[PV] Fantôme du passé

Fantôme du passé

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Il était neuf heures quand je poussais la porte de mon agence. Je venais de déposer mon neveu Maddox à son école. Ma sœur m’avait demandé de prendre soin sur son fils le temps qu’elle se remette de la tentative de meurtre dont elle avait été victime. Ellie n’aurait jamais dû se trouver sur la route de ce type. C’était moi qui étais sa cible mais avoir failli perdre ma petite sœur m’avait fait plus de mal que si j’avais été moi-même la victime. Je n’arrivais pas à m’ôter l’imager d’Ellie baignant dans une mare de sang. J’ouvrais la porte de mon bureau, déposant mon téléphone portable sur le bureau avant de m’avachir dans mon fauteuil en cuir. Les affaires ne courraient pas les rues mais je tenais à venir quand même. Le quartier n’était pas le plus sécurisé mais je ne tenais pas à avoir mon cabinet dans une rue huppée de la ville. Ici, mes fouineurs étaient aussi loyaux qu’efficaces et je m’étais habitué à ce quartier en quatre ans de vie sous Jagger. J’avais beau avoir repris ma véritable identité, celle de Jagger continuait de marquer mon quotidien. Mon père avait été certainement celui qui avait mal pris ma décision de quitter les forces de l’ordre. J’aurais très bien pu reprendre ma carrière où je l’avais laissé étant donné que mon ancien supérieur n’avait jamais accepté ma démission, la transformant en congé sans solde. Le problème, c’est que je ne pouvais plus me soumettre à la loi, à un supérieur hiérarchique. Vivre la vie d’un criminel aussi longtemps m’avait marqué au fer rouge. Mon père avait tenté de me ramener à la raison, arguant que maintenant que mon caprice d’être flic était terminé, je pouvais rentrer dans le droit chemin en acceptant de prendre sa suite à la tête de l’empire familial. Il n’avait jamais compris que ce n’était pas mon truc contrairement à mon autre petite sœur. Personnellement, je me contentais d’encaisser mon chèque à la fin du mois. La porte de mon agence s’ouvrit, me sortant de mes pensées. Une silhouette féminine se découpa derrière la porte vitrée de mon bureau mais le soleil m’empêchait de discerner les traits de son visage. Je me levais pour lui ouvrir avant de bloquer face à cette femme. « Phoebe ?! ». J’étais sous le choc. Voilà quatre années que je ne l’avais pas vu.

Fantôme du passé

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]La stupeur, voilà ce qui m’habitait en premier en voyant le visage de Phoebe. Je ne l’avais pas revu depuis que j’étais allé la voir pour lui avouer tout sur mes sentiments à son encontre. Cette fameuse journée où j’avais appris qu’elle sortait avec Emmett. J’avais déjà de la rancune envers mon frère ainé mais ce jour-là, je crois que j’aurais pu le tuer. Je n’étais pas vraiment un homme qui tombait amoureux facilement. Phoebe avait été mon premier amour et si j’avais cru pouvoir l’oublier dans les bras de Delyah, je me trompais. Mes sentiments pour mon ex-petite-amie avaient été sincères et sûrement aurais-je pu les développer si notre histoire avait duré mais il faut croire que nous n’étions pas destinés l’un à l’autre. « C’est une sacrée surprise » m’exclamais-je en me passant une main dans mes cheveux, lui souriant un peu maladroitement. J’étais sous le choc. Elle était bien la seule personne que je ne m’attendais pas à voir sur le pas de la porte de mon bureau. Mon sourire devint plus franc à mesure qu’elle partait dans un monologue dont elle avait le secret. Elle n’avait pas changé et je dois dire que ce côté de sa personnalité avait son charme. Je crois même que c’était de cela dont j’étais tombé amoureux le premier. « Non bien sûr, entre » l’invitais-je à s’installer sur l’un des fauteuils positionnés devant mon bureau. « Tu me déranges pas. En fait, tu vas très certainement être ma seule visite de la journée. Est-ce que tu veux boire quelque chose ? » lui demandais-je pour m’occuper les mains et l’esprit. Je ne m’attendais vraiment pas à la voir. Comment allait-elle ? Qu’est-ce qui la menait ? Elle semblait savoir que je me trouvais ici mais comment ? Je me sentais perdu, pris dans un tourbillon d’émotions qui me bouleversé. Il faut croire que malgré les années et l’eau qui avait coulé sous les ponts, Phoebe réussissait toujours à me troubler de la même manière.