience de combien, il blessait sa mère à être aussi heureux de voir son père. Le métis était également blessé mais il n’avait pas le droit de le montrer. Il était naturel pour un enfant que d’être heureux de voir son père. « Ne t’excuse pas amour, tu ne pouvais pas savoir qu’il allait frapper à notre porte, ç l’improviste » lui dit-il en roulant vers elle pour prendre ses mains dans la sienne. Bonaventure avait repoussé la table basse afin de pouvoir se placer face à elle. « Il ne peut rien faire aujourd’hui alors inutile d’angoisser et puis s’il le faut, on appellera Tomas pour qu’il vienne démêler juridiquement cette situation. Je sais que tu souffres de voir Louis dans les bras de son père mais ne le prends pas comme un rejet de sa part. Il est simplement heureux de voir son père. Maxime peut au moins reconnaitre que tu n’as rien fait pour lui donner une mauvaise image de lui » reprit-il en amenant ses mains à ses lèvres pour y déposer un tendre baiser. « Après si tu veux qu’il parte, je peux le faire partir ou même faire disparaitre son corps en commettant le crime parfait » plaisantait-il sur la fin pour essayer de la détendre.

@Andrea Cermolacce

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Oh ça c'est sur, je ne pouvais pas imaginer que Maxime allait frapper à la porte. Si j'avais su, je n'aurais clairement pas ouvert. Je n'arrive pas à y croire, je ne veux pas y croire. Comment peut-il penser que c'est absolument normal de débarquer de la sorte ? Pourquoi personne ne m'a prévenu ? Sa mère n'est pas au courant ? Je lui ai pourtant demander de me prévenir s'il comptait venir, histoire de me faire à l'idée. Elle a peut-être choisi le parti de son fils après tout… Je prendrais toujours le parti de mon fils, enfin, je crois. Je regarde Bonaventure et quand mon regard croise le sien, c'est comme s'il m'enlevait un poids juste comme ça. Je ferme les yeux quelques secondes et secoue la tête de haut en bas. Un petit hochement qui veut dire que je ne devrais pas avoir le coeur brisé parce que mon fils est bien avec son père même après ces mois d'absence. Ce n'est pas facile mais mon petit ami marque un point : je n'ai jamais rien fait pour séparer Louis de Maxime, si ce n'est mettre quelques milliers de kilomètres entre eux. " Je pensais que j'allais être tranquille, que je n'aurais pas besoin de Tomas… Je sais que Maxime ne partira pas aussi facilement qu'il est arrivé " Et il a clairement trouvé ma nouvelle résidence, notre nouvelle résidence. Je ne sais pas comment il s'est arrangé mais cela montre bien sa détermination et ça me fait flipper. J'ai déjà des milliers de scénarios en tête, des milliers de questions sur ce qu'il va se passer. Cependant, Bonaventure me fait revenir sur terre et je ris légèrement. " Je pense que, malheureusement, on a un alibi tellement énorme que même le crime parfait nous sauverait pas " Que je souffle en me rapprochant encore un peu plus de lui et l'embrassant du bout des lèvres. " Pourtant je t'avouerais que c'est pas l'envie qui m'en manque " Le flinguer et le balancer par dessus bord, de manière propre et bien orchestrée, ça serait quand même la grande classe. Doucement, je me redresse dans le fauteuil et glisse mes yeux sur la porte de la chambre de Louis. " T'es sur que Louis m'en voudra pas ? " Que je demande doucement alors que Maxime apparaît dans mon champ de vision. Et je ne laisse pas le temps à qui que ce soit d'ouvrir sa bouche. Je dévisage Maxime, le regard sombre mais on peut surement y lire ma peine et ma détresse par la même occasion. " Pourquoi t'es là, qu'est-ce que tu veux ? " J'ai toujours été très directe et ce n'est clairement pas dans une telle situation que ça va changer, loin de là même. " Mon fils me manquait. Et toi aussi " Je lève les yeux au ciel et soupire fortement. " Et quand les gens te manquent, tu te tapes 12 heures d'avion pour le plaisir ? Me prends pas pour une idiote s'il te plait. On va très bien sans toi et tes ultimatums à trois francs six sous " Que je finis par lancer, attrapant la main de Bonaventure que je serre un peu fort. " On s'en sort très bien " Que je souffle à Maxime. Il doit se le mettre en tête, on a pas besoin de lui. Je m'apprête à rouvrir la bouche pour dégainer d'autres arguments mais je prends sur moi. Il doit pouvoir s'exprimer et Bonaventure aussi. C'est une équation à plusieurs entités. Pas juste une simple addition. Et s'il y a une chose qui est claire : chacun a son mot à dire. Même si j'aimerais être la seule à pouvoir décider.

ANDREA & BONAVENTURE

I loved you once [...]

Bonaventure ressentait à la fois de la tristesse pour Andrea mais également une sourde angoisse, celle de vivre à nouveau des années sans elle. Le jeune homme n’en menait pas large malgré les apparences. Il avait l’impression d’être l’intrus de service, celui qui brise une famille. Il détestait cette désagréable idée mais il ne pouvait s’empêcher d’aimer cette femme. Andrea était certainement l’amour de toute une vie et il refusait de se taire pour une fois. Il y a quatre ans, il avait laissé un meilleur ami se glisser dans leur relation, il n’accepterait pas qu’un ex le fasse à nouveau. Bien sûr, il n’irait jamais à l’encontre du rôle de Maxime auprès de Louis. Il était son père et il respectait cela. Néanmoins, il n’avait aucunement l’intention de céder sa place auprès d’Andrea. « J’ai toujours su que tu étais une vilaine fille » dit-il dans une tentative d’humour. Si elle savait combien il avait envie d’attraper la mère et le fils pour partir très loin de cet homme. « Attendons de voir ce qu’il veut et pourquoi il est là avant d’envisager d’appeler Tomas » reprit-il pour tenter de la rassurer. Il lui serra un peu plus la main, lui souriant confiant.

Le retour de Maxime dans le salon l’empêcha de répondre à sa question mais Bonaventure lui aurait assuré que son fils ne lui en voudrait pas. Andrea attaqua d’emblée et la réponse de son ex manqua d’arracher une grimace au métis. Que son fils lui manque d’accord mais Andrea restait SA compagne à présent. « Je pense qu’Andrea souhaitait surtout dire qu’elle aurait aimé savoir que vous veniez et non avoir la surprise » intervint-il pour éviter qu’elle se mette directement cet homme à dos. « C’est une histoire privée entre la mère de mon fils et moi-même. Je ne pense pas que cela vous regarde » répliqua ce dernier. Bonaventure afficha un sourire aussi hypocrite que légèrement narquois. « Du moment que cette conversation se tient dans mon salon et qu’Andrea ne me demande pas de partir, cette conversation me concerne également » rétorqua-t-il en liant ses doigts à ceux de sa petite-amie. Un geste que Maxime ne manqua pas de remarquer. « Alors tu m’as quitté pour retourner avec lui ? Je veux bien te pardonner cet écart car je t’ai mis au pied du mur avec ma demande de l’autre fois. J’ai mis du temps à venir car j’espérais que tu reviendrais une fois la colère calmée mais tu n’es pas revenue. J’ai conscient d’avoir fait une erreur mais tu as réagi au quart de tour sans me laisser la moindre chance de m’excuser. Louis a besoin de son père. Je suis certain qu’il aimerait que son papa et sa maman revivent ensemble. Je suis prêt à m’installer ici le temps que tu puisses obtenir une offre bien plus intéressante de travail à Paris » s’adressa-t-il à Andrea, niant complétement la présence de Bonaventure. « Tu as accepté de m’épouser Andrea, ce n’est pas rien. Cet homme est ton passé, je suis ton avenir. »

@Andrea Cermolacce

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Attendre de voir pourquoi Maxime est là avant même d'envisager d'appeler Thomas. Qu'est-ce que j'aimerais être aussi sereine, aussi sure de moi et aussi calme. Mais je sais que mon ex est synonyme de mauvaise nouvelle et je n'ai pas besoin de ça maintenant. Ni jamais, pour être tout à fait honnête. J'aurais aimé que notre histoire fonctionne mais il a tout foutu en l'air et je suis assez féroce avec le pardon et à qui je l'accorde. Ironique, n'est-ce pas, quand on sait que mon histoire avec Bonaventure s'est arrêtée parce qu'il m'a quitté. Mais c'est différent. J'étais en tord, j'avais le nez dans les cachets et peut-être que sans ça, sans lui, je ne serais pas où je suis à l'heure actuelle. C'est même sure, pour tout dire. J'aurais gâché ma vie entre cachets et intervention, je me serais fait prendre la main dans le sac - ou plutôt de la drogue dans les tests - et ma carrière aurait été fichue. Bonaventure ne le sait pas mais je lui dois plus que ce qu'il s'imagine.

Bonaventure est comme ma bonne conscience, celui qui essaye d'arrondir les angles alors que moi, je n'ai qu'une envie : foutre le feu à tout ce merdier pour qu'on en parle plus. Je sais que c'est fichu d'avance de parler ainsi et j'apprécie qu'il tempère les choses. Ça me permet aussi de me calmer - comme si c'était possible. Sans compter que Maxime veut écarter Bonaventure des discussions et je n'accepterais pas cela. " Et je veux qu'il reste " Que je souffle doucement alors que je sens les doigts de Bona se lier avec les miens. De toute façon, je serai incapable de survivre sans lui, c'est simple comme bonjour. À l'heure actuelle, il est plus que mon compagnon. Il est une vraie aide, un meilleur ami mais aussi un soutien infaillible. Et quand j'entends les paroles de Maxime, mon coeur se serre. Je sais qu'il a raison, sur certains points. Louis serait heureux d'avoir son papa et sa maman ensemble mais moi dans tout ça ? Mais nous dans tout ça ? Et je ne parle pas de Maxime et moi quand je dis nous. " Tu m'as demandé de choisir entre toi et mon travail Maxime, et j'ai fait mon choix. Et je le referai aujourd'hui, demain et pour les vingt ans à venir ! Si Bonaventure me posait cet ultimatum, ma réponse serait la même : merci, au revoir " Il fallait qu'il se le mette dans le crâne. Il m'a fait choisir et j'ai choisi. Maintenant, il faut qu'il accepte mon choix. " Je ne reviendrais pas à Paris. Ma vie est ici. Notre vie est ici " Louis s'est très bien adapté, j'ai retrouvé mes amis et mon pays, c'est les États-Unis. " Cet homme a un nom pour commencer. Et pour tout te dire, tu es mon passé et il est mon futur. J'ai accepté de t'épouser, oui, mais c'était une erreur. Je ne pensais pas que je disais oui à un homme qui me demanderait de choisir entre lui et mon boulot. Je pensais clairement pas que je disais oui à un homme qui débarquerait chez mon petit ami et aurait le culot de me faire culpabiliser " Je le regarde droit dans les yeux et mon regard change. Je suis en colère. Et calme. Une drôle de combinaison, il faut l'avouer. " Je sais que Louis serait heureux qu'on se remette ensemble mais moi là dedans ? T'es encore entrain de me demander de faire un choix entre mon bonheur et celui de mon fils ? Permets moi d'être égoïste sur ce choix parce qu'il vit très bien cette situation. Il sait qu'il nous a tous les deux, tous les trois même. Et il va très bien " Je choisis mon bonheur, puisque cela n'empêche pas celui de mon fils. " Et arrête d'essayer de diminuer le rôle de Bonaventure dans ma vie et dans celle de Louis s'il te plait. Parce que tu passes pour un plus gros connard que ce que tu es " Que je finis par souffler, remontée à bloc. Si on s'est rencontré, Maxime et moi, c'est grâce à Bonaventure. Et ça, il ne faut pas qu'il l'oublie. " J'arrive pas à croire que tu mets notre famille en péril pour un type en fauteuil. Tu m'as quitté pour retourner avec lui " Je fronce les sourcils et me retiens de lui arracher la tête. " Je ne savais même pas qu'il habitait ici ! Et si ça avait été le cas, je te le dirais clairement. Je ne suis pas du genre à me cacher et à enjoliver la réalité ! " Ma voix est forte et concise. Je n'avais rien prévu. Loin de là même, si je peux être honnête. " Bonaventure est mon partenaire et on ne bougera pas d'ici. Tu n'as qu'à rester toi, si c'est ce que tu veux " C'est son choix et je ne veux pas lui voler ce précieux pouvoir de décision. Je n'ai pas accepté qu'il contrôle ma vie alors je ne souhaite pas contrôler la sienne, bien entendu. " Je suis sûre qu'on peut faire fonctionner ça à trois " Parce que Bonaventure est dans la vie de Louis et est une grosse partie de sa vie maintenant. Ce n'est plus juste Maxime et moi, c'est Maxime, Bonaventure et moi. Je regarde mon petit ami et lui souris. " On trouvera la meilleure solution à trois, pour Louis, n'est-ce pas ? " Je ne leur laisse même pas le temps de parler. J'ai douze longueurs d'avance pour essayer de tout régler avant que le drame n'arrive. Mais on sait tous que ça ne fonctionne pas comme ça. Je n'ai d'yeux que pour Bona à ce moment, n'entendant pas vraiment les refus de Maxime. Qu'il aille en enfer pour voir si j'y suis.

ANDREA & BONAVENTURE

I loved you once [...]

Bonaventure avait la désagréable impression de ne pas avoir le beau rôle de l’histoire, d’être celui qui se mettait en travers du bonheur d’une famille mais il n’y pouvait rien. Andrea avait été et serait à jamais, sa plus grande faiblesse. Elle attisait en lui des passions que seuls les hommes éperdument amoureux connaissent. Il l’aimait à en perdre la raison et les années n’avaient rien changé à cela. Aujourd’hui, il avait le bonheur de pouvoir à nouveau la serrer dans ses bras et de pouvoir participer à sa vie quotidienne et même d’être auprès de Louis, son fils. Il s’était tellement attaché à cet enfant, sûrement parce qu’il y avait beaucoup d’Andrea en lui. A eux trois, ils formaient la famille dont il avait toujours rêvé. Depuis que ces deux-là étaient entrés dans sa vie, il se sentait apaisé, complet. Il n’avait plus peur de son avenir qu’il entrevoyait beaucoup moins solitaire. Sa rééducation avait pris un tournant inattendu car s’il respectait sa promesse faite à Andrea d’y aller doucement, Bonaventure avait une réelle motivation à présent, de pouvoir remarcher un jour. Il avait envie de pouvoir jouer avec Louis dans le jardin, de lui apprendre à jouer au basket tout comme de l’initié si Andrea le voulait, au parkour. Il avait également envie de pouvoir amener Andrea sur une piste de danse, de pouvoir la soulever dans ses bras comme une jeune mariée. Il y avait tellement de choses dans sa tête et voilà que cet homme débarquait et menaçait son bonheur. Alors oui, il ne voulait pas partir et était même prêt à jouer les égoïstes. Le métis pouvait voir combien Maxime était agacé voire furieux des réponses d’Andrea. S’il l’avait mieux connu que cela, il aurait su que cette femme avait besoin de son travail pour s’épanouir. Au moins, cette erreur, il ne la commettrait jamais sauf si elle était enceinte de lui. Protecteur comme il l’était, il serait bien capable de lui tenir tête pour qu’elle lève légèrement le pied mais de là à lui faire renoncer à sa carrière ? Jamais. Lui-même aimait bien trop son travail !

Toutefois, ce fut avec un réel soulagement qu’il accueillit la suite de ses propos et Bonaventure n’eut même pas conscience de dévorer Andrea du regard avec intensité et amour. Il tiqua au rappel de son fauteuil par Maxime mais ne dit rien, pour le moment. « Oui, on peut faire fonctionner tout cela à trois. Louis est heureux de vivre ici et je n’irais jamais contre votre rôle de père. Je ne cherche pas à vous remplacer Maxime mais je ne compte pas non plus m’effacer de leur vie. J’aime Andrea tout comme j’aime Louis. Je ne laisserais pas ma place pour rien au monde » dit-il en se penchant vers elle pour déposer un baiser sur son front. « Je peux t’enlever notre fils si je le souhaitais. Tu as quitté le territoire français avec lui, sans mon autorisation. C’est de l’enlèvement d’enfant. Non seulement je pourrais le ramener avec moi à Paris mais je pourrais t’envoyer en prison. Je vais être magnanime et te laisser jouer avec ton handicapé. Quand tu en auras marre et que tu voudras un véritable homme dans ta vie, tu reviendras me voir ! Je te laisse un mois pour t’envoyer en l’air avec qui tu veux mais si tu ne reviens pas, passé ce délai alors crois-moi, ça sera la guerre Andrea. C’est lui ou ton fils. Tu voulais un véritable ultimatum ? Eh bien le voilà : ce type ou ton fils. Tu n’auras pas les deux. Tu vas comprendre ce que c’est de souffrir, crois-moi. » dit-il d’une voix pleine de rage contenue. Nul doute que cet homme était à la fois jaloux, vexé et blessé par le refus d’Andrea à retourner vivre à ses côtés. Bonaventure fronça les sourcils. « Elle n’a pas à choisir entre son bonheur et celui de son fils. Si vraiment vous aviez le bonheur de votre fils en tête, vous ne la pousserez pas à faire ce choix ! » commença-t-il par dire avant d’être interrompu. « Vous la ferme ! Un mois Andrea, je te laisse un mois, pas un jour de plus » reprit Maxime avant de partir en claquant la porte. « Je crois que tu devrais appeler Tomas le plus rapidement possible » dit-il d’une voix lasse.

@Andrea Cermolacce

AVENGEDINCHAINS

» (F)Nina Dobrev ◆ Love
» Love is there when you open the door
» (M) AU CHOIX ◆ Futur love, version masculine