Tu es ma lumière

   DANIKA & TOMAS

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« Félicitations maitre Winchester, vous êtes officiellement divorcé » lui annonça un juge qu’il connaissait bien pour avoir souvent plaider des affaires familiales. Tomas lui sourit mais son regard se porta sur son ex-femme. Ivy semblait songeuse mais également un peu triste. Ils avaient eu une longue discussion quelques jours auparavant. Une discussion où Tomas avait cessé de la prendre avec des pincettes pour lui dire toute la vérité sur leur passé commun mais également sur l’affection et l’amitié qu’ils partageaient tous les deux. Il espérait vraiment qu’elle allait s’en remettre et retrouver la mémoire. En attendant, il était heureux que ce mariage soit de l’histoire ancienne surtout que Danika l’attendait dans la voiture. Elle n’avait pas souhaité venir avec lui, sûrement de peur de souffrir du regard des autres. « Tu sais que tu pourras toujours compter sur moi Ivy. Si tu as le moindre souci, n’hésite pas à m’appeler. Nous sommes peut-être divorcés mais comme je te l’ai dit, cela ne fait pas de nous des étrangers » tenait-il à lui dire avant de déposer un baiser sur son front et de quitter le bureau du juge. Son sourire s’agrandissait à mesure que ses pas le rapprochaient de Danika. Ils allaient pouvoir être heureux ensemble et surtout, il allait pouvoir faire d’elle, une honnête femme en la demandant en mariage. Il avait tout prévu songeait-il en tapotant la poche de son pantalon où se trouvait la bague. April passait la soirée avec Lev et si cette histoire entre ces deux-là ne l’enchantait pas, il comptait bien profiter pour emmener Danika au restaurant et lui faire sa demande.

Une fois dehors, Tomas descendit les longues marches menant au trottoir. Danika était en vue et il lui fit un signe de la main, prêt à la rejoindre tout en serrant davantage les papiers du divorce qu’il venait de signer. « JUDITH REVIENS ICI !! » s’écria alors une mère non loin de lui. Tomas suivit son regard et vit avec horreur une petite fille sûrement âgée de trois/quatre ans, pas plus. Elle s’approchait dangereusement de la route. L’image de son enfant à naître se superposa à cette petite fille, et Tomas se mit à courir vers elle. Le temps sembla se mettre au ralenti. L’avocat attrapa la petite fille mais il savait que la voiture qui arrivait, n’aurait pas le temps de freiner. En un quart de secondes, il prit la décision en offrant son corps comme bouclier. Le choc fut rude et il se sentit voler dans les airs, son précieux trésor blottit contre son large torse. Puis, ce fut la rudesse de la route qui frappa son dos. La mère s’approcha en vitesse de lui, sa fille pleurant contre Tomas. « Oh mon dieu !! Judith » pleurait-elle en osant prendre sa petite dans les bras de peur de leur faire mal à tous les deux. Aux alentours, on entendait les gens crier qu’il fallait prévenir les secours. Tomas papillonna des yeux, sentant un liquide chaud lui couler le long de la tempe et de la joue. Son précieux trésor remua dans ses bras et par automatisme, il la laissa filer. C’est alors qu’il vit son visage. Son ange. Danika était au-dessus de lui mais il n’entendait pas ses propos. Le choc à la tête l’avait désorienté. Machinalement, il porta la main à sa poche pour en sortir difficilement l’écrin de velours. D’un geste tremblant, il le glissa dans la main de sa compagne. « Je t’aime » murmura-t-il dans un souffle avant de sombrer dans l’inconscience.

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Je ne sais pas depuis combien de temps j'étais dans cette voiture alors que le stress montait encore et encore. J'avais demandé à Tomas de l'accompagner pour ce dernier rendez-vous en restant bien sûr dans la voiture à l'attendre. Je ne voulais surtout pas poser problème, il était toujours marié et se montrer avec sa petite amie lors du divorce ça le faisait mal quand même. J'espérais tellement que tout se passe bien. J'étais si nerveuse et pourtant le médecin m'avait bien dit d'éviter les sensations forte, mais impossible, je voulais tellement tourner cette page, ce divorce avait fait trop de mal dans notre couple donc oui, je voulais clairement que cela se termine. Ne sachant pas du tout comment cela se passait ni le temps que ça prendrait, j'envoyais des messages ou encore jouait avec mon téléphone, je n'avais rien d'autre à faire de toute façon. Les minutes passaient encore et encore, je finissais par sortir de la voiture pour prendre l'air alors que je m'adossais à celle-ci en regardant les marches du palais de justice en faisant tourner ma bague comme souvent lorsque j'étais nerveuse. Un sourire venait assez vite s'afficher sur mon visage quand je voyais enfin son visage. Je faisais un soupirer de soulagement en voyant ce visage heureux, je savais déjà la réponse et j'étais tellement rassuré. Ma main passant instinctivement sur mon venter arrondi, on allait pouvoir fonder notre famille sans avoir à se cacher.

Je venais me redresser de la voiture mais d'un coup c'est allé si vite, le cri de cette femme appelant sa fille, se n'est pas forcément ça que je me souvenais mais plutôt d'un autre cri beaucoup plus fort , le mien quand je voyais l'homme que j'aimais se faire percuter par cette voiture et le bruit sourd de son corps venant s'échouer sur le sol. En quelques secondes je venais rejoindre Tomas sans faire attention à la petite qui rejoignait les bras de sa mère. Et là c'était l'horreur devant mes yeux, le rouge sur ce visage et pas n'importe lequel, du sang qui coulait de sa tête et mes larmes qui venaient s'échouer sur mes joues. Aucun son ne sortait de ma bouche je n'arrivais pas, sous le choc alors que je restais près de lui n'osant pas toucher son corps si fragile. " Tomas...Tomas reste avec moi....Tomas....Aidez moi..." Enfin j'arrivais à parler entre quelques sanglots. Ce jour qui devait normalement être si merveilleux était en train de devenir un cauchemars. Mes mains sur son visage, sa joue devaient rouge, le sang de l'homme que j'aimais sur mes mains innocente, incapable de le soigner. Je voulais tellement le garder conscient jusqu'à ce qu'il me donne cette boite, je ne comprenais pas ce qu'il faisait. " Tomas...Non...Tomas ne m'abandonne pas....TOMAS..." Je me mettais à crier alors que les secours arrivaient. Sous le choc un pompier venait me relever pour m'emmener dans l'ambulance.

Je ne sais pas combien de temps j'étais resté dans cette salle d'attente alors qu'on venait me dire qu'on ne pouvait rien me dire, ne faisant pas partie de sa famille. Non ce n'était pas possible, pas ça. Jusqu'à à mon tour perdre connaissance , trop d'émotions d'un coup. On venait me mettre dans une chambre alors que je cherchais à m'enfuir pour rejoindre Tomas, je m'en fichais de ma santé, je voulais voir Tomas. En pleine crise hystérie il allait finir par me laisser aller le voir. Après des heures et des heures on venait m'autoriser à rentrer dans sa chambre. Je restais assise avec cette boite entre mes mains que je n'osais pas ouvrir.




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Le docteur Williams était en train de se laver les mains, comme après chaque opération. Il en voyait des blessés défiler au bloc opératoire mais à chaque fois, le plus dur pour lui, était d’informer la famille de ses patients. C’était un exercice qu’il redoutait et qu’il n’aimait absolument pas pratiquer. Il avait fait médecine pour soigner les gens et non pour annoncer les bonnes ou mauvaises nouvelles aux familles. Cette partie de son travail l’ennuyait voire l’agaçait prodigieusement mais cela faisait partie de son travail malheureusement. Il attrapa sa blouse blanche qu’il revêtit et se dirigea vers la chambre où son patient de ces dernières heures, avait été ramené après ses examens. Un banal cas d’accidenté de la route même s’il avait cru entendre que l’homme en question, avait sauvé la vie d’une gamine. Il faut croire que jouer les héros n’était pas une activité sans risque. Il frappa à la porte quelques coups rapides. Dans la chambre, le patient était toujours endormi et il le resterait au moins quarante huit heures puisqu’on l’avait placé dans un semi coma léger. Une jeune femme se trouvait assise non loin du lit. Cela devait être sa compagne ou un membre de sa famille. « Vous êtes de la famille de… » s’interrompit-il pour lire le nom inscrit sur la feuille de soins « Tomas Winchester ? » demandait-il plus par acquis de conscience qu’autre chose. De toute manière, si elle se trouvait là, c’était sûrement pour une bonne raison. Il était fatigué après sa nuit de garde et il n’avait qu’une envie : rentrer chez lui, embrasser son mari et aller se coucher. « Nous avons placé le patient dans un coma semi léger. Son pronostic vital n’est pas engagé mais c’est par mesure de précaution. Nous sommes assez inquiets concernant son traumatisme crânien. Nous avons détecté une lésion. Elle est opérable malheureusement pas à l’heure actuelle. Nous devons attendre que l’hématome se résorbe avant de pouvoir pratiquer la moindre intervention chirurgicale. En attendant, monsieur Winchester va sûrement connaitre des désagréments qui peuvent aller de l’amnésie passagère à la perte de vue » lui expliquait-il avant de reprendre. « Il va falloir qu’il se repose et surtout qu’il se ménage si nous voulons pouvoir l’opérer dans les plus brefs délais donc pas de sport ou de surmenage pendant les semaines qui viendront. Plus on attendra pour l’opérer et plus il risque des séquelles » poursuivit-il avant de lui donner les informations habituelles. Une fois son speech terminé, le docteur Williams la laissa tranquille et quitta la chambre pour un repos bien mérité.

Deux jours plus tard

Tomas se sentait courbaturé de partout. Il avait l’impression que son corps avait été placé dans une essoreuse tant le moindre mouvement lui paraissait douloureux. Il s’arrêta pour prendre un peu conscience de ce qui se passait autour de lui. Où était-il ? Il devait faire nuit, il ne voyait absolument rien et il était certain d’avoir les yeux ouverts. Une certaine odeur lui piqua le nez. Une odeur d’antiseptique. L’hôpital ? Pourquoi était-il à l’hôpital ? Ah oui, il se rappelait cette enfant ainsi que de l’accident. Il tenta de trouver le bouton pour appeler une infirmière quand il prit conscience qu’une main se trouvait dans la sienne. Une main qu’il reconnaitrait entre mille : celle de Danika. « Dani ? » murmurait-il d’une voix cassée, rauque. Il avait soif. Il tenta à nouveau de trouver le bouton mais il ne le trouvait pas. « Dani ? » tentait-il à nouveau et cette fois-ci, il sentit une pression au creux de sa main. « Tu peux allumer la lumière s’il te plait ? Je vois rien » demandait-il fatigué sans se douter qu’il était en plein après-midi et que la chambre était baignée de lumière.

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Des heures dans cette salle d'attente avec cette infirmière qui n'arrêtait pas de venir me voir pour prendre des nouvelles et surtout s'assurer que j'allais bien. Cela me stressait encore plus et surtout m'énervait car non je n'avais clairement pas envie de répondre à leurs questions tant qu'on ne répondait pas à la mienne. Je voulais savoir comment allait Tomas mais personne pour me répondre car soi-disant je n'étais pas de sa famille, heureusement que Summer était arrivé pour leur dire que je pouvais rester près de Tomas. Je n'en pouvais plus de cette attente interminable jusqu'à ce qu'enfin on m'autorise à rejoindre à rentrer dans la chambre de Tomas, il était là allongé sur le lit, un bandage autour de son visage, mon coeur venait encore plus se serrer, c'était trop dur pour moi, je venais m'effondrer sur une chaise près de son lit, prenant sa main pour enfouir ma tête dedans, les larmes coulaient toutes seules le long de mon visage. Je venais relever le visage en voyant ce médecin. " Oui je suis...sa petite amie. " Et non fiancée comme j'aurais pu dire si j'avais ouvert cet écrin mais impossible, je voulais que se soit Tomas qui me le fasse. Je tremblais alors que ce médecin venait me dire clairement ce qui en était de l'état de Tomas, les larmes continuaient de couler sur mon visage surtout quand il venait parler d'amnésie, tout de suite l'histoire d'Ivy me revenait en tête, et si les sentiments pour moi venaient disparaitre, j'avais tellement peur. Je faisais tout pour faire la forte face au médecin. " Merci. " Mais une fois qu'il sortait de la chambre je venais à nouveau m'effondrer contre lui. Je n'arrivais pas à dire autre chose, trop sous le choc. Je voulais seulement voir Tomas se réveiller, lui parler et prendre soin de lui.

Deux jours d'enfer à passer dans cet hôpital moi qui ne voulait pas le quitter, il fallait que se soit Paris, Summer ou encore Malone qui finissait par me convaincre de rentrer pour prendre une douche avant de revenir. Hors de question que je reste loin de lui et portant j'étais faible, j'étais déjà en train de faire tout le contraire de ce que Tomas m'avait demandé en apprenant que j'étais enceinte. Paris m'amenait à manger, me consolait et Summer faisait en sorte de me rassurer, mais je ne disais presque rien, je voulais Tomas là maintenant, je voulais qu'il ouvre ses yeux, pouvoir me noyer dans ce regard à nouveau. Je finissais par m'endormir contre lui, la tête près de sa main que je tenais dans la main. Puis quelque chose venait serrer celle-ci, surement Paris qui essayait de me réveiller jusqu'à entendre cette voix lointaine, la sienne. Ma main venait serrer la sienne alors que les yeux s'ouvraient. " Tomas? " Oui il était bien réveillé mais mon corps se figea en entendant ses paroles, le pire arrivait, il ne voyait plus, les larmes venaient à nouveau envahir mon visage, je restais silencieuse quelques secondes en tentant de me reprendre, je devais me reprendre mais comment faire. Ma main venait passer sur la joue de Tomas, mes lèvres embrassant les siennes et pourtant humide de larmes. " Tomas... Tu te souviens de quoi? Tu as eu un accident... Tu... Tu as eu un traumatisme crânien qui provoque une perte de ta vue..." Ma voix était si faible, je n'arrivais pas à être forte. Serrant sa main dans la mienne. " On...On ne peut pas t'opérer pour le moment. " Il allait être anéanti, comment allait-il travailler maintenant, il ne voyait plus, il ne verrait pas cette première échographie. Ma tête venant se poser sur son torse en y allant doucement. " Oh Tomas...

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Savoir Danika près de lui était un réconfort non négligeable. Il se sentait déjà moins perdu dans cette obscurité. Tomas l’écouta parler, lui dire qu’il avait perdu la vue et qu’il n’était pas opérable pour le moment. Le grand blond avait tellement de questions mais aussi, était effrayé par cette soudaine perte de sens. Il avait passé sa vie à contrôler chacune de ses paroles, de ses actions dans le but d’être un enfant parfait puis un homme parfait. Son quotidien était si routinier qu’on pouvait limite savoir où il se trouvait à un temps donné. La seule folie se trouvait dans sa vie sentimentale et familiale. Il était père d’une adolescente de 18 ans et bientôt père d’un enfant à naitre. « L’enfant… est-ce qu’elle va bien ? » demandait-il avec un calme surprenant. Il était encore bien trop secoué pour réellement paniquer vis-à-vis de sa situation. Il sentait Danika si fragile, si triste. Avec précaution, il l’enlaça, n’osant trop la serrer dans ses bras car il sentait son corps prêt à souffrir. « Tout ira bien. Tout ira bien » se contentait-il de répondre. En réalité, rien n’irait. Il avait peur. Peur d’être un poids sur ses épaules alors qu’elle avait besoin de se reposer afin de mener à bien sa grossesse. Tomas ignorait également comment il allait pouvoir travailler. Il pourrait acheter un logiciel afin de lire ses mails et son assistante pourrait prendre des notes pour lui. La majorité de son travail se faisait à l’oral. Il pouvait gérer mais comment faire ses recherches ? Comment préparer ses dossiers ? Devait-il engager quelqu’un le temps de sa rémission ? Son cabinet ne pouvait se permettre de perdre des affaires. Il ne pouvait pas arrêter de travailler. Il y avait tellement de choses qui tournaient dans son esprit, qu’il commençait à paniquer. Comment allait-il faire au quotidien ? Pour s’habiller, pour manger ? Danika n’allait pas pouvoir jouer les infirmières. « April… Est-ce qu’April est au courant pour l’accident ? Elle risque d’avoir peur. Il va falloir que tu la rassures » dit-il, le regard perdu dans le vague. Un silence s’installa dans la chambre. Un silence pesant qu’il brisa au bout de quelques minutes. « Je suis mort de peur Danika. J’ai dit que tout irait bien mais je suis mort de peur. Je n’ai jamais eu à dépendre de qui que ce soit. J’ai l’impression d’être seul dans cette obscurité. »

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Deux jours d'horreur dans le silence de cet hôpital avec un défilé d'infirmière ou encore de médecin alors que de mon côté j'étais silencieuse dans mon coin et pourtant il y avait toujours ce médecin qui faisait attention à ce que j'aille bien aussi, il avait bien vu que j'étais enceinte mais à ce moment-là, c'était peut-être horrible à dire, mais je préférais penser à la santé de Tomas et non la mienne, beaucoup trop inquiète pour lui. En voyant ses yeux ouverts, j'avais mon coeur qui se remettait à battre, comme si que ma vie ne tournait qu'autour de lui, j'étais mal s'il allait mal. Je venais prendre sa main en venant lui expliquer ce qui était arrivé en essayant de lui faire comprendre la suite des événements qui seront vraiment compliqués. " Elle va bien, elle a surtout eu peur et quelques bleus, mais elle va bien. " Enfin j'avais eu des nouvelles de la mère le lendemain et j'avoue, je n'avais pas été si aimable que ça, trop inquiète pour Tomas et j'en voulais à cette femme car c'était de sa faute, mais surtout de la mienne car c'était à cause de moi qu'il était dans ce divorce, je lui avais mis trop la pression et c'est pour cette raison que je me sentais aussi mal. Sentir ses bras autour de moi me rassurait, je venais lui prendre les bras pour les poser sur son ventre doucement. " Ne bouge pas trop, fait attention à toi Tomas. " Oui je voulais absolument prendre soin de lui, je devais absolument me reprendre, ne pas craquer alors qu'il était aussi mal. Je gardais ses mains dans les miennes en venant me rasseoir près de lui, ma tête près de ses mains. Les prochains jours allaient être durs, tous les jours même. Le plus dur ne sera pas à l'hôpital mais à la maison. J'allais devoir prendre des jours pour rester auprès de lui, il aura besoin de moi et April aussi. " Elle est au courant bien sûr, elle vient te voir tous les jours et Summer veille sur elle car je dors ici. " Je voulais rassurer Tomas et pourtant même April c'était montrer triste et détruite en voyant son père adoptif dans cet état. Je fermais les yeux quelques secondes, mon cerveau allant à mille à l'heure en cherchant des solutions pour les prochains jours, un silence qui s'installait jusqu'à entendre la voix de Tomas. Je venais me lever tout de suite en prenant sa tête entre mes mains pour le caresser avec beaucoup d'amour. " Mon coeur, ça va aller je te le promets, n'est pas peur bébé je suis là, tu n'es pas tout seul. Il y a moi, April, Summer, tout le monde d'accord, ça ne sera pas facile mais on y arrivera ensemble mon amour. " Je venais l'embrasser tendrement en venant prendre sa main pour le poser sur mon ventre arrondi. " Puis il y a ton bébé qui a besoin de son papa. Que son papa doit se reposer, prendre du temps pour lui et se ménager surtout. Fait ça pour lui, le plus vite ces hématomes disparaîtra et plus vite tu pourras te faire opéré et retrouver la vue. Tu n'es pas seul bébé, jamais tu ne seras seul. " Je posais mon front contre le sien, mon regard se noyant dans le sien, ça me faisait si mal de voir ce regard vide. Je fermais les yeux alors qu'une larme coulait sur la joue de Tomas, c'était si dur de faire la forte.

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Tomas était rassuré que la petite fille aille bien. Il n’aurait pas supporté d’apprendre le contraire. Il n’avait jamais imaginé qu’il aurait eu de tels instincts héroïques en lui. Tomas n’était pas un homme d’action mais plus de réflexion. Son métier exigeait de lui un esprit analytique, un sens inné de la répartie et une très bonne élocution ; mais pas des élans de courage héroïque. « Je crois que je n’ai pas supporté l’idée qu’il arrive quoique ce soit à cet enfant. L’espace d’un instant, j’ai imaginé que c’était notre bébé qui était en danger. J’ai pas réfléchit » avouait-il alors que la pénombre continuait de le terroriser. Il n’avait jamais eu peur du noir jusqu’à présent mais la sensation d’être perdu dans l’espace l’effrayait. Heureusement, il y avait la présence de Danika à ses côtés. Elle était tellement rassurante. Il pensa alors à sa fille ainée. April devait être effrayée. « Tu veux bien lui dire que tout va bien ? Il vaudrait mieux qu’elle ignore pour le moment les conséquences de cet accident. Je ne veux pas qu’elle prenne peur ou qu’elle s’imagine je ne sais quoi au sujet d’une malédiction. Je sais qu’elle a perdu des proches et je ne voudrais pas qu’elle se croit responsable » dit-il en essayant de rester calme, de rester sur une ligne directrice mais Tomas termina par avouer qu’il était terrorisé, qu’il avait l’impression d’être seul dans toute cette obscurité. Il sursauta en sentant les lèvres de Danika sur les siennes. Est-ce que cela allait être toujours ainsi ? Se demander quand est-ce qu’elle allait approcher de lui pour l’embrasser ? ne plus voir ses sourires ou encore l’étincelle de désir quand ils feraient l’amour ? Et leur bébé à naitre ? Est-ce qu’il allait pouvoir le voir ? Et si cette opération ne fonctionnait pas ? Et s’il restait aveugle toute sa vie ? Il y avait tellement de questions dans son esprit et il ne se sentait pas l’âme d’un optimiste à vrai dire. Il sentit alors une goutte d’eau glisser le long de sa joue. Danika se retenait de pleurer. Tomas ferma les yeux, entourant sa taille de ses bras pour la bercer contre lui. « Tu n’as pas besoin d’être forte Danika. Tu as le droit de craquer. Je crois même que j’ai besoin que tu craques. Je n’ai pas pour habitude de me laisser aller à l’apitoiement alors pleure pour moi. Après, nous serons forts tous les deux, nous ferons face tous les deux mais pour le moment, je crois qu’on a le droit d’avoir un instant de faiblesse, tu ne trouves pas ? »

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Je ne pouvais pas en vouloir à Tomas d'avoir sauvé cet enfant, il avait eu raison, pourtant j'en voulais à cette femme de ne pas avoir tenu la main de sa fille. Après on fait tous des erreurs et donc j'avais fini par me dire que ça pouvait arriver à tout le monde, même si là en ce moment j'en voulais à la terre entière de ne pas me laisser vivre heureuse auprès de Tomas sans qu'un malheur vienne à nouveau nous frapper. " Tout le monde aurait fait ça, c'était surtout au conducteur de contrôler sa voiture aussi. Notre bébé va bien , il est encore tout petit même si m'en fait voir de toutes les couleurs." Je restais assez évasive, il n'avait pas besoin de savoir que j'avais fait un malaise et que pendant deux jours complets je ne m'étais pas reposé et surtout pas beaucoup mangé, en fait dans un sens heureusement qu'il ne pouvait pas voir dans quel état j'étais, entre la fatigue et la tristesse qui se lisait sur mon visage, je faisais peur à voir. " Je ne vais pas pouvoir lui mentir longtemps Tomas, tu vas bientôt rentrer à la maison. Je lui ai déjà parlé des conséquences de ta blessure, j'ai su la rassurer même si ce n'était pas facile. Elle a eu très peur et surtout peur de te perdre, mais elle va bien d'accord, tous les jours elle vient te voir et ça nous permet de parler. Summer veille sur elle et Aiden aussi. " Je ne pouvais pas laisser April toute seule donc j'avais besoin de monde autour d'elle, cette petite avait déjà réussi à fuguer une fois, hors de question qu'elle ne recommence pas à cause de l'état de santé de Tomas. Je ne savais pas du tout comment réagir avec Tomas, je venais l'embrasser et pourtant je sentais tout de suite son sursaut, cela me faisait tellement mal qu'il puisse avoir peur de moi. Je venais poser ma tête contre la sienne les larmes coulant sur mon visage, je n'arrivais pas à me retenir et pourtant je faisais tout pour être forte, il avait besoin que je sois courageuse. Notre vie venait d'être changé totalement sans qu'on puisse s'y préparer. Je sentais ses bras autour de ma taille, je venais prendre place dans son lit en posant ma tête contre son torse. " Je... Je dois être forte pour toi... Mais... C'est dur Tomas..." Je n'arrivais plus à me retenir, les sanglots venaient à nouveau gagner mon corps qui tremblait, les larmes inondant mon visage. "J'ai cru te perdre... Je ne veux pas te perdre Tomas, j'ai besoin de toi mon amour. Je me sens si coupable, tout est de ma faute. " Et moi qui m'étais dit de ne rien lui dire par rapport au fait que je me sente coupable ou encore craquer, je n'y arrivais pas. Je restais dans cette position pendant de longues minutes. " Je... Je n'ai pas regardé ce qu'il y avait dans cette boîte..." Je n'étais pas idiote, je savais très bien ce qu'il y avait dedans, mais je voulais qu'il le fasse comme il l'avait prévu et je crois que je n'arrivais toujours pas à y croire, peut être que se n'était pas une bague , je me posais tellement de questions.

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Tomas ne s’était jamais imaginé dans la peau d’un super héros et il n’aspirait pas du tout à le devenir. Il avait une famille sur laquelle veiller et il ne souhaitait pas priver sa fille et son enfant à naitre, d’un père. Il savait ce que cela faisait d’être orphelin. Il avait beau avoir été élevé par ses grands-parents, Tomas avait grandi sans amour et sans affection. Il ne souhaitait pas cela pour ses enfants. « Je suis soulagé que vous n’ayez rien tous les deux. Je n’aurais pas supporté d’apprendre qu’il te soit arrivé quelque chose par ma faute » dit-il sincèrement soulagé. Le bébé allait bien et Danika également. Il ne restait plus qu’April en source d’inquiétude. Tomas aurait aimé l’épargner au maximum mais son ange n’avait pas tort : elle ne pouvait pas lui mentir plus longtemps. « Merci d’avoir veillé sur elle. Je suis rassuré mais tu as raison, je pense qu’elle le prendrait mal si je lui mentais et je ne veux pas te mettre dans une situation inconfortable vis-à-vis d’elle » soupirait-il. Il était si fatigué, son corps était si douloureux mais au moins, sa famille allait bien. Tomas aurait pu dire : je peux mourir tranquille mais il était certain de créer un grand malaise. Pourtant, il se sentait si las, si perdu qu’il aurait bien fermer les yeux pour se rendormir. Cette situation l’effrayait, il n’avait pas l’habitude de perdre autant le contrôle de sa vie. Il détestait cette situation mais comme à son habitude, il n’admettrait aucune faiblesse de sa part. tomas était ainsi, depuis son plus jeune âge, il s’était montré intransigeant envers lui-même. L’échec, l’abandon, ce n’était pour lui. Il se devait de garder la tête haute et d’avancer fièrement. Or, à cet instant précis, il avait simplement envie de baisser les bras et de s’apitoyer sur son sort. C’est pourquoi, il demanda à Danika de le faire à sa place. La sentir contre lui était d’un tel réconfort. « Tu n’as pas besoin de l’être, au contraire. J’ai besoin que tu laisses aller car j’en suis incapable pour ma part » répondit-il en la serrant maladroitement contre son torse. Ce geste lui causait une vive douleur mais il n’avait pas envie de la lâcher. Elle était son seul point de repère dans cette obscurité omniprésente. Danika endossait la culpabilité de cet accident sans qu’il ne sache vraiment pourquoi. Sans sa vue, il n’arrivait plus à lire en elle, c’était si déstabilisant. « Pourquoi cela serait de ta faute ? C’était un accident, tu n’en es pas responsable » reprit-il en fronçant les sourcils avant de détourner le visage en rougissant légèrement. La boite. Il avait presque oublié qu’il le lui avait confié après être retombé durement sur le sol. « Est-ce que tu l’as avec toi ? Là, maintenant ? » l’interrogeait-il en sentant les battements de son cœur prendre un rythme de plus en plus rapide. Le pire dans cette histoire ? C’était que son rythme cardiaque était mesuré par une fichue machine et donc, que sa nervosité était livrée à Danika sur un plateau d’argent.

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Je faisais tout pour rassurer Tomas sur mon état de santé et pourtant déjà je venais un peu lui mentir et je n'aimais pas ça. Prenant sa main dans la mienne, j'avais besoin de ce contact je venais lui dire d'une voix douce. " Oui on va bien, même si j'ai fait un malaise mais tout va bien, juste une baisse de tension et je dois faire attention à moi. J'ai eu le droit à une infirmière plus que pénible pour suivre mon état de santé comme je ne voulais pas te quitter. Bon et ta soeur et mes frères ont réussi à me convaincre pour me reposer. Mais je vais bien, maintenant tu es réveillé, je vais bien bébé. " Venant déposer un baiser sur son front, je ne voulais surtout pas qu'il s'inquiète pour nous. Je venais le rassurer à propos d'April aussi, cette petite avait beaucoup de courage et elle aimait Tomas, ça se voyait. " Tout à fait, elle a besoin de toi Tomas, besoin de son père surtout. Elle a vraiment eu peur de te perdre, j'ai réussi à la rassurer. Tu es important dans notre famille donc je t'interdis de me refaire une telle frayeur. " Je devais absolument faire attention à Tomas, je commençais à le connaitre il allait tout faire pour cacher sa douleur, la preuve il acceptait que je craque et pourtant je faisais tout pour faire la forte, mais impossible, il me connaissait par coeur et il m'était juste impossible de retenir mes larmes. Posant ma tête contre son torse je décidais de craquer mais pas pour longtemps car il aura besoin de moi pendant les prochains jours, j'allais devoir faire attention à lui, à son comportement. " Tu as besoin toi aussi de craquer Tomas, ce qui t'arrive n'est pas facile. Ne fait pas le fort non, dit moi quand ça ne va pas, fais-le-moi savoir s'il te plaît. Je suis là pour toi Tomas, on surmontera cette épreuve ensemble. " Je serrais sa main dans la mienne, ma tête contre lui, je voulais tellement qu'on puisse rentrer chez nous et rester dans cette position encore et encore. En tout cas je me sentais tellement coupable de son accident, impossible de le lui cacher plus longtemps. " Car c'est moi qui t'ai demandé d'accélérer le divorce..." Je m'en voulais et je n'arrivais pas à m'enlever cette idée de la tête. Puis je venais lui parler de cette boîte et tout de suite je le voyais rougir et surtout le bip sur cette machine accélérait encore plus, il était nerveux, je ne voulais pas qu'il se prenne la tête pour ça, pas maintenant, il avait besoin de repos. Je venais m'éloigner de lui pour chercher la boîte dans mon sac avant de le rejoindre en venant la déposer dans sa main. " Tu me l'as redonneras en temps voulu d'accord. " C'était une situation qui venait battre mon coeur encore plus vite. " Je t'aime Tomas, je t'aime si fort. " Je revenais m'asseoir près de lui en posant ma tête contre sa main alors que je regardais son visage, c'était dur de voir ses yeux ainsi. " Tu veux que j'appelle le médecin? Tu veux quelque chose? "