« On dirait Noël, mais avec plus de... moi. » w/ Tomas

Petit réveil à la douce chaleur qui tapait à travers ma fenêtre de chambre du loft. Je m’étirais sur le lit. Je ne saurais dire pourquoi, mais je me sentais encore plus taquine et joueuse qu’un autre matin. Petit déjeuner équilibré, j’avais du mal avec les fast-food et les nourritures un peu trop grasse. Dans la foulée, je m’en allais faire le tour du quartier dans un footing. Après tout, des courbes de rêve comme moi, ça s’entretenait, j’avais une image de belle femme à tenir, et je savais comment m’y prendre. Même mon coach de sport, et assez beau mec au passage, m’aidait dans tous les sens du terme pour l’entretenir.

Un peu plus tard dans la matinée, quasiment à l’heure du déjeuner, je me décidais à aller voir une des seules personnes capables de me supporter. Une des seules personnes que je n’avais pas réduites à être un de mes petits toutous à réaliser le moindre de mes désirs. Bien sûr j’aurai pu me rendre dans un centre de soins pour me faire chouchouter, mais j’y avais déjà été la veille pour aller voir ce fameux prince. Après notre rendez-vous, ou du moins, ma traque pour le voir, j’avais été me faire quelques soins afin de me parfaire.
C’était encore une journée chaude, je n’hésitais pas à sortir la robe assez courte, blanche et moulante, les talons de la même couleur. A me voir, on aurait dit que j’avais un rendez-vous d’affaires des plus importants.
Je prenais la route du central district, dans les bureaux de Tomas. Je savais qu’il était dans son bureau les trois quart de son temps, sinon il était au tribunal pour défendre des causes. Il avait d’ailleurs été mon avocat à de nombreuses reprises, c’était comme ça que l’on s’était connu, ma grand-mère avait engagé Tomas pour me défendre, et je me doutais dans le fond qu’il était aussi en charge de me surveiller. Même si j’estimais ne pas à avoir besoin de nounous, j’en avais besoin seulement quand je me retrouvais encore de temps à autres à la une des presses à scandale.

Je passais devant la secrétaire, qui tentait de m’arrêter. Je ne prêtais aucune attention à elle pendant qu’elle me hurlait derrière de me stopper. Je levais les yeux au ciel, claquant les talons encore plus forts pour ne plus entendre le son de son horrible voix. J’entrais dans le bureau de Tomas, claquant la porte au nez de cette secrétaire. « Elle a toujours eu cette voix horrible ? Faudrait penser à la changer celle-là. » Je verrouillais la porte du bureau avant de me tourner vers mon ami. « Comment va le plus beau avocat de ce pays ? » Je le regardais finir de griffonner sur ses papiers et sur son ordinateur, j’en profitais pour m’installer assise sur le bureau, croisant les jambes. Je ne comprenais toujours pas comment je n’avais pas réussi à mettre ce mec dans mon lit tout de même. Pourtant, j’étais habituée de mettre tous mes atouts de charme en avant. « Encore une personne à défendre ? Je suppose que ça doit être plus facile que les cas ‘’Thalie De Médicis’’. » plaisantais-je. Je savais qu’il ne pourrait pas me dire sur quoi il travaille, et à vrai dire, je m’en moquais un peu. « L’homme le plus occupé du monde a-t-il du temps pour déjeuner avec la plus belle femme du monde ? » Sans euphémisme bien sûr.

Je levais les yeux au ciel quand Tomas me demandait de laisser une chance à sa nouvelle secrétaire. Thalie, laissait une chance à une personne ? Au final cela me faisait même légèrement rire. Dans ma vie, je laissais peu de deuxième chance aux gens. Au contraire, mon manque de confiance en l’espère humaine m’obligeait à ne laisser aucune chance à personne. Tomas le premier me dirait que c’était une erreur de ma part mais qu’importe. Plus d’une fois dans ma jeunesse j’avais fait confiance, j’avais attendu des gens. Au final le résultat en était toujours le même : la déception. Alors non, si je ne donnais déjà pas de chance au peu de personne de mon entourage, je n’en laisserais pas une à une pauvre secrétaire. « Tu plaisantes ? Elle est à une voix affreuse, elle ne sait pas qui je suis pour me laisser entrer tranquille, et elle n’est même pas un minimum joli pour que tu puisses te décoincer en te la tapant sur ce bureau. La prochaine fois que tu es pour en embaucher une autre, dit le moi, je t’en trouverais une de meilleure goût et qualité. » Je devais reconnaître que cette idée me plaisait bien. Mais si j’étais en charge du recrutement, même Christian Grey n’aurait pas des secrétaire aussi jolie et tirée à quatre épingles. Puis, j’aurais tellement d’exigence que personnes ne seraient assez bien pour travailler avec mon ami. Je ne le dirais jamais à voix haute, mais Tomas méritait le meilleur. « Un cas désespéré ? Je ne vais pas l’excusais de m’amuser et que ma grand-mère tienne autant à sa belle image de famille parfaite. » J’avais de l’attache pour ma famille, aussi infime que cela soit. Seulement, je ne supportais plus le fait de devoir être une jeune femme modèle. C’était d’ailleurs pour ça que je m’étais réfugiée à la Nouvelle Orléans, et que j’étais devenue celle que je suis. Une jeune femme qui connait son pouvoir de séduction, son charisme, et qui mène son monde comme elle l’entend, que ça plaise ou non. « Je pense que si on demande une table à ta secrétaire, elle va nous envoyer directement sur une table à côté des cuisines. » Et dieu savait que je détestais ce genre de place. « Allons voir un peu sur quoi on tombe en ville, qu’en dis-tu ? » Bien sûr, je donnerais mon avis et on ne mangerait pas dans un fast-food non plus, mais la Nouvelle Orléans regorgeait de jolies restaurants alors bon. Tomas se levait enfin pour m’embrasait sur la joue, je souriais tendrement. Tomas était un des seuls en qui j’avais réellement confiance, il connaissait mon histoire, ma famille, il savait que mes parents étaient peu présents dans ma vie. Puis il connaissait mes déboires, et n’hésitait pas à me claquer les choses telles qu’elles étaient. Et je devais avouer que sa franchise était plus agréable. Généralement, dès que je me présentais comme était une Médicis, les gens s’aplatissaient et se rendaient pathétiques. Lui non. « ça me fait plaisir aussi Tomas. » Je me levais enfin du bureau reprenant mon sac à main pour le suivre. On sortait de son bureau, je le tenais à son bras. « Décidément, tu as vraiment les muscles parfaits, rappelle-moi pourquoi je ne t’ai pas encore sauter dessus ? » Je pressais légèrement son biceps en plaisantant. On marchait devant sa secrétaire, je tachais de la dévisager des pieds à la tête pour lui faire comprendre son erreur à mon arrivée. Sa secrétaire baissait automatiquement les yeux et tapotait sur son pc. On quittait le bâtiment, on était dehors à marcher dans les rues de la ville. « Alors dit moi, quoi de beau en dehors du boulot ? » Je ne lâchais pas son bras, mes talons claquaient sur le bitume. Cela allait être une bonne journée.