Besoin d'un coup de main ? (Jeremiah T.)

Le fait que Jeremiah répète que ses indics lui avait sauvé la vie plus d'une fois, me faisais comprendre que ses personnes comptaient énormément pour lui, ce que je pouvais comprendre. Je n'avais jamais eu spécialement d'indic mais je savais que ses personnes pouvaient se trouver indispensable. Le fait qu'il se soit lié de certains liens avec eux, je respectais son choix. Ses conseils étaient bon à prendre, en même temps, je ne me voyais pas leurs mentir, c'était primordiale que j'arrive à gagner leur confiance à mon tour, surtout si Jeremiah restait sur sa position.

" Merci pour vos conseils, je n'ai pas l'intention de leurs mentir. ni même de me laisser entre-louper. Je suis consciente qu'entre eux et moi ça ne sera pas évident, mais ce n'est pas non plus impossible. "

Lui répondis-je avec un léger sourire en coin. J'aimais bien relever les défis et pour moi gagner la confiance et le respect de criminels étaient  un défi personnel que j'étais prête à relever. Je souriais davantage en l'écoutant me dire que j'étais une belle femme à ses yeux, c'était sympa de sa part, ça faisait toujours plaisir d'entendre de tels compliments, sa mise en garde, elle était gentille, j'appréciais qu'il me prévienne pour cette Winifred, au moins je saurais à quoi m'en tenir la concernant.

" C'est noté, merci pour l’avertissement. "

Il souligna ensuite qu'il préférerait qu'on se tutoie et que je l'appelle par son véritable prénom ou par son pseudo, ce qui ne me dérangeais pas, même si j'avoue que ça m'aurais bien amusé de l'appelé boss. Je fis une sorte de salut militaire sur un ton humoristique.

" Entendu ! Va pour Jeremiah alors "

Stacy était une femme aussi belle qu’intelligente et surtout, elle me paraissait censée. J’avais un peu craint qu’elle ne reste sur ses positions à savoir, négliger ses indics. J’avais par le passé, rencontré pas mal de fédéraux et je devais reconnaitre que je n’en avais pas une très bonne image. C’était peut-être parce que je détestais bosser sur une enquête et les voir débarquer en mode : nous prenons le relai, merci et au revoir. C’était frustrant et plus d’une fois, Sofia m’avait retenu au dernier moment. En parlant d’elle… « J’ai un contact dans à la brigade criminelle : Sofia Garrison. C’est mon ancienne équipière quand nous bossions tous les deux à Dallas » lui dis-je après l’avoir plus ou moins mise en garde au sujet de Winifred. Si la blonde l’apprenait, j’étais bon pour une bonne dose d’engueulade. Allez savoir pourquoi, la stripteaseuse adorait quand les gens avaient une bien piètre opinion d’elle. Du moins, c’était ainsi que j’avais saisi son comportement. Je terminais cet « entretien spontané d’embauche » en lui demandant de ne pas me vouvoyer et je souris à son salut militaire. Notre humour semblait être sur la même longueur d’onde. « Je pense que l’on va bien s’entendre toi et moi. Bon, je te fais visiter l’agence ? Elle est pas bien grande » répliquais-je. « Ici, c’est mon bureau » annonçais-je même si cela coulait de source. « Quand tu y vois un post-il sur la porte vitrée, sache que cela signifie que je ne veux pas être dérangé » continuais-je en me relevant du fauteuil non sans lui tendre une liasse de papier qu’elle allait devoir remplir pour que je puisse la déclarer. Je l’entrainais à ma suite vers la pièce en face de mon bureau. « Voici ton bureau. Je sais que ça fait débarras mais je vais faire en sorte de libérer l’espace d’ici deux trois jours » expliquais-je en me passant une main dans les cheveux. Il faut dire que l’endroit était plein de boites de dossiers et autres cartons. Je poursuivais la visite avec l’accueil mais également l’espace détente où elle pourrait déjeuner ou boire un café. « Des questions ? »

Je l'écoutais me dire qu'il avait aussi un contact à la brigade criminelle, une certaine Sofia Garrison avec qui il avait travaillé et pas qu'un peu puisqu'il s'agissait de son ancienne équipière. Il faut croire que je ne suis pas la seule à avoir gardé des contacts avec mon ancien job.

" D'après moi, il n'y a pas mieux que son ancien équipier comme contact. J'ai gardé aussi quelques liens au FBI dont mon ancien coéquipier. "

Je ne comptais plus les fois où on s'était rendu service mutuellement, même avec certains membres de mon ancienne équipe. Je n'étais pas toujours facile à vivre certes, mais au moins on pouvait me faire confiance. Je partageais son avis sur ce qui était de s'entendre, j'avais l'impression qu'on avait plus ou moins la même vision des choses et notre humour était compatible. Je souriais puis il proposait de me faire visiter son agence, bien qu'elle ne soit pas très grande, il y avait assez de place pour nous deux. J'acquiesais d'un signe de la tête lorsqu'il m'informais de la signification du post-it sur la porte, chaque personnes avaient son signal. Pour ma part j'avais toujours bossé en open space donc j'allais devoir me trouver un petit truc. J'attrapais ensuite la paperasse qu'il me tendait.

" Post-it interdiction de se pointer, le message est clair. "

Je suivais donc Jeremiah pour la visite, lorsqu'on arriva à ce qui allait être mon bureau, malgré les cartons empilés, pour dire que c'était une petite agence, il avait bien aménagé l'endroit.

" C'est parfait, la seule question que je pourrais avoir c'est je commence quand ?"

J’étais d’accord avec Stacy, il n’y avait rien de mieux qu’un ancien partenaire comme contact. La confiance ne pouvait être qu’au rendez-vous. « Cela va nous faciliter la vie d’avoir un contact au FBI ! Personnellement, je n’ai jamais eu vraiment d’amis là-bas » déclarais-je avec une petite moue amusée. C’était même le contraire ! Combien de fois Sofia avait-elle dû m’empêcher de sauter à la gorge d’un confrère du FBI ou de simplement râler contre eux ? Un certain nombre de fois. Toutefois, je reconnaissais qu’il était toujours pratique de pouvoir se tourner vers un agent du FBI pour obtenir des informations précieuses. Stacy marquait donc un nouveau bon point dans sa candidature que j’avais déjà acceptée. Je l’invitais donc à me suivre pour un petit tour du propriétaire. L’agence n’était pas bien grande car les loyers même à Trémé étaient assez élevés. Je me refusais toujours à accepter l’aide de mon père. La seule fois où je l’avais fait, je m’étais retrouvé à jouer les potiches dans une soirée caritative. « Si le post-il est vert, c’est que tu peux quand même entrer si c’est vraiment urgent. Pour le reste des couleurs, il vaut mieux m’envoyer un SMS. Je consulte toujours mon téléphone » lui indiquais-je avant de m’arrêter à son futur bureau qui était encore encombré de cartons. Je lui demandais si elle avait des questions à me poser et je souriais à la sienne. « Eh bien, tout dépend si tu as une robe de soirée pour me suivre ce soir ! Sinon, je dirais que tu peux commencer demain »

Devant la moue amusé de Jeremiah, je ne pu retenir mon sourire. Combien de fois j'avais pu constater que le FBI n'était pas le bienvenue lorsqu'ils étaient là pour reprendre les rennes d'une enquête, donc je ne pouvais pas lui en vouloir.

" Oh oui, il m'a déjà aidé. A croire que ça doit être à cause de nos anciens métiers, j'étais moyennement appréciée des forces de l'ordres. "

Répliquais-je avec un grand sourire, je le suivais ensuite pour visiter le bureau en écoutant ses explications, j'allais avoir besoin d'un petit temps d'adaptation à ses règles, mais ça ne me semblait pas insurmontable. Je retenais surtout l'essentiel, le post-it vert, je pouvais rentrer, les autres non. Après chacun est libre de s'organiser comme il le voulait et étant donné que je n'allais plus être en solo ni bosser en open space, je ferais sans doute mieux de me trouver aussi un petit code comme lui.

" Dans le doute, je risque de souvent t'envoyer des messages. "

Jeremiah me proposait de commencer dès ce soir si j'avais une robe de soirée, mon armoire était surtout composé de tailleurs, de chemises et de tenues plus décontractées, mais je devais avoir une ou deux robes de soirées que je ne sortais qu'en de rares occasions.

" J'en ai oui, je peux te demander pourquoi ? Qu'est-ce que tu as en tête? "

La vie était bizarrement faite si on y réfléchissait bien. Je me faisais la réflexion qu’il me fallait quelqu’un pour remplacer Jay et voilà qu’une femme sortie de nulle part, venait postuler spontanément. Si j’étais du genre paranoïaque, je finirais par croire que mon bureau était sur écoute, mes pensées également. Au moins, cela me faisait un problème de moins à gérer car Stacy m’apparaissait aussi brillante qu’agréable à vivre. Notre collaboration s’annonçait sous les meilleurs hospices, en espérant qu’elle ne prenne pas la poudre d’escampette. J’avais besoin de stabilité et surtout de me dire que je pouvais faire à nouveau confiance à une personne que je ne connaissais pas. A force d’avoir vécu sous Jagger, j’avais oublié que le commun des mortels n’était pas exclusivement composé de raclure en tout genre. « Aucun problème. On finira par trouver notre routine et surtout notre façon de bosser ensemble » lui répondis-je car ce n’était pas en un jour, que Rome s’était construite. J’en venais donc à enchainer sur sa question en lui posant une autre. Avait-elle une robe ?! Sa réponse m’arracha un sourire. « Je bosse sur une enquête. Une histoire de chantage : le client est un cadre d’une entreprise très côtée en Louisiane mais il a eu la mauvaise idée de coucher avec la mauvaise femme. Il s’est avéré que c’était un piège pour pouvoir le faire chanter. Le maître chanteur n’est autre qu’un directeur d’une boîte concurrente. J’ai fini par le démasquer mais le client m’a payé pour récupérer les preuves compromettantes. Sa femme est enceinte et il ne veut pas la perdre et encore moins son boulot » lui expliquais-je grosso modo le topo avant de reprendre. « Notre cible organise une soirée de charité et j’ai réussi à avoir un joli carton d’invitation. Cela paie d’être l’héritier d’un riche industriel texan »

J'étais totalement d'accord avec Jeremiah, on finirait bien par trouver notre petite routine, mais pour ça il allait falloir qu'on apprenne à se connaître. J'étais confiante à se sujet, j'espérais juste qu'il allait réussir à me supporter lorsque je décide d'en faire à ma tête. Après quand on voit ce à quoi il a été confronté, je ne m'inquiète pas.

" Il faudra bien oui. "

Il me demande ensuite si j'ai une robe de soirée avant de m'expliquer son plan. Il était donc sur une enquête de chantage entre deux hommes, l'un ayant couchée avec une autre femme que son épouse enceinte, l'autre cherchant à le discrédité suite à son geste. Rien d'anormaux dans le monde des affaires, j'écoutais Jeremiah expliquer que grâce à son statut d'héritier texan, il avait pu trouver des cartons d'invitations, ce qui me fis sourire. J'étais d'accord avec lui, ça payait d'avoir de l'argent.

" Le genre de soirée que j'apprécie moyennement mais qui a de bons côtés. Du coup c'est quoi ton plan pour tenter de récupérer les preuves ? Que je fasse distraction pendant que tu va les chercher ou autre chose ? "

En soit ça ne me dérangerais pas de jouer les bimbos, ça ne serait pas une première. Parfois il faut savoir jouer de ses atouts en espérant de ne pas tomber sur un pervers ou un taré. Je me souvenais qu'une fois, alors que j'étais encore du FBI, on voulait coincer un tueur en série qui cherchait ses victimes dans ses bars douteux, j'avais du jouer le rôle d'une nouvelle stripteaseuse, ce jour là j'avais été bien contente de savoir me battre et aussi d'avoir pu lui coller une bonne raclée.

J’affichais un sourire amusé avant de secouer négativement la tête. « En fait, c’est plutôt moi qui vais devoir jouer de mes charmes. L’homme est homosexuel et même si j’ai réellement besoin de ces informations, j’ai moyennement envie de finir dans son pieu. Du coup, pendant que je vais le distraire, j’aurais besoin que tu t’infiltres dans son bureau et que tu insères une clé usb. Un de mes contacts est un as du crackage et il y a un joli virus sur cette clé. Normalement, ça devrait te donner accès à l’ordinateur » lui expliquais-je en mettant les mains dans mes poches. « Par contre, j’ai aucune idée dans quel dossier se trouve le fichier mais ce que je sais en revanche, c’est que les gardes font une ronde toutes les cinq minutes. Tu n’auras donc que très peu de temps pour pénétrer dans ce bureau et récupérer le fichier » terminais-je mon explication. C’était un peu une épreuve du feu que je lui proposais et j’en avais conscience. Nous ne nous connaissions pas le moins du monde et je nous lançais directement dans un vol de fichiers. C’était l’avantage de notre profession : pas besoin de mandat, de suivre un protocole. Nous voulions des informations ? Eh bien nous allions les chercher tout simplement. Le revers de la médaille était que nous avions aucun renfort et que si nous nous faisions prendre, on risquait la taule. « Alors toujours tentée pour me suivre dans cette aventure ? » me risquais-je à lui poser la question.

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